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EAN : 9782490982080
320 pages
Editions Mesures (15/09/2020)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Iliazd (1894-1975) a traversé́ son siècle, depuis la Géorgie jusqu'à la France où, ami des plus grands peintres, Picasso, Matisse, Braque, Giacometti, il est devenu l'un des éditeurs les plus admirés de son temps. Poète, dramaturge, romancier, historien de l'art, passant du lyrisme échevelé de son zaoum (une langue inventée) au sonnet, il a construit, en cinquante ans, une œuvre d'une absolue rigueur. Je le ... >Voir plus
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La guerre éructe…
  
  
  
  
La guerre éructe c’est de tous côtés
    la ville ultime dans la peste brune
    mais rôde sur les ormes argentés
    l’or hésitant de la nouvelle lune

Terre effroyable terre dévastée
    les maraudeurs récits de peur commune
    mais sur l’étang les perles reflétées
    de la lucarne luisent une à une

La main ne réchauffera plus la main
    survivre est illusoire quand s’approche
    l’alléouïa des vents vers leur abîme

Mais luisent si vivantes sans chemin
    zébrant le ciel sans craindre aucun reproche
    les lèvres qui se trouvent par la rime

                          4 octobre 1940


/ Traduit du russe par André Markowicz
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À l’automne…



À l’automne, le Soleil, pour l’étancher l’amour
Offre aux collines la grappe bleu nuit du raisin.
Le jus qui gicle, la terre mourante l’offre à boire
à chaque fruit.
Les tournesols, les poires sont mûres
Les lourdes masses des melons remplissent les potagers.
Une huppe au bord de la rivière.
Cherche des scarabées. Dans la pénombre des pressoirs
on se soûle à grands cris, on répand le vin jeune.
Les cruches, les gourdes se vident sitôt remplies.
Les bergers, des montagnes, ramènent les troupeaux
    dans la plaine.
Les moutons courent, bêlent, les chèvres à poil long
piétinent les fleurs, arrachent l’herbe.
                                            1912


//Iliazd (1894 – 1975)

/ Traduit du russe par André Markowicz
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Va donc eh dans la vie cherchant fortune
  
  
  
  
Va donc eh dans la vie cherchant fortune
  et n’implorant plus loin que le repos
  hurlant dans l’insomnie contre la lune
  les hommes savent qu’on leur fait la peau
  la fosse bâille uniformément une

Et s’il arrive dans ce vain combat
  que nous trouvions quelqu’un qui bouleverse
  la vieille mort arrive et nous rabat
  et les chevaux des ombres nous renversent
  et gare alors hurler ne suffit pas

Pour m’épargner les tentations futiles
  parmi la foule qu’elle avait à voir
  elle arrivait chez moi gentille hostile
  et me soufflait d’abandonner l’espoir
  et sa tendresse n’était pas servile

À force de fatigue je l’ai crue
  et j’ai glissé vers l’ombre la plus nulle
  où nul ne cherche à être secouru
  je suis cadavre mais je déambule
  ta plainte ou ton reproche – des intrus

Pilier d’auberge suis-je dans l’allure
  l’indifférence m’a tendu la main
  mon existence vide prend figure
  et j’ai toujours banni de mon chemin
  le marchandage la littérature

C’est un délire absurde le passé
  mourir est une forme de conquête
  il faut se taire j’en ai dit assez
  que dorment sans murmure les défaites
  quand le victoires vaines sont cassées

                          2.2.1947


/ Traduit du russe par André Markowicz
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Je fus j’ai cessé d’être…
  
  
  
  
Je fus j’ai cessé d’être quel tourment
  m’infliges-tu d’être à nouveau compagne
  lorsque sans croire sans savoir comment
  mes mots n’apportent qu’un destin de bagne
  la peste frappe mon attouchement

Depuis l’enfance chaque jour m’écrase
  et le désir me ronge croc à croc
  le fond de l’’âme c’est un lit de vase
  je lutte pour souffrir d’être un héros
  invraisemblable de l’arrière-base

J’imaginais naïvement le bien
  m’ouvrant les grandes portes de la terre
  on me jetait je ne reprochais rien
  une monnaie de singe pour salaire
  le chien fidèle avait sa vie de chien

Que faire la jeunesse est sans famille
  seule pour le conseil et le souci
  le temps se perd dans un brouillard qui brille
  ni le rêveur n’a rien à faire ici
  alors que mes possibles s’éparpillent

J’ai vainement cherché la compassion
  et je croyais un peu en quelque chose
  j’ai vu les murs où nous nous fracassions
  et les cervelles grises de sclérose
  et les sourires ceux de location

                          2.2.1947


/ Traduit du russe par André Markowicz
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