AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,95

sur 133 notes
5
5 avis
4
13 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Henry James est un auteur qui aime s'aventurer sur le terrain du mystère afin de mieux observer le comportement des hommes.  Dans cette brillante nouvelle, la psychologie des personnages est très suggérée. Même si le propos du livre est malgré tout une bulle d'air, on y recèle beaucoup de profondeur et de subtilité.

Le personnage principal est un journaliste, à qui l'on demande d'interviewer son romancier préféré. Très heureux d'avoir eu ce privilège, il est convié dans une grande demeure avec d'autres invités, dont l'écrivain lui-même. Après le dîner, il trouve un moment pour lui proposer une interview, et pendant l'échange, le romancier lui souffle dans le creux de l'oreille qu'il existe un fil rouge dans l'ensemble de son oeuvre, ce qu'aucun critique encore n'a eu la perspicacité de remarquer. Cette astuce littéraire, on pourrait la comparer à un "motif dans le tapis" : c'est énigmatique au possible. L'écrivain serait peut-être un peu fanfaron, ou menteur ? Est-ce qu'il dit vraiment la réalité ? Mystère. le journaliste conserve d'abord l'information par respect pour son idole, mais ensuite, il ne peut s'empêcher d'en parler à tous vents, et ils seront très vite de deux puis de trois à s'interroger autour de cette énigme littéraire, comme autour d'un jeu de cartes.

Durant les multiples rebondissements qui jalonnent la nouvelle, on sent un peu quel tour approximatif le récit ne prendra pas, mais on est tout de même curieux de savoir où veut nous emmener l'auteur. Henry James joue ici un jeu malicieux auquel je me suis laissée prendre avec grand plaisir. Un bon moment détente.
Commenter  J’apprécie          272
Alors comment dire ... Voilà une nouvelle, plutôt grande... Enfin, moins de cent pages quand même. Classée quasiment cinq étoiles par la plupart. de quoi traite-t-elle ? Eh bien, me direz-vous, cher auteur, quel est le secret que vous avez glissé dans votre oeuvre ? Quel est le secret motif dans le tapis, que je n'ai pas vu en tant que lecteur ou que critique, et qui pourtant fait la trame de toute votre oeuvre ? Comment ? C'est un secret ! Je m'en vais le chercher.

Il paraît qu'après avoir lu une oeuvre de Henry James, le lecteur est à ce point séduit qu'il ne peut arrêter avant la fin de toute son oeuvre. Je m'en vais reprendre Nabokov, qui, ma foi, me semblait davantage correspondre à cette définition de l'engouement. Quoique, j'ai quelque part dans ma pile, Histoire d'une femme, que je finirai bien par lire. D'Henry James bien sûr.
Commenter  J’apprécie          241
Il semble que, dans cette nouvelle, Henry James s'amuse à mettre en abyme la recherche du sens d'une oeuvre littéraire, non pas un ouvrage en particulier mais la production d'une vie entière d'écrivain et par conséquent la vision de la vie que celui-ci aura été porté à transmettre.
Or là est bien la question posée par le motif dans le tapis: l'auteur veut-il réellement faire connaître ce sens? Question dont le paradoxe est qu'elle est à la fois à ce point partie prenante de sa personne qu'on ne saurait la suspecter de n'être pas d'importance centrale pour lui et qu'en même temps elle paraît s'accompagner de tous les artifices de la coquetterie.

Plongeant de bon gré dans cet abyme, il m'apparaît que ce n'est pas directement cette problématique centrale de la nouvelle gravitant autour de la relation de l'auteur à son oeuvre et aux relations entre les diverses populations du monde littéraire qui m'a le plus accroché, je dirais même -en l'honneur de cette nouvelle- accaparé, mais, et je ne peux douter très immodestement que James n'en aurait été particulièrement heureux, la mise hors abyme du concept, appliqué précisément à l'oeuvre d'Henry James que favorise évidemment ma lecture séquentielle actuelle de quelques autres nouvelles, parmi lesquelles Daisy Miller, Les papiers d'Aspern, Entre deux âges, La Mort du Lion et que je formulerais ainsi: "Henry James, chantre des désirs inassouvis".

Une illustration supplémentaire, avec cet élégant "Motif dans le tapis".

