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4,22

sur 1324 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Victor Hugo aime les contrastes. S' il les développe à l'envi dans cet ouvrage foisonnant, "l'homme qui rit" est le roman des dualités presque variées à l'infini. le beau/le laid, le gueux/l'aristocrate, la naissance/le mérite, le noir/la lumière, les gens du voyage/les sédentaires… Victor Hugo use de cet aspect jusque dans ses phrases, brosse une toile de fond historique, en l'occurrence l'Angleterre de la reine Anne, à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle.
Gwynplaine en est le héros, héros hugolien tiraillé par les contradictions que lui impose son destin. Bâtard de Jacques II, il fut enlevé à sa naissance par les « comprachicos », voleurs d'enfants, et on lui a imposé au visage un sourire définitif.
Il mène une vie de saltimbanque, y réussit en compagnie de son père adoptif Ursus accompagné d'un loup, de Homo et de Dea que Gwynplaine a sauvé bébé alors qu'il s'est trouvé lui-même abandonné sur une côte anglaise. Dea est aveugle mais pour Gwynplaine, c'est la lumière et l'amour réciproque de sa vie. Reconnu grâce à une bouteille jetée par les « comprachicos » en perdition en mer, Gwynplaine devient lord Claucharlie mais ne se satisfait pas de sa condition d'aristocrate faite de fausseté, d'ignorance de la vie réelle des pauvres. Il rejoint Ursus et Dea grâce à Homo qui le sauve du suicide. Mais la mort de Dea le précipite dans la mer. du Hugo pur jus et grandiose.
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Que cache ce titre L'Homme qui rit? Pendant un bon tiers du livre, j'ai peu d'indices. pour répondre à ma curiosité



Je m'engage donc à l'aveugle à l'aventure dans l'Angleterre de 1680.



Roman historique? C'est une lecture possible. J'y apprendrai beaucoup sur la succession des rois : Stuart, la Révolution de Cromwell, Jacques II qui rétablit la royauté, CharlesII, la Reine Ann.

Tout renaissait, tout reprenait sa place. Dryden en haut, Shakespeare en bas, Charles II sur le trône, Cromwell au gibet

Que le lion puisse redevenir baudet, cela étonne, mais cela est . Cela se voyait en Angleterre. On avait repris le bât de l'idolâtrie royaliste

Hugo explique le fonctionnement de la Chambre des Lords, contre-pouvoir de la royauté.... je ne ma plains pas des digressions, elles m'instruisent.



La mer qui, le moment d'avant, avait des écailles avait maintenant une peau. Tel est ce dragon. Ce n'était plus le crocodile, c'était le boa. Cette peau plombée et sale, semblait épaisse et se ridait lourdement

Ce qui caractérise la tempête de neige, c'est qu'elle est noire. l'aspect habituel de la nature dans l'orage, terre ou mer obscure, c'est blême, est renversé ; le ciel est noir, l'océan est blanc

Roman fantastique que cette plongée dans le froid de l'hiver à Portland, embarquement mystérieux sur cette ourque dans une tempête de neige noire, naufrage annoncé, lutte contre les éléments déchaînés, cette cloche qui résonne dans la Manche,....Fantastique, la course de l'enfant qui découvre le gibet, première rencontre avec la mort, deuxième rencontre avec la mendiante morte sous la neige. j'imagine Hugo à Guernesey décrivant la tempête (je me laisse emporter par mon imagination, je crois que le livre a été composé à Bruxelles). Aucune trace de rire dans ce début de roman.





le spectre était là au pillage. Il endurait cette voie de fait horrible, la pourriture en plain vent. Il était hors la loi du cercueil. Il avait l'anéantissement sans la paix. Il tombait en cendre l'été et en boue l'hiver....[....] il était simulacre. Ayant sur lui les souffles qui ne s'apaisent pas...





