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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Et puis, bien que miss Bordereau ne pût être considérée maintenant comme douée d'attraits personnels, et qu'il y eût même quelque chose, dans son antiquité ravagée, qui vous tenait à distance, j'éprouvais un désir irrésistible de sentir un moment dans la mienne cette main que Jeffrey Aspern avait pressée. »

Le narrateur de ce court roman est un écrivain américain qui a la particularité d'être un fan(atique) absolu d'un poète, Jeffrey Aspern. Son obsession est telle qu'il est prêt à toutes les bassesses pour tenter d'obtenir des documents encore inconnus qui, paraît-il, dorment chez une de ses anciennes conquêtes, miraculeusement encore en vie.

Cette miss Bordereau, qui vit cloîtrée, en compagnie d'une de ses nièces, dans un vaste palazzo vénitien décati et peu meublé a refusé par courrier de recevoir qui que ce soit au sujet de Jeffrey Aspern.

Aussi le narrateur, en quête de son Graal personnel, se rendra à Venise sous une fausse identité pour tenter d'approcher les deux femmes. Ce qu'il parviendra, avec beaucoup d'efforts, à faire.

Dans ce trio infernal, sous une politesse de façade se déchaînent bien des passions. Miss Bordereau est cupide (mais fauchée, ce qui atténue son défaut). Sa nièce n'est pas insensible au charme du narrateur. Il en usera (dans les limites de la décence) pour tenter au moins de lire les fameux « papiers ».

Après plusieurs tentatives malheureuses, je peux enfin me vanter d'avoir terminé un roman d'Henry James ! Et cerise sur le gâteau, j'ai aimé ce mélange de politesse et de férocité. L'évocation de Venise à la fin du 19ème siècle est magnifique, à se croire dans un de ces tableaux brumeux de Turner ou de Whistler.

« La grande basilique, avec ses dômes bas et ses broderies scintillantes, le mystère de sa mosaïque et de sa sculpture, semblait un fantôme dans la demi-obscurité, et la brise de mer nous venait à travers les colonnes jumelles de la Piazzetta – linteaux d'une porte qu'on ne gardait plus —, aussi doucement que si une riche portière s'y fût balancée. »
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Le narrateur est passionné par un poète Jeffrey Aspern décédé depuis un moment et espère se faire connaître en publiant quelque chose sur lui. Il paraît qu'une vieille dame vivant recluse à Venise dans un vieux palais et qui a été la muse du poète possède des papiers divers qu'il lui a laissés.
Il n'hésite pas et s'embarque pour cette ville. Pour gagner sa confiance, il s'extasie sur le jardin pourtant laissé à l'abandon mais rare dans la lagune et qu'il promet de faire revivre. La dame finit par accepter moyennant un loyer extrêmement élevé destiné à permettre à la nièce qui partage sa vie de subsister après sa mort.
Mais miss Bordereau est rusée et joue avec le désir du critique littéraire de posséder ou tout au moins consulter ces papiers. Elle va même jusqu'à pousser sa nièce Tina dans ses bras. le narrateur a d'ailleurs une attitude ambigüe avec Tina qu'il semble bien aimer mais sans être attiré par elle. Pourtant il lui laisse croire à un possible amour, et cette croyance développée par Tina finira en drame.

Reste la beauté de Venise.

Henry James nous interroge sur la passion du collectionneur et sur les limites de ce qu'on est prêt à faire afin d'obtenir le résultat escompté.


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Un journaliste américain, passionné par les oeuvres et la vie du poète Jeffrey Aspern, retrouve la trace d'une ancienne maîtresse et muse du poète. Miss Bordereau est désormais une vieille femme, recluse dans un palais vénitien en ruines, mais le narrateur est persuadé qu'elle possède une correspondance qui serait un témoignage inestimable du poète disparu. Prêt à tout pour se procurer ces papiers, il tente sous un faux nom d'approcher la vieille dame et sa nièce, Miss Tina, parvient à devenir leur locataire, puis à les amadouer. du moins le croit-il, car il a en face de lui une intelligence féroce et une volonté de fer : à l'heure de sa mort, Miss Bordereau a la main qui se crispe sur ses trésors. Une partie à trois s'engage, dont l'issue sera fatale pour chacun.

A la manière d'un redoutable page-turner, Henry James tisse ici une toile très serrée autour de trois personnages, mais seules les pensées du narrateur nous sont connues. Nous sommes donc contraints de supposer ce qui se passe dans la tête de Miss Bordereau et de sa nièce, mais les hypothèses une fois échafaudées, James se plait à nous emmener dans une autre direction. D'un autre côté, de plus en plus obsédé par ces papiers, le narrateur ne se rend pas compte des conséquences de ses actes, alors que nous entrevoyons déjà ce qui arrivera, notamment dans les relations complexes qu'il noue avec Miss Tina. le brouillard de Venise, le dédale des ruelle et des canaux, la froideur des pièces vides et des murs délavés, et surtout le silence de mort qui entourent ces deux femmes, renforcent une atmosphère étouffante. Seul le jardin, que le narrateur a promis de faire revivre, apporte une note de fraîcheur et de couleur dans le roman.
Ce fut un délice de bout en bout et le fait que l'action se passe à Venise est pour beaucoup dans le charme brumeux que dégage ce roman.
Lien : http://passionlectures.wordp..
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Jusqu'où est-on capable d'aller pour mettre la main sur ce qu'on considère comme un trésor ?

