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4,31

sur 8091 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Que dire, qu'écrire sur ce fantastique roman - fleuve tant de fois, déjà, analysé, décortiqué, exploité?
Peut-être simplement reprendre les paroles d'Hugo lui-même: "Ma conviction est que ce livre sera un des principaux sommets, sinon le principal de mon oeuvre" (Lettre à Lacroix, 23 mars 1862)
Cette vision humaniste de la destinée humaine est tellement passionnante, incarnée par des personnages si profonds. Jean Valjean, figure tutélaire de la dualité de l'Homme; Fantine, allégorie de la condition féminine; les Thénardier, personnification de l'avarice cruelle et sans scrupule; Javert, emblème de la Justice sans âme...

Un indispensable!!!
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Les Misérables constituent assurément l'un des piliers de la littérature française classique.
Cette édition du chef d'oeuvre de Victor Hugo pour les élèves de troisième dans l'excellente version Folio+ collège ( au modique prix de 5 euros) permet de mesurer à quel point cette oeuvre colossale est assez insurpassable.
Impossible de ne pas étudier les extraits de cette oeuvre collossalle en classe et ici la version proposée est suffisamment complète pour qu'on plonge avec les personnages les plus emblématiques qui oirrigue cette grande fresque historique sociale et d'une densité romanesque énorme de Jean Valjean, le forçat évadé, Javert, l'inspecteur impitoyable, Cosette, la pauvre orpheline, Gavroche, le gamin de Paris malicieux..

Une belle édition totalement destinée aux enfants qui rend hommage à l'oeuvre d'Hugo,

Différentes parties dans le dossier après la version abrégée du texte permettent de bien comprendre le texte et d'en parler en classe
Dénoncer les travers de la société
Je découvre
J'analyse
Nous avons la parole
Prolongements

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Que dire d'un chef d'oeuvre ? Certains diront: un monument. Moi, je n'aime pas ce mot, qui évoque un bloc figé, froid, alors que ce roman est un foisonnement de vie, de personnages, d'idées. Je ne vais pas parler de l'aspect social, politique du livre, d'autres l'ont fait beaucoup mieux que moi... Deux aspects retiennent mon attention; tout d'abord, la très intéressante et subtile notion de point de vue, riche dans cet univers hugolien. le point de vue omniscient domine: l'auteur est toujours présent, au détour d'une phrase, il fait des commentaires sur les personnages, leur situation, et verse d'ailleurs un peu trop dans le sentencieux, le moraliste parfois. Mais ses notations sont terribles de vérité.L'auteur y ajoute des points de vue internes, en direct avec ce que pense chacun des personnages et cela donne beaucoup plus de poids et de réalisme au livre et de richesse intérieure à ces êtres de papier.Le point de vue externe apparait aussi, à certains moments, il permet de présenter les personnages tels qu'ils sont perçus par les autres, c'est le cas par exemple de Jean Valjean, lorsqu'à sa sortie du bagne, il arrive dans la ville de Digne.Les habitants l'observent avec inquiétude et réprobation.On sent à travers la description qu'ils font de lui tout le rejet social contre les anciens bagnards.
L'autre aspect qui me fascine, ce sont ces archétypes sociaux représentés par les personnages, la dimension symbolique qu'ils prennent, aux yeux du lecteur.Jean Valjean, Fantine, Cosette, les Thénardier, Javert, tous ces personnages sont imprimés dans notre esprit , ils sont à eux tout seuls notre mémoire collective tant ils sont connus, identifiés fortement en tant que types sociaux et personnalités individuelles à la fois.C'est cela surtout, je trouve, la réussite de Victor Hugo: avoir créé des personnages qui continuent à vivre en chacun de nous et qui soulèvent en nous d'intenses émotions.Peu d'auteurs peuvent se vanter de cela....
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Cadeau de Noël 2014 : je me suis offert l'expérience littéraire la plus pleine, la plus intense et la plus stimulante en consacrant mon temps de vacance à la lecture des Misérables.

Quel moment que cette lecture...!

Réminiscences de passages de l'histoire intégrées par l'écrit, l'image ou le récit à nos ADN depuis l'enfance (la poupée de Cosette, les dents de Fantine), l'adolescence (la pièce confisquée, la charrette soulevée), les jeunes années (la souffrance d'Eponine, l'espièglerie de Gavroche, l'implacable Javert)...

Réactivation à la même intensité des émotions d'alors, magnifiées et mises en perspective par l'ampleur du texte, la lecture politique, historique et sociale de l'histoire, les passages d'anthologie qui s'enchaînent.

