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Shoot tome 1 sur 1
EAN : 9782824211084
336 pages
La Bourdonnaye (10/08/2015)
3.8/5   5 notes
Résumé :
À 24 ans, Benjamin porte déjà huit années de défonce sur les épaules. Et tout comme les substances qu’il consomme, son statut de bon à rien le ronge inexorablement. Bon à rien aux yeux de sa mère, devant laquelle il tente piteusement de sauver les apparences et qui fait semblant de ne rien voir. Bon à rien aux yeux de Bruno, qui est à la fois son seul ami et son dealer, et auprès duquel il aimerait tant briller. Bon à rien aux yeux de la société bien-pensante, qui l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique

Dès la première page, l'auteure nous plonge dans les pensées délirantes de Benjamin. Celles-ci nous captent, déstabilisent, nous forçant à ne faire plus qu'un avec ce personnage, un toxicomane de 24 ans, loin de tous les clichés standardisés qu'un tel personnage de fiction aurait pu inspirer. Et c'est là qu'Iza de Gisse nous surprend, car on découvre que Benjamin, malgré tout ce qu'il pourrait laisser paraître, ne vit pas exclusivement pour la came. Alors que la plupart du temps dans un livre, le personnage d'un juncky est souvent réduit à une épave vivant dans un squat, dans un état de saleté épouvantable, et pour bien enfoncer le clou contaminé par le virus du sida, dans SHOOT, il est un humain, tout simplement.
Dans la littérature existante, on s'efforce d'accumuler les clichés pour montrer aux lecteurs que l'on maîtrise le sujet. Tandis que dans ce livre, Benjamin a une famille, qui se résume à sa mère certes, dont on perçoit l'importance à travers ses pensées. Il voudrait la protéger de toutes ses exactions qui le plongent dans la culpabilité, très vite chassée par l'Autre. Et ça c'est une très grande trouvaille de la part de l'auteure, faire de l'héroïne un personnage à part entière.
De même Kévin son acolyte toxicomane, dont la personnalité est complètement différente de celle de Benjamin, met à mal l'idée que tous les toxicomanes se ressemblent. Et puis Bruno, l'ami dealer, pour qui Benjamin voue une amitié sans faille et qu'il érige sur un piédestal.
Alors, vous allez me dire encore un livre d'un toxicomane qui va nous raconter son parcours initiatique... Et bien pas du tout ! Et c'est le point le plus fort de ce roman, même s'il y en a beaucoup d'autres et que c'est toujours difficile de faire une hiérarchie, mais Iza de Gisse a réussi avec un talent certain à traiter son roman d'une manière complètement différente, inédite pour ma part, qui ai lu pas mal d'ouvrages sur la drogue, comme Flash ou le Grand Voyage, de Charles Duchaussois, ou encore Junky, de William S Burroughs, et dernièrement, la faux soyeuse, de Eric Maravélias. Il n'y a aucune moralisation, aucun jugement, dans ce livre. A quoi bon écrire un livre de plus pour essayer de nous faire passer le message que la drogue, ce n'est pas bon ? Tout le monde le sait, c'est une perte de temps. Et avec Iza de Gisse, du temps on n'en perd pas. Son écriture est rythmée, directe, crue parfois, mais toujours précise. Les personnages sont travaillés, documentés. La fiction et la réalité s'emmêlent, on est happés par l'histoire, on rentre dans la tête de Benjamin, on s'identifie à lui. Elle maîtrise admirablement son sujet.
Pour ma part, j'ai eu un vrai gros coup de coeur pour ce livre, poignant, addictif, qui ne peut laisser personne indifférent. On ne sort pas indemne de cette lecture. C'est nouveau, un gros coup de poing dans la littérature française. Je ne peux plus lire d'autres romans de la même manière, tant celui-ci m'a marqué, et je vous invite donc à le découvrir... Absolument !!!
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Que dire sur ce livre ? Beaucoup. Mais je vais essayer de rester brève.
J'ai rarement lu de roman aussi saisissant, car c'est bien de cela qu'il s'agit ici. le lecteur est saisi, prisonnier de sa lecture comme Benjamin l'est de sa drogue. Nous ne voulons et nous ne pouvons nous en défaire tout comme lui.

L'auteure nous présente un personnage torturé qui essaye de combattre ses démons comme il le peut. Il n'y arrive pas toujours, il ne fait pas forcément preuve de bonne volonté et pourtant le lecteur s'attache à lui. Vraiment. Profondément. Et pourtant, il reste seulement témoin de sa descente aux enfers sans pouvoir rien y faire, il en est le premier spectateur, et est le seul à ne pas pouvoir être dans le déni total.

