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4,07

sur 3538 notes
« Silo » est selon moi une dystopie qu'on pourrait qualifier «d'atmosphérique». On y découvre, en effet, la vie des habitants d'un silo : un immense immeuble de près de 150 étages enterré dans les profondeurs de la terre (claustrophobes s'abstenir), à l'abri de l'air extérieur hautement radioactif.

Ce qui s'est passé pour en arriver là, on ne le sait pas vraiment et il ne faut d'ailleurs surtout pas en parler. le passé et le monde extérieur font partie des grands Tabous susceptibles de vous envoyer au « nettoyage », à savoir à la mort assurée puisqu'il s'agit de nettoyer les capteurs extérieurs qui permettent de recevoir des données sur le monde hors du silo.

C'est donc par la peur et par des règles très strictes que la population du silo est tenue. Chaque étage a son utilité, tous portent un uniforme dont seule la couleur varie en fonction des postes occupés, aucune perte de ressource n'est tolérée, les naissances sont strictement contrôlées, etc. le maire, le shérif et le mystérieux « DIT » (département info technologie) veillent à ce que personne ne viole l'ordre établi.

Sauf que tout commence à déraper lorsque le très respecté shérif du silo est condamné au nettoyage, puis remplacé par une jeune femme intrépide et insoumise, Juliette alias « Jules », qui n'hésite pas à poser les bonnes questions. C'est l'équilibre de centaines d'années qui menace alors de basculer et certaines personnes feront tout pour l'en empêcher…

J'ai accroché à l'intrigue que j'ai trouvé crédible et bien ficelée. Ma curiosité a rapidement été attisée par le passé du silo et ses nombreux secrets. Toutefois, si j'ai passé un agréable moment de lecture et avalé ce petit pavé de 700 pages relativement rapidement, je n'ai toutefois pas été complètement embarquée par l'histoire qui comporte, je trouve, des longueurs. le rythme s'essouffle un peu, faute d'action (excepté dans le dernier tiers du roman qui parvient à mettre le lecteur en haleine) et on se demande essentiellement quand les protagonistes vont réaliser ce qui se déroule sous leurs yeux et surtout ce qu'il va advenir de Juliette.

Les descriptions du silo sont réalistes et permettent au lecteur de se visualiser dans cet univers futuriste dont le mode de vie ne nous paraît pas si improbable (ce qui est assez angoissant avouons-le).

J'ai beaucoup apprécié le fait que le personnage principal soit une femme aussi « badass » que Juliette. Celle-ci n'a pas froid aux yeux, en plus d'être ingénieuse et intelligente. Autant dire qu'elle ne se laisse pas facilement berner par les mensonges qu'on voudrait bien lui servir, une vraie héroïne comme je les aime.

Le roman est polyphonique et les chapitres alternent entre les points de vue des personnages. Si le livre en trouve un certain rythme, j'aurais parfois préféré que Juliette, qui est clairement le personnage le plus intéressant, prenne plus de place.

Pour finir, quelques mots sur le style d'Hugh Howey qui est fluide et abordable pour tous types de lecteurs. Par ailleurs, cette dystopie est bien moins sombre que d'autres célèbres romans post-apocalytique.

