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André Gide (Préfacier, etc.)Pauline Réage (Traducteur)
EAN : 9782070710690
322 pages
Gallimard (10/09/1987)
3.97/5   36 notes
Résumé :

Vous possédez la vérité? Vous êtes l'élu du Seigneur, choisi et sauvé de toute éternité? Prenez garde, l'étranger vêtu de noir qui vous ressemble comme un frère, vous encourage et vous protège, c'est le prince de ce monde, le démon qui règne sur les âmes en perdition.

Le misérable héros de ce récit, enivré par la perfection de sa propre foi, va tuer en toute bonne conscience ceux qui sont à ses yeux des impies. II ne comprendra pas pourqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un livre du 19ème à qui l'on doit la redécouverte à André Gide (encore lui !). Il ne s'est heureusement pas emparé de sa traduction, se contentant d'une irritante préface, de celles qui devraient définitivement s'appeler « postface », voir « supplément au… », tant elle est bavarde sur les ressorts de l'intrigue, au lieu de simplement nous donner les clefs de compréhension du contexte… ce que, dans sa critique, notre traductrice babéliote franco-roumaine Gabrielle Danoux, alias Tandarica, fait beaucoup mieux que le grand écrivain, qui en fait toujours un peu trop…
Et la traductrice de ce livre, Dominique Aury, pilier de Gallimard, nous signe là une de ces quatrièmes de couverture qui en ont fait la légende, enjoignant le lecteur confiant à ne surtout pas les lire s'il désire un peu de surprise !

Ne boudons pas pour autant notre plaisir, et remercions-les d'avoir facilité la diffusion de cet étonnant roman dans sa forme, pouvant trouver sa place dans une des listes « Contemporanéité » du babéliote steka, dont je vous recommande une fouille en profondeur.

Brocardant ainsi ces textes qui en disent trop, j'aurais tort de ne pas en profiter afin d'en dire le moins possible sur ce vénéneux roman des détestations.
On en profitera simplement pour épaissir sa vision du christianisme réformé, dont une certaine forme de modernité, encore, ne peut qu'interpeler le chercheur en laïcité.

Un classique, d'une certaine parenté gothique, d'un auteur qui, dans d'autres temps et d'autres lieux, aurait été qualifié de « poète-paysan », lui qu'on surnomme le berger d'Ettrick, nous menant assurément par cette plongée dans l'âme écossaise.
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Un grand, voire énorme, classique de la littérature écossaise, qui possède, s'il est nécessaire de le rappeler, une identité bien particulière. On peut en résumer la problématique en ces termes: les Puritains croient à la prédestination, c'est-à-dire qu'on naît destiné à aller au Paradis ou pas. Des signes indiquent cette prédestination (par exemple la réussite, la richesse) et, s'il n'y en a pas, veuillez cultiver la vertu pour qu'ils arrivent.
James Hogg renverse le raisonnement : s'il y a prédestination, de toute façon, tout est décidé dès la naissance. Donc, on peut passer toute sa vie dans le péché, puisque tout est déjà joué dans un sens ou dans l'autre. D'où le terme de "pécheur justifié".
De là, on peut théoriser à volonté, comme le fait par exemple Christian Civardi, sur la schizophrénie écossaise: on a à la fois la vertu extrême et le péché le plus profond, dans la même civilisation. Ce penchant se retrouve chez Robert Louis Stevenson dans Dr Jekyll et Mr. Hyde, voire dans l'antipsychiatrie de Ronald David Laing. Plus récemment, j'en chercherais bien les traces chez Alasdair Gray ou Hugh MacDiarmid, si j'avais le temps.
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Cette singulière confession du pêcheur justifié relève du mystique. du roman gothico-fantastique et du récit d'analyse psychologique.

Le personnage principal, Robert Gowan, a été élevé par son directeur de conscience, et très probablement son père biologique, selon la doctrine de Johannes Agricola, contemporain de Martin Luther, qui fut à l'origine d'une secte protestante, les Antinomiens. Ces derniers rejetaient la loi comme inutile face à l'Évangile, prêchaient que les bonnes oeuvres ne mènent pas au salut ni les mauvaises à la perdition selon que vous êtes enfant de la Grâce ou non, que le salut est acquis de toute éternité aux élus, indépendamment de leurs actes devant la communauté des hommes. Sur la base de ces principes extraordinaires le jeune homme devient un puritain d'une intransigeance rare, contempteur de son époque, intolérant envers son prochain, vouant son père putatif et son frère aîné à la damnation éternelle. Une personne de qualité qui lui semble être un des princes de ce monde vient prendre la relève de l'austère père selon la foi, exerçant une influence déterminante et une emprise totale sur lui, l'incitant à ne point se contenter de la doctrine et à se faire le glaive vengeur du Très Haut contre les impies qui bravent les décrets divins.

