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Illian est apprenti dans l'atelier de maître Koppel, un grand artisan du bois qui fabrique essentiellement des cages à oiseaux, dans la ville de Solidor. Les habitants de cette ville vivent isolés du reste du monde et avec une certaine opulence, ils se passionnent pour les oiseaux surtout les plus rares, et quoi de mieux que de les placer dans une belle cage ouvragée avec talent par les mains d'Illian.

Ainsi en marchant dans les rues on est bercé par le chants de ces oiseaux dont rêve Illian, mais le manque d'argent et son statut d'apprenti en font un quasi esclave. Très doué, Maitre Koppel le fait travailler au point d'assurer seul les commandes de la boutique en espérant recevoir le sourire de Flora, la fille de maître Koppel.
Un jour vînt l'idée à Illian de sculpter dans le bois l'oiseau qu'il ne peut s'offrir, il se fait surprendre par son maître et sur le point de se faire punir est sauvé in extremis par l'arrivée de Flora qui découvre cet oiseau et le trouve superbe. Vantant ce nouveau cadeau auprès de ses amies, Flora va déclencher une réaction en chaîne inattendue qui va bouleverser la vie à Solidor.

Bel album, genre de conte autour du don d'un jeune garçon à qui l'on s'attache immédiatement. Exploité par son maître d'apprentissage avec des conditions pour le moins rudes, Illian est donc le personnage principal de ce récit triste rendu beau par ses dessins. Un premier tome très riche en événements et qui annonce, je pense, une quête pour ce jeune garçon talentueux (et pourquoi pas une malédiction).
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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L'histoire se passe dans une ville imaginaire que, pour ma part, j'ai eu envie de situer dans un pays d'Orient. Il y a beaucoup de couleurs ocres et sables qui donnent une impression de chaleur. La situation initiale est très classique : un jeune héros des bas quartiers qui n'a d'yeux que pour une demoiselle d'un rang bien plus élevé et un tyran prêt à tout pour empêcher cet amour. Cette impression de déjà vu associée aux passages descriptifs à l'intérieur des vignettes donne le sentiment qu'on est face à une fable ou un conte traditionnel.
Il y a également un côté très poétique dans les planches. Je suis toujours fascinée par la façon dont sont retranscrits les talents artistiques en dessins. Comment traduire la beauté d'un objet (en l'occurrence de sculptures en bois) ? le coup de crayon de Gaëlle Hersent est fabuleux, mais le risque qu'elle prend à sortir du format vignette l'est encore plus; elle refuse d'enfermer ses dessins dans des petites cases. Ceux-ci vont par moment envahir toute la double page, à l'instar d'un album, et c'est absolument sublime !
C'est une jolie bande dessinée, douce et légère, qui se dévore très vite. Elle peut être lue à partir de 10 ans. Malgré le fait que l'histoire ait une fin, il s'agit d'un tome 1; je suis donc très curieuse de savoir de quoi vont traiter les tomes suivants…
Lien : https://bullesetchapitres.wo..
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Une très belle BD. Autant en tant qu'objet que l'histoire qu'elle recèle.
Un conte simple mais efficace. Qui nous emporte, qui fait rêver, qui donne envie de profiter des petits plaisirs que nous offrent la nature. Un récit qui met à l'honneur l'art et les oiseaux. Qu'on a envie d'admirer et d'écouter. Mais c'est aussi un récit cruel sur un apprenti et des hommes qui ne voient les oiseaux et les animaux comme de la marchandise lambda.
Illian est très attachant, amoureux de son art, des oiseaux et de Flora. Il est naïf mais porte un beau regard sur ce qui l'entoure.
Si je n'étais pas convaincue au départ par les dessins, ils nous prennent et nous emportent dans cet univers où la ville est morne mais les oiseaux merveilleux.
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L'histoire se déroule dans la ville de Solidor située sur une presqu'île séparée du reste du monde par des montagnes pratiquement infranchissables. Cet endroit isolé qu'on ne peut aborder qu'en bateau a une faune et une flore qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Ses oiseaux sont ainsi des griselottes quasi aphones au plumage terne. Ceci a fait se développer chez les habitants de cette contrée une véritable fascination pour les oiseaux exotiques bariolés au chant mélodieux. Tous, ou presque, en possèdent et les exposent sur le rebord de leurs fenêtres dans des cages de bois. Les cages les plus prisées sont celles de maître Koppel qui les fait sculpter par son apprenti Illian. Ce jeune homme, très doué, est exploité par son patron mais il prend son mal en patience parce qu'il est secrètement amoureux de la fille de la maisonnée, la belle Flora. Quand il n'admire pas la jeune fille à la dérobée, écouter le chant des oiseaux lors de ses livraisons en ville est son plus grand bonheur. Mais il n'a pas le moyen de s'en offrir alors, un jour, à défaut d'en avoir un vrai, il en sculpte un dans un rebut de bois. Son maître le surprend et Illian est alors loin de se douter que son geste va lancer une nouvelle mode et avoir de terribles répercussions…

