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sur 7506 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Retour de lecture sur "Le dernier jour d'un condamné" très court roman, écrit en 1829 par Victor Hugo. Son premier roman, écrit à 27 ans, alors qu'il commençait déjà à avoir une certaine notoriété après la publication de deux recueils de poésie et d'une pièce de théâtre. On se situe donc dans la deuxième restauration, à la fin du règne de Charles X, juste avant la deuxième révolution, une époque où les têtes se coupaient relativement facilement. Ce roman nous raconte la dernière journée d'un condamné à mort, à la première personne, à travers un huis-clos cruel, fait de souffrances et de faux espoirs. Avant d'être un roman, ce livre est avant tout un plaidoyer contre la peine capitale. L'approche de Victor Hugo est vraiment très originale, puisqu'on ne sait rien de l'histoire de ce condamné, on ne sait pas quel crime il a commis pour avoir été condamné. Cela a beaucoup perturbé les critiques de l'époque, comme le montre la préface, mais Hugo a voulu montrer par là qu'il ne défendait pas le criminel mais le condamné à mort, quel que soit son crime. L'argumentation pour son plaidoyer n'en est pas une, en montrant tout simplement son humanité, ses regrets, son désarroi et ses sentiments pour sa fille de 3 ans, tout est dit, il n'en faut pas plus. On perçoit dans ce court roman tout le talent de cet écrivain, qui s'adresse au coeur et à l'âme du lecteur. Même si on ne sait rien de ce criminel, rien qu'à travers ses pensées, puisqu'il est le narrateur, on s'attache à lui, cela de plus en plus, jusqu'à l'exécution. La peur de la mort chez cet homme est particulièrement bien décrite, on partage avec lui la terreur et l'angoisse qui l'assaillent ainsi que cette douleur morale, pire que tout, qui le dévore au fur et mesure que la fin approche. A travers une belle écriture, subtile et poétique, la démonstration de Victor Hugo est parfaite. A noter également la présence d'une préface intéressante, qui date de 1832, et qui est une réflexion très juste et argumentée contre la peine de mort. Un livre qui reste largement d'actualité, qui fait froid dans le dos, mais une lecture indispensable.
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Un classique de la littérature qui se lit très vite. Nous ne savons rien du prisonnier : ni son identité ni le crime qu'il a commis si ce n'est que c'est un crime de sang. Victor Hugo nous fait pénetrer dans son esprit, dans ses pensées dans le but de montrer l'absurdité de la peine de mort.

Toutes les scènes du livre sont poignantes et intenses. Il ne s'agit pas de juger le condamner mais de juger le verdict, la sentance. Victor Hugo nous fait ressentir à la perfection l'état d'esprit dans lequel se trouve le condamné à quelques heures de son exécution. La scène avec sa fille est superbe.

Un classique à lire à tout prix !
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Victor Hugo nous emmène ici dans les «couloirs de la mort» pour y suivre la dernière journée d'un condamné à mort. On ne sait quasiment rien de cet homme sauf qu'il est trop jeune...trop jeune pour mourir. On tremble avec le narrateur à chaque page du livre car il s'attend à chaque instant à voir entrer dans sa cellule soit le pasteur venu recueillir sa dernière confession, soit le bourreau venant lui annoncer qu'il est tant pour lui de monter sur l'échafaud.
Magnifique nouvelle très touchante qui traite d'un sujet qui, jusqu'à plus de la moitié de xx ème siècle était encore en usage en France et encore pratiqué dans certains pays.
Comment ne pas être indigné contre la cruauté humaine en lisant cette nouvelle ? Une chose est sûre, sa lecture ne vous laissera pas sans un certain goût amer. À lire !
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La lecture de ce récit est bouleversante, glaçante, saisissante de vérité… A travers chaque mot, chaque phrase, chaque ligne on ressent non seulement tout le talent d'écrivain de Victor Hugo mais également tout le courage qu'il lui a fallu pour écrire le témoignage poignant des derniers jours d'un condamné. Et que dire de plus ? Les ressentis sont exprimés dignement, l'homme est seul, face à sa conscience, enfermé dans sa geôle dans l'attente du jour funeste de son exécution macabre, de sa mort atroce…
Ses dernières pensées, ses états d'âme, ses espoirs déçus, ses cris désespérés, ses appels à la pitié résonnent comme le testament d'une vie cruellement écourtée. Enregistrées dans une liasse de feuillets, jaunis par le temps, Victor Hugo les a retrouvées, s'en est emparé et s'en est fait l'écho aux yeux du monde.

