AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,34

sur 252 notes
5
8 avis
4
27 avis
3
15 avis
2
5 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Parution 19 août 2015.

À peine élue Miss Blackpool, Barbara rend sa couronne et part à Londres. « Barbara savait qu'elle ne voulait pas être reine d'un jour, ni même d'un an. Elle ne voulait pas être reine du tout. Elle voulait juste passer à la télévision et faire rire les gens. » (p. 15) Elle commence par changer son nom : désormais, elle est Sophie Straw et elle est bien décidée à décrocher un rôle. La chance lui sourit quand elle rencontre Bill et Tony, scénaristes qui travaillent en duo et qui planchent sur un sketch pour l'émission Comedy Playhouse sur la BBC. Ce qui ne devait être qu'un épisode d'un soir devient une série comique à succès, Barbara (et Jim). Sophie devient une star du petit écran et savoure sa popularité. À ses côtés, son partenaire à l'écran, Clive, devient son partenaire dans la vie parce que c'est un peu ce que tout le monde attend : un bel acteur sort avec une belle actrice et le glamour de leurs personnages rejaillit sur leur vie privée. « Barbara et Jim n'étaient plus des personnages de fiction. Leur popularité et tout ce que le public projetait sur eux les avaient rendus réels et ils avaient bien besoin qu'on leur prodigue de l'attention et des conseils. » (p. 186)

Mais derrière le succès, le glamour et le rêve, il y a la vie, la vraie, et son défilé de tracas. Clive est jaloux de la renommée de Sophie. « Clive ne percerait jamais, pas de la façon dont il le voulait. Il voulait le premier rôle, et il n'avait pas l'étoffe d'un premier rôle. » (p. 208) Les scénaristes Bill et Tony dissimulent un secret embarrassant et Dennis, le producteur, ne sait comment déclarer sa flamme à la belle Sophie, laquelle traîne quelques angoisses. « La crainte de Sophie, c'était d'être restée Miss Blackpol, en dépit de tout ce qui lui était arrivé depuis. » (p. 321) Les saisons passant, l'intérêt du public s'émousse : comment fait-on pour maintenir le niveau comique d'une série, pour renouveler l'humour sans tomber dans la facilité et sans perdre l'originalité des débuts ?

Voilà un roman remarquable qui saisit le parfum d'une époque et parvient à le fixer juste assez pour qu'on s'en régale et qu'on ressente la nostalgie et le manque. Les années soixante voient de nombreux bouleversements en Angleterre : quatre garçons dans le vent secouent le conformisme et la tradition, les chaînes de télévision osent proposer des programmes modernes, un brin irrévérencieux et aux sujets d'actualité. Avec Barbara (et Jim), série inventée par l'auteur, mais qui aurait pu très bien exister, le public anglais se rassemble et partage un moment de plaisir. « On a écrit ce qu'on avait envie d'écrire, et on s'est retrouvés avec dix-huit millions de spectateurs. N'est-ce pas tout l'objet des comédies télévisées ? de fédérer les gens ? » (p. 225 & 226)