Découverte ou re-découverte de volets oubliés : le parcours de Marius, le brigandage parisien des Thénardier, l'éléphant de Gavroche et surtout, la fin de Jean Valjean...

Quel moment que cette lecture!
L'impression qu'aucune autre ne pourra jamais la dépasser.

Ce que j'écris est d'une banalité affligeante, je m'en excuse, mais c'est si impressionnant d'écrire sur des monuments, je suis incapable de faire mieux devant le grand Victor face auquel j'adore me sentir si misérablement petite et si douloureusement orpheline car il faut se faire une raison : on n'écrira plus de livre à la hauteur des Misérables, pas plus qu'on ne reverra un grand homme total de la trempe de Victor Hugo.
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"Les Misérables" est l'une des oeuvres littéraires les plus emblématiques de Victor Hugo. Ce roman monumental plonge les lecteurs dans la France du XIXe siècle, une époque de bouleversements sociaux et politiques. En tant que mordu de lecture, je peux vous dire que c'est une lecture incontournable.

L'aspect le plus impressionnant de ce roman est la profondeur des personnages. Jean Valjean, l'ancien forçat, incarne la rédemption et la force de la volonté humaine. Sa quête pour devenir un homme meilleur est émouvante et inspirante. D'un autre côté, l'inspecteur Javert, qui représente la rigueur de la loi, offre un contraste fascinant. Leurs trajectoires parallèles créent une tension dramatique constante.

Hugo utilise également "Les Misérables" pour explorer divers thèmes sociaux, notamment la pauvreté, l'injustice et la révolution. Il peint un tableau réaliste de la misère et de la lutte des classes, tout en mettant en évidence l'espoir qui peut surgir même dans les situations les plus sombres.

Le style d'écriture de Hugo est riche et poétique, ce qui renforce l'impact émotionnel du récit. Il décrit magnifiquement les paysages, les scènes de bataille et les états d'âme des personnages. Cependant, il faut noter que la longueur du roman peut parfois être intimidante, mais la patience du lecteur est récompensée par une histoire inoubliable.

En conclusion, "Les Misérables" est un chef-d'oeuvre de la littérature. Il allie des personnages mémorables, une analyse sociale profonde et un style d'écriture captivant. Pour tout amateur de critique littéraire, c'est un livre qui offre une richesse de matière à explorer et à analyser. Un classique intemporel qui mérite sa place dans la bibliothèque de tout passionné de lecture et de critique.
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Victor Hugo est a écrit une fresque sociale et populaire unique où s'entremêlent l'aventure, l'amour, la saga historiques et l'intrigue policière.
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Les Misérables de Victor Hugo, paru en 1862, jouit toujours d'une belle popularité et figure dans la liste des romans qui ont changé votre vie. Réécritures, films et bien sûr la comédie musicale mondialement connue ont participé à ce succès.
Les Misérables est pour moi un passionnant roman historique écrit par une plume prolifique. le roman s'attache à la manière dont les vies individuelles se jouent dans le contexte des événements historiques qui marquent une époque.
Le personnage clé des Misérables est Jean Valjean, un bagnard en fuite dont le besoin désespéré de rédemption à travers sa fille adoptive Cosette est au coeur du roman. La vie de Valjean est liée à celle de l'inspecteur Javert qui le poursuit tout au long du récit. Ce drame du chasseur et de la proie se poursuit dans Paris révolutionnaire tandis que Cosette tombe amoureuse de Marius et que Valjean envisage de perdre celle qu'il aime.
Le roman entraîne le lecteur au coeur de la politique et de la géographie de Paris et poursuit son chemin jusqu'à un surprenant dénouement final.
Ce grand classique est tout simplement passionnant, et je me souviendrai avec bonheur de ce weekend à 1000 qui m'a donné l'occasion de le relire. 1150 pages dans le weekend, alors oui , bien évidemment, j'ai lu certains passages très rapidement, par exemple la description incroyable des égouts de Paris ( quelle documentation pour écrire ce livre...) ou les cinquante premières pages !
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J'avais lu ce titre à l'adolescence et Victor Hugo m'avait totalement embarquée dans son aventure. A l'âge (dit) adulte, je relis cet immense classique et je suis frappée par le propos social qui n'a malheureusement pas vieilli...
Entre les deux j'ai vu séries, films et même comédie musicale du récit intemporel mais clairement la force de Totor (c'est comme ça qu'on l'appelle avec ma maman), c'est d'allier à l'intrigue une langue puissante à la fois sombre et poétique. Une relecture savoureuse.
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J'ai dû taper cinquante débuts de phrase avant de les effacer de plus en plus rageusement. Conclusion : je ne sais vraiment pas comment commencer cette chronique. Premièrement, parce que je ne doute qu'elle soit bien utile – on parle des Misérables quand même, pas d'un obscur petit bouquin… – et, deuxièmement, parce que je doute de pouvoir vous dire à quel point cette lecture a été une gigantesque claque, un pur bonheur de lecture, un émerveillement à chaque ligne ou presque. Bref, un « coup de coeur », mais cette formule semble bien trop faible, fade et éculée pour être utilisée ici.