Commenter  J’apprécie          60
Roman métaphorique. Comme le laboureur de la Fontaine disait à ses enfants au moment de mourir qu'il avait caché un trésor dans son jardin, un écrivain dit à un critique littéraire qu'il a caché un secret dans son oeuvre. Notre critique va consacrer sa vie à chercher ce secret...en vain. Mais James n'est pas La Fontaine avec une morale en bonne et due forme, Agatha Christie ou Conan Doyle son contemporain où la solution de l'enquête est donnée à la fin même si la quête s'apparente aussi à une enquête policière..
Ici, il s'agit plutôt du sens de la littérature en général : y en a t-il un ou plusieurs ? le lecteur peut-il le déceler ? L'écrivain peut-il prétendre être le maître absolu de son oeuvre ? La critique n'est-elle pas vaine ou à tout le moins subjective ?
Voilà toutes les questions qui me sont apparues à la lecture de cette oeuvre mais peut-être "le motif dans le tapis" n'est-il pas celui que je viens d'écrire alors lisez pour y découvrir votre "motif".
Commenter  J’apprécie          91
Je n'ai lu que la nouvelle qui a donné le titre au livre d'Henry James : "L'image dans le tapis". le narrateur, critique littéraire, est travaillé par le désir de savoir en quoi consiste la faculté créatrice.
Souvent citée en référence, cette nouvelle est une merveille d'écriture. Il y a des auteurs qui savent tenir en haleine le lecteur sans en faire trop et c'est plaisant.
L'écriture est beaucoup plus classique que celle d'Oscar Wilde qui a un côté excentrique, que je viens de lire. Les deux hommes d'origine irlandaise se sont rencontrés en Amérique à la fin du 19ème siècle et ne semblent pas s'être appréciés mais ils sont appréciables dans des styles différents.
Commenter  J’apprécie          20
Un jeune critique littéraire vient d'écrire un papier pour le journal le Middle sur le grand écrivain Hugh Vereker.
Notre jeune critique est invité par Lady Jane qui reçoit chez elle à Bridges, l' écrivain Vereke. Une longue discussion a eut lieu entre les deux hommes. L'auteur a découvert l'article du critique et il lui conseil de relire toute son oeuvre qui renferme un secret.
Il se cache soit disant un secret dans l'oeuvre de cet écrivain. Où se cache ce fameux motif dans le tapis ? L' oeuvre d'un auteur et son secret c'est la même chose. Il y a un secret dans l'oeuvre de l'auteur.
Est ce que le secret existe ? Qu'est ce le secret d'une vie n'est ce pas tout simplement la mort ?
Une nouvelle autour du mystère de la création, elle est construite par Henry James comme un roman policier, avec une pointe d'humour british . Les rapports complexe entre le critique et l'auteur sont au centre de cette nouvelle.
Commenter  J’apprécie          20
Le narrateur de « L'image dans le tapis », un jeune critique littéraire, accepte avec extase, suite à la défection de son ami Corvick, d'écrire un article sur le dernier roman d'Hugh Vereker, écrivain qu'il admire et à la réputation déjà bien établie. Après la parution de cet article, il rencontre Vereker qui lui confie que l'intention générale, clé et raison d'être de l'ensemble de son oeuvre, n'a jamais été découverte ni à fortiori comprise par les critiques littéraires.

« Je ne lis pas ce qu'on écrit sur moi dans les journaux sauf si on m'y oblige et ce sont toujours vos meilleurs amis qui jouent ce rôle ! Mais il y a eu une époque où je les lisais de temps en temps, il y a dix ans de cela. Je dois avouer qu'alors les articles sur moi étaient plus idiots que maintenant mais de toute manière, il m'a toujours semblé qu'ils passaient toujours à côté de mon intention générale avec une perfection aussi admirable lorsqu'ils m'encensaient que lorsqu'ils m'éreintaient. Depuis, chaque fois que j'y ai jeté un coup d'oeil, ce fut pour découvrir qu'ils persévéraient allégrement, je veux dire par là qu'ils continuaient merveilleusement à passer à côté. »

Le jeune critique va se passionner pour la quête de ce secret, la recherche de cette intention indéfinissable, tout au long de sa vie. Vereker, sorte de double d'Henry James ici, piège-t-il ici le critique littéraire et nous avec ? N'y a-t-il aucun secret, ou bien le secret est-il bien là, attendant d'être dévoilé ?