Par certains aspects, ce roman m'a rappelé Saga de de Tonino Benacquista : les scénaristes, les acteurs et les personnages forment une famille à laquelle on s'attache. Ici, l'humour est tout ce qu'il y a de plus délicieusement british, à la fois pincé et pop, grave et absurde. On aurait envie que cette série existe, de s'asseoir dans des fauteuils en skaï pour la regarder, puis d'écouter en boucle le dernier album des Beatles. La série inventée par Nick Hornby est comme le roman dans son ensemble : un parfait divertissement populaire, dans toute la dimension positive que cela suppose. Il faut un grand talent pour divertir sans abêtir et c'est qu'offre Funny Girl.
Commenter  J’apprécie          240
C'est un roman pétillant comme du champagne que nous livre Nick Hornby, une délicieuse comédie se déroulant dans les Swinging Sixties .
Barbara, sitôt élue Miss Blackpool jette sa couronne et part à Londres .Devenue Sophie Straw, elle y rencontrera Bill ,Tony, Dennis et Clive (respectivement : scénaristes, producteur et acteur) . Ensemble , ils vont créer Barbara (et Jim) , qui deviendra LA série comique à succès ,de la BBC .
Mais pour rester au sommet , il faut évoluer , se renouveler et parfois changer .Tout cela va bouleverser le merveilleux équilibre de cette petite troupe . Et c'est tout le charme de ce roman, que de raconter cette évolution parallèle à celle de la société britannique (moeurs, classes sociales, rapports de couples, divorces, naissances );
Portée par une plume aussi caustique que brillante et drôle, ce livre est un vrai bonheur de lecture.
Je pense qu'une adaptation cinématographique suivra, ce serait dommage de passer à coté de répliques qui claquent comme des balles de ping pong...
Commenter  J’apprécie          142
1964, Blackpool, Angleterre. Barbara Parker, à peine couronnée reine de beauté, renonce à sa tiare et vole, court vivre à Londres. Car ce qu’elle veut vraiment, c’est être actrice et faire rire en jouant dans un des programmes comiques de la BBC et ressembler à son idole, Lucille Ball. D’abord vendeuse de cosmétiques, sa bonne étoile va lui faire rencontrer les bonnes personnes et Barbara, qui prend le nom de Sophie Straw, entame dès lors une ascension de star du petit écran…

Prenez Nick Hornby, son amour des Swinging Sixties, son imagination débordante, sa plume aussi fine que généreuse et vous obtenez une œuvre d’art littéraire : c’est ainsi que l’on pourrait résumer Funny Girl, qui se place sur mon podium des livres de Nick Hornby. Le fort intérêt que je porte aux années 60 et à l’Angleterre n’y est pas pour rien, il est vrai. Mais c’est surtout ce récit entraînant, fouillé, mariant le réel à la fiction qui a su me conquérir.
L’auteur a toujours su écrire avec talent sur des thématiques qui lui sont chères, dont la culture populaire, qui est une composante majeure de ses récits.

Dans Funny Girl, Nick Hornby nous fait plonger dans l’âge d’or des feuilletons télévisés comiques de la BBC, dans les années 60 : époque qui voit un tournant majeur s’opérer dans société, prise d’une effervescence et d’une folle envie de briser les tabous, de s’exprimer et dépoussiérer une société et des médias par trop lisses. Sophie Straw sert de point de départ et de filigrane à l’hommage qui est fait à cette époque, à cette culture et permet en même temps de subtilement interroger sur les ressorts de l’efficacité et de la pérennité d’une série, d’une comédie, ce qui la fait marcher, s’essouffler, non pas tant du point de vue du spectateur mais de l’intérieur, avec ses acteurs et producteurs.

Découpée en saisons pour nous mettre encore plus dans le bain, le récit de Funny Girl met en scène l’histoire de la naissance, de l’évolution, de la fin et même de la renaissance d’une série télévisée fictive, produite par la BBC : Barbara (et Jim). Et ce qui rend la chronique de cette comédie si captivante, c’est qu’elle est relatée depuis les regards de ceux qui la font vivre. Les acteurs d’abord : Sophie, qui joue Barbara, et Clive, son partenaire jouant Jim, acteur au joli minois mais insipide, qui rêve d’être aimé de tout le monde et essaie pour cela de toujours dire et faire ce qui peut lui donner le beau rôle auprès du public, et de son père, qu’il veut impressionner. Mais aussi les scénaristes, Bill et Tony, tous deux homosexuels devenus amis après une arrestation dans une pissotière, aux vies troublées, l’un étant rentré dans le rang plus ou moins par sécurité, l’autre cherchant l’art pour l’art et méprisant le succès de la série qu’il considère comme une preuve de médiocrité intellectuelle. Même dilemme pour Dennis, le producteur et réalisateur, qui bien que ravi des millions de spectateurs, doute de son intégrité et de son honnêteté quand il essaie de vendre Barbara (et Jim) comme digne d'intérêt public. Figure paternelle qui rassemble et protège, il évoque à lui seul le paradoxe d’une tentative nouvelle qui veut briser les carcans mais qui doit en même temps obéir à des contraintes serrées pour retenir son auditorat. Ces personnages hauts en couleurs offrent des perspectives différentes sur la série et permettent de nuancer l’auréole glamour dont le succès les pare tous. Star ou pas, ils sont avant tout des êtres à la recherche de ce que tout être humain veut : l’amour, la reconnaissance, la sécurité et la joie de vivre. Comme toujours, l’auteur installe et développe histoires d’amitié et d’amour compliquées et mêlent leurs interrogations professionnelles à leurs questionnements et parcours personnels. Ainsi, Nick Hornby réussit à nous faire nous attacher à eux et les rend authentiques, car leurs vies ressemblent aux nôtres.