Sont-ils sortis de l'imagination de l'écrivain? Ursus, colporteur apothicaire, guérisseur, philosophe, sur sa charrette? plus fort encore les comprachicos? et plus loin le terrifiant Wapentake? Ont-ils existé? Peu importe, on y croit.



Roman politique : la richesse des Lords suppose la pauvreté du peuple. Victor Hugo étale les possessions, les privilèges, les abus des Lords. La longue énumération des propriétés a pour but de nous faire sentir jusqu'à la nausée l'énorme richesse de certains face au dénuement des autres.

Mon garçon, les carrosses existent. le lord est dedans, le peuple est sous la roue, le sage se range

Roman d'amour:entre Dea, la belle, et Gwynplaine, monstrueux. Amours innocentes mais aussi éveil du désir, de la tentation du sexe....

Etre aveugle et amoureux, c'est être deux fois aveugle

Tu as une chose à faire, aimer Dea. tu es heureux de deux bonheurs : le premier c'est que la foule voit ton museau ; le second c'est que Dea ne le voit pas.

Roman social

Quand Gwynplaine se trouvait saltimbanque :

Oh! Si j'étais puissant, comme je viendrais en aide aux malheureux! Mais que suis-je? un atome. Que puis-je? rien. Il se trompait. Il pouvait beaucoup pour les malheureux. Il les faisait rire

Quand Gwynplaine se retrouve élevé à la position de lord:

Deux spectres, l'adversité et la prospérité, prenant possession de la même âme, chacun la tirant à soi. partage pathétique d'une intelligence, d'une volonté, d'un cerveau,

Gwynplaine saisir l'occasion, à la Chambre des lords de plaider pour les pauvres:

Milords, je viens vous apprendre une nouvelle. le genre humain existe.

Je suis un plongeur, et j'ai rapporté la perle, la vérité. Je parle parce que je sais.Vous m'entendrez, milords. J'ai éprouvé, j'ai vu. La souffrance, non, ce n'est pas un mot, messieurs les heureux. La pauvreté, j'y ai grandi ; l'hiver...

Est-ce que vous ne voyez pas que vous êtes dans une balance et qu'il y a dans un plateau votre puissance, dans l'autre votre responsabilité. Dieu vous pèse. Oh! ne riez pas. Méditez.

Généreux, c'est le mot qui me vient pour qualifier Hugo dans cette oeuvre. Dans cette plaidoirie et dans le plaisir jamais compté que l'auteur donne au lecteur qui est parfois submergé d'émotions, de renseignements, richesse de vocabulaire, d'images...
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Je connaissais les poésies de Victor Hugo, quelques autres de ses romans, mais je n'avais pas lu celui-ci. Quel bonheur de le lire , ce n'est pas une lecture facile aux lignes érudites, aux phrases travaillées. L'Homme qui Rit est un livre passionnant.
Victor Hugo nous livre ici un tableau de l' aristocratie anglaise. Une royauté, où le bon vouloir du roi fait office de loi…Victor Hugo nous montre ceci avec un ton ironique.
Victor Hugo nous livre ici un tableau de l' aristocratie anglaise. Une royauté, où le bon vouloir du roi fait office de loi…Victor Hugo nous montre ceci avec un ton ironique.
L'Homme qui Rit est Gwynplaine, enlevé enfant et défiguré afin d'en faire un animal de foire, et ce sur ordre du roi du fait d'une filiation gênante. Mais Gwynplaine vit heureux, ignorant ses origines, adopté par un philosophe , Ursus ( vagabond , vêtu de peaux d'ours) et son loup domestique ( Homo) , aimé d'un amour pur par l'aveugle Déa.
Les évènements, la fatalité, les jalousies et les mesquineries des grands de ce monde viendront troubler ce bonheur simple, le spectacle d'autrui se débattant dans la toile d'un difficile destin étant le remède préféré des aristocrates pour occuper leur oisiveté ostentatoire.