J'ai lu Notre-Dame de Paris il y a dix ans et, pour être honnête, je ne m'en souviens pas parfaitement. Je me souviens avoir été fascinée par cette lecture, mais je ne pourrais plus en parler bien précisément (sentez-vous venir la relecture ?). Les Misérables, quant à eux, sont dans ma PAL depuis si longtemps que je ne me souviens plus où j'ai récupéré cette étrange édition. J'avoue que la longueur de l'oeuvre, non pas qu'elle m'effrayait, m'a longtemps poussée à remettre à plus tard cette lecture. Enfin décidée, ça a été un choc dès les premières pages.

Pourtant, ces premières pages ne sont pas forcément les plus fascinantes qui soient. Lorsque l'on attend ces personnages que l'on connaît tous – Jean Valjean, Fantine, Cosette… –, voilà qu'il faut commencer par quatre-vingt-dix pages sur la vie, les pensées, les actions, le budget, les repas, la famille, les petites habitudes de l'évêque Monseigneur Bienvenue. Je peux vous dire que je le connais bien mieux que je ne connais ma petite soeur à présent ! Parlons tout de suite du sujet qui fâche : y a-t-il des longueurs dans Les Misérables ? Oui, mais peu importe. L'ami Victor aime causer de toute évidence. Et quand il a envie de s'étendre sur un sujet, il ne s'en prive pas. Et bam !, dans les dents les soixante-dix pages sur Waterloo (pour arriver à la minuscule et peu recommandable implication de Thénardier dans cette bataille). Et tiens, voilà des rédactions sur le couvent des bernardines-bénédictines de l'obédience de Martin Vega, sur les égouts de Paris dont tu connaîtras bientôt la moindre pierre, sur l'argot, sur ci, sur ça. Et pourtant. Si une partie de moi, je l'avoue, avait souvent bien envie de retourner à l'intrigue principale – parce que je les ai bien aimés, ces personnages –, j'étais également bien captivée. Les enthousiastes peuvent bien parler de ce qui leur chante, leur ferveur leur confère toujours une éloquence assez irrésistible. Hugo est de cette trempe-là. C'est pourquoi, même lors des dissertations les moins attirantes, je n'ai jamais réussi à m'ennuyer. Mon amour des descriptions, des tours et détours, a été comblé. Même si, quand il a la bonté de te dire qu'il va « indiquer brièvement [note de la blogueuse : non] un fait réel et incontestable, qui d'ailleurs n'a en lui-même aucun rapport et ne tient par aucun fil à l'histoire que nous racontons », tu as envie de lui de demander « Victor, est-ce bien nécessaire ? ».
(Il y a aussi un petit côté « Révise ta culture générale avec Victor Hugo » car le monsieur aime bien mettre des références ici et là, évoquer la figure de tel personnage historique, mythologique, biblique ou autres. J'avoue que, j'ai fini par abandonner l'idée de me renseigner sur ceux que je ne connaissais pas quand les noms commençaient à avoir tendance à s'accumuler…)
D'un bout à l'autre, je n'ai été que fascination pour la verve de Victor Hugo. Ce livre est bavard, foisonnant, intarissable. C'est d'une telle richesse, une telle réussite littéraire que je n'ai pas de mots pour décrire le plaisir que j'ai pris à le lire. Mon cerveau était en admiration permanente, s'émerveillant des tournures, des portraits, de l'ironie qui se glisse ici et là, des descriptions, des échanges. Il a le sens du grandiose, du saisissant. Qu'il parle du pauvre ou de Napoléon, de la misère ou de la révolution, ses mots font naître des images qui restent en tête comme gravée au fer rouge. C'est tellement bien écrit qu'il n'y a rien à dire, juste à savourer chaque ligne.