En bref : Une lecture divertissante en dépit de longueurs à déplorer et qui ne s'estompent que vers la fin du roman. Il y a deux autres opus à découvrir dans cette saga. Si je suis curieuse d'en savoir plus sur cet univers et la destinée des personnages, je ne suis pas encore tout à fait sûre de me laisser tenter.
Lien : https://thecosmicsam.com
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Dans un futur rapproché, l'air de la terre est contaminé par des toxines qui empêchent la race humaine d'y vivre. L'Homme doit donc vivre sous terre dans un silo de 134 étages de profond.
Pourquoi à l'extérieur du silo l'air est irrespirable, pourquoi la terre est inhabitable, personne ne le sait.
Pourtant à l'intérieur du silo, l'être humain ne fait que survivre, il s'adapte à la vie sous terre. On y pratique l'agriculture, on transforme des matières brutes, on produit des produits de consommation. La vie y est réglée au quart de tour : il y a un rationnement de nourriture, un rationnement d'énergie, il existe une loterie pour les couples qui désirent des enfants, etc. Hommes et femmes vivent dans ce silo comme s'ils vivaient sur terre avec leurs hauts, leurs bas, leur joie, leur peine.
Outre l'instinct de survie, ce roman traite également de politique. Il y a d'énormes jeux de pouvoir qui se trament dans le silo. Les différentes factions politiques du silo, le service de police, la mairie et le DIT, cherchent tous à exercer leur pouvoir.
Ce livre traite de l'homme, de son instinct de survie, de sa capacité à s'adapter à de nouveaux défis, mais aussi aux conflits, à la guerre et à la bêtise humaine.
L'auteur a une vraie maîtrise de l'intrigue et de la narration, c'est à la fois simple et redoutablement efficace. Cette façon de vivre en vase clos et cette organisation verticale peuvent rappeler les tours des monades urbaines de Silverberg, mais la comparaison s'arrête là, Silo a vraiment sa propre originalité. le savoir-faire et le génie des travailleurs manuels y sont fortement mis en avant, ceux du département des Machines, qui vivent et travaillent tout en bas, aux étages les plus inférieurs. C'est d'ailleurs une femme, Juliette, qui veut qu'on l'appelle Jules, qui travaille là avec les graisseux depuis de longues années sans jamais remonter, qui sera pressentie, à la demande de l'adjoint et de madame la Maire, pour hériter de l'étoile de shérif . Juliette a du génie, elle est obstinée, fière, indépendante, elle a le goût du risque et de la liberté, et surtout un incroyable don de survie : tout ce qui pourrait mettre en péril l'équilibre du silo…
J'ai beaucoup aimé!!

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Excellent et remarquable roman d'anticipation. Des milliers de gens vivent dans un immense silo enterré, protégés ainsi d'un extérieur devenu toxique et mortel à la suite d'une catastrophe dont on ignore les causes. On ignore également depuis quand cette communauté existe, on comprend seulement que plusieurs générations se sont déjà succédées. Cette communauté est régit par une organisation et des règles très strictes afin d'assurer la survie du groupe. Il faut donc contrôler les naissances, assurer la perpétuation des compétences et des métiers afin de maintenir le silo auto-suffisant. Chacun à son rôle, sa place. Toute déviance est punie immédiatement de mort en envoyant le fautif nettoyer les caméras extérieures qui permettent à la communauté d'avoir une vision du monde dévasté mais également d'admirer les levers et couchers de soleil. Mais pourquoi ces condamnés acceptent-ils de nettoyer les caméras alors qu'ils se savent condamner ? La grande force de ce roman est de plonger le lecteur dans un univers que nous ne comprenons pas et de nous le faire découvrir au fur et à mesure. En même temps que les personnages du roman s'interrogent, nous découvrons avec eux l'immense ingéniosité des créateurs des silos pour maintenir cette communauté et autarcie complète et les manipuler psychologiquement depuis la naissance. Un roman très bien construit et bien écrit. J'ai été rapidement absorbé et captivé par le roman et hâte de me plonger dans le tome 2 de cette trilogie dont le titre laisse entendre que nous allons comprendre l'origine des silos.
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Carrément addictif !

L'atmosphère est très réussie et le suspens haletant. On devine certaines choses à l'avance et le temps qu'elles parviennent aux personnages, on s'impatiente un peu mais rien de rédhibitoire. Une fois plongé dedans, on peine à décrocher du bouquin !
Dans ce monde post-apo mort et toxique, une société aux rouages (trop ?) bien huilés survit confinée dans un immense silo souterrain. Et quand un perturbateur se demande si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs, on lui offre ce qu'il veut : on le flanque dehors (et on l'assigne au nettoyage des caméras de surveillance, autant mourir utile). Mais et si, et si... On sent poindre le mensonge derrière ce monde à la fois gigantesque et étriqué, tellement oppressant.

Les personnages sont bien campés et rapidement attachants. Holston, Jahns, Marnes, Juliette... Et même Bernard, sont très humains, jamais manichéen et on comprend au fil des pages le bien-fondé du point de vue de chacun. J'aurais aimé que certains ne meurent pas si vite, cela dit !

