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EAN : 9782702141670
144 pages
Calmann-Lévy (05/01/2011)
3.72/5   198 notes
Résumé :
"Aussi loin que je me souvienne, je l’attendais assis, le menton sur les genoux, les bras autour des jambes et le dos appuyé contre la porte du placard." Petit garçon étrange, Adrien guette chaque semaine l’arrivée du père de sa demi-sœur, dans l’espoir de recueillir un regard, une parole ou un geste tendre. S’il rêve d’un papa, Adrien veut surtout percer le secret de sa naissance, secret qu’il croit enfermé dans une boîte rouge, cachée hors de sa portée. Le jour où... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (71) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 198 notes
Qu'est ce qui est pire à vivre que l'indifférence d'autrui, surtout quand cet "autrui" pourrait avoir des liens avec vous s'il le désirait ? A plus forte raison quand on est un enfant d'une dizaine d'années ? et comment se manifeste ce mal être ? Par une éternelle quête, par un comportement adapté à la situation, par exemple, se faire remarquer par le négatif, ce qu'en analyse transactionnelle, on appellera le stroke négatif… c'est exactement la situation de cet « enfant rien » qui faute de père, essaie en vain de créer un lien avec le père de sa demi-soeur, de questionner sa maman, qui, peut être en raison de son propre vécu, ne semble pas vouloir communiquer avec lui à ce sujet…Adrien est transparent, Adrien cherche sa place, Adrien essaie d'exister.
Nathalie Hug, dans ce court roman, expose subtilement l'évolution de cet enfant rien et parvient à merveille à se mettre dans sa tête pour lui prêter des pensées tout à fait logiques et des réactions normales, à tel point que je suis allée voir si cette histoire avait pas une relation avec un vécu de l'auteur ou si elle avait eu à s'occuper d'enfants en difficulté.

La fin est vraiment très surprenante, à tel point que j'ai lu une première fois le dernier paragraphe, puis j'ai ouvert à nouveau le livre pour le relire une deuxième, une troisième fois…


Un roman touchant racontant la vie d'un petit garçon malade auquel on ne peut que s'attacher.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Nous vivons pendant une centaine de pages avec le narrateur qui est Adrien un petit garçon qui aimerait connaître son père et qui va être en quête d'un peu d'amour, ou ne serait-ce que d'un regard de la part du père de sa demi-soeur.
Cela pourrait être émouvant , c'est ce que beaucoup de lecteur ressente en lisant ce petit roman, mais moi je me rends compte que je suis restée assez distante, presque un regard clinique. Peut-être car du déjà vu, déjà lu.
J'ai bien conscience d'avoir un regard un peu sévère pourtant je ne pense pas être insensible mais là , je dois reconnaître que je n'ai pas eu beaucoup d'émotion ...
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Mon nom est personne

"Je suis un enfant-rien, avec un père-néant, une mère-tas-de-fraises-à-la-crème et je peux disparaître.
Je m'appelle Adrien. Dans Adrien, il y a rien."

Ce livre est une pensée, une voix, un cri de douleur, celle d'Adrien. Un cri d'amour sans retour. Une voix qui hurle sa tristesse, son désarroi, sa colère, sa rage de ne pas exister aux yeux d'autrui, aux yeux de cette mère qui ne s'anime que lorsqu'elle reçoit la visite de sa demi-soeur et de son père rien qu'à elle. Un cri étouffé ou lâché lorsqu'il comprend que cet homme auprès de qui il quémande un amour filial, jamais, jamais cet homme ne le regardera comme un fils potentiel. La seule chose qu'Adrien gagnera en retour de cette affection débordante qu'il veut offrir ce sont des giffles et d'être encore plus rejeté. Alors Adrien hurle sa souffrance, sa solitude, il hurle son incompréhension de ce monde d'adulte qui le néglige, l'oublie, qui fait de lui un enfant-rien :

"Je n'en peux plus d'être seul, attaché à cette chaise. Mais que font-ils? Pourquoi m'oublient-ils? Pourquoi m'ont-ils chassés des bras de Catherine? Maman! Maman! Maman! Je crie, je hurle à m'en déchirer la gorge, le désespoir, la colère puis la haine me remplissent et ma poitrine se gonfle d'envies de massacre. Je me balance sur cette chaise dont le bois envahit mes chairs, je crie mais personne ne vient, personne ne m'entend et la chaise m'aspire dans son trou noir. Cette saleté va m'engloutir tout entier."

