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EAN : 9782073013712
75 pages
Gallimard (01/06/2023)
3.28/5   299 notes
Résumé :
Dans cette vallée reculée qu’est Sleepy Hollow, quiétude et silence semblent maîtres des lieux. Pas assez, cependant, pour faire oublier les superstitions et légendes qui s’y propagent : la contrée serait en effet ensorcelée, condamnant ses habitants à une existence somnambulique et sous l’influence d’un inquiétant Cavalier sans tête. C’est lui que l’instituteur Ichabod Crane, de passage dans la région, va, un soir, trouver sur son chemin…
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Critiques, Analyses et Avis (66) Voir plus Ajouter une critique
3,28

sur 299 notes
J'ai lu cette nouvelle pour passer le temps dans le train en me rendant au pique-nique de Bruxelles...

La légende de Sleepy Hollow (1820) n'a pas grand chose à voir avec le film de Tim Burton (1999) que j'ai revu il n'y a pas très longtemps sur Netflix.

J'ai préféré de loin l'Ichabod Crane de Burton (personnellement je trouve Johnny Depp excellent dans ce rôle) mais je dois reconnaître que si on arrive à se détacher du film pour s'immerger dans l'histoire... il y a moyen de passer un bon moment de lecture.

Ichabold Crane est ici professeur, le portrait qui est fait de lui permet de se faire une bonne idée du personnage. Ichabold aurait voulu obtenir la main de Katrina van Tassel mais c'était sans compter son rival Brom van Brunt et le mystérieux cavalier sans tête...

Une nouvelle que je relirai à l'occasion.


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Je fais partie de cette génération de cinéphiles ayant été durablement marquée par les films de Tim Burton, et, en ce qui me concerne, tout particulièrement par "Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête", adaptation du "Val Dormant" de Washington Irving.

Il faut bien avouer - et rendre hommage - à la belle créativité du réalisateur car le long-métrage est au final assez éloigné de l'oeuvre originale.

Ichabod Crane est instituteur dans la bourgade de Greensburgh, au lit-dieu le Val Dormant. Attiré par Katrina van Tassel, fille du fermier-notable le plus prospère du coin, c'est un personnage comique qui prête à la moquerie. Bourré de paradoxes, cet individu au nom révélateur ("crane" signifie grue en anglais) est maigre comme un clou, possède des membres disproportionnés et seulement un habit. Famélique, il est pourtant doté d'un appétit d'ogre qui le fait carrément fantasmé sur toute pensée relative à la nourriture. Bien que pauvre sire, son statut d'instituteur le place en position dominante vis-à-vis de ses élèves et il cherche à les impressionner, notamment par des récits de magie dont il est féru. Et ça tombe bien puisque le Val Dormant est réputé pour sa légende du cavalier sans tête, spectre maléfique qui hante et terrorise les lieux...

"Sleepy Hollow" est une longue nouvelle qui présente l'extérieur d'un récit fantastique teinté d'épouvante mais qui est surtout une sorte de conte de veillée où il est question de singer les comportements ambitieux et gourmands et de chapitrer l'envie, la convoitise, le mensonge et la bêtise. C'est très bien écrit, le propos fait sourire et on peut y déceler une morale proche de celle d'une fable. Donc, si vous connaissez l'adaptation de Tim Burton, vous serez sans doute déçu(e) de ne pas retrouver dans le récit son atmosphère oppressante, tout comme la relation sentimentale entre Ichabod et Katrina.


