D'un feu sans flammes

Elle est passée où l'humanité ?

C'est la question qu'on se pose tout au long de la lecture de ce roman de SF particulièrement noir et dérangeant qui se situe en 2038, huit ans après l'attentat nucléaire sur San Francisco, point de départ de l'histoire de Dorian et Karim, à peu près 12 ans, et leurs familles .

Il est question de terrorisme islamiste, d'une escalade de la violence aveugle sur une Amérique qui n'a pas encore réglé les questions de ségrégation, de circulation des armes ou des drogues, et qui réagit par des murs et des camps à la menace nouvelle.

Le roman est construit comme une succession d'hypothèses pour chacun des personnages, comme s'il était traversé de nombreux chemins possibles. La relativité générale domine le récit qui est vécu à la hauteur des pensées, des rêves et des perceptions des héros.

C'est un roman sur l'incertain et le hasard qui dominent le monde. Les discours idéologiques islamistes et suprémacistes font froid dans le dos. Ils paraissent bien fragiles ces gamins face à des adultes manipulateurs. L'évocation des attentats de fiction fait mal, comme du citron sur nos plaies encore ouvertes, parce que notre pays et notre époque n'ont pas encore réussi à éliminer cette idéologie nihiliste.

La prose de Greg Hrbek est fascinante, on ne s'en détache pas, on cherche l'espoir ...on le trouve enfin et pas seulement dans le caractère immuable des cycles de la nature qui se fiche pas mal de l'agitation maléfique des humains .

Un auteur rare qui se moque de sa notoriété, à découvrir absolument.

Greg Hrbek aura mis plus de quinze ans avant de nous livrer ce second roman mais cela valait le coup d'attendre. Il nous plonge dans un univers post-apocalyptique où la peur d'attaques terroristes et la méfiance entre individus règnent dans tous les États-Unis. Dans ce pays dévasté, on suit Dorian, un jeune collégien, qui essaie de vivre une vie normale entre problèmes familiaux et monde dévasté. Cet équilibre précaire est remis en cause le jour où son voisin décide d'adopter Karim, un jeune musulman qui vivait dans un camp de réfugié. Après une bagarre, Dorian va se retrouver confronté à la haine d'un groupe d'extrême droite qui "règle" à sa façon ses conflits dans la ville.
J'ai eu quelques difficultés à rentrer dans l'univers assez sombre et proche du monde dans lequel nous vivons actuellement. Mais petit à petit, j'ai été happé par l'écriture et par l'histoire. le changement permanent de narrateur est plutôt déstabilisant au début, cependant il apporte du rythme et permet de découvrir un peu plus les pensées de chaque protagoniste au fil des pages. Ce roman n'est pas lire pour s'évader mais sert d'avertissement, car ce monde où règne la haine et le bioterrorisme pourrait très bien devenir le nôtre dans un futur proche...

Pour finir, je tiens à remercier Babelio et les éditions Phébus pour l'envoi et la découverte de ce roman dans le cadre de l'opération Masse critique imaginaire.

Pas forcément la lecture idéale pour les plages que ce roman post-apocalyptique d' extrême sobriété, qui nous interroge sur le fanatisme musulman aux USA, mais un roman d'une densité et d'une intelligence remarquable écrit par Greg Hrbeck qui a mis quinze ans après un premier roman remarqué "La Chute du zeppelin à la nuit tombée" à écrire son second d'une ambition folle sur un sujet forcément sulfureux.

A travers cette uchro­nie , qui nous plonge quelques années après un ter­rible atten­tat qui s'est déroulé un 11-Août à San Fran­cisco, commis des inté­gristes musul­mans, nous parle de sujets qui sont le lots des sociétés occidentales contemporaines qui ont vécu une vague d'attentats sans précédents ces dernières années et surtout de ses conséquences sur les populations stigmatisées.

En imaginant la vie de Dorian, onze ans, bouleversée quand Karim, jeune orphelin musulman, est adopté par son étrange voisin d'en face.

Entre racisme, communautarisme, repli sur soi, nationalisme, difficulté d'intégration, l'Amérique de Greg Hreck ne nous est malheureusement pas inconnue, et elle est forcément passionnante à mettre en perspective avec celle de Trump, d'autant plus que le livre a été écrit un peu avant.

Même si on peut se sentir un peu perdu dans une narration parfois complexe et dont les liens ont parfois du mal à se nouer, Greg Hrbek nous livre un récit d'après la catastrophe maitrisé, à la fois intime et spectaculaire, à lire pour en débattre ensuite.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Je viens de terminer ce livre découvert grâce à la dernière Masse critique de Babelio et aux éditions Phébus, et je suis encore dans son univers...
C'est un livre dont on a l'impression qu'il vous happe et vous entraîne ailleurs, sans vraiment s'en rendre compte, tellement l'histoire est dense et fascinante. Dans ce monde post-apocalyptique, tous les repères ont changé mais le monde est en guerre, encore et toujours. Il y a les bons, les méchants, différents selon les points de vue, comme toujours. Il y a un jeune garçon perdu dans l'histoire de sa famille et dans les méandres de ce monde complexe et dangereux, Dorian...
Ce roman m'a énormément plu, même si au départ, j'étais un peu sceptique, car sans doute un peu perdue. Je me suis laissée emporter dans cette histoire, tragique et tellement actuelle que cela devenait dérangeant par moments... Je te recommande vraiment !!

Il faut savoir que ce livre mêle passé, présent et futur, c'est un roman qui traverse le temps, et ceci donnant autant de possibilités idéales pour traiter pareil sujet... que de difficultés à s'y retrouver. de plus, les personnages sont nombreux, peuvent se ressembler, et leurs identités sont mêlées de façon à ce qu'on ne connaisse que peu de leurs caractéristiques, je les ai mélangé à certains moments. Il n'y a pourtant pas d'importances majeures à se rappeler de chacun sinon car leurs histoires ne font pas toutes avancés l'intrigue -ou les intrigues plutôt- principale(s).
Ce roman peut être révélateur d'une société américaine (et mondiale) dans le malaise face aux attentats, l'arrivée de l'extrême-droite au pouvoir ou la montée en puissance de groupes terroristes qui s'opposent à toutes les formes d'Islam dans leur pays, c'est une approche qui rend ce livre vraiment époustouflant. Si dans l'ensemble j'ai trouvé que l'auteur pouvait rendre certains passages lents, modérés voire peu utiles, je conclus cette lecture avec un regard positif. le lecteur prend son temps pour s'adapter à la narration, à se trouver dans la chronologie que l'auteur tente de lier à nos souvenirs de la politique et des faits divers de notre époque. Il est bien réalisé, il intègre de nouveaux horizons, peu flatteurs de ce que l'humanité est capable de faire, mais tout de même ce genre de nouveauté rafraîchit les rangées des librairies qui vendent la terreur des groupes terroristes... sans révéler qu'il existe cette même extrême opposition de l'autre côté.