Cette nouvelle de 1896 est un bijou dans lequel Henry James, avec tout son raffinement, sa subtilité et son goût pour l'énigme, met en scène l'affrontement entre écrivain et critiques, face à une oeuvre d'art qui ne cesse de nous échapper.
Commenter  J’apprécie          20
La nouvelle de James qui immortalisa une lecture possible du regard critique, et le sens des "quêtes obsessionnelles du sens".

Cette longue nouvelle de 1896, pourtant célèbre, m'était inconnue jusqu'à ce que Pacôme Thiellement l'utilise comme une référence-clé dans son magistral "Les mêmes yeux que Lost".

En une petite centaine de pages, Henry James règle à la fois, avec la finesse qui le caractérise, un "compte" avec le métier de critique littéraire, pris entre exégèse parfois déraisonnable, charlatanisme et admiration sincère, et avec la notion même de "quête structurante" à l'échelle d'une vie (d'où l'intérêt manifeste de cette oeuvre pour le propos de Pacôme Thiellement).

Un jeune critique, devant remplacer un ami et confrère plus expérimenté au pied levé, se retrouve accidentellement dépositaire d'une confidence d'un grand auteur : son oeuvre encensée, d'une dizaine de romans, contient une trame globale qu'aucun lecteur ou critique n'a encore jamais découverte. Dès lors, le jeune critique, puis son ami lui-même et la fiancée de celui-ci, consacrent une énergie inlassable et dévorante à la découverte de cette "image dans le tapis"...

"J'avais écrit quelques articles et j'avais gagné un peu d'argent et pour tout dire, j'en étais peut-être même déjà arrivé au point de commencer à penser que j'étais plus fin critique que mes aînés ne feignaient de le croire. Pourtant, si je mesure le chemin que j'ai parcouru, ce qui n'est qu'une manie car ce chemin n'est pas encore bien long, je dois avouer que tout a vraiment commencé pour moi du jour où George Corvick est entré dans mon bureau, essoufflé et contrarié, pour me demander un service."
Commenter  J’apprécie          00
L'image dans le tapis est une nouvelle de Henry James qui m'intriguait depuis longtemps. J'ai réussi à remettre la main sur le bouquin (paumé dans mes étagères…) et je ne le regrette pas. C'est un récit qui interroge le lecteur, sur la critique, l'écriture, la signification de l'un et de l'autre.
Un jeune critique vient de publier un article au sujet de Hugh Vereker, puis rencontre ce dernier lors d'une soirée. L'écrivain, qui a lu la critique en question, en vient se confier au jeune homme. Il lui raconte que toutes ses critiques sur son oeuvre passent à côté du plus important, de ce qui sous-tend celle-ci, de ce que pas un critique n'arrive à voir : « la raison particulière qui est à l'origine de chacun de ses livres, quelque chose qui appartient au plan d'ensemble primitif comme l'image compliquée d'un tapis persan » Piqué au vif, le jeune critique va se lancer dans la relecture de l'oeuvre de Vereker pour percer ce secret, mais en vain. S'ensuivent alors des élucubrations entre critiques, et le lecteur ne peut s'empêcher de se demander si il y a vraiment quelque chose à trouver, autre que l'inanité de toute critique. Car finalement c'est ce qui ressort de ces quelques pages fascinantes : une oeuvre recèle autant de degré de lecture qu'il y a de lecteurs, voire de moments de la vie d'un lecteur. Essayer de cadrer un auteur, voir la lecture comme un « commentaire composé » et essayer de parler pour l'oeuvre, sont autant d'acte emprunt d'arrogance. du moins c'est mon avis. Car la mise en abime est permanente avec la réflexion qu'autorise cette nouvelle de Henry James. Critiquer et interpréter une oeuvre est vain, et même interpréter pour dire qu'on ne peut interpréter est vain finalement. J'aime cette nouvelle, car elle me conforte dans mon idée de la lecture : une aventure propre à chacun !
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (303) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1829 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}