Un critique littéraire emménage à prix d'or dans un palais vénitien croulant appartenant à deux vieilles demoiselles, dont l'une, l'aînée, fut la maîtresse d'un poète illustre.

L'objectif est de s'emparer la correspondance amoureuse de la dame avec le grand homme.

Mais cette correspondance existe-t-elle vraiment ?

Se déroule le récit haletant d'une quête éperdue, proche de la passion, de l'obsession, de la folie. Se succèdent, se chevauchent, tous les sentiments et stratagèmes dont un coeur humain est capable pour parvenir à ses fins : ruse, patience, obstination, avidité, angoisse, désespoir, tentations diverses pour des actions coupables.

C'est la manie du collectionneur ; cela peut aussi se lire comme la recherche d'un dépassement personnel à travers une série d'épreuves : une sorte de quête du Graal.

Peu importe qu'on atteigne le but, ce qui compte c'est le chemin qui y mène.

A tous points de vue, et de quelque façon qu'on la lise, cette histoire est passionnante.
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Le narrateur du présent roman est un éditeur, admirateur inconditionnel d'un poète du nom de Jeffery Aspern, toujours en recherche de documents afférants à l'objet de sa prédilection. Ce dernier est mis au courant par un ami, que deux américaines désargentées , une très vieille dame et sa nièce, possèdent en leur palais vénitien décrépi des papiers de l'homme de lettres. Son informateur le prévenant qu'il a été sèchement éconduit après avoir envoyé une lettre à propos de ces textes à la valétudinaire personne, qui fut la maîtresse et l'égérie du poète, l'éditeur décide d'un moyen détourné pour se rendre maître des secrets de Jeffrey Aspern, en pénétrant dans la place, se faisant passer pour une personne qui, attirée par le jardin attenant à la propriété, sollicite l'honneur d'être leur locataire. Mais à malin, malin et demi. 

Les Secrets de Jeffrey Aspern est un roman mineur d'Henry James, qui vaut surtout pour les pages évocatrices mettant en scène la Sérénissime. 
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Venise, en plein été, XIXe siècle.

Notre narrateur, un critique littéraire, passionné du poète Jeffrey Aspern, apprend que son ancienne muse détiendrait une correspondance de cet auteur, demeurée inédite. Il invente alors un stratagème pour l'approcher, la muse étant Mrs Bordereau devenue une vieille femme habitant Venise avec sa nièce Tita, dans une demeure pour le moins délabrée. Afin d'obtenir les précieux écrits, le narrateur leur propose alors de louer une partie de cette maison, allant jusqu'à en faire quelques aménagements, afin de gagner leur confiance. Sait-on jamais, la mort de la Mrs Bordereau étant imminente, peut-être lui permettra-t-elle d'accéder aux précieuses lettres !

Une fois encore, comme dans « La tour d'écrou », Henry James nous invite dans une atmosphère mystique dont il a le secret. La maison semble comme hantée, habitée par son passé qui est resté figé à une époque manifestement révolue. Dans sa préface, James évoque d'ailleurs un « passé visitable », que l'on retrouve tant par ce décor de maison vide et délabrée, dont le jardin de fleurs rappelle une peinture classique, mais aussi grâce à la vie vénitienne, avec ses balades sur les canaux. Et que dire de Mrs Bordereau et Tita qui semblent être des fantômes, cloîtrées dans leurs appartements, dans une atmosphère lugubre !

Ce court roman est d'ailleurs fortement inspiré d'un fait divers prenant pour théâtre Florence. le poète en question, un certain Byron ! C'est un hommage aux légendes littéraires mais aussi aux critiques qui leur vouent une passion que James rend à travers ce texte aux allures gothiques. Une véritable déclaration passionnelle, presque obsessionnelle, à la littérature et à ceux qui la façonnent !
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J'ai lu ce roman avec un sourire sur les lèvres tant les termes sont délicats et les tournures de phrases admirables de finesse. Un écrivain tente des manoeuvres raffinées pour approcher la Muse très âgée d'un génial poète mort depuis longtemps. Il veut parvenir à ses fins pour admirer et détenir ses écrits secrets et devient l'ami de sa nièce pour parvenir à ses fins. Il oscille en permanence entre honnêteté et tricherie. C'est un véritable jeu de dupes. Que va-t-il se passer pour celui qui convoite trop les écrits d'un autre ? Va-t-il réussir dans cette entreprise indélicate ?
J'ai beaucoup aimé. C'est très drôle et je l'ai lue comme une pièce de théâtre.
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Plaisir de lire une fois encore ce court roman, pour l'histoire bien entendu, cette joute presque policière pour s'attribuer les lettres ou écrits d'un poète célèbre, ce mélange de calcul presque froid et de passion, ce tranquille cannibalisme qui est le fait d'admirateurs, plus encore d'un biographe, ce mélange de cruauté et de scrupules, mais surtout pour l'ambiance, ce vieux palais vénitien, cette ville comme un grand appartement un peu provincial, ces deux femmes hors société et pour l'une pleine de la légende d'un temps passé, ces dialogues un peu à côté, en non-dits, comme toujours chez James, un petit parfum de fond de canal et de fleurs épanouies mais nostalgiques, la saveur de deux intelligences (et de la tranquille naïveté dont joue la nièce fanée)
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Quