AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,6

sur 3924 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Détestation du monde contemporain marqué par la décadence des relations amoureuses et plus généralement sociales. Il n'y a pas d'échappatoire si ce n'est l'apparition d'une nouvelle espèce d'homme. le roman est sombre et à la façon d'Houelllebecq provocateur. La critique de notre société est féroce mais intéressante.
Commenter  J’apprécie          100
Le premier livre que l'on lit d'un auteur est souvent celui qui fait le plus d'effet. Ce lieu commun est souvent vrai, cela a par exemple été le cas pour les livres de Michel Houellebecq.
La fable sur le devenir de l'humanité m'a bien plu et l'acmé à la fin reste une des meilleures de la littérature française actuelle.
Commenter  J’apprécie          10
Une particule élémentaire est une particule dont on ne connait pas la composition. Elle est l'alpha de la matière. On est dans l'infinitésimal de la nature. Est-ce la particule qui renferme la destinée d'un individu ?
Michel et Bruno sont demi frères. le premier est un brillant chercheur, quasiment autiste, insensible à l'amour et au monde qui l'entoure alors que le second est un masturbateur compulsif, toujours à la recherche des plaisirs charnels que peut lui offrir la gente féminine.
Michel Houellebecq raconte leur histoire, cette éternelle quête du bonheur qui finit inexorablement mal, sauf si la science crée l'être parfait, cloné un nombre premier de fois, constituant la société onaniste de demain. On n'est jamais si bien servi que par soi-même.
Comme souvent, Houellebecq est capable du meilleur : « Un monde composé de femmes serait à tout point de vue infiniment supérieur ; il évoluerait plus lentement, mais avec régularité, sans retour en arrière et sans remises en cause néfastes, vers un état de bonheur commun. »
Comme du meilleur : « Je sais bien que l'islam – de loin la plus bête, la plus fausse et la plus obscurantiste de toute les religions – semble actuellement gagner du terrain ; mais ce n'est qu'un phénomène superficiel et transitoire : à long terme l'islam est condamné, encore plus sûrement que le christianisme. »
Il y a certaines similitudes entre ce roman et « Plateforme » qu'il écrira trois ans plus tard.
On accuse l'auteur d'être sexiste, homophobe, machiste, islamophobe etc… C'est bien évidemment faux ! Il ne fait que raconter la société telle qu'elle est. Mais la vérité n'est souvent pas bonne à reconnaître. Et si les ouvrages de Houellebecq blessent quelques-uns, ils peuvent se rabattre sur « Martine à la ferme » ou « le club des cinq ».
Tout n'est pas forcément compréhensible dans les propos de Houellebecq ni dans son roman, mais il est indéniable qu'une fois de plus on passe un très agréable moment de lecture, partagé entre les idées intéressantes de l'auteur, ses situations loufoques et sa grande liberté de plume.
Editions J'ai Lu, 317 pages.
Commenter  J’apprécie          292
Les particules élémentaires/Michel Houellebecq (Prix Novembre 1998)
C'est un véritable OVNI de l'édition française que ce roman de Michel Houellebecq. Un OVNI savoureux. Un régal bien goûteux et délicieux. Certains ont été jusqu'à en être écoeurés : je les comprends en partie. On aime ou on n'aime pas Houellebecq et les plats qu'il nous sert.
Ce n'est certes pas de la littérature à la Flaubert ou Le Clezio. Mais MH n'a-t-il pas pour principe d'aller dans le sens de cette phrase de Schopenhauer : « La première et pratiquement seule condition d'un bon style, c'est d'avoir quelque chose à dire. »
Ainsi la langue est souvent crue, directe, provocatrice, sans circonlocutions, surprenante, riche de litotes et d'ellipses. Pas de recherche formelle, mais plutôt un style neutre avec quelques vagues cependant !! On ne s'ennuie pas et le passage du coq à l'âne qui déconcerte un temps finit par amuser. On saute allégrement sans transition aucune de la vulve flétrie des soixante huitardes attardées au paradoxe ERP et l'expérience d'Aspect sur la non localisation. Puis du becquetage indiscriminé des pigeons aux activités de substitution. du grand art ! Il y a même des passages romantiques qui traduisent bien la grande sensibilité de l'auteur.