Ma connaissance des Misérables était, je dois dire, assez parcellaire. J'en connaissais les grandes lignes grâce à une version abrégée peut-être lue intégralement (sans certitude) et un très vieux visionnage d'une des adaptations cinématographiques. Et j'en connaissais les principaux protagonistes évidemment. Jean Valjean, Cosette, Gavroche, Eponine, Javert, les Thénardiers… des noms propres passés dans le langage courant. « Fais pas ta Cosette, hein ! » « Pff, pire que des Thénardier… ».
Et franchement, j'ai adoré ces personnages – bon, moins en ce qui concerne Cosette et Marius une fois que ces deux-là se rencontrent (et évidemment, qui survit à la fin ?) – auxquels se sont ajoutés d'autres que je ne connaissais pas comme Grantaire ou Enjolras. Au milieu de tout cet amour pour ces êtres, j'ai eu deux immenses coups de foudre : le premier pour Gavroche qui illumine le récit à chacune de ses apparitions, le second pour Eponine dont j'ai totalement découvert la destinée triste et tragique. Et il m'a semblé que tous ces personnages présentaient différentes facettes d'un autre protagoniste : le peuple. Celui de Paris notamment. Car Les Misérables est aussi et surtout un roman social dans lequel Hugo prend la défense des pauvres, des petits, de ceux qu'on maltraite et exploite. le peuple est là, dans toute sa misère, sa grandeur, sa médiocrité, son courage, ses bassesses, ses générosités, sa libertés, ses enfermements, ses peurs, ses espoirs, ses révolutions…
Certes, ils manquent parfois de nuances, chose qui serait agaçante dans n'importe quel autre roman, et certains événements auraient pu être évités si les gens se parlaient un peu – oui, Jean, je te parle – mais là… comment ne pas être emportée par leur enthousiasme, leur conscience, leur bonté, leur sévérité, leur innocence, leur fourberie (je vous laisse relier protagonistes et traits de caractère) ? Comment ne pas ressentir de compassion pour Jean Valjean ? J'avoue avoir ressenti un petit frisson de plaisir – je commence à me dire qu'il y avait quelque chose d'inhabituellement sensuel pendant cette lecture, serait-ce parce que je passe rarement autant de temps avec le même bouquin ? – à chaque fois que deux d'entre eux se rencontraient. J'ai été chavirée par ces scènes où Fantine fait tout pour payer les Thénardier (je n'en dis pas plus, mais les sacrifices auxquels elle consent, et la façon dont ils sont narrés, m'ont vraiment noué les entrailles. Et les formidables apparitions d'un Javert plus sévère que la Justice dont les doutes me stupéfieront. Et la cupidité insondable des Thénardier. Et l'impertinence espiègle et enjouée de Gavroche. Et… je pourrais continuer comme ça pendant longtemps, juste pour le plaisir égoïste de revivre ma lecture.

C'est une oeuvre totalement intemporelle. Certes, elle se déroule dans une période historique bien précise – malheureusement pas celle que je maîtrise le mieux, merci aux cours d'histoire qui résumaient beaucoup le XIXe siècle –, mais elle ne semble jamais datée.
Sauf peut-être sur deux points. (Je m'excuse par avance si cela dénote une méconnaissance de l'homme qu'était Hugo ou une mauvaise interprétation de l'oeuvre, j'avoue que je ne suis pas allée lire mille essais à son sujet sur à ma lecture.)
Le premier touche à une chose que j'ai eu du mal à ressentir comme les personnages : le rapport avec les forçats. J'ignore s'il s'agissait d'une réalité ou d'une petite exagération dramatique de la part de l'auteur pour dénoncer cela justement, mais la révulsion des gens envers les forçats m'a semblé totalement déraisonnée. Ce ne sont pas des êtres humains, ils sont plus bas que des rats. On les chasse, on les méprise, on les craint, Cosette dit qu'elle mourrait de croiser un tel homme… Relativiser n'est pas dans leur vocabulaire. Surtout que Jean Valjean est allé aux galères pour avoir volé un pain. Certes, le vol, c'est mal, mais quand même, ce n'est pas si dramatique que ça. C'est le seul moment où je me sentais un peu déphasée par rapport à l'humeur des protagonistes.
Le second, sans surprise, c'est la place des femmes. A part Eponine qui se démarque un peu – bien que ses actions soient principalement guidées par l'amour de Marius –, les femmes sont surtout obéissance et faiblesse (ce qui n'empêche pas les élans élogieux de l'auteur). La brave petite Cosette devient une jeune fille avec toute la délicatesse qui s'impose. Même la Thénardier est totalement sous la coupe de son mari et sa stature, sa force, ne lui valent que d'être qualifiée d'« hommasse ». Je m'y attendais un peu, j'y étais d'avance résignée – même si j'aurais accepté avec joie une bonne surprise – mais certaines réflexions sont quand même bien périmées (du moins, je l'espère…). Exemple : « Une petite fille sans poupée est à peu près aussi malheureuse et tout à fait aussi impossible qu'une femme sans enfants. ». (Cependant, le paragraphe précédent est un bel exemple du rôle des jouets dans la détermination sexiste des rôles : « La poupée est un des plus impérieux besoins et en même temps un des plus charmants de l'enfance féminine. Soigner, vêtir, parer, habiller, déshabiller, rhabiller, enseigner, un peu gronder, bercer, dorloter, endormir, se figurer que quelque chose est quelqu'un, tout l'avenir de la femme est là. tout en rêvant et tout en jasant, tout en faisant de petits trousseaux et de petites layettes, tout en cousant de petites robes, de petits corsages et de petites brassières, l'enfant devient jeune fille, la jeune fille devient grande fille, la grande fille devient femme. le premier enfant continue la dernière poupée. »)
J'avoue que j'ai parfois grincé des dents et que mon admiration se teintait alors d'exaspération. Heureusement, dans une oeuvre de plus de mille huit cents pages, ces moments se font rares. Je le souligne parce que c'est un désaccord que j'ai avec le roman, avec l'auteur, mais c'était le seul et j'espère que ça ne vous découragera pas ! Il ne pouvait pas être parfait, tout de même…