La fin ouverte avec tous ses événements en suspens donne très très envie de se jeter sur la suite !
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La littérature d'anticipation nous propose de temps en temps de grands textes. Le roman de Hugh Howey est un de ceux-là.
Vous trouverez dans ce long texte un croisement contemporain de "1984" et de "Ravage". Une réflexion sans manichéisme sur la résistance et le conformisme, la révolte et l'acceptation de l'indicible.
Attention, tout ici est calculé. La longueur du texte pour vous faire ressentir l'enfermement, la profondeur du silo et la lenteur imposée aux habitants.
Pour une raison inconnue, une poche d'humanité est enfermée dans un silo de plus de cent étages. Elle survit, coincée entre résignation et espoir, solitude au milieu du groupe et solidarité fraternelle.
J'ai lu, ici et là, que des humains qui pouvaient créer un tel silo pouvaient créer des ascenseurs pour se déplacer de haut en bas et inversement. Mais c'est faire un contresens à propos du fonctionnement de ce silo. Les escaliers, comme les "castes" de travail, sont un moyen de séparer les personnes, d'éviter les échanges, de confiner chacun dans un petit monde sur quelques niveaux.
D'ailleurs, la révolte viendra des rares personnages qui vont pouvoir parcourir tous les étages et casser le découpage en tranche qui favorise l'enfermement psychologique, social et géographique de la population du silo.

Toute l'histoire va nous conduire à nous interroger sur ce qui fait de nous des humains. Sommes nous des êtres sociaux ou non ? Et qu'est-ce que la société ? Une ruche conformiste, qui du berceau au tombeau ne vit que pour la poursuite de son propre renouvellement, ou un bouillon de culture où hommes et femmes, jeunes et vieux, tentent de dépasser leurs vies banales pour devenir des humains admirables.
Hugh Howey vous poussera à vous révolter tout en tremblant de faire sauter ce microcosme qui est votre seule et unique "maison", le Silo.
Les êtres humains sont grandioses et misérables dans ce roman, mais leur auteur les aime ainsi.

Pour ne rien gâcher, Hugh Howey a une curieuse manière de nous attacher à des personnages qu'il tue les uns après les autres. Une manière efficace et originale de se poser la question de la transmission des informations, de la petite et de la grande histoire.