Farouche opposant à la peine capitale, Victor Hugo n'aura malheureusement pas connu son abolition. Pourtant, je suis certaine que l'esprit de Victor Hugo était présent à l'Assemblée Nationale le 9 octobre 1981, le jour où Robert Badinter, ministre de la Justice de l'époque, a porté par son engagement et son discours, le projet de loi abolissant la peine de mort. Fervents humanistes et défenseurs acharnés de la vie, désormais les âmes de ces deux grands hommes vont être réunies pour toujours… et Robert Badinter, dont les obsèques se sont déroulés le 14 février 2024 place Vendôme à Paris, ira bientôt rejoindre Victor Hugo au Panthéon.
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Les lectures prennent parfois encore plus d'échos en soi en fonction de l'environnement. Difficile, en ces temps difficiles, de ne pas penser aux êtres humains enfermés, les uns suite à leurs propres actes, les autres soumis à la volonté d'autres êtres. Je relis la quatrième de couverture, et ces mots me laissent sans voix: "Comment penser l'homme quand l'homme décide la mort de l'homme".
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Il fait beau dans la salle d'audience, mais le soleil va vite devenir froid pour le prévenu, à l'énoncé de la sentence: Condamné à mort!
Ce court texte de Victor Hugo, O combien puissant par la force des mots, va nous amener dans les pensées de cet homme qui voit l'heure de sa mort approcher.
Le couperet va tomber, la guillotine a tranché. L'homme est condamné à mort.
Victor Hugo est un merveilleux écrivain qui, par son talent et la puissance des mots, va nous faire, ici, un texte contre la peine de mort.
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Ce plaidoyer hélas parfois encore très actuel, ce monologue en 49 chapitres, , d'emblée terrible, celui d'un condamné à mort perpétuellement en mouvement, comme baladé au fil des pages, cette tragédie d'un homme sans nom, sans âge, sans espoir, sans crime presque, , ce drame d'un père, au-delà d'une famille ! , glace et saisit. À la fois cas particulier et cas universel, entre lui et nous, un tel récit atteint son but : nous faire prendre en horreur le spectacle grotesque de la peine de mort, et nous immerger dans le flot glacé des sensations d'un homme qui tente d'exprimer, jusqu'au bout, l'inexprimable.
Notons que la lecture de ce drame argumentatif peut être complètée par celle, tout aussi édifiante, de la préface de 1832, que Victor Hugo avait fait paraître sous couvert d'anonymat.
Un tour de force littéraire.
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Cris de douleur d'un condamné à mort, cris de révolte de Victor Hugo contre cette monstruosité, plaidoyer fort pour l'abolition de la peine de mort, combat que l'écrivain a mené toute sa vie par ses écrits, ses discours, ses dessins, par tout son être.
Le livre est un récit court, dense, pathétique et poignant des derniers moments d'un jeune homme condamné à la guillotine. Son nom est condamné, il n'a plus d'avenir juste un présent déchirant, impitoyable et barbare, et sa dernière volonté c'est grâce qu'il n'aura pas. le cri pathétique devient cri de colère d'un jeune écrivain de vingt-sept ans dont la plume fait mouche et provoque le scandale. La peine de mort ne peut en aucun cas avoir un caractère exemplaire et Victor Hugo le redit dans son discours devant l'Assemblée, le 15 septembre 1848 :"Que voulez-vous enseigner avec votre exemple ? Qu'il ne faut pas tuer. Et comment enseignez-vous qu'il ne faut pas tuer ? En tuant."
Humaniste, combattant pour les droits de l'homme, esprit éclairé, immense poète, Victor Hugo rend à ce court récit, le monologue intérieur du condamné, la force de l'universel, la voix du combat qui continue et qui est loin d'avoir gagné contre la société qui, en condamnant à mort, avoue implicitement son échec dans l'éducation. "Cette tête de l'homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la, fécondez-la, éclairez-la, moralisez-la, utilisez-la ; vous n'aurez plus besoin de la couper", écrit Victor Hugo dans son roman Claude Gueux.
Le dernier jour d'un condamné reste un coup de poing terrible, un manifeste gravé dans notre conscience, un acte accusateur qui n'a rien perdu de sa force dans l'idée et l'écriture magistrale pour l'exprimer. Il reste un devoir de lecture, de compréhension et de transmission.
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J'ai découvert ce texte au lycée. il m'avait déjà beaucoup plu. Cette relecture, avec mes yeux d'adulte m'a touchée. Evidemment en France la peine de mort n'existe plus cependant à travers le monde ce texte reste très (trop) actuel.

Ce qui touche c'est la force des mots d'Hugo. Ce condamné, cet homme, n'a pas de nom, jamais il n'est indiqué précisément quel est son crime. C'est un fils, un mari, un père mais ça pourrait être n'importe qui. C'est lui qui raconte, comme pour renforcer le poids des mots. En effet un narrateur extérieur n'aurait pas apporté cette force.

Avec ce condamné, on suit le compte à rebours. Cette torture de savoir que les heures sont comptées, l'espoir d'une remise de peine et puis le verdict qui tombe presque pire que la guillotine car elle supprime le dernière espoir. On le dépossède de tout. Même sa fille ne le reconnaîtra pas lors d'une ultime visite.

Les chapitres très court accentuent encore ce côté course contre la montre que l'on sait perdu d'avance. On y sent toute la douleur physique mais aussi morale que ces conditions entraînent.

Il n'y a pas que la peine de mort qui est remis en cause ici. En effet Hugo souligne toute les charognes qui se repaissent du spectacle, s'amusant de l'horreur puisque cela ne « les concernent pas ». Là encore on ne peut que dire que c'est toujours actuel!

Je ne ferais pas une étude de texte. Ce n'est pas le but et j'ai arrêté mes études depuis trop longtemps pour ça ^^, mais je ne peux que vous conseiller ce texte fort.
Lien : https://memelessorciereslise..
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Texte poignant, criant malheureusement de réalisme et gorgé de colère envers la société de l'époque.

Je n'avais pas eu à le lire à l'école, et ce n'est pas forcément une oeuvre à laquelle on pense dans ses loisirs, c'est pourquoi je l'ai lu si tardivement... C'est pourtant un essentiel. Essentiel aussi de se souvenir de ce qui se passait dans les rues de Paris il n'y a pas si longtemps, et de toujours faire en sorte que ces barbaries ne se reproduisent jamais.

Les droits pour lesquels des personnes aussi brillantes que Victor Hugo se sont battues ne sont jamais acquis indéfiniment et cette oeuvre est nécessaire pour se souvenir de ces combats et les respecter.
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