Comme « les juges », c'est un roman sur quelques heures : un repas de Thanksgiving. La structure en est assez simple : les chapitres suivent le rythme du repas (« préparatifs », « salutations et accolades », « les retardataires », « on se sert », etc) et sont séparés par une intervention –divine !- du narrateur, parlant à « je », narrateur qui n'est autre que Dieu (ou en tout cas la métaphore de l'auteur contrôlant la vie de ses personnages) et qui raconte, personnage après personnage, comment ils vont mourir.
Les personnages sont 12. il n'y en a pas un seul qui soit heureux. Ils ont tous des problèmes, de santé, de famille, de divorce, de drogue, d'alcoolisme, d'homosexualité refoulée, de décès…j'en passe et des meilleures. Pas d'introspection ici mais juste le relatement ( ?) des faits, écoulés et présents, des souvenirs qui peu à peu nous dévoilent la vie de ces personnages et de leurs proches, leurs drames, leurs amours… le roman est plaisant mais manque –à mon sens- de profondeur : le fait de s'en tenir –délibérément- à la surface des choses, au souvenir plutôt qu'à ce qui en a découlé, à l'acte plutôt qu'à la prise de conscience, tout cela me semble inabouti, trop superficiel. Eh oui, j'aime bien les commentaires métaphysiques et les réflexions existentielles, et là, je n'ai pas été servie. D'autant que tous ces faits qui sont relatés, à l'inverse de ce qui est dit dans le chapitre 1 (« Mais de mon point de vue, rien ne se produit jamais, il n'y a ni début ni fin, seulement une sorte de tourbillonnement, une vibration, un entrelacement infini de cause et d'effets… »), Il n'est mis en évidence (ni d'ailleurs caché, à priori) aucune conséquence, aucun principe de cause à effet. Les personnages sont réunis autour d'un personnage principal, Sean, pour lequel je n'ai jamais réussi à éprouver le moindre attachement, mais c'est tout, c'est le seul point qu'ils ont en commun (ah oui, et puis le fait qu'ils ont tous quelque chose à cacher aussi), et leurs actes passés n'ont conditionné aucun de leurs actes présents (à peu de choses près en tout cas). Donc voilà, à moins que je sois complètement passée à côté ce qui est toujours possible, mais sinon, gentillet mais bof. Voilà.
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Le livre est divisé en 13 parties consacrées chacune à l'un des personnages, invité chez Sean pour fêter Thanksgiving. Dieu en personne nous parle et nous prévient, avant de poursuivre le repas, de la mort de chacun. Combien d'années encore à vivre? Quelle mort? Oh que c'est noir. L'humour se mêle aux anecdotes au cours de ce dîner arrosé. Certains ont de belles plumes... Je ne me suis pas ennuyée au cours de ma lecture mais je ne la qualifierais pas d'inoubliable, bien qu'elle donne à réfléchir.
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J'aurais bien pris un peu de dolce dans mon agonie.
Taillons dans le vif. Au terme de ma lecture, il ne me reste qu'une impression de sordide, de vie qui ne vaut pas la peine d'être vécue et aussi la conviction que je suis une petite chanceuse dans l'existence - ou une indécrottable Candide - comparée à l'échantillon d'âmes pouilleuses en déroute qui se trouvent réunies autour de la table de Thanksgiving. Ohohoho ! la grosse ironie. Enfin, que je ne m'avance pas, je sais pas ce qui m'attend au détour de mes années à venir. Apparemment, c'est du lourd.
Qu'est-ce qui m'a tant déplu dans cette belle écriture ? Le surplus. Quand ils sont tous sortis de table, c'est moi qui n'en pouvais plus. Tout le monde aura droit à son lot de malheurs jusqu'à l'excès. On croirait que c'est un concours entre, pêle-mêle, les rescapés de Tchernobyl, les violeurs, les violés, les cancéreux, les adultères, les incestueux, les bourreaux d'animaux, les drogués, les alcoolos… J'en oublie sûrement. Ce doit être Alzheimer, aussi dans le roman.
La vieillesse ce naufrage, la jeunesse cette décadence. Les mauvais et les "pas de chance" ! Ils sont tous là, tous aussi pompeux les uns que les autres, en train de se la donner vautrés dans leur pathos ; les quelques moments de lumière sont comme une bonne louche de crème rancie dans un café foireux.
Et Dieu, parlons en de Dieu. Dieu est sans envergure. Il m'a déçue. Je veux bien que le Démiurge soit le chat dans la souricière, mais dans ce livre Il n'a rien d'un grand orchestrateur, faisant de la méchanceté banale son pain quotidien et incarnant avec petitesse le rôle de grande faucheuse. Je ne sais même pas pourquoi Il était présent ce soir d'automne. Il n'apporte rien, il y a suffisamment de sel au repas sans Lui. Pourquoi cette misère-là quand Il a tout un univers à torturer ? M'enfin, l'Associé du diable m'avait bien prévenu que c'était un farceur, voyeur, sadique et refoulé. Voir la magnifique tirade d'Al Pacino à ce sujet. Merci, Mr. Hackford.
Bon…
Le bilan ? Zéro affinités avec l'auteur que je pensais aimer. Je me suis trompée et ce n'est pas une expérience qui sera renouvelée.
Punaise. Quand j'appartiendrai au passé, quels qu'est été mes hauts, mes bas, faites que je ne laisse pas un tel bordel obscène et misérable témoigner de moi.
Amen.
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Difficile à lire par épisode car on change de personnage souvent, beaucoup de description.
Il faut que je le relise
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Humains, jouets de Dieu...
Douze convives se réunissent dans la maison de Sean Farrell pour la soirée de Thanksgiving, et vont devoir dormir sur place du fait de la neige tombée en abondance. Ils se connaissent tous, mais ne sont pas tous forcément amis, et semblent peu assortis ; en fait, Sean a invité tous ceux de ses proches qui étaient susceptibles d'être seuls ce soir-là. Deux des femmes présentes sont d'anciennes maîtresses du maître des lieux, les autres sont soit des amis de longue date, soit des relations professionnelles qui se sont transformées en amitié.
suite sur http://liliba.canalblog.com
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