Des descriptions au scalpel comme ont dit certains critiques, une écriture clinique, froide et impersonnelle, souvent technique, un humour grinçant et une caricature factuelle genre bande dessinée : et voilà les armes de MH pour nous tenir en haleine tout au long de ces 300 pages où les thèmes de la misère affective et sexuelle de l'homme occidental, sa solitude existentielle sont constamment sous-jacents. La profondeur de la pensée de l'auteur ne peut alors échapper au lecteur attentif.
« Une fois qu'on a divorcé, que le cadre familial a été brisé, les relations avec ses enfants perdent tout sens. L'enfant, c'est le piège qui s'est refermé, c'est l'ennemi qu'on va devoir continuer à entretenir et qui va vous survivre. » (Réflexion de Bruno)
Le début de ce roman fait état d'un certain nombre d'arbres généalogiques qu'il faudra bien retenir vu le nombre de personnages secondaires qui participent à la vie du récit. Et deuxième point particulier : il faudra s'habituer aux multiples digressions scientifiques ou autres (comme dans La Carte et le Territoire d'ailleurs), qui émaillent la narration. Parfois MH nous offre un véritable cours de sciences naturelles et de physique des particules.
Deux personnages, deux demi-frères pour tout dire, affronte la vie avec des fortunes diverses. Bruno, professeur agrégé qui a connu une enfance perturbée et qui l'âge venu mène une quête quasi permanente du plaisir, grand amateur d'échangisme, et Michel, chercheur en biologie quelque peu illuminé, aux frontières d'une douce folie, taciturne solitaire, asocial sans grande pulsion, sans désir, sans amour.
La misanthropie récurrente de MH ne fait pas défaut à cette histoire. Ses thèmes favoris sont bien là : le déclin de la civilisation dont il rédige une satire cinglante, la déliquescence progressive des valeurs morales, l'atomisation sociale dès les années 70, une analyse à la loupe sans concession et sans illusion, cruelle, cynique, implacable et réaliste de cette société, la dénonciation du libéralisme dans tous les domaines, un certain dégoût du monde dans le cadre d'une métaphysique pessimiste, l'obsolescence inéluctable des objets et des personnes. Les personnages sont obsédés par leur vieillissement et leur décrépitude, leur déclin physique et intellectuel avec « une baisse tendancielle du taux de plaisir », menant à une « entéléchie délétère ».
Plusieurs passages m'ont fait penser à L'étranger d'Albert Camus notamment dans les moments tragiques qui laissent une impression de détachement, d'absence de la part des personnages touchés par l'adversité. La solitude aussi quand l'on considère la vie de Michel : « Sa vie d'homme il l'avait vécue seul, dans un vide sidéral. Il avait contribué au progrès des connaissances : c'était sa vocation, c'était la manière dont il avait trouvé à exprimer ses dons naturels ; mais l'amour, il ne l'avait pas connu. »
Voilà donc un livre, comme disait un chroniqueur, qui donne matière à penser. L'influence qu'ont pu avoir Aldous et Julian Huxley est indéniable quand on considère la teneur de l'épilogue qui vient couronner ce bel édifice bien construit. Tout ce récit constitue en fait une historique du déclin d'une civilisation, celle des dernières décennies du XXé siècle, contée par un narrateur qui vit en l'an 2029, époque qui a vu l'avènement d'une « nouvelle espèce humaine asexuée et immortelle, ayant dépassé l'individualité, la séparation et le devenir » . Les travaux de Michel sur le codé génétique ont finalement abouti à l'homme génétiquement modifié. En effet la réplication d'un « code génétique sous une forme standard structurellement stable, inaccessible aux perturbations et aux mutations a permis l'apparition de cette nouvelle espèce dont toute cellule peut être dotée d'une capacité infinie de réplications successives. »
La conclusion est grandiose ; le débat gravit un échelon et le narrateur de déclarer : « L'histoire existe ; elle s'impose, elle domine, son empire est inéluctable. Mais au-delà du strict plan historique, l'ambition ultime de cet ouvrage est de saluer cette espèce infortunée et courageuse qui nous a créés. Cette espèce douloureuse et vile, à peine différente du singe, qui portait cependant en elle tant d'aspirations nobles. Cette espèce torturée, contradictoire, individualiste et querelleuse, d'un égoïsme illimité, parfois capable d'explosions de violences inouïes, mais qui ne cessa jamais pourtant de croire à la bonté et à l'amour. ….. » Sublime conclusion !
On ne sort pas indemne de cette lecture.

