Cris de douleur d'un condamné à mort, cris de révolte de
Victor Hugo contre cette monstruosité, plaidoyer fort pour l'abolition de la peine de mort, combat que l'écrivain a mené toute sa vie par ses écrits, ses discours, ses
dessins, par tout son être.
Le livre est un récit court, dense, pathétique et poignant des derniers moments d'un jeune homme condamné à la guillotine. Son nom est condamné, il n'a plus d'avenir juste un présent déchirant, impitoyable et barbare, et sa dernière volonté c'est grâce qu'il n'aura pas. le cri pathétique devient cri de colère d'un jeune écrivain de vingt-sept ans dont la plume fait mouche et provoque le scandale. La peine de mort ne peut en aucun cas avoir un caractère exemplaire et
Victor Hugo le redit dans son discours devant l'Assemblée, le 15 septembre 1848 :"Que voulez-vous enseigner avec votre exemple ? Qu'il ne faut pas tuer. Et comment enseignez-vous qu'il ne faut pas tuer ? En tuant."
Humaniste, combattant pour les droits de l'homme, esprit éclairé, immense poète,
Victor Hugo rend à ce court récit, le monologue intérieur du condamné, la force de l'universel, la voix du combat qui continue et qui est loin d'avoir gagné contre la société qui, en condamnant à mort, avoue implicitement son échec dans l'éducation. "Cette tête de l'homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la, fécondez-la, éclairez-la, moralisez-la, utilisez-la ; vous n'aurez plus besoin de la couper", écrit
Victor Hugo dans son roman
Claude Gueux.
Le dernier jour d'un condamné reste un coup de poing terrible, un manifeste gravé dans notre conscience, un acte accusateur qui n'a rien perdu de sa force dans l'idée et l'écriture magistrale pour l'exprimer. Il reste un devoir de lecture, de compréhension et de transmission.