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4,17

sur 5446 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman hilarant et déchirant à la fois. S'il y a un message dans "Le monde selon Garp", c'est peut-être que le monde est un endroit étrange et merveilleux rempli à la fois d'horreur et de plaisir.
A travers des personnages excentriques, cocasses et parfois ironiques qui leur arrive des choses terribles, le livre présente diverses relations entre eux qui sont tout sauf ordinaires et simples. Il expose les "expériences" de Garp en prose et en romans, et un aperçu sans vergogne de la vie d'une famille inhabituelle marquée par la tragédie.
Restez à l'écart si vous avez besoin d'une évasion mentale. Mais si vous pouvez gérer la réalité, dans toutes ses manifestations horribles, prenez ce livre et riez de tout.
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Délicieusement absurde, le monde selon Garp a un charme bien à lui, désuet, plein d'esprit et de vivacité... un régal ! (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/05/04/le-monde-selon-garp-john-irving/)
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J'ai mis très longtemps à lire le Monde selon Garp. Je ne sais pas trop pourquoi. A vrai dire, j'ai bien aimé la première moitié, sans être totalement emballée.

J'ai changé d'avis lorsque je suis arrivée au chapitre 14, le monde selon Marc Aurèle. Magistral - il n'y a pas d'autres mots pour décrire ce chapitre. J'ai été littéralement soufflée, à l'instar des personnages, par le contrecoup de "l'accident". Il est écrit, comment dire ?, d'une superbe manière, qui mêle l'immonde au grotesque (Michael Milton...), et l'on découvre ce qui se passe avec horreur et fascination à la fois. le rire s'étrangle. Ce qui m'a le plus ébranlée est la disparition de Walt, dont on ne s'aperçoit pas immédiatement, ce qui ajoute à l'ironie cruelle. Vraiment, c'est un chapitre...instable et explosif.

Le second chapitre qui m'a secouée à ce point est le dernier, la vie après Garp. Bien évidemment, nous nous attendons à la mort de Garp. Nous sommes dans l'inéluctable, ce qui renforce l'attachement que nous éprouvons envers lui. Nous le regrettons alors qu'il n'est même pas encore parti.
Même s'il s'agit d'un épilogue, il n'a pas ce défaut, je trouve, d'être expéditif, quand bien même l'auteur fait le tour des personnages. Aussi mes yeux n'ont-il cessé de retenir leurs larmes... Ah, Garp, ah, Roberta, Duncan... Vos morts ont pour moi quelque chose de miraculeux : vous qui n'êtes plus, n'êtes plus de papier.
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[Livre audio lu par Bertrand Suarez-Pazos]

Ayant vu une partie du film qui a été tiré du roman – abandonné en cours de route car trop farfelu et foisonnant à mon goût – et ayant gardé un mauvais souvenir du livre “Une prière pour Owen” lu dans mon adolescence, je me suis engagée dans cette écoute à reculons.

C'est un roman d'une grande originalité, riche et jouant sur plusieurs registres selon les périodes. le thème central tourne autour du féminisme et de l'identité sexuelle aux États-Unis dans la période de l'après-guerre. Certains passages sont un peu datés, la relation de couple entre Garp et Hélène tire en longueur. D'autres virent au scénario catastrophe, voire au gore, la scène du viol m'a valu quelques nausées pendant mon trajet en car.

J'ai surtout été sensible à l'évolution des personnages sur le temps, la composition de la famille et de son entourage. On finit par vivre avec eux, dans une espèce de familiarité renforcée par la longueur du texte, les naissances, les morts… L'alternance des tonalités – humour, drame, plaidoyer pour le respect du corps féminin, réflexion sur le processus de création littéraire – évite des ennuis trop prolongés si on accroche pas avec l'une ou l'autre.

J'étais impatiente d'écouter Bertrand Suarez-Pazos sur un autre texte que “Ravage”. J'ai ressenti une légère déception au début, ne retrouvant pas cette concentration rythmée qui m'avait tant plu. Il met un peu de temps à entrer dans le texte, mais au bout d'une heure, le ton est pris. Il arrive à en rendre l'humour et l'ironie, le personnage de Garp prend corps. Il y a des scènes interprétées avec une grande habileté – le viol, les apparitions de la femme de ménage, l'arrivée du new-yorkais. Bertrand Suarez-Pazos a un registre varié, reste souple, sait s'adapter aux changements de cap tout en préservant la continuité des personnages, ce qui convient bien au roman.