Commenter  J’apprécie          120
Ce fut une première rencontre avec ce célèbre auteur pour ma part. Je dois dire que je ne m'attendais pas cela. Son style d'écriture très atypique et très particulier m'a séduit dès les premières pages. Sombre, détaillé, cru, pervers, ... Quand Michel Houellebecq écrit, c'est un univers particulier qui s'ouvre. En prenant la peine d'y pénétrer, l'on vit une expérience à la fois enrichissante mais également troublante. Ce livre en est un parfait exemple !
Commenter  J’apprécie          132
Le livre de Michel Houellebecq que j'ai le plus apprécié (je n'ai pas lu les deux derniers). Son style y est clinique, dépouillé et profondément triste. Il y décrit un monde tellement dévoré par le matérialisme et la volonté d'immanence (tels les traîtres dans la gueule de Lucifer de l'Enfer de Dante), que la transcendance, la spiritualité, s'imposent par un silence plus assourdissant que la tempête. Si je ne devais en garder qu'un seul de cet écrivain, ce serait ce roman.
Commenter  J’apprécie          90
J'ai lu ce roman de Houellebecq il y a bien une quinzaine d'année alors que ma compagne m'en avait parlé après conseil d'un collègue de travail. Déçue, comme beaucoup de femmes le sont avec cet auteur, elle ne fut pas enchantée lorsque je me décidais à aborder l'ouvrage. Elle avait la crainte de me voir subir une mauvaise influence, m'imprégner d'une image peu ragoûtante de la femme.
A l'époque, j'avais l'esprit accaparé par mon job et ne lisais que trois pages le soir pour m'endormir. Ce n'est pas le genre de livre à traiter de la sorte, lu ainsi par petites bribes, car arrivé au terme j'étais quasiment dans l'impossibilité d'en parler, je n'avais rien capitalisé. Ceci fut également le cas pour les deux ouvrages suivants Extension du domaine de la lutte et La possibilité d'une île.
C'est en écoutant Bernard MARIS bien plus tard, l'économiste écolo faisant allusion à Houellebecq comme étant un visionnaire du XXI° siècle et expliquant que l'on trouvait tous les éléments clé pour comprendre l'économie mondiale dans ses écrits que je décidais donc de m'y recoller… Très persuasif…oncle Bernard.
Du coup, j'ai pratiquement lu tous ses derniers romans avec un plaisir absolu, il ne me restait plus qu'à refaire le parcours des particules élémentaires.
Bien m'en a pris car j'ai découvert qu'il parlait de lui et de moi. du même âge à un mois près, il a vécu les évènements des années 60-70, l'adolescence des Woodstock et Wight, le tâtonnement scolaire
, un peu comme je l'ai ressenti moi-même. Avec moins de dégâts de son côté sur le plan scolaire. Pour ce qui du reste et des névroses, je ne saurais dire… lorsque l'on est délaissé par sa mère, préférant donner de son coeur à la cause des déshérités du monde entier plutôt que de préserver sa progéniture des affres de la vie… je pense qu'il s'est fait mal au contact de la réalité. Faire pousser des plantes hybrides (Il est ingénieur agronome de formation) au milieu d'un tas de désespérances ne suffisait pas à combler le vide engendré par le manque d'amour maternel. Il fallait sublimer au travers des mots…
Les babas-cools de l'époque, traînant au milieu de ces paraboles mathématiques et autres analogies biologiques ne savaient pas qu'ils étaient en train de fabriquer l'un des visionnaires les plus en vue de l'entre-deux-siècles, un viking pourfendant les dogmes du politiquement correct. le réac des temps modernes…
Commenter  J’apprécie          50
Chef d'oeuvre.
La dimension polémique de l'ouvrage aura sans douté joué. En effet, le livre n'hésite pas à aborder quelques sujets tabous avec une lucidité et un cynisme parfois glacials. Une caractéristique qui aurait tout aussi bien pu lui attirer un parfait rejet du lectorat (ce qui a tout de même été le cas bien entendu avec une scission entre les pro et les anti-Houellebecq). Mais surtout la force de l'auteur est d'avoir su développer de nouveaux angles d'approche de différents problèmes de société, en tissant des parallèles inédits entre le système économique, sexuel, scientifique ou encore religieux… Sa vision sans concessions n'hésite pas à s'attaquer à quelques tabous. Et pourtant derrière le cynisme à toute épreuve de l'auteur voire la provocation idéologique, « Les particules élémentaires » cache une grande sensibilité et même un grand romantisme…
Commenter  J’apprécie          110
Dans Les particules élémentaires, Houellebecq a sans doute mis beaucoup d'éléments autobiographiques.
En relisant ce roman aujourd'hui (en 2022), maintenant que Houellebecq est bien connu, on le reconnait facilement dans Michel et Bruno, les deux demi-frères, narrateurs de ce roman.
Ce très grand roman me fait penser à La Philosophie dans le boudoir de Sade (en mieux, c'est dire): des scènes pornographiques décrites à la perfection sont entrecoupées de réflexions profondes voir philosophiques (ou vice-versa).
Les messages sont nombreux et tous convaincants (ce qui pourrait rendre ce livre difficile, trop érudit et même ennuyant). Rien de tout cela, le récit demeure distrayant, agréable. C'est de la vraie littérature. Lire Les particules élémentaires vous rend meilleur et vous fait passer un bon moment. Si tous les livres étaient comme celui-là, j'arrêterai tout autre activité dans ma vie et je ne ferai que lire...
Merci Michel.
Commenter  J’apprécie          40
J'ai retrouvé dès le prologue mon petit rictus « Houellebecquien », ce qui s'annonçait plutôt bien :