On ne peut manquer d’évoquer la recherche documentaire fouillée de l’auteur, qui permet à son histoire de tenir debout et de faire émerger une atmosphère vibrante, faisant tant appel à notre imaginaire, nos représentations que nos connaissances sur l’époque : parsemant ça et là des images d’archives de personnes célèbres, de lieux connus, d’émissions réelles, il rend l’ensemble encore plus crédible et vivant.

Au sortir de ce roman, une fois refermé et le tourbillon apaisé, j’ai aimé me rendre encore plus compte qu’au final, Sophie, la Funny Girl, n’est pas le thème majeur. Certes, elle est sur le devant de la scène la majeure partie du temps, on suit toutes les dimensions de sa vie mais en même temps, elle est avant tout au service d’une comédie, un rôle, à plusieurs entrées, autour duquel s’articulent les joies, inquiétudes et angoisses de son équipe et même d’un milieu professionnel. Elle est l’épicentre qui permet de mesurer les ondes influentes et persistantes d’une époque. Profondément drôle, avec un caractère spontané, naïve et ravissante, Nick Hornby fait un portrait d’elle qui m’a plu car plutôt équilibré : si Sophie n’a pas sa langue dans sa poche et n’est pas du genre à baisser les yeux devant l’autorité du père ou du compagnon, s’amuse et n’a rien d’une fille chaste attendant le mariage comme la porte d'entrée dans la considération aux yeux de la société, elle n’est pas non plus une pionnière du féminisme, sachant se conformer à l'image qu'on veut qu'elle donne par moments. Sa métamorphose fait qu'elle devient néanmoins au fur et à mesure une London girl, loin de son Blackpool natal.

Enfin, si j’ai trouvé que le dénouement, par ailleurs brillant, traînait un peu en longueur, je me suis retrouvée comme face au générique de fin du dernier épisode d’une série particulièrement aimée, dont on sait qu’elle doit finir mais qu’on quitte à regret, avec mélancolie, heureuse du parcours des personnages et en même temps nostalgique au moment où tombe le clap de fin. Signe d’une réussite littéraire jusqu’à la dernière ligne.

Funny Girl ne peut que vous séduire et vous faire passer un roman de lecture divertissant, drôle et émouvant. L’art et le talent de Nick Hornby nous permettent une incursion vibrante dans le Londres des années 60 et son élan créatif, ses médias, sa soif de vivre et la force de sa culture populaire. Avec ses personnages attachants, drôles et touchants, l’auteur nous plonge dans un récit au rythme enlevé qui donne durablement le sourire et est source de sages réflexions.

Note :
Lecture en anglais.



Lien : http://labiblidemomiji.com/2..
Commenter  J’apprécie          130
De cet auteur anglais contemporain, j'avais bien apprécié « Slam » et « A propos d'un gamin ». Hornby excelle à nous relater des péripéties autour des moeurs anglaises, pointant du doigt, avec un mélange de cynisme et d'humour, les travers de la société actuelle. Dans ce nouveau roman, il s'immerge dans les années sixties et, tout en gardant son ton drôle voire ironique, nous plonge dans cette période riche en changements.

