Enfant ma chambre échouée dans un érable
mes jeux de couleurs fraîches
ces années bues lentement
dans la paume des étoiles
Ma mère unique saison de l’enfance
mon père posé sur la branche cruciverbiste du
[fauteuil
et moi rêvant d’un verger pour nos coeurs
où les arbres bleuiraient au pollen des voiliers
Adolescence ― étreintes manquées ―
longs couloirs que creusaient les heures
mes mots en collage sur les murs du dégoût
Ceux qui sont incapables de voir
m'ont traité de voyou
moi perdu dans le songe ténu
d’un paradis perdu
Gamin aux cris abrupts
j'avais en moi la candeur nécessaire à l’idéal
Seul sous l’uppercut des vents
je m’inventais chaque jour des paradis noirs
où l’on me foutait la paix