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Citations sur L'automne du Moyen Age (63)

La rareté relative du bleu et du vert s’explique autrement encore que par le sentiment esthétique. C’étaient des couleurs trop marquées par leur signification symbolique. Toutes deux étaient en effet les couleurs de l’amour : le vert désignait la passion amoureuse, le bleu, la fidélité. Ou, pour mieux dire, elles étaient par excellence les couleurs de l’amour, car toutes les couleurs pouvaient servir à cette symbolique.
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Si, pour inculquer la crainte et l’horreur, l’imagination dispose de ressources d’une richesse effrayante, l’expression des joies célestes, par contre, reste toujours extrêmement primitive et monotone. Le langage humain ne peut donner la vision du bonheur absolu. […] Le Seigneur est « supermisericordissimus, superdignissimus, superamabilissimus, supersplendidissimus, superomnipotens et supersapiens, supergloriosissimus ». A quoi bon accumuler les mots qui expriment la hauteur, la largeur, l’inépuisable et l’incommensurable ? On en reste toujours aux images, à la réduction de l’infini au fini, partant à l’affaiblissement du sentiment de l’absolu. Chaque sensation, en s’exprimant, perd sa force ; chaque propriété attribuée à Dieu lui dérobe un peu de sa redoutable majesté. Alors commence la lutte émouvante de l’esprit qui veut atteindre à la Divinité sans le secours des images.
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Ainsi naît l’allégorie. Elle n’est pas la même chose que le symbolisme. Celui-ci constate un rapport mystérieux entre deux idées, l’allégorie donne une forme visible à la conception de ce rapport. Le symbolisme est une fonction très profonde de l’esprit. L’allégorie est superficielle. Elle aide la pensée symbolique à s’exprimer mais elle la compromet en même temps en substituant une figure à une idée vivante. La force du symbole s’épuise dans l’allégorie.
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Quand, au XIIe siècle, les troubadours placèrent le désir insatisfait au centre de leur conception poétique de l’amour, l’esprit médiéval atteignit un tournant important : un idéal amoureux se développait, pour la première fois, sur une base négative.
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Le désir de gloire personnelle est considéré par Burckhardt comme la caractéristique de l'homme de la Renaissance. A l'honneur et à la gloire de classes, qui animent la vie médiévale en dehors de l'Italie, il oppose un sentiment de gloire et d'honneur humains, auquel depuis Dante, et sous l'influence des modèles antiques, aspire l'esprit italien. Il me semble que c'est ici l'un des points où Burckhardt exagère la distance qui sépare le Moyen-Age de la Renaissance, l'Europe occidentale de l'Italie. Cette soif de gloire et d'honneur, propre à l'homme de la Renaissance, est, dans son essence, l'ambition chevaleresque d'une époque antérieure ; elle est d'origine française ; c'est l'honneur de classes étendu, dépouillé du sentiment féodal et fécondé par la pensée antique. Le désir passionné d'être prisé par la postérité n'était pas plus étranger au chevalier courtois du XII°s et aux rudes capitaines du XIV°s, qu'aux beaux esprits du Quattrocento. D'après Froissart, l'accord conclu avant le combat des trente (27 mars 1351) entre messire Robert de Beaumanoir et le capitaine anglais Robert Bamborough se termina par les paroles de ce dernier : "et ainsi nous ferons en sorte qu'on en parle dans les temps à venir, en salles et en palais, sur les places publiques et autres lieux du monde entier." Chastellain, bien que complètement médiéval par l'estime en laquelle il tient l'idéal chevaleresque, n'en exprime pas moins l'esprit de la Renaissance, lorsqu'il dit :
"Honneur semont toute noble nature
D'aimer tout ce qui noble est en son estre.
Noblesse aussi y adjoint sa droiture."

p. 99
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L’esprit du moyen âge à son déclin nous semble souvent creux et superficiel. Le simplisme de ses jugements est étonnant. Il se laisse aller sans aucune retenue aux généralisations. Il est capable de jugements faux à un degré extrême. Son inexactitude, sa crédulité, sa légèreté, son inconséquence sont souvent déconcertantes.
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La tempérance aura ses modèles dans les saints qui mêlaient de la cendre à leur nourriture, la chasteté dans ceux qui éprouvaient leur vertu aux côtés d’une femme.
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L’esprit était tellement rempli de l’image de la Passion que les analogies les plus lointaines suffisaient à évoquer la figure du Christ. Une pauvre nonne, portant un fagot de bois à la cuisine, s’imagine porter la croix ; une femme aveugle, faisant la lessive, prend le baquet pour la crèche et le lavoir pour l’étable.
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La familiarité avec laquelle on traitait Dieu dans la vie quotidienne est, d’une part, la marque d’une foi profonde et ingénue : d’autre part, elle entraîne l’irrévérence, toutes les fois que fait défaut le contact mental avec l’infini. La curiosité, même naïve, mène à la profanation.
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La vie de la chrétienté médiévale est, dans toutes ses manifestations, saturée de représentations religieuses. Pas de choses ou d’actions, si ordinaires soient-elles, dont on ne cherche constamment à établir le rapport avec la foi. Mais dans cette atmosphère de saturation, la tension religieuse, l’idée transcendantale, l’élan vers le sublime ne peuvent être toujours présents.
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