Barbara est une jeune femme de vingt ans au physique de pin up. Contrairement à beaucoup de ses amies, ça n'est pas de montrer sa plastique avantageuse qui l'intéresse, mais de faire rire les gens. Elle veut être une comique et, dans les années 60, ce domaine est réservé aux hommes. Barbara, après avoir été élue « Miss Blackpool », plaque tout et déménage à Londres pour vivre son rêve. Elle rencontrera des obstacles à cause de son genre et de son physique, mais finira par décrocher la timbale en rejoignant « la fine équipe », composée d'un producteur, de deux scénaristes et d'un acteur, qui, emballés par son charme et son don de la comédie, décident de lui écrire un show sur mesure qui la propulsera sur le devant de la scène.

Je trouve que ce roman est le plus abouti de l'auteur ; sa descriptions des années 60/70, des petites jalousies internes, de l'égo des acteurs, du politquement correct qu'il ne faut pas bousculer, et de l'avancée en matière des droits des femmes notamment. le personnage de Sophie/Barbara est jubilatoire et très attachant ; toute en retenue, finesse et intelligence, elle arrivera à doubler son partenaire masculin. La parenthèse de fin, où l'on retrouve toute la bande âgée de 70 ans, est attendrissante et conclue parfaitement un roman impeccable au style narratif limpide.
Lien : https://clairesalander.wordp..
Commenter  J’apprécie          60
1964, Blackpool, Angleterre. Barbara Parker,couronnée reine de beauté dans sa petite ville, part vivre à Londres pour y faire carrière. Elle devient Sophie Straw, la nouvelle star de la comédie à succès de la BBC. Elle n'a qu'une seule ambition dans la vie : faire rire les gens. Sur le tournage, comme à l'écran, elle fait vivre de bons moments à tous ceux qui la croise.
J'ai adoré! C'est le meilleur livre de Nick Hornby pour moi, un livre qui, tout en restant pétillant, ne se prive pas d'explorer, voire de se moquer de la société anglaise et de ses tabous.
Commenter  J’apprécie          40
Voici un livre à lire, absolument. C'est excellent !
Commenter  J’apprécie          10
Élue reine de beauté, Barbara refuse son titre. En effet, son ambition est toute autre que de faire partie des Miss. Ce qu'elle désire plus que tout, c'est jouer dans une comédie produite par la BBC. Elle part donc vivre à Londres, et prend un nom d'emprunt : Sophie Straw.

Au hasard des rencontres et de ses recherches, elle va être sélectionnée pour être le personnage principal d'une série intitulée "Barbara (et Jim)", qui va devenir très vite une série à succès. Mais réalité et fiction se rejoignent quand Clive, son partenaire à l'écran, devient le boy friend de la pétillante Barbara.

Un pur régal que ce roman enlevé qui nous fait suivre les pérégrinations et l'écriture des différents épisodes, au fil des saisons de cette série que le public anglais plébiscite. Les personnages sont particulièrement savoureux : Dennis, le producteur, complètement sous le charme de Sophie mais marié à une femme snob ; les deux scénaristes homosexuels ; Clive, le partenaire à l'écran puis à la ville, qui n'aspire qu'à un grand rôle ; et enfin cette délicieuse Barbara. C'est aussi drôle et divertissant qu'une vraie série télé, grâce aux dialogues qui fusent, à des discussions pleines d'entrain sur les scénarios à élaborer, nous décrivant tout un pan de la culture populaire télévisuelle des années 1960. Un livre très réussi, et très punchy.
Commenter  J’apprécie          10
Hornby est au mieux de sa forme et apporte plus de profondeur dans ses personnages que dans ses précédents. Une portrait malicieux de l'Angleterre des seventies.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (495) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20212 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}