J'ai été très surprise de prendre plaisir à cette écoute et plus encore de me retrouver frustrée à la fin du livre alors qu'il dure plus de 24h !

[Écouté dans le cadre du Prix Lire dans le noir 2014]
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Le monde selon Garp /John Irving
Du sang, du sexe et des larmes.
Après une préface très intéressante de l'auteur écrite en 1998 soit 20 ans après la publication du livre en 1978 donc, et une présentation de Pierre Yves Petillon de ce « roman mythique vision d'un monde chaotique, grotesque et pétri de violence » qui a traversé déjà quatre décennies sans une ride et qui reste de nos jours d'une brûlante actualité, commence le récit, une histoire qui démarre sur les chapeaux de roues pour parler un peu trivialement. On fait connaissance alors avec Jenny Fields, une jeune infirmière célibataire qui ne se laisse pas faire sous la jupe par un trublion venu perturber sa séance de cinéma. Jenny d'une manière générale n'a rien à faire des hommes, elle éprouve même une viscérale répulsion pout les mâles et la concupiscence qui leur colle à la peau. Une louve solitaire écrira plus tard son fils. Travailler et vivre seule, c'est le credo de Jenny, ce qui va la rendre sexuellement parlant, suspecte. Elle a compris que dans ce monde pourri, comme elle dit, une femme ne saurait être que l'épouse ou la putain d'un homme !
Jenny est cependant la mère de Garp, lequel a été conçu de façon assez rocambolesque car elle avait décidé de longue date d'avoir un jour un bébé mais sans avoir de mari. Jenny trouve un poste d'infirmière à la Steering School là où son fils étudiera plus tard, ce qui lui permet de parvenir à ses fins.
On comprend vite au fil des chapitres que le thème essentiel du roman est la concupiscence. Elle joue le rôle primordial avec une circonstance aggravante, le discours férocement répressif tenu tout au long du récit. L'autre thème est la dangerosité et l'insécurité du monde pour un être comme Garp et sa descendance. La vigilance est de rigueur, nécessaire mais pas toujours suffisante. Comme le dit l'auteur, tout dans ce roman, jusqu'au moindre détail, est l'expression de la peur, jusqu'à la paranoïa.
Une histoire tragique certes mais aussi par certains côtés, burlesque, ne serait-ce par la quasi immaculée conception de Garp.
Garp est un garçon est d'une honnêteté scrupuleuse alliée à une totale absence d'humour, sans parler de ses dons de lutteur et ses talents d'écrivain, lui qui veut gagner sa vie par sa plume. le départ vers l'Europe avec sa mère lui fait découvrir Vienne où ils s'installent et trouvent l'inspiration. Puis ce sera le retour à la maison et le mariage avec Helen son amour d'enfance. La suite est rocambolesque avec le couple ami, les Fletcher dont le mari Harrison est tombé amoureux fou d'une de ses étudiantes et auquel une thérapie très particulière est administrée par les trois autres comparses : l'échangisme en guise de traitement longue durée.
Une construction habile du roman fait que le narrateur fait souvent référence aux écrits autobiographiques de Jenny et aux écrits divers de Garp, tour à tour essayiste, romancier et nouvelliste. On découvre au fil des chapitres l'histoire tragique de Garp, un homme aux prises avec ses rôles de père, d'amant et d'époux. Une multitude de péripéties pour un roman que l'on peut qualifier de baroque, où le réalisme le dispute au burlesque pour ne pas dire au loufoque, avec une multitude de thèmes abordés, le désir, la transsexualité, le droit des femmes, l'art d'écrire, le tout avec une pointe d'humour.
le seul reproche à ce roman, c'est d'une part l'inclusion répétée et peu intéressante à mon sens, sinon pour observer l'évolution de sa technique narrative, des écrits de Garp et d'autre part les longueurs surtout dans la seconde moitié de l'ouvrage, qui peuvent user le lecteur, surtout quand le style n'a rien à offrir de spécial, un style plat et univoque qui convient cependant parfaitement à ce genre de roman.