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Dans ce conte fantastique, plus parodique que macabre, Washington Irving s'était inspiré du folklore germanique et du climat de superstition qui régnait encore dans une Nouvelle-Angleterre puritaine, laquelle constituait alors une sorte de frontière, et où foisonnaient les traités de démonologie et les légendes se rapportant au Diable, aux fantômes et autres esprits. Sur les rives de l'Hudson, à une trentaine de kilomètres de New-York, vit une petite communauté composée de descendants hollandais, dans un val qu'on dit enchanté, bien qu'en apparence des plus paisibles. La nuit, dans la tempête, dans le voisinage d'une église et de son cimetière où il a été enterré, sort parfois, telle une furie, le spectre d'un cavalier Hessois décapité lors d'une bataille qui avait eu lieu non loin d'ici. On évoque aussi le spectre d'une femme morte dans la neige ou bien encore celui d'un espion pendu à un gibet. C'est dans ce val paisible – le val dormant ou sleepy Hollow - que vint du Connecticut un jeune maître d'école itinérant et efflanqué, Ichabod crane, que l'auteur très vite nous montre sous les traits d'une caricature, qui n'est pas sans rappeler parfois un Don Quichotte qui se serait égaré dans les forêts et marais du Nouveau-Monde. Ichabod s'éprend de l'une des plus jolies filles du village mais aussi l'une des plus riches. Il n'est donc pas sans rival. Il doit surtout compter sur Brom Bones, une sorte de géant un peu fruste, mais brave et fort. Ichabod, finalement, fut éconduit par sa Dulcinée et, dépité, il partit de nuit. Une rencontre allait le bouleverser.
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Quelle jolie surprise que ce Sleepy Hollow, si loin de ce que j'en imaginais! une fable champêtre délicieuse, une gouleyante farce villageoise, une évocation chantante de la campagne de la baie de l'Hudson où, en cette fin de 18ème siècle courait encore par les champs et les ruisseaux des djinns, quelques elfes et sorciers et un mystérieux cavalier sans tête.
A le lire, on est comme à la veillée à se régaler en écoutant la "voix" de Washington Irving conter de sa plume gentiment ironique les malheurs de l'instituteur Ichabod Crane, et l'on rit de sa propre frayeur à l'évocation de sa rencontre avec le fameux cavalier et sa percutante tête.
J'en retiens une grande fraîcheur de ton évoquant Dickens, l'évocation d'une Amérique bucolique et pas encore affranchie d ses racines européennes, et le plaisir d'un conte mâtiné de fantastique.
Délicieux, je vous dis!
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Je me suis régalé !

Non pour l'histoire, parce qu'on est très loin du film éponyme de T. Burton, "librement adapté", qui a un fond d'enquête plutôt sympa. Donc ici le fond est vraiment super léger, voire presque absent, ce qui est un peu décevant, je le conçois.

Mais je me suis régalé du style. C'est énormissime dans les descriptions, et la traduction de M. Jaworski est excellente ! Quand j'ai envie de tout citer, c'est que ça plane vraiment haut, et c'était le cas ici.
Après l'intrigue casse pas trois pattes à un canard et le fond de blague qui tourne mal à cause d'une rivalité amoureuse, associé à des légendes fantastiques, pas du tout exploité, c'est qui est dommage.