La phrase d'introduction « en des temps fort lointains » nous plonge d'emblée dans l'univers du conte et des légendes : nous sommes à une époque indéterminée (mais les costumes font penser à la Renaissance), dans la ville imaginaire de Solidor, en un pays d'Orient, ainsi que le soulignent les consonances arabisantes, l'architecture (la place du marché aux oiseaux et les minarets en arrière-plan) et les tons ocres et sables.

Ce monde imaginaire est peuplé de figures archétypales : le jeune et candide apprenti, son maître cruel et cupide et sa fille, belle et douce ingénue. Et comme dans les contes à nouveau, l'onomastique choisie permet de caractériser les personnages : Koppel signifie en allemand, « ceinturon » ou « enclos » et montre bien (y compris dans ses sonorités) la violence et la cruauté de cet homme qui emprisonne son apprenti, Flora au contraire est un prénom parfait pour une jeune fille en fleur tandis qu'Illian veut dire « descendant de haute origine »en hébreu ou « grandeur spirituelle » en arabe et met en valeur les qualités du héros. Et le graphisme est à l'avenant : Koppel ressemble à l'ogre des contes par sa stature massive et sa barbe menaçante, Flora emprunte ses traits et sa belle chevelure rousse aux peintures des Préraphaëlites (particulièrement à celles de Burne-Jones) et le héros a les traits et l'épi du personnage d'Arthur de « Merlin l'enchanteur » de Disney.

L'album est d'ailleurs un objet hybride entre livre de contes (grandes illustrations pleine pages voire double pages comportant de longs encarts de textes et séparation en chapitres indiqués par des pages noires) et album de bande dessinées avec cases et phylactères dialogués. On remarquera un hommage à Edmond Dulac à la page 29. Cet illustrateur célèbre de livres d'étrennes de la fin du XIXe siècle qui s'inspirait des estampes japonaises et des miniatures persanes fait partie des lectures de Flora ! On pourrait presqu'y voir d'ailleurs une mise en abyme car les couleurs un peu passées du « Boiseleur », les inspirations orientales, et la finesse du trait de Gaëlle Hersent rappellent la manière de Dulac tout en inspirant un sentiment de nostalgie au lecteur. Mais la tentation serait grande alors d'assimiler « le Boiseleur » à l'un de ces beaux livres pour enfants – ce qu'il est de facto par le soin tout particulier apporté à sa réalisation comme souvent dans la collection « Métamorphoses »-.

Il ne faudrait pourtant pas le réduire à cela. Comme dans « Beauté » et « Les Ogres-dieux », le conte est cruel et se mue en apologue et en dénonciation des travers de notre société. On y perçoit ainsi une critique du matérialisme et de la société de consommation. Hubert fustige délicatement notre tendance au panurgisme en montrant bien comment à la mode des oiseaux réels puis en bois succède en un laps de temps très court celle des sauriens (beurk !). Ce dernier engouement lui permettant de créer des cases délicieusement absurdes telles celle des gentes dames promenant nonchalamment leurs crocodiles en laisse et provoquant des accidents ! Il évoque également la condition de l'artiste et règle peut être ses comptes avec quelques éditeurs au passage en montrant comment un créateur peut être réduit de force à une répétition stakhanoviste des mêmes succès !

Enfin cet album célèbre vraiment l'importance de l'art et tout cela dans une langue aussi ciselée que les dessins. Cette poésie se trouvant présente dès le mot valise choisi pour titre : le « (b)oiseleur », c'est Illian le sculpteur qui tel un OISELEUR capture la beauté de l'oiseau dans sa statue de de BOIS mais c'est aussi Hubert qui par le choix et l'énumération de noms d'oiseaux aussi poétiques qu'authentiques semble nous en faire entendre le ramage tandis que Gaëlle Hersent en les reproduisant magnifiquement et scrupuleusement avec un trait haché à l' effet quasi buriné donne l'éclat de leur plumage dans des pages et des médaillons aux couleurs vives et chatoyantes qui tranchent sur les tonalités douces et passées du reste de l'album !

Une oeuvre polysémique et d'une grande beauté prévue en trois tomes qui pourront se lire indépendamment. Je vous invite vivement à découvrir d'ores et déjà le splendide « Mains d'Illian » !
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Et c'est une très belle découverte pour cette BD ! Je n'en attendais pas grand chose, les dessins ne m'attiraient pas plus que cela mais la couverture m'a intriguée quand j'étais à la bibliothèque.

