Comment vivre en héros ?

Le sujet principal du roman, ces instants qui peuvent faire basculer une vie et ce qu'ils révèlent de nous, est alléchant. On se demande tous au fond comment l'on réagirait dans telle ou telle situation, mais de là à penser que notre réaction définirait qui nous sommes, il n'y a qu'un pas qu'il faut peut-être se garder de franchir. J'aime à croire que le vrai "nous" est peut-être celui qui construit jour après jour son édifice, plutôt que celui qui le fait vaciller pris par un instinct animal incontrôlable dans un moment de panique. Fort heureusement, le roman, qui semble au début tomber dans cet écueil, s'en sort finalement plutôt finement avec le personnage de Marcel, parfois héros parfois couard, et que nul ne s'avisera de le cataloguer comme l'un ou comme l'autre .

Ce roman ne vous fera pas voyager bien loin, si ce n'est dans les profondeurs de l'âme humaine, ce qui est parfois tout aussi vertigineux car vous pourriez bien y voir un peu de vous. le style d'écriture est intelligeant, certains dialogues sont franchement savoureux mention spéciale au dialogue entre Tristan et son beau-père dans lequel celui-ci lui demande de s'engager en politique , l'ensemble se lit bien. A mon sens toutefois certaines longueurs sont à déplorer, il aurait probablement été plus simple de se concentrer sur la vie de Tristan uniquement sans passer par des chapitres sur celle de ses enfants, qui affaiblissent le propos. Petite déception avec le personnage de Julie, jeune femme ambitieuse et impitoyable, personnage vu et revu et qui m'a fait penser à celui d'Hortense dans la trilogie de Katherine Pancol : pour ma part, je n'adhère pas.

Après avoir lu LA FORTUNE DE SILA il y a quelques années dont je garde un excellent souvenir, j'ai renoué avec Fabrice Humbert et encore une fois je suis épaté. Épaté par 1) une histoire riche, dense, assez complexe qui se répand dans plusieurs directions, chacune portée par chaque personnage de la famille de Tristan Rivière qui vit des péripéties houleuses et dramatiques à bien des égards 2) une qualité d'écriture remarquable, parfois exigeante mais combien intelligente, où l'auteur déploie tout son talent à nous faire pénétrer la psychologie des personnages tout en faisant une critique de la société contemporaine dans tous ses travers et ses contradictions 3) une imagination et un rythme sans relâche qui demandent une concentration constante mais ô combien récompensée.
Une belle réussite, bravo M. Humbert !

Aucun a priori sur ce roman pris totalement au hasard dans la petite librairie du coin. Aucune note, ni critique sur Babelio à ce moment-là. Une décision prise en ... 38 secondes. Je m'aventure donc dans l'inconnu tel un Tristan dans un train en fin de soirée.
Résultat des courses : une histoire très bien écrite avec des concepts originaux des différentes vies possibles. Un roman sur le destin, le hasard, sur les choix de vie, sur ceux pris à l'instinct. On suit la vie de Tristan avec affection, parfois avec émotion. On s'attache à ces personnages un peu comme dans un roman de John Irving mais, c'est peut être ce qui ne vaut pas une note maximale, à la différence qu'on ne se sent pas comme un orphelin une fois la dernière page tournée.

Malgré ce que laisse penser le titre Comment vivre en héros ? nous sommes loin de mes lectures habituelles (ou de mes romans) qui baignent dans la fantasy, la fiction ou le fantastique.



En effet le livre de Fabrice Humbert traite de la vie d'un homme ordinaire. Tristan Rivière fut le fils d'une famille communiste, avec un père dur, fan de boxe qui l'enrôla dans ce sport. Marquée par un événement frappant dans sa jeunesse, sa vie se jouera une nouvelle fois quelques années plus tard en 38 secondes. L'auteur nous évoque alors brièvement trois choix possibles, dont celui que Tristan fera, et qui le mènera à sa vie présente, sa vie professionnelle de professeur de collège puis d'homme politique, mais aussi sa vie de famille.



Un parcours qui, comme pour tout un chacun, est fait de réussites, d'échecs, d'actes manqués, de choix, de hasards, de joies et aussi de terribles drames dont on peut ou non se relever.

