Dolce agonia

Inutile de s'arrêter longtemps sur ce genre de roman qui ne laissera sûrement aucune trace dans ma mémoire.
Il va passer comme un souffle de vent qui me frôlera les cheveux sans me décoiffer.
Hélas, cette fois N.Huston n'aura pas réussi à capter mon attention dans cette satyre que j'ai trouvée très insipide.
Des personnages plus perdus les uns que les autres, des aigreurs, des rancoeurs, des sarcasmes bref que de digressions autour d'un repas de Thanksgiving avec 12 convives et l'honneur d'avoir Dieu à leurs côtés.
Je n'en rajoute pas plus, je laisserai la possibilité à d'autres d'être capables d'apprécier cette lecture à sa juste valeur.

Dieu se remémore, y a des fois où il aime bien se rappeler des évènements. Et s'il y en a bien un qui l'a marqué, aussi banal soit-il, c'est la soirée chez Sean à l'occasion de Thanksgiving. Plusieurs personnes lors de ce dîner se côtoient et se souviennent. Si eux nous parlent de leur passé, Dieu, lui, aime bien nous mettre au jus sur leur avenir, histoire de rendre la sauce encore plus amère...

Voilà une lecture peu réjouissante, assez triste, qui touche à l'idée que nous avons tous à un moment ou à un autre : et moi, quand vais-je quitter ce monde et comment ? Nancy Huston, grâce à ses personnages, dépeint des vies banales ou moins touchées par la maladie, la perte d'un être cher ou qui ont tout quitté pour une vie meilleure. En somme, l'histoire de vous, de moi, de n'importe qui. Derrière les volutes de fumée émanant de la dinde rôtie appétissante se cache le malheur, le mal-être de chacun. Derrière toutes ces bougies et ces tartes aux cranberries se terrent les réflexions, les idées, les souvenirs, ce qui fait quelqu'un. On parle, mais on pense beaucoup. Ça gamberge, les souvenirs pullulent et envahissent la moindre parcelle de cerveau dès la moindre madeleine de Proust. C'est un roman pur stream of consciousness, qui relate admirablement les mécanismes du cerveau humain en matière de déclics sensoriels ou de réaction à un mot, une phrase, un évènement.
Nancy Huston nous embarque dans du réalisme assez poussé, toutefois bien trop long pour ce que c'est. Au final, la forme dialogue => souvenir est extrêmement répétitive et lasse avant même la moitié du livre. Car en définitive, que se passe-t-il vraiment ? Quelle est la finalité de ce récit ? Cela reste un mystère. Nos personnages sont ancrés dans leur vie, et finalement c'est aussi plat que nos propres vies. L'instant présent opposé au passé et à l'avenir, c'est tout bonnement ça le coeur de ce livre. Peut-être de nous rappeler (encore et toujours mais visiblement l'Homme n'a toujours pas bien compris) que la vie ne tient qu'à un fil et qu'un rien peut tout changer, que nous ne sommes qu'amas de chair et d'os qui n'existent que temporairement mais qu'il faut bien occuper en attendant. Rien de bien plaisant, et encore moins divertissant.
Certes, l'auteur a un style appréciable, le propos est bien pensé, bien tourné. L'idée de l'intervention de Dieu est vraiment bonne, lui-même étant le personnage central sans lequel rien ne serait. Il y a une réelle mise en abyme quelque part, quelque chose qui nous rend tout petits à la lecture, notamment grâce au fait que nous savons quand et comment va mourir tout un chacun. C'est à la fois dérangeant, perturbant, mais qui ne s'est jamais posé la question s'il aimerait connaître sa fin et le moment où elle interviendra ?
Au bout du compte, ce livre est bien trop long pour le format choisi, ne doit pas figurer dans la liste des bouquins qu'on embarque en vacances, touchant beaucoup trop à un réel douloureux et ô combien commun à tous, mais il fait preuve d'un grand symbolisme dans son ensemble. de là par contre à le recommander, je ne suis quand même pas sûre, il faut savoir dans quoi on s'embarque. Public averti !
Lien : http://livriotheque.free.fr/..

Pas très gai, à éviter si on est dans une période déjà un peu grise.... Les douze convives qui passent ensemble une soirée de Thanksgiving vont mourir... Oui bien sûr, comme tout un chacun mais c'est dieu lui-même qui nous raconte quand et comment ils vont finir. Je suis restée loin de l'histoire, contrairement aux autres livres de Nancy Huston

Douze amis et un nourrisson sont réunis chez Sean pour fêter Thanksgiving . Sean nous apprendra plus tard dans notre lecture qu'il a réunis ceux qui risquaient d'être seuls ce soir là .
Cette soirée nous est racontée par Dieu qui se souvient . Comme dans une pièce de théâtre , Dieu nous plante le décor et intercale entre chaque chapitres / moments de la soirée , un descriptif de ce qu'il a prévu pour chaque personnage en particulier sur la manière dont chacun finira sa vie .
Le livre est construit autour de ces treize vies et de ces treize moments dans le repas depuis "les préparatifs" jusqu'à "on rêve" .
J'ai trouvé ce livre "dérangeant" . Si au début l'idée de Dieu plantant le décor m'a séduite , j'ai très vite été agacée par son coté content de lui et orgueilleux . La manière dont il nous raconte ses desseins pour chacun m'a évoqué un chat jouant avec des souris...Mais à travers ce procédé , Nancy Houston nous amène à nous poser la question de notre destinée individuelle , de la croyance religieuse et au final de notre liberté de choix .
Concernant les différents temps de la soirée , il s'agit d'une soirée entre amis , où l'on parle de tout et de rien , où on se confie , où on évoque les souvenirs , les projets ... Même si ils complètent utilement notre connaissance des personnages , j'avoue avoir eue du mal à m'y intéresser vraiment .
Au final , un livre dont j'ai aimé l'écriture mais qui me laisse avec un sentiment très mitigé .

