J'aime les univers post-apocalyptiques, suivre des personnages dans un contexte de survie. Je suis aussi attirée par les dystopies, qui imaginent un demain pour mieux parler d'aujourd'hui. Autant dire que
Silo avait tout pour me plaire. Finalement, à l'issue de ma lecture, je suis plutôt mitigée.
A l'origine
Silo n'est pas un roman mais un "assemblage de nouvelles". Et cela se ressent, le résultat est assez inégal.
La toute première partie, l'histoire de Holston, est vraiment très réussie. En quelques pages, Howey pose les bases et les enjeux de son univers dans un récit prenant et poétique.
Ce qui suit, la partie relatant la descente de Marnes et Jahns dans les profondeurs du
silo ainsi que les débuts de Juliette dans son rôle de shérif, est beaucoup moins réussie. Laborieuse, fastidieuse, cette partie aurait méritée d'être largement élaguée.
Le récit retrouve un peu de vigueur lorsque Juliette découvre ce qui a poussé l'ancien shérif et son épouse au "suicide", en fait lorsque l'intrigue revient aux enjeux exposés au début.
Mais globalement, même si la lecture n'est pas désagréable, j'ai ressenti une impression de mollesse, une écriture manquant de dynamisme. Peut-être est-ce dû en partie à la traduction, mais pas uniquement, l'avancement de l'intrigue est lui aussi poussif et traîne parfois en longueur.
J'ai trouvé que les personnages manquaient d'épaisseur, de caractérisation, de vie. Les personnages agissent beaucoup (ils fabriquent, ils réparent, ils montent et descendent des escaliers...) mais leurs sentiments et émotions sont trop peu évoquées (ou bien l'auteur peine à nous les faire ressentir). Ils "font" mais ne "sont" pas. Mon empathie s'en est trouvée amoindrie.
En conclusion, j'ai trouvé l'univers créé vraiment très intéressant, mais je n'ai pas été charmée par l'auteur. Une suite est prévue, je crois que je m'arrêterai à ce tome même si je n'en garderai pas un mauvais souvenir.