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En fond, l'auteur évoque la chute du communisme dont la destruction du mur de Berlin en est une image symbolique. La désillusion d'un socialisme déporté par François Mitterrand (bien avant François Hollande) suit et l'hégémonie de l'argent semble se dessiner et tout corrompre.

Au travers des analyses de Tristan le vertueux, F. Humbert fustige les hommes de pouvoirs, faits certes de volonté et de déterminisme, mais surtout de convoitise, d'aucun scrupule et sans considération pour ceux qu'ils doivent fouler du pied afin de conquérir le pouvoir. Pour lui – et il est difficile de lui donner tort –, tous sont des tyrans aux mains tachées de sang.



Pourtant, suite à ce tragique épisode avec son entraîneur Bouli dans le métro, Tristan se veut vertueux et oeuvrer pacifiquement pour le bien de tous. Et c'est ce en quoi il est héroïque, presque plus que durant les 38 secondes qui ont déterminé une partie de sa vie. Un combat de chaque instant face à une adversité constante. Un Don Quichotte moderne dont les Moulins à Vent sont la corruption, l'argent et la criminalité. Un combat que l'on aimerait lui voir gagner, mais qui semble perdu d'avance.



Bien écrit, passionnant et riche de réflexions, le roman prend de l'ampleur alors que les turbulences commencent à frapper Tristan alors que vous approchez de la fin. de quoi vous relancer dans la lecture alors que les ombres s'accumulent sur la tête de la famille Rivière.

Un constat plutôt pessimiste sur notre société, mais aussi sur nous-mêmes.

L'héroïsme n'est-il finalement pas de simplement mener sa vie à bon bord malgré les tempêtes qui frappent ?
Lien : http://fredericgobillot.over..

J'ai appris dernièrement que pour activer davantage sa mémoire, avant de démarrer une lecture, ou de visionner ou écouter un document, il était recommandé de s'interroger sur ce qu'on pensait y trouver en nous appuyant sur les éléments du titre, des illustrations, du châpo... Lorsque je me suis retrouvée face à l'ouvrage de Fabrice Humbert, "Comment vivre en héros ?", je me suis demandée s'il s'agissait d'une méthode, peut être infaillible, pour devenir un héros. Probablement qu'à ce moment précis, dans mon esprit j'ai vu quelques héros de Marvel, ou ces personnages historiques à qui j'ai collés l'étiquette de héros. Pour finalement conclure que le terme de héros est assez désuet, presque ironique comme s'il était aujourd'hui difficile pour quelqu'un d'enfiler ce costume lourd et amidonné.

A la réflexion, je ne crois pas m'être déjà posé cette question. Et je n'aurais sans doute pas spécialement été attirée par ce titre si ce livre ne m'avait été offert. Et pourtant quelle écriture intelligente.

Cette histoire de Tristan, personnage hautement chevaleresque de la littérature, est jalonnée de questions et face à elles des options. Chacune de ces questions représentent un moment stratégique où le destin se joue. Enfant, Tristan n'ambitionnait pas d'être un héros. Il n'était pas spécialement intrépide ou valeureux. Mais à la suite d'un de ses choix qu'il portera comme un fardeau, il attend son heure pour conjurer le sort. L'occasion lui sera offerte d'apparaître en héros de conte de fée. Bien entendu, la réalité ne laissera pas notre héros vivre heureux en ayant beaucoup d'enfants. Mais, il lutte notre Tristan pour imposer à cette société si dure un univers d'harmonie en étant une "âme pure". Il y arrive parfois et il échoue aussi, même lamentablement face à ce qui devrait être son trésor. Il fallait pourtant conjurer le destin et faire disparaître l'ombre du héros qui planait si lourdement sur l'histoire familiale.

En refermant le livre, Tristan ne nous apparaît pas comme un héros déchu, trop longtemps bercé dans ses illusions. C'est un homme VIVANT ne se laissant pas guider par le destin. Ses échecs et ses erreurs ne l'accablent pas, il a toujours le choix et prend des décisions. L'auteur ne nous livre d'ailleurs pas la clef de la question qu'il nous pose dans le titre. Il nous laisse entrevoir d'autres formes d'héroïsme, comme ce passage merveilleux où il exhausse un voeux. Nul besoin d'être le Génie de la lampe, il est si facile bien souvent d'exhausser des voeux. Il suffit juste de demander et savoir écouter. J'aimerai être parfois le héros qui exhausse des voeux.