Histoire bouleversante, sans pathos pourtant, que celle de cet enfant qui ne demande qu'une chose : avoir un père, connaître l'identité de ce dernier et qui croit que sa mère enferme ce secret dans une boîte rouge qu'il ne peut atteindre. Encore une fois, on se rend compte à quel point les non-dits peuvent bouleverser la vie d'un enfant. Certes, il y a dans ce livre un vrai drame, celui de l'enfance brisée par le silence et l'ignorance des adultes mais il y a aussi de grands moments de tendresse. Adrien est un petit garçon qui adore malgré tout cette maman toute cassée, qui est tout ce qui lui reste au final alors, il la protège contre les médisances de tatie Barrettes. Et sa mère on comprendra au final tout l'amour qu'elle voue à ce petit garçon au travers de ses larmes et de l'impuissance dans laquelle elle se trouve. Adrien, c'est un petit bonhomme que l'on voudrait prendre dans ses bras et serrer très fort, à l'en étouffer.

Le talent de Nathalie Hug ne consiste pas seulement à rendre l'existence et la souffrance de cet enfant palpable mais d'avoir concocté une fin, une chute qui nous laisse sur le carreau, dubitatif et de s'exclamer "hein? attends il faut que je relise ça... Oh punaise!" Une fin qui surprend, une fin à la "6ème sens" pour ceux qui s'en souviennent.
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Quand on regarde l'actu de cette semaine, on se dit que ce titre à vraiment une autre dimension..Voila juste une pensée pour un petit bonhomme de 3 ans qui subit la guerre des grands. Et effectivement, il n'est rien , lui tout seul parmi le flot, mais il est tous ces enfants de par le monde qui ne sont rien ...


Pour en revenir à ce roman, Nathalie Hug est décidément très forte pour jouer avec ma corde sensible. Un roman court. Mais il est vrai que parfois les mots ne sont pas nécessaire pour faire passer des émotions (ok je vous vois venir, c'est vrai dans un bouquin c'est plus compliqué) et pourtant toute la souffrance de cet enfant est dans les non-dits de sa mère.

Adrien est un enfant d'une dizaine d'années qui recherche désespérément l'identité de son père. Sa demi-soeur voit son père régulièrement, mais lui personne. Sa mère est une femme brisée, quand à sa tante , la sorcière, est une abjecte créature. Voila le tableau...
Je reprochais à ma mère de ne jamais parler de mon père, mais, plus que tout, je lui reprochais ces journées sombres où elle se flétrissait comme une vieille dame. Un vendredi soir sur deux, la porte se refermait sur ma soeur et s'ouvrait sur mon enfer. Un abîme de quarante-huit heures. Isabelle partie, ma mère s'éteignait brutalement.
L'auteur nous plonge directement dans le cerveau de ce gamin en nous livrant ce roman à la première personne, oui c'est son côté auteur de thriller , un brin machiavélique ! Toujours est-il que nous nous passionnons, révoltons, prenons les coups et les déceptions de ce môme.

Le précédent ouvrage que j'ai lu de Nathalie était 1, rue des petits-pas totalement différent et pourtant absolument bouleversant tous les deux...Je ne peux que vous conseillez que "L'enfant-rien" ne tombe dans le néant !!

Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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D'entrée de jeu vous pouvez constater, si vous me suivez depuis déjà quelque temps, que ce n'est pas franchement dans mes habitudes de lecture. Non que j'éprouve un quelconque rejet pour ce genre de récit, c'est juste qu'on ne peut pas tout lire et qu'il faut savoir faire des choix. Sans la signature de Nathalie Hug je serai passé à côté de ce bouquin. A tort ou à raison ? Je vous laisse décider à la lecture des lignes qui vont suivre.

Nathalie Hug a fait le choix d'une écriture à la première personne afin de nous faire partager les pensées et la vision des choses d'Adrien ; le résultat est bluffant, vraiment criant de vérité et forcément plein d'émotions.

EmotionS, et j'insiste sur le S final, est bien le maître mot de ce roman, court mais intense, on en prend la gueule avec Adrien. Un brave gamin de 10 ans à la santé fragile (une néphropathie visiblement) qui n'a jamais connu son père et vit avec une mère qui n'est que l'ombre d'elle même (avant l'accident déjà). Arrivé dans cette nouvelle famille (celle du père de sa demi-soeur, Isabelle, son aînée) il ne demande qu'à être accepté et aimé mais ne rencontre qu'une froide indifférence. Adrien, l'Enfant-Rien comme il se qualifie lui même, nous offre un cri où se mêlent amour et désespoir, un cri qui ne manquera de nous prendre aux tripes.

"Le mo­ment d'ac­cep­ter l'in­évi­table était ar­rivé. Notre mère n'exis­tait pas. Isa­belle avait la sienne, belle et gaie, éprise d'un homme, et moi, j'avais la mienne, bri­sée et vide, mon fan­tôme triste et so­li­taire." C'est en ses termes que Adrien définit sa mère après avoir vu des photos de sa vie d'avant.

Adrien confronté à un homme qui ne veut rien savoir de lui (on devine rapidement le pourquoi du comment de la chose ; à défaut de l'excuser on peut le comprendre) mais surtout à une tante qui est une vraie vipère, une langue de pute dans toute sa médiocrité. A travers ces quelques pages vous partagerez avec Adrien des moments forts qui ne devraient pas vous laisser indifférent et nul doute que la fin vous laissera sur le cul.

"Je m'ap­pelle Adrien. Dans Adrien, il y a rien."
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
J'ai crié ma solitude, ma douleur d'être oublié, j'ai crié mon désespoir d'entendre le bébé hurler, juste parce qu'il avait faim alors que moi j'en étais malade de chagrin.
Ma mère était un fantôme, mon père un inconnu et ce truc inutile aspirait tout l'amour de cette maison.
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Soit ma mère avait eu un amoureux secret, soit elle avait décidé de me fabriquer avec des oeufs congélés, soit elle avait été violée, soit mon père était mort et elle l'ignorait, soit c'était un bandit et elle voulait m'épargner la honte, soit elle était la Sainte Vierge et moi le petit Jésus.
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Je m'appelle Blandine, je crève de solitude et de chagrin. Si demain, je n'arrive pas à me débarrasser de cette fichue boite rouge, si demain mon petit garçon me répète encore qu'il peut disparaître, alors je m'en inventerai un autre qui m'aimera comme je suis, qui me racontera de belles histoires et surtout, qui voudra bien m'écraser quelques fraises à la crème.
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Dans les dossiers rangés en haut du cagibi, il y avait une pochette : Papier Adrien. A l'intérieur, parmi d'autres, un document titré : Déclaration de grossesse. Ce qui je ne comprenais pas, c'est pourquoi le nom de mon père n'y apparaissait pas. A la place, quelqu'un avait écrit : néant.
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Enfin, j'ai crié qu'aucune mère ne devrait faire un bébé toute seule, que ça privait les enfants d'une vraie famille, puis, honteux, je me suis précipité hors de la chambre pour pleurer. (p.52)
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Vidéo de Nathalie Hug
A l'occasion de la sortie de son nouveau roman "Là où se cachent les âmes soeurs", Nathalie Hug se prête au jeu du "ceci ou cela".
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