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Roman mythique s'il en est, holiste, qui cherche à embrasser toutes les dimensions de la vie de Garp et de décrire le monde comme il le voit. Ce livre se lit très facilement, même si je trouve qu'il y a une vraie baisse de rythme 200 pages avant la fin, au moment de l'accident…cela dit, cette épopée est remarquable, très bien écrite, pas spécialement « hilarante » comme le dit la quatrième de couverture, mais prenante, donnant à voir la monde tel qu'il est. Au passage quelle imagination prodigieuse, ce John Irving !
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Difficile de critiquer ce livre, ni même de le résumer. Il m'a fait penser dans sa construction au film « Forrest gump ». On traverse la vie de garp depuis sa conception à travers des événements à la fois cocasses et dramatiques. Livre très riche qui nous laisse le temps d'apprendre à connaitre ses personnages.
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Ce livre m'a été offert par une amie qui avait été marqué par cette histoire. Elle sait que j'aime les romans qui suivent les personnages sur un large bout de leurs vies, j'ai été servie.
J'ai aimé le langage et le style. On se laisse facilement aller dans les premiers pas de Jenny. Cette femme est une idole dans le livre mais aussi dans ma vie. Comme le dit Garp, elle est juste et elle fera de sa vie une cause pour toutes les femmes : celle d'exister pour elle-même.

Ce sont les prémices du féminismes, le roman résonne encore aujourd'hui. Décidément, la libération est lente mais, j'espère qu'elle sera durable.

Le monde selon Garp, c'est aussi l'histoire d'un homme qui se construit dans sa masculinité, dans ses rapports avec les femmes. Il saura embrasser la cause à sa manière.

Ce récit montre toutes les dérives d'une prise de position et l'importance d'être en accord avec soi-même. C'est une belle histoire et un beau discours pour l'humanité.
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Quel étrange pavé :-) Je crois que je n'ai jamais autant croisé de corps morcelés, amputés de parties diverses et variées, dans un seul bouquin :-)

Un livre à la fois loufoque/drôle , glauque/dur ... et profond (dans les thèmes abordés, etc).

Vu le nombre de pages on ne peut éviter quelques longueurs mais dans l'ensemble l'histoire suit un cours intéressant et les rebondissements et les intervenants sont si hauts en couleur qu'on poursuit l'aventure avec curiosité :-)

Le seul passage que j'ai trouvé carrément "ridicule" c'est l'histoire du (attention "Spoiler") ménage à 4 avec Alice et Harrison ... la façon dont Helen amène la proposition est ...je ne sais comment dire mais ...c'est naze/plat/faux... (alors certes pas mal de passages du bouquins semblent invraisemblables mais pourtant ils sonnent paradoxalement "vrais/justes" alors que là ça fait "faux" )(bref peu importe ...)

Aparté sans intérêt, mais bon ... : Je me suis fortement reconnue quand Garp envisage tous les scénarios tragiques possibles , au quotidien, pour ses enfants (ex: quand ils sont invités chez quelqu'un , se lavent, quand ils sont sur la route, etc ) , c'est drôlement bien tourné, je m'y suis "vue", ah! :))
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S.T. Garp est un écrivain mineur mais sérieux. Il a été devancé dans la carrière des lettres par son infirmière de mère qui s'évertua à le concevoir en minimisant autant que faire se pouvait l'aspect charnel de la question. Elle fut l'auteure d'une seule oeuvre qui fit d'elle une figure iconique du féminisme. Garp se verra toujours comparé et renvoyé à son envahissante mère et à son combat pour la libération de la femme et en faveur de la cause transgenre ce qui ne manquera pas de faire de lui la cible des pasionarias de l'émancipation féminine et de la presse engagée. Notre écrivain comme tout artiste honnête et consciencieux se nourrit de son expérience personnelle pour sa production littéraire et le monde selon Garp est émaillé d'une nouvelle de son cru et d'extraits de ses romans donnant lieux à d'astucieux jeux de miroirs. L'oeuvre met en scène les tours pendables que, malgré toutes les précautions prises, nous joue la vie, oscillant entre hasard heureux, terrible coup du sort, coïncidence absurde et tragédie noire. C'est l'occasion d'une critique caustique des excès du féminisme et d'une réflexion sur la création littérature. C'est le roman le plus connu de John Irving mais à mon sens pas le meilleur, l'ensemble est un peu baroque et foisonnant.
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