Roman à la forme élaborée, comme souvent chez Nancy Huston, mais au fond un peu décevant.
Le protagoniste invite onze de ses amis pour Thanksgiving ; tous, rencontrés à différents moments de sa vie, apportent leur histoire, leur amour et leur détresse en ce jour de remerciement. Peu à peu, à travers leurs douleurs et leurs souvenirs, on s'attache à ces caractères qui reviennent ensemble sur le temps qui passe...
La structure rythmée rend agréable la progression du roman; le va-et-vient entre les différents points de vue est fluide et prenant. Plus on avance, plus les pensées se confondent; cette jolie accélération fait montre du talent de l'auteur. le titre est bien choisi; c'est bien au début d'une douce agonie que l'on assiste, enveloppée par le caractère convivial de cette soirée de Thanksgiving.
Malgré tout, les différents personnages, assez nombreux du reste, ont un peu toujours la même voix, mélancolique et provocante, que l'on reconnaît à Nancy Huston.

Ce livre choisi dans une boîte à livres. le résumé me plaît bien, original, Dieu fait partie des personnages alors je l'emprunte.
Un repas de Thanksgiving chez Sean Farrell : 12 invités. Dans la narration, ce repas n'est qu'un prétexte ; le plus important, c'est de découvrir les pensées, les souvenirs les plus intimes, les plus poignants, les plus horribles de chaque invité. Une même structure, pour chaque convive, Dieu commence la partie et se délecte en nous racontant d'abord la fin du personnage puis on est plongé au coeur de ce repas qui suit, lui, un ordre chronologique (la préparation, l'arrivée des invités, l'entrée, le plat principal, le dessert, et la tempête de neige qui empêchent les invités de partir), contrairement aux pensées et souvenirs pêle-mêle des nombreux personnages. Et je m'y perds un peu, j'avoue...
C'est bien écrit, cela se laisse bien lire mais au fur et à mesure, je commence un peu à me lasser de cette éternelle structure : la parole de Dieu puis les personnages. Je suis un peu noyée par tout ce cynisme et tous ces souvenirs sordides et terribles. Et les interventions de Dieu, quelles sont leur intérêt ? A quoi me sert de connaître la mort pathétique ou terrible des personnages ? Qu'en fais-je ?
Trop noir pour moi. Et pourtant je suis une fan de Guy de Maupassant.

Hou là là, quel mal j'ai eu à le finir, celui-ci ! Mais je voulais me faire une idée de cet auteur, dont on a pas mal parlé ces derniers temps dans la presse pour son dernier roman "infrarouge", pas encore disponible à la bibli. En choisissant celui-ci, j'ai eu le droit à une lecture sacrément ardue, je trouve, avec pourtant de magnifiques passages.
Moi qui venais de finir "dans la tête des autres", et bien là, j'y étais en plein, dans la tête des gens, avec leurs terribles pensées... C'est bien écrit, en huis clos. Et chacun y va de ses souvenirs : terribles et lourds, pour la plupart...
...A lire seulement si vous avez le moral !

Ce roman me rappelle les cours de français au lycée où l'on nous expliquait les différents points de vue narratifs possibles.

Là, pas de doute : narrateur omniscient, puisque c'est Dieu. On se retrouve plongé dans la vie de 12 personnes réunies par le hasard de leur solitude familiale, chez un ami commun, Sean. le récit se déroule de la préparation du repas de Thanksgiving à la nuit digestive qui le suit. Ce diner est la seule logique temporelle. le reste n'est que disgressions, errances de chacun des convives au fil de ses souvenirs, ses frustrations, ses désillusions, ses espoirs finalement minces. Ponctuant ces instrospections respectives, Dieu indique comment et quand, il va venir prendre la vie de chacun. le tout pourrait être brouillon, terriblement déprimant, voire illisible. Il n'en est rien. C'est fluide comme lorsque dans nos rêves un paysage se transforme sans à-coup. Je décerne à Nancy Huston la palme de savoir raconter ces mouvances, ces transformations perpétuelles. Bien entendu, ça n'est pas un roman optimiste : on nous met le nez devant la finitude de notre condition humaine. On referme les pages avec une sorte d'auto-pitié, une bouffée de nostalgie d'avance pour tout le bonheur que nous avons encore à vivre.

Faut-il le lire ? Oui

C'est un beau livre, mais il contient sans doute trop de scènes horribles (même si ce ne sont que des souvenirs dans l'histoire) pour que je puisse dire l'avoir vraiment aimé. Je crois qu'il faut éviter de lire trop de Nancy Huston à la suite.

Le livre est divisé en 13 parties consacrées chacune à l'un des personnages, invité chez Sean pour fêter Thanksgiving. Dieu en personne nous parle et nous prévient, avant de poursuivre le repas, de la mort de chacun. Combien d'années encore à vivre? Quelle mort? Oh que c'est noir. L'humour se mêle aux anecdotes au cours de ce dîner arrosé. Certains ont de belles plumes... Je ne me suis pas ennuyée au cours de ma lecture mais je ne la qualifierais pas d'inoubliable, bien qu'elle donne à réfléchir.