Une intrigue aux ressorts usés et re-usés dans la littérature, le gentil homme du peuple opposé aux aristocrates pervertis, mais Victor Hugo sait donner un tour particulier à son histoire et sait nous tenir en haleine, par des retournements de situation bien menés . Sous couvert d'un roman historique,Victor Hugo parle bien de son présent, mais de notre présent aussi. Les systèmes politiques ont évolué en apparence, mais pas toujours dans les faits et cette oeuvre demeure d'une grande actualité.


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Oubliez "Notre-Dame de Paris", oubliez même "les Misérables", et précipitez-vous sur ce chef-d'oeuvre.
Pour moi, le meilleur de Victor Hugo. Il est mieux connu que d'autres, mais le style est à son apogée et ne dessert pas l'intrigue.
Les descriptions tiennent du prodige, les personnages fascinants.
Je me suis incliné devant le génie.
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Une nuit d'hiver, un enfant est abandonné sur le rivage d'une île d'Angleterre. Longtemps, il regarde s'éloigner le navire à bord duquel on l'a empêché de monter. Transi de froid, il s'enfonce dans la neige et l'obscurité, marche des heures, jusqu'à découvrir une roulotte habitée par un vieillard. Il s'appelle Ursus, il est saltimbanque et parcourt les routes depuis toujours avec son loup Homo, son ami le plus cher. Quand Ursus découvre le visage de l'enfant, il est stupéfié. Gwynplaine - ainsi qu'il se prénomme - porte une vilaine cicatrice qui s'étire de la bouche aux oreilles, formant un rire figé et grimaçant, qui terrorise, amuse et fascine. de cet enfant défiguré, Ursus fera son compagnon de route, son fils, son protégé. Ensemble, ils vont former une troupe de théâtre et une famille ; ils vont tisser des liens uniques, jusqu'à une révélation qui fera tout voler en éclats.

Ténèbres et lumière, sublime et grotesque, rire et souffrance, grandeur et misère : toute la beauté du roman réside pour moi dans ce savant mélange des contrastes, cher à Victor Hugo, chef de file du romantisme. Les personnages eux-mêmes oscillent entre ombre et clarté, qu'elles soient symboliques ou matérielles. Bien souvent les phrases enflent, la prose est grandiloquente et le lexique trop technique, mais quelle beauté ! Il y a ce mot qui tombe juste, cette perfection du rythme et des sonorités qui donnent un sentiment d'équilibre et d'harmonie.

Cette écriture très lyrique porte un roman dense, aux multiples facettes. J'y ai vu une belle histoire d'amour entre deux âmes pures, mais aussi une fresque historique sur l'Angleterre du 18e siècle, et une épopée qui flirte avec le fantastique - la mer et la neige se déchaînent, des cadavres bougent, des yeux aveugles perçoivent la vérité, les murs d'un palais semblent rire et chuchoter. J'y ai vu aussi un bel hommage au théâtre, car c'est le théâtre qui sauve Gwynplaine, et tout le roman est habité par la théâtralité, en particulier à la cour des lords  : on se cache sous le fard et les perruques, on complote dans les corridors du palais, on confie des lettres, on s'aime clandestinement.
Enfin, « L'homme qui rit » est un violent plaidoyer contre l'injustice, la société et le royalisme. Gwynplaine porte le coup de griffe d'une société impitoyable et criminelle, gouvernée par des rois qu'il faut distraire à tout prix, quitte à mutiler des enfants. Derrière le rire grimaçant de Gwynplaine se dessinent toute l'ironie, le désespoir et la fureur de Victor Hugo.

