[...] notre père avait accompagné Sorrow chez le vétérinaire, pour faire piquer le vieux chien.
[...] Franck n'avait aucune affection pour Sorrow, pourtant sa sentence parut l'attrister.
- Je sais bien qu'il pue, dit Franck, mais ce n'est tout de même pas une maladie rédhibitoire.
- Dans un hôtel, si, fit papa. Le chien souffre d'une flatulence incurable.
- De plus, il est vieux, dit maman.
- Quand vous deviendrez vieux, vous aussi, dis-je, l'idée ne nous viendra pas de vous faire piquer.
- Et moi alors? demanda Iowa Bob(le grand-père), je suppose que je suis le prochain sur la liste. Faudra que je surveille mes pets, sinon, en route pour l'hospice.
[...] - Y a qu'à le violer! dit Frank.
- Et qui s'en chargerait ? demanda Lilly.
- Moi - pour la cause, dit Susie. Mais, même avec moi, je crois que ça lui plairait. Les hommes sont tordus à ce point. Même quand ils vous détestent à mort, leurs bites continuent de vous aimer.
- Tous mes vêtements sont trop grands pour vous, dit mon père à Freud quand il fut habillé de pied en cap.
- Je n'ai pas fini de grandir, dit Freud, qui, à l'époque devait avoir 40 ans passés. Si j'avais eu des habits à ma taille, je serai devenu plus grand.
Ainsi la devise familiale était-elle qu'un dénouement malheureux n'amoindrit en rien une vie fructueuse et active.
Il faut souvent des obsèques pour se rendre compte que les gens que l'on connait ont vieilli.
Viennent d'abord Mary Bates et Win Berry, Freud et son idiot d'ours nommé soit State O'Maine, soit Earl. Puis viens la petite famille au complète: la minuscule Lily et ses mains qui ne tiennent pas en place, toujours essayant de grandir; il y a Egg, mignon comme tout, comme on peu si bien l'imaginer, avec son Sorrow qu'il aime tant; on a John, impossible de ne pas s'en attacher, narrateur et haltérophile de qualité; Franny et son caractère si borné et si attachant, qu'on imagine si belle qu'on en est jalouse; Franck, qui, malgré son attitude bizarre et ses goûts prononcé pour les déguisements, les uniformes et les hommes a des tonnes de qualités.
On rencontre Susie l'ourse, Iowa Bob - ou Coach Bob - les putains du deuxième hôtel New Hampshire, les violeurs de Dairy, Junior Jones, Ernest le pornographe, Old Billig l'extrémiste et tant d'autres qu'on ne sait plus qui nous apprécions ou détestons le plus.
Les trois Hôtels New Hampshire nous charmerons autant que le font si biens ses propriétaires.
Toute la première moitié de sa vie, on a quinze ans. Et puis, un jour, on accroche ses vingt ans, et le lendemain c'est déjà fini. Et la trentaine défile comme un week-end passé en galante compagnie. Et avant de s'en rendre compte, on recommence à rêver de ses quinze ans.
Toute la première moitié de sa vie, on a quinze ans. Et puis, un jour, on accroche ses vingt ans, et le lendemain c'est déjà fini. Et la trentaine défile comme un week-end passé en galante compagnie. Et avant de s'en rendre compte, on recommence à rêver de ses quinze ans.
- Un orgasme ? dit la femme dont le mari, d'un geste automatique, plaqua ses mains sur les oreilles de sa fille.
- Mon Dieu, répèta souvent Franny par la suite. Ils se fichaient éperdument que leur fille soit témoin d'un crime, mais ils refusaient de la laisser entendre parler d'un orgasme. Y a pas à dire, ils sont bizarres, les américains.
"Dans ce monde chaque fois qu'on essaie de se croire inoubliable, on tombe toujours sur quelqu'un qui oublie qu'il vous a déjà rencontré."