« Ce livre est avant tout l'histoire d'un homme, qui vécut la plus grande partie de sa vie en Europe Occidentale, durant la seconde moitié du 20e siècle. Généralement seul, il fut cependant, de loin en loin, en relation avec d'autres hommes.il vécut en des temps malheureux et troublés. le pays qui lui avait donné naissance basculait lentement, mais inéluctablement dans la zone économique des pays moyen-pauvres ; fréquemment guettés par la misère, les hommes de sa génération passèrent en outre leur vie dans la solitude et l'amertume .Les sentiments d'amour, de tendresse et de fraternité humaine avaient dans une large mesure disparus ; Dans leurs rapports mutuels ses contemporains faisaient le plus souvent preuve d'indifférence, voire de cruauté (…) »

Mutation métaphysique d'une époque, la génération désenchantée renverse la vision du monde adoptée depuis les romains : le christianisme.

Et je glorifie cette image ! le ton donné est provocateur d'entrée de jeu, une vérité bien amenée montre du doigt la tartuferie (j'emploie ce terme sciemment bien entendu) d'une société se voulant encore sur la voie du seigneur en prônant la morale alors qu'elle évolue dans un égocentrisme rutilant. Amer constat pour ceux qui pensent encore que l'ultime vision du monde reste divine…

Je ne vais pas faire de résumé du livre, j'imagine que tout a déjà été dit sur le sujet, aussi je me contente juste d'émettre mon ressenti :

Il y a des moments où l'on voudrait être misanthrope juste pour se ranger du côté de Houellebecq, c'est à se demander parfois en le lisant s'il ne flirte pas avec l'héboïdophréne et là alors, je pourrais dire que les déments le sont uniquement par une clairvoyance d'esprit bien plus éclairée que la moyenne.
Parce que voilà lorsque je lis les particules je me dis
- Quel talent réside dans la folie.
- L'aliénation méthodique et acérée de sa description sociétale de par ses personnages dans laquelle il puise son cynisme est juste un constat indéniable .
- Puisqu'on ne peut pas vivre dans un monde détraqué qui n'est pas le sien et qui ne l'a jamais été, on ne peut effectivement que le calomnier et lui cracher dessus.
- Des personnages forcenés ? non juste un peu plus humains que la moyenne, on ne nait pas asocial, ni désenchanté et désillusionné, on le devient par la force des choses, à chacun son extrême.

En bref élémentaire mon cher Houellebecq, j'ai eu les particules en connivence avec cette lucidité aiguisée.

Je cite un homologue américain à qui j'ai pensé durant toute cette lecture :
« Je n'ai jamais aimé personne et j'ai peur des gens » Bret Eston Ellis « Suites Impériales »
Commenter  J’apprécie          33




Lecteurs (10826) Voir plus



Quiz Voir plus

Roman : les particules élémentaires

Qui est l'auteur du livre : Les particules élémentaires ?

Michel Bussi
Michel Houellebecq
Michel Rostain

10 questions
15 lecteurs ont répondu
Thème : Les particules élémentaires de Michel HouellebecqCréer un quiz sur ce livre

{* *}