Ce chef-d'oeuvre m'a enchantée et garde une place particulière dans mon coeur. Je n'oublierai jamais le loup Homo, loyal, discret, tranquille et doux, qui ouvre et clôt l'histoire.
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C'est toujours un immense plaisir de lire les classiques.
Je n'avais pas encore lu les romans de Victor Hugo qui allait, par la suite, devenir mon auteur classique préféré.
J'ai donc commencé par l'homme qui rit et, dès les premières pages, on est conquis par la plume d'un immense auteur.
Quelle puissance narrative, quelle grandiosité dans les descriptions!
Quel style, quel plaisir à lire! Quelle émotion, surtout. Quelles émotions devrais-je dire!
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Ne vous méprenez pas, le sujet est grave, et on vous emmène dans une Angleterre misérable. L'écriture est évidemment magistrale... Nul besoin de plus pour laisser le lecteur, une fois la dernière page tournée, quelques instants immobile encore, saisi par l'émotion...
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Un des "grands" romans de l'auteur des "Misérables", écrit en plein exil. Amer, revanchard, un cri de douleur face à l'arrogance des puissants, plongeant dans le destin personnel de celui pour qui "le beau c'est le laid". Sous les traits de ce personnage, défiguré dans sa toute petite enfance pour complaire à un souverain fou et diabolique, c'est le peuple qui est représenté. Comme le Quasimodo de "Notre Dame de Paris", Gwynplaine, "L'Homme qui Rit", ce monstre au visage armé d'un permanent rictus, a intérieurement la beauté d'un héros romantique, porteur des idéaux les plus élevés. Victor Hugo, nanti de cette culture immense qu'il aime à faire partager (un peu trop) au lecteur, décrit une Angleterre féodale, où la noblesse a recouvré l'intégralité de ses privilèges après la chute de Cromwell. Une restauration à laquelle fera écho, un siècle plus tard, celle qui a suivi la Grande Révolution en France. Les riches sont encore plus riches, les pauvres encore plus pauvres, pour le bon plaisir de la caste privilégiée. Au-delà de cette leçon d'histoire, maints rebondissements touchant parfois à la fantasmagorie maintiennent l'attention du lecteur. Mais quel dommage que la préface d'un littérateur, désireux de faire traîner en longueur son triste pensum, nous raconte tout, du début à la fin. Lecteur, lectrice, lisez plutôt la préface qu'a voulue l'auteur, elle est brève et va directement à l'essentiel : donner envie de lire…
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Angleterre, XVIIeme siècle. Un vieux philosophe misanthrope vivant avec un loup parcourt les villes à bord de sa roulotte. Un soir d'hiver, un enfant errant, chargé d'un curieux paquet, arrive à sa porte. Son visage est hideux et défiguré, mais le philosophe le prend sous son aile.
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Voilà, je n'en dirai pas plus parce que je trouve que ça fait perdre en surprises, je m'en suis voulu d'avoir lu le résumé...
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Pour ce qui est de mon avis, c'est une lecture sublime et émouvante, car les personnages que façonne Hugo sont profonds et terriblement attachants. On ne peut qu'être attendri par cet enfant abandonné, recueilli par un homme pas plus fortuné.
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J'ai été surprise d'apprécier des personnages qui au départ me deplaisaient et c'est là le talent de Hugo. L'écriture est grandiloquente, riche, peut-être trop riche par moments, la lecture peut paraître lourde à certaines périodes et en rebuter plus d'un, surtout lorsque l'auteur se met à nous citer tous les lords anglais de l'époque ainsi que leurs fonctions.
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Autre chose qui m'a déplu, c'est la tendance à recourir au deus ex machina, soit des événements qui sortent un peu du chapeau. C'est très théâtral et donc parfois peu crédible.
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En somme, c'était une excellente lecture qui me conforte dans le fait que Hugo est un romancier hors pair. J'ai hâte de découvrir les Misérables !
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Les mots, les idées, la philosophie, qui se dégagent de ce texte sont tous simplement magnifiques. Références bibliques, mythologiques, historiques, littéraires, c'est un texte exigeant, une écriture ciselée, un style abouti qui s'offre à nous. J'ai aimé chaque tiraillement, chaque palpitation, chaque épreuve, les souffles, les crispations, les battements du texte m'ont fait passer par toutes les émotions et je ne suis pas sortie indemne de cette lecture. Un moment de lecture précieux!
Lien : http://parfumsdelivres.blogs..
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