Ma critique est déjà bien trop longue, je m'arrête ici, il est de toute manière impossible de faire le tour de ce roman en une seule lecture et en un seul article.
Vous l'aurez compris, j'ai été complètement tourneboulée par cette lecture. J'étais à fond dedans, j'y songeais quand je ne lisais pas, j'en ai parlé sans cesse pendant des semaines, je me rongeais les sangs pour les personnages, j'avais hâte de retrouver ceux que je venais de quitter, j'étais complètement révoltée par les injustices qu'ils subissent régulièrement. C'est une expérience inoubliable et je ne m'en remets toujours pas.

Une chose est sûre, je ne laisserai plus dix ans s'écouler avant ma prochaine lecture hugolienne. Je suis tout à fait nulle pour établir des programmes de lecture, mais je suis bien décidée à relire Notre-Dame de Paris l'an prochain. Ensuite, ce sera au tour de L'homme qui rit. Et après… on verra bien !
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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LE classique parmi les classiques.
Les misérables, deux siècles plus tard, est toujours incroyable ! Quelle envergure ! Quel auteur !

Les personnages sont puissants, l'intrigue arrache des exclamations de surprise alors que les événements sont pour ainsi dire annoncés, de nombreuses phrases sont brillantes et éclairent même notre réflexion actuelle.

Victor a des punch lines de fin de chapitre époustouflantes, des attaques de chapitres parfois caucasses, il interpelle son lecteur, le bouscule, le fait languir. Il fait semblant de le surprendre en sachant pertinemment qu'il n'a surpris personne ("Jean Valjean n'était pas mort.") . Bref, Victor est un conteur hallucinant !

Alors oui, 100 pages dédiées à la présentation du premier personnage Monseigneur Bienvenu, c'est long. Mais ça donne une telle épaisseur à sa rencontre avec Jean Valjean ! Et une telle légitimité à sa transfiguration !

Alors oui, 80 pages de description du moindre ruisseau, chemin creux ou de la moindre pente du champ de bataille de Waterloo, c'est interminable. Mais ça raconte une époque, ça pose un contexte, ça explique les passions politiques de certains personnages.

Alors oui, les 40 pages de description du couvent du Petit Picpus, c'est pénible. Surtout quand le livre suivant s'intitule La parenthèse et propose encore une digression de 20 pages !!! Mais ça prépare les événements qui suivent.

Alors oui, quand Victor attaque un chapitre par "On nous saura gré de passer rapidement sur des détails douloureux.", on lui en sait gré, en effet.

Alors oui, quand il annonce "On n'a encore aperçu dans ce livre les Thénardier que de profil ; le moment est venu de tourner autour de ce couple et de le regarder sous toutes ses faces.", on sait que ça va être très long. Mais ça ajoute à l'horreur de leur comportement et de leurs actes.

Alors, j'en suis la première surprise, on lui pardonne tout, à ce bon vieux Victor. Car toutes les digressions préparent l'émotion de l'histoire. Car tous les détails éclairent les situations. Car toutes les longueurs nous transportent au XIXeme siècle. Car l'histoire à elle seule, avec ses personnages inoubliables, ciselés, uniques justifie tout le reste. Parce que ce roman n'a pas traversé les décennies par hasard. C'est un grand roman. Difficile à lire, fastidieux. Mais peut-être que ça se mérite, une histoire pareille. Et peut-être qu'elle est encore plus exceptionnelle précisément pour ça.
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