La première chose qui m'a frappé à la lecture de ce roman est la manière dont l'auteur embarque le lecteur dans la course folle du personnage. Je me suis faite littéralement happé par l'histoire. Comme si on m'avait attrapé par le bras et emmener dans cette course contre mon gré et sans me laisser le temps de reprendre mon souffle. Ce qui s'accorde parfaitement avec le petit nombre de dialogues, il y en a évidemment mais davantage entre Benjamin et l'Autre, le récit visant à une sorte d'introspection. le lecteur se plonge donc au centre de la vie et surtout des pensées du protagoniste. Il ne fait qu'un avec celles-ci. Cela en devient presque perturbant : encore une fois le lecteur observe le personnage se perdre dans les méandres de son esprit malade.

Shoot est un roman très difficile à lire pour plusieurs raisons.
Premièrement il nous dévoile le quotidien très intime des personnes dépendantes de la drogue.
Ensuite, il nous présente toutes nos contradictions : la peur de cette maladie, l'espoir, l'envie d'aider le malade, le déni, l'impuissance, le dégoût et l'amour pourtant...
Mais il s'agit aussi d'un récit qui nous met face à la dualité d'une personne malade.
L'espoir et le désespoir, la bonté et l'illégalité, la mort et la vie tout simplement.

Pour être honnête, j'ai mis plusieurs jours à terminer ce roman qui comme je vous l'ai dit est très dur à lire, surtout quand le sujet vous atteint pour une raison ou une autre.
Et pourtant, entre les temps de lecture, je n'avais que cette histoire en tête, rêvant à un meilleur futur pour notre Benjamin.

J'ai adoré la plume de l'auteure, actuelle et sincère, sans détour en quelque sorte. Elle sied parfaitement à son histoire. On pourrait être effrayer de se lancer dans ce roman si poignant, à tord ou à raison, mais parfois il faut savoir affronter ses peurs pour en ressortir gagnant. Si vous lisez ce livre, vous en ressortirez gagnant. C'est un roman qu'il faut absolument lire à mon humble avis.

Le seul bémol que je pourrais lui donner, c'est sa fin. Ou plutôt sa non-fin. Oui, j'aurais du m'en douter puisqu'il s'agit d'un premier opus, mais j'avais espéré un semblant de fin.
Mais ça a l'avantage de me donner très envie de lire le deuxième tome, moi qui comme vous le savez, déteste les suites... Comme quoi, en ce moment, je m'ouvre de plus en plus à de nouveaux horizons.

Bref je conseille ce livre. Je ne sais pas à qui je le conseille mais je vous le conseille.
C'est un livre beau et fort. Un livre dont on ne ressort pas indemne et qui offre au lecteur une belle claque.
Lien : http://lalecturedeslivres.bl..
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Benjamin. Kevin. Bruno ? le triptyque infernal de ce roman… Toxicos ou dealers, parfois les deux en même temps, ils hantent se livre à la recherche d'une vie perdue, la leur, avec plus ou moins de chances d'achever leur quête en vie.

Benjamin est celui dont « Shoot » est l'histoire en live. Ce roman, c'est son histoire à lui, qu'il nous raconte à la première personne du singulier. L'auteur a voulu immerger le lecteur dans un quotidien de toxico, drogué à l'héroïne, qui a besoin de sa dose journalière, qui deale pour se faire du blé et survivre, un peu plus longtemps chaque jour mais un peu moins chaque jour.

Sur quelques jours, Iza de Gisse dresse un tableau saisissant de ce quotidien glauque et dramatique : le manque, la peur de la tôle, la schizophrénie et la paranoïa engendrées par l'abus de drogues dures, l'incapacité à voir la réalité des choses que ce soit la vision déformée du toxico sur lui-même ou sur le monde qui l'entoure, l'espoir vain qu'il place dans un avenir dans lequel lui seul parvient à voir quelque chose.

Le rapprochement avec « La faux soyeuse » d'Eric Maravélias se fait presque naturellement. Il y a tout de même quelques différences majeures. Tout d'abord, le traitement du temps entre Shoot et La faux soyeuse n'est pas le même. Là où Eric Maravélias décrivait presque une fresque (le style, nous y reviendrons après, appuyant cette impression) générationnelle sur plusieurs années, Iza de Gisse encre son récit dans un temps beaucoup concentré sur quelques jours, tout au plus quelques semaines, au moment de Noël. Il est à ce titre amusant de noter que la durée de l'histoire et la longueur de chaque récit sont à chaque fois inversement proportionnelles : récit court sur une durée longue pour Eric Maravélias et un roman plus long sur une durée beaucoup plus courte chez Iza de Gisse. Ensuite, le style donc : Eric Maravélias possède une force poétique totalement absente de l'écriture d'Iza de Gisse (ce qui n'est nullement un jugement de valeur sur le style de l'un par rapport à l'autre, une simple constatation).