Tout d'abord, l'histoire parle de choses bien plus profond que ce que je pensais. On retrouve comme thème : le fait de profiter des autres, le talent, la beauté, les changements, la différence de classe sociale,… Que des thèmes forts et pas toujours positifs mais qui permet pas mal de réflexions. J'ai eu beaucoup d'empathie pour Illian.

L'histoire est belle si on la regarde en entier mais j'ai eu beaucoup de pincements au coeur. C'est comme la vie réelle, rien n'est tout beau ou tout juste…

Les illustrations sont très travaillées. La plupart du temps, on est dans des tons bruns et beiges mais certaines planches sont plus colorées. Ce sont les toutes dernières planches que j'ai préféré.

Un 2e tome est sorti fin août, je suis très curieuse de pouvoir le lire, mais on peut très bien s'arrêter à la fin du 1er tome. D'ailleurs la fin est très belle et poétique.
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C'est un très bel objet que cette BD à n'en pas douter ! Sans même parler de ce qu'elle raconte, c'est visuellement très agréable à parcourir.
Le sujet est hélas assez familier. Les hommes, encore et toujours, qui cherchent à emprisonner puis reproduire la nature, aveugles au fait que, ce faisant, ils se coupent totalement de celle-ci et appauvrissent leur propre vie. Et Ilian, comme d'autres génies talentueu.x.ses avant lui, désespère d'avoir laissé s'exprimer son don.
J'y vois également une critique de notre tendance ridicule à s'enflammer dans des effets de mode puisqu'après avoir enfermé tous les jolis oiseaux, les hommes ce sont mis en tête de collectionner les reptiles. Qui ne reconnaît pas notre propre société dans ses pires idioties ?
En parallèle, petit claquot sur le nez du capitalisme avec l'exploitation scandaleuse de la main d'oeuvre que représente Ilian. L'égoïsme des grands patrons qui use leurs ouvriers jusqu'à ce qu'ils n'en restent rien.
Il me tarde de me pencher sur le second volet. C'est un conte et classiquement ils ne finissent pas bien mais j'espère quand même une petite revanche de la nature ! Une petite leçon pour l'humanité.
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Cette histoire est animée par différentes formes de passion dont la plus belle incarnation est le personnage d'Illian. Celui-ci est entièrement habité par son amour sans limite pour son métier, pour le travail du bois, pour les oiseaux, pour Flora. La création d'un oiseau en bois réunit toutes ses passions bien qu'il ait conscience de ne pas atteindre la force de ses modèles. Cette sensibilité au monde et le plaisir toujours renouvelé font du personnage d'Illian un être à part. Son maître est aveuglé par sa soif d'argent. On en vient même à douter qu'il aime autant sa fille que les pièces d'or. Les habitants de Solidor abandonnent même la nature pour la création, préférant libérer les oiseaux pour se contenter des oeuvres en bois d'Illian. La bande dessinée montre la force du regard du jeune artisan sur le monde, de son écoute et de sa capacité à retranscrire la beauté. Par les dessins, Gaëlle Hersent réussit à travailler l'importance du son de la ville, d'abord par le chant ensorcelant des oiseaux et rapidement la lourdeur du silence envahissant les rues de Solidor. Celui-ci devient pesant, frustrant Illian d'un échappatoire imaginaire. Avec subtilité, les deux auteurs parviennent à cerner les difficultés de la création de l'artiste, tiraillé entre la violence des paroles et le réconfort d'un sourire, d'un geste. Les couleurs pleines de lumière renforcent tout le désarroi du jeune artiste aux amours contrariées.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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C'est une BD qu'on m'a offerte et je suis ravie de l'avoir eu en cadeau, elle est magnifique ! Tant l'intrigue que les illustrations m'ont charmés. J'ai aimé la douceur que ce dégageait de celles-ci.
Quant à l'histoire, elle permet de se poser des questions sur l'art, la nature et l'importance des possessions.
J'aimerais lire la suite !
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Des illustrations magnifiques pour une ode à l'art et à la nature. J'ai beaucoup aimé, j'adore en général cette collection et aussi le scénariste donc ça ne pouvait que fonctionner. La douceur de caractère d'illian est touchante, on s'attache beaucoup à lui
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C'est une bd, et pourtant elle nous transporte dans son univers, son atmosphère, comme un roman. Une bd atypique donc, qui, pour moi, a fait un sans faute.
Les illustrations sont superbes, l'histoire l'est tout autant, la morale.. je vous laisse la découvrir. Il me tarde d'ouvrir le tome 2
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