Un roman à lire absolument, c'est de la littérature, de la vrai, ne vous attachez pas à la catégorie.
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Très bon roman post apocalypse, à l'imaginaire intrigant et intéressant. vivre dans un silo car l'extérieur est toxique pour la vie humaine. Séparer les niveaux du silo en secteur professionnels et sociaux. Faire comme châtiment suprême l'envoi à l'extérieur sous une combinaison pour nettoyer les capteurs vidéo qui permettent de voir cet extérieur si hostile. Mais dans un roman de ce genre, il y a toujours un grain de sable et ce grain est......
J'ai apprécié l'environnement, si attrayant (après l'imagination et la créativité de l'homme lui ont permis de réussir à vivre dans un silo!!) et si étouffant ( plus de 130 étages, une loterie pour pouvoir faire des enfants car trop de population n'est pas envisageable, etc.). Mais surtout des personnages qui cachent tous quelque chose et qui sont, à leur façon très attachants (bon d'accord sauf un!).
Bref, une bonne dystopie que j'ai eu plaisir à lire. Et dont d'ailleurs je lirais les 2 volumes suivants.
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Je me suis immergée dans ce roman, dans ce silo, qui m'a littéralement aspirée. Malgré quelques maladresses, quelques longueurs et inégalités, le suspense est haletant, le récit prenant.
On démarre en douceur: l'auteur prend le temps de planter le décor, de susciter l'interrogation du lecteur. Il soigne la psychologie de ses personnages, qui s'avèrent secondaires, mais qui hanteront tout le récit (Holston). L'héroïne (ou plutôt « super-héroïne » devrais-je dire), Juliette, n'apparaît que bien plus tard (p.112), dès-lors, place à l'action, l'équilibre est rompu. Les personnages perdent en épaisseur et en crédibilité ce que la narration gagne en dynamisme et ainsi de nouveaux éléments, de nouveaux personnages apparaissent… en même temps que les incohérences. Et c'est là que le bât blesse.
Paradoxalement, c'est à partir de ce moment que le récit m'a tenue en haleine.
Tous les éléments se mettent en place : à mesure que l'action progresse, le lecteur obtient les réponses aux questions qu'il se pose et ça se tient. La vision que rend l'auteur d'une microsociété ayant survécu à l'apocalypse, c'est cet aspect-là du roman qui m'a le plus séduite. Comment fonctionne-t-elle, quelle est son histoire, ses rouages. C'est une organisation sociale très hiérarchisée et codifiée, où chaque individu est à son poste et a une utilité (servir la collectivité), même les morts sont recyclés. D'où la symbolique de l'escalier en colimaçon pour franchir les 144 étages que compte le silo (et non « bunker » ; le choix du terme « silo » prendra tout son sens). Difficile à gravir. Dès lors chacun reste à sa place, les gens ne voyagent pas ou en de rares occasions (un nettoyage par exemple), ne communiquent pas ou difficilement. La technologie moderne est réservée à l'élite comme les étages supérieurs, bien entendu. le contrôle démographique s'effectue grâce à une loterie permettant aux couples chanceux de procréer, consécutive à un nettoyage (celui-ci équivalant à un bannissement, en d'autres termes à la peine de mort). Et pour maintenir le fonctionnement de cette machinerie, un mensonge d'Etat (qui sera éventé) et le bannissement de tout élément perturbateur.
Par contre la fin m'a déçue même si elle est porteuse d'espoir ; je l'ai trouvée bâclée et convenue. Des deux autres volumes que comprend cette trilogie, je lirais volontiers, Silo, origines, histoire de voir en détails (car on obtient déjà le fin mot de l'histoire, que je vous laisse découvrir) comment, d'après Howey, l'humanité en est arrivée là.
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Silo est sans doute le meilleur livre que j'ai lu depuis un à deux mois... voilà longtemps que je ne m'étais pas plongée dans la science-fiction mais celui-ci me faisait de l'oeil depuis un moment, et la sortie de la suite (enfin de l' "avant" ) de l'histoire m'a remis sur les rails y menant.
Dystopie certes, mais avant tout roman construit, élaboré et bien écrit, Silo n'angoisse pas mais mène en marge une réflexion sur notre propre monde, assez fine et bien que pas nouvelle, assez bien vue.
L'étonnant découpage rend l'histoire plus riche et plus singulière... à recommander.
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44 étages et une organisation minutieuse, voici la base de la société contenue dans le Silo : un monde scrupuleusement hiérarchisé, au fil des étages en quelque sorte et une unique fenêtre vers l'extérieur. Une sortie qu'il est interdit d'évoquer, des naissances accordées par une loterie, un passé soigneusement tu, ... Dans le silo, les interdits sont légion.

Le récit s'ouvre, en même temps que la porte du silo avec la sortie du shérif Holston et l'obligation de lui trouver un remplaçant : histoire d'y rencontrer un candidat potentiel, Madame le Maire entreprend de descendre vers les "Machines", en compagnie de Marnes, l'adjoint du shérif. Une descente qui se révèlera pénible, bien indépendamment de la difficulté physique.

Outre ces innombrables marches, Silo se démarque avant tout par des personnages hors du commun, malmenés par l'existence dans cet environnement si particulier. Une vie faite de renoncement et de soumission; sans droit de regard sur le passé, ni sur l'avenir d'ailleurs puisque les naissances sont soigneusement (et cruellement) réglementées; sans véritable liberté d'expression mais avec un manifeste contrôle de l'information. Des vies tracées d'avance, des porteurs aux ombres. Des conditions qui mènent chacun à donner le meilleur de lui-même ou le pire ! C'est dire si la situation est instable ...

Dans cet enfer quotidien, émergent de petites pépites humaines, des hommes et des femmes prêts à renoncer à tout, à se sacrifier quel qu'en soit le prix, à endosser. Des êtres qui réhabilitent le terme solidarité et lui donnent de nouvelles lettres de noblesse. Par delà les castes et les étages !

Indépendamment de cette richesse humaine, Hugh Howey excelle à ferrer son lecteur, lui aussi prisonnier du Silo et de son atmosphère pesante. le lecteur découvre le Silo et sa stricte organisation au fil de la descente amorçant le récit : cette découverte est aussi pénible que les efforts de Jahns et Marnes, marqués par les ans et les souvenirs. Une telle société est difficilement acceptable, son évocation oppresse et révolte.