Le roman divisé en trois parties, s'ouvre sur le récit d'un chroniqueur objectif qui a étudié les documents et collationner les témoignages qui ont trait aux événements qui constituent la trame horrifique de l'histoire. Viennent ensuite les mémoires intimes et confession du pêcheur justifié rédigé par lui-même, témoignage subjectif et biaisé de Robert Gowan, plongée abyssale dans la psyché d'un fanatique religieux. Enfin l'épilogue met en lumière l'aboutissement logique et fatal d'une vie où le rigorisme est poussé à l'extrême au mépris des valeurs humanistes les plus élémentaires. On ne peut que souscrire aux propos d'André Gide qui s'étonnait dans la préface de cette oeuvre de l'anonymat dans lequel elle subsistait, inconnue de ses contemporains lettrés et guère plus célébré par les compatriotes de l'auteur. Au vu de l'achevé d'imprimer (août 1987) de l'exemplaire acheté neuf récemment, il est fort à parier que rien n'a changé pour ce roman fort singulier, qui bien que datant de 1828 gagne à être connu dans l'exposition qu'il est fait des motivations idéologiques et des ressorts psychologiques qui pousse certains fous de Dieu à commettre les pires atrocités.
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Voici un livre bien étrange, tant dans le récit que dans sa construction. Ecrit en 1824, il est un grand classique de la littérature fantastique écossaise, et a été révélé en France par André Gide qui, l'ayant adoré, l'a fait traduire puis l'a préfacé.

L'histoire est celle d'un jeune homme, pétri de foi au point de verser dans le fanatisme religieux et l'intolérance la plus dure à l'égard de ceux qui ne mènent pas une vie exemplaire totalement vouée à Dieu. Parmi eux son frère et son père, véritables débauchés à ses yeux, qu'il va poursuivre de sa haine au point de causer leur perte.
Car notre héros s'est vu assigner une mission par un homme mystérieux et fascinant qui le suit partout et semble apparaître et disparaître à son gré, et en qui tous les habitants du village voient le diable en personne quand lui le considère comme un envoyé de Dieu sur terre. Cette mission consiste en l'élimination pure et simple des personnes qui ne se montrent pas dignes du Créateur et ne méritent donc pas de vivre.

Ce qui rend ce roman à la fois intéressant et insolite, c'est que cette péripétie est narrée de deux points de vue différents. D'abord celui de l'éditeur du livre que le lecteur tient entre les mains, ce qui peut sembler un choix surprenant au début mais il s'éclaire dans l'épilogue se déroulant un siècle plus tard. Ensuite, c'est le jeune fanatique lui-même qui parle. Et bien sûr sa version modifie l'image que le lecteur avait de lui jusqu'alors. Il n'apparaît plus comme le bourreau mais comme la première victime du diable séducteur qui l'a ensorcelé. Et à cause de qui il n'a plus aucune maîtrise sur ses actes ni même sur ses pensées. Un diable auquel il n'a pas vendu son âme, mais qui est prêt à tout pour en prendre possession.


Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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Le livre est intéressant en soi, mais sa structure est assez dérangeante.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
-- Monsieur, je vous ferai savoir que je déteste également vos principes et votre personne, répondit-elle. Il ne sera jamais dit, monsieur, que j'aurai été soumise à un païen, à un disciple de Baal, à un coureur de cotillons, qui danse avec tout le monde, et qui joue aux jeux interdits. Laissez-là votre grossièreté, monsieur, je vous prie, et quittez ma présence [...].
--Allons, voyons ma charmante Rab. Vous pourriez être la perle des puritaines, et sainte entre toutes les saintes, vous êtes ma femme, et vous devez m'obéir.
-- Monsieur, j'aime mieux faire le sacrifice de ma vie que d'être soumise à votre volonté sacrilège; aussi, je vous en prise, laissez-moi, et allez-vous-en.
Mais le laird ne tint aucun compte de ces virulentes déclarations : il l'enroula dans une couverture, et l'emporta en triomphe dans sa chambre, en prenant soin de maintenir un coin de la couverture assez près de sa bouche, pour le cas où quelques cris scandaleux viendraient à s'en échapper.
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Quant à l'ouvrage lui-même, je n'ose pas risquer de jugement, car je ne le comprends pas.
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