Mais bref, c'était court mais bon ! Aurais-je supporté cela sur 500 pages, non, sans doute pas, mais sur les 75 de la petite édition Folio classique à 2 euros, c'était juste le pied !
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
J'avoue ne rien connaitre à la manière dont le coeur féminin doit être séduit et gagné. À mes yeux, les femmes restent mystérieuses et suscitent toujours mon étonnement. Celle-ci semble n'avoir qu'un unique point faible, et son coeur une seule voie d'accès, tandis qu'à telle autre mènent mille avenues et l'on peut la conquérir de mille façons. Gagner l'affection de la première constitue un gage appréciable d'habileté, mais c'est faire montre de la plus haute stratégie que de conquérir la seconde pour longtemps, car il faut alors défendre la citadelle de son coeur, combattre sans relâche à chaque porte et à chaque fenêtre. Celui qui séduit un millier de coeurs ordinaires acquiert fort logiquement un certain renom, mais celui qui sait garder pour lui seul les faveurs d'une coquette est un véritable héros.
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Je n’ai pas la prétention de savoir comment s’attaquent et s’enlèvent les cœurs de femme. Ils ont toujours été pour moi un sujet d’énigme et d’étonnement. Ceux-ci semblent n’avoir qu’un point vulnérable, qu’une porte d’entrée, tandis que d’autres ont mille avenues, et peuvent se capturer de mille façons différentes. C’est un chef-d’œuvre d’habileté que de conquérir les premiers, mais une preuve plus grande encore de talent stratégique que de se maintenir en possession des derniers, car il faut alors guerroyer pour sa forteresse à chaque porte, à chaque fenêtre. Celui qui prend d’assaut mille cœurs vulgaires a donc droit à quelque renommée ; mais celui qui règne sans partage sur le cœur d’une coquette est à coup sûr un héros.
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Tous tiraient grand plaisir de tout cela, douillettement serrés les uns contre les autres devant la cheminée, alors qu'un bon feu de bois crépitait dans l'âtre et teintait les murs d'un beau rouge sombre, de sorte qu'aucun spectre n'aurait oser se montrer. Mais les frayeurs qui s'emparaient d'Ichabod, lorsqu'il devait rentrer cher lui à pied, le lui faisait payer très cher. Que de formes et d'ombres effrayantes vinrent tourmenter sa marche au cœur de la faible clarté blafarde d'une nuit de neige !
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Néanmoins, les vieilles paysannes, qui sont les meilleurs juges en ce domaine, soutiennent toujours qu'Ichabod disparut comme par enchantement sous l'effet de forces surnaturelles; c'est pourquoi, dans la région, cette histoire a toujours beaucoup de succès au cours des veillées d'hiver au coin du feu. Le pont fut plus que jamais l’objet de peurs superstitieuses, et c'est peut-être la raison pour laquelle la route fut modifiée ces dernières années de sorte qu'on puisse accéder à l'église en longeant le bief. L'école, abandonnée, tomba bientôt en ruines, et l'ont dit qu'elle est maintenant hantée par le fantôme de l'infortuné pédagogue. On dit aussi que plus d'un jeune laboureur, s'attardant sur le chemin du retour par un beau soir d'été, croit entendre sa voix au loin, psalmodiant un air mélancolique dans la solitude du Val Dormant.
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Toutefois, l'esprit dominant qui hante cette région enchantée, celui qui semble être le commandant en chef de toutes les puissances de l'air, n'est autre qu'une apparition se manifestant sous la forme d'un cavalier sans tête. Certains affirment qu'il est le fantôme d'un soldat de la cavalerie hessoise dont la tête fut emportée par un boulet de canon au cours de quelque obscure bataille de la Révolution ; de temps en temps, on l'aperçoit dans la campagne, parcourant la nuit obscure à vive allure, comme s'il chevauchait le vent.
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Videos de Washington Irving (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Washington Irving
Un essai d'Edhem ELDEM, professeur au Collège de France, à retrouver en librairie et sur : https://www.lesbelleslettres.com/livre/4460-l-alhambra
L'Alhambra, ensemble palatial fondé aux XIIIe et XIVe siècles par les souverains arabes de Grenade, est resté dans l'ombre pendant plusieurs siècles après la fin de la Reconquista. Les Espagnols furent les premiers à « redécouvrir » l'Alhambra au XVIIIe siècle, alors que ses visiteurs étrangers en firent l'une des premières destinations touristiques du XIXe siècle. Beaucoup ont laissé de précieuses traces de leur passage : des écrits, des photographies et, surtout, des commentaires dans le livre des visiteurs de l'Alhambra, tenu depuis 1829. L'historien Edhem Eldem a analysé ce document fascinant pour proposer une vision tout à fait nouvelle de l'Alhambra et de ce qu'il représentait. De Chateaubriand à Owen Jones et de Washington Irving à Jean-Léon Gérôme, les Occidentaux ont bâti une image de l'Andalousie toute empreinte de romantisme et d'orientalisme. Mais l'engouement occidental ne doit pas faire oublier les visiteurs « orientaux » du monument : des Maghrébins, nombreux mais peu loquaces ; des diplomates et voyageurs ottomans, parfois plus orientalistes que les Européens ; des Arabes du Machrek, de plus en plus influencés par le nationalisme arabe prôné par la Nahda, la « renaissance arabe ». Autant de regards croisés que le registre des visiteurs, la presse de l'époque, les mémoires et les récits de voyage ont permis à l'auteur de reconstituer pour en tirer une histoire culturelle des rapports entre Orient et Occident, Nord et Sud, islam et chrétienté, centre et périphérie.
Ouvrage publié avec le soutien de l'Académie du Royaume du Maroc.
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