Pourtant le lecteur persiste, captivé. Au fil des chapitres, alternant héros et points de vue, l'auteur entretient la tension, relançant sans cesse le suspense, évitant tout répit, obligeant au final le lecteur après 500 pages à attendre la sortie du prochain tome ! Un joli tour de force !

Lien : http://nahe-lit.blogspot.com..
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Dès les tout premiers chapitres, le lecteur se prend une claque magistrale : l'auteur nous apparaît aussi implacable que l'univers qu'il a imaginé. Un univers post-apocalyptique dont l'atmosphère est saturée de toxines mortelles en quelques minutes, forçant les survivants à se réfugier dans un gigantesque silo souterrain. Quelques siècles plus tard, la société mise en place semble bien rodée… mais elle ne l'est en fait qu'en surface.

Un sévère contrôle des naissances régule la population du silo pour s'assurer de pouvoir subvenir aux besoins de tout un chacun. Les couples doivent attendre un décès pour participer à la loterie, le seul moyen possible d'avoir un jour des enfants. Ajoutez à cela une organisation très hiérarchisée et inégalitaire, où les habitants des premiers étages, plutôt administratifs, regardent de haut – au sens propre comme au figuré – les ouvriers plus manuels, qui s'occupent par exemple des cultures hydroponiques ou de l'entretien des machines leur assurant eau, électricité et oxygène. 144 étages s'enroulent autour d'un escalier unique. Les moyens de communication directe sont réservés à une petite élite. Pour les autres, il faut y aller à la force des jambes et des poumons, ou engager un porteur.

Chacun évolue dans sa propre sphère et ne s'en éloigne que rarement. L'une des rares exceptions à ce mode de vie reste le nettoyage. Il correspond au bannissement d'un membre de la communauté. Pour expier ses crimes, le banni est censé nettoyer les capteurs du silo qui offrent une vue sur le monde, aussi désolante soit-elle. Personne ne sait vraiment pourquoi, mais les condamnés se sont toujours exécutés, avant de mourir quelques instants plus tard dans cet extérieur hautement toxique. La coutume veut alors que les habitants remontent tout en haut du silo pour admirer le paysage rendu plus net par le sacrifice de l'un des leurs.

Jusqu'au jour où des gens demandent eux-mêmes à sortir, sans avoir commis le moindre crime. L'incompréhension grandit et les drames s'enchaînent. Les dirigeants craignent une nouvelle insurrection, un événement déjà survenu dans un lointain passé mais que tous redoutent encore. Face à des décisions de plus en plus arbitraires, des consciences vont émerger, et dans un environnement clos, les idées sont contagieuses et les rumeurs encore plus promptes à se répandre.

Au fur et à mesure que la situation dégénère dans le silo, et où on en vient - métaphoriquement parlant - à brûler des champs entiers pour arracher une seule mauvaise herbe, Hugh Howey nous dévoile des pans de vérité et nous permet de mieux appréhender la réalité de ses personnages. Ces derniers doivent alors faire un choix entre ce que leur conscience leur dicte et ce que l'on attend d'eux.

On retrouve dans ce roman les ingrédients habituels d'un régime totalitaire : stratification de la population, censure, abus de pouvoir, manipulation par la peur, assassinats sous couvert du bien de la majorité, magouilles électorales,… Tout y est, et la recette prend merveilleusement bien ! le suspense est présent d'un bout à l'autre du livre et le dénouement reste inattendu jusqu'aux derniers chapitres. le roman est assez dense en nombre de pages, mais il m'était réellement difficile de faire des pauses. À chaque fois, je me dictais le traditionnel : « encore un chapitre et j'arrête ». À chaque fois, mon oeil captait un mot, une bribe de dialogue au moment de placer mon marque-page et c'était reparti pour un tour ! Cette lecture m'a complètement happée et l'ambiance est telle qu'aucun personnage n'est jamais à l'abri. On se demande jusqu'au bout qui va tenir le coup, qui va mal tourner, qui va tomber devant la grande faucheuse. Les renversements de situation sont nombreux et captivent encore d'avantage.

Hugh Howey a un sens incontestable de la mise en scène, et dans un univers pourtant géographiquement très restreint, il m'a donné l'impression de voyager à n'en plus finir ! Je comprends mieux l'engouement des lecteurs grâce à qui l'auteur nous offre ce superbe omnibus… le premier d'une trilogie à venir.
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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