Le récit d'Iza de Gisse puise dans cette écriture âpre une troublante véracité qui n'enjolive rien. le récit d'Eric Maravélias, malgré la poésie de son écriture, n'en étant pas moins glauque, bien au contraire, mais nimbait le récit d'une sorte de barrière infranchissable pour le lecteur, une protection pour ce dernier. Chez Iza de Gisse, rien de tout cela : la brutalité du quotidien passe dans une écriture plus directe, sans fioritures.

Ce qui m'amène à mon seul bémol sur « Shoot » : cette écriture implique, sur la distance, une petite lassitude ou une fatigue, tant elle est exigeante mentalement, le sujet ne se prêtant pas particulièrement aux rires, et le livre est parfois un peu long dans ses développements. Tout le début du récit de la fuite à l'arrestation de Benjamin aurait pu être ramassé sur un peu moins de pages sans nuire au récit. La seconde moitié du roman est par contre parfaitement équilibrée.

Lien : http://wp.me/p2X8E2-Aj
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Comme je l'ai dit, j'ai lu très peu de livre traitant du sujet délicat de la drogue. Ce livre-ci relate une descente aux enfers avec l'impression que le personnage principal y prend un certain plaisir.
On a l'impression qu'il veut s'en sortir puis finalement non car un shoot en appelle un autre et ainsi va la vie !
L'écriture est agréable mais j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de passages descriptifs. Ce n'est pas inintéressant mais un peu long parfois. J'avais vraiment la sensation que le "héros" faisait des gestes mécaniques et qu'il ne cherchait pas à laisser les sentiments lui permettre de s'en sortir. La vue du matériel était obsédante pour lui à un tel point qu'il n'avait même pas envie d'avoir une femme dans sa vie.
C'est un récit qui m'a montré comment se mettaient en place certains mécanismes et qui a eu pour moi un rôle informatif, je pense que c'est bien le but qu'avait l'auteur. Pour ce premier volume, il fallait poser le décor !
J'ai lu ce livre comme un documentaire car ne connaissant pas ce milieu j'ai trouvé certaines réponses à des questions d'ordre pratique (pourquoi c'est si dur de s'en sortir ? ...).
L'auteur a une écriture qui rend la lecture facile et agréable. Je pense que je lirai la suite pour voir justement si Benjamin s'en sortira ou vers quoi il ira
Je remercie beaucoup l'auteur et Loley (groupe Read) de m'avoir permis de découvrir ce livre.
Lien : http://leslecturesdelailai.b..
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Comme le titre du roman l'indique, Shoot, parle de la drogue et plus précisément de l'héroïne. Si d'habitude cette thématique me plaît, j'ai eu du mal avec la manière dont l'auteure l'aborde. Attention, je ne qualifierai pas ce roman de mauvais ou de déception. Bien au contraire, il est bon et très intéressant mais malheureusement ce n'est pas passé pour moi. Je vais donc m'expliquer sur les raisons qui ont fait que j'ai eu du mal à lire le roman et pour lequel il m'a bien fallut trois semaines pour en venir au terme.

Tout d'abord, nous suivons Benjamin le personnage principal de l'histoire. Les moments de récits sont entrecoupés de moments "schizophréniques" du personnage. Benjamin parle avec son addiction, qu'il appelle l'Autre. La drogue lui parle, il se fait des monologues intérieurs. J'ai trouvé cela très destabilisant. Il m'a fallut quelques chapitres pour m'y habituer. Ces passages nous montre les effets de la drogue et comment le drogué essaye de résister à son appel. Elle m'a fait pensé à la voix du diable.

Ensuite, je ne suis pas arrivée avec le personnage. Benjamin m'a horripilé du début à la fin. Je ne sais pas si l'effet qu'on le déteste a été voulu par l'auteure mais ça été mon cas. Je ne voulais pas l'aider, ni le sauver au contraire. Il vivait mal, il se retrouve dans des histoires de fous et je me disais juste "mon vieux, tu le cherches alors restes-y dans ta mouise". Je n'ai pas réussi à me dire que c'était la drogue qui le faisait réagir ainsi et qui était la cause de son comportement. Cela change des personnages qui veulent se battre ou qui l'entourage est présent. le personnage est seul, il y a personne qui l'aide. Sa mère a perdu tout espoir et ses amis sont autant dans les galères que lui. Nous suivons ses ambitions pour devenir un dealer international en s'alliant avec son "ami" Bruno. ​

Ce n'est pas un roman qui était fait pour moi J'ai eu du mal avec la vision des personnages qui ne veut pas s'en sortir. D'autres lectrices l'ont aimé comme Au boudoir écarlate où je vous invite à découvrir son avis ici, qui vous donnera l'envie de lire ce roman. C'est un roman intéressant, qui nous montre les vices de la drogue et le pouvoir qu'elle a sur sa victime.
Lien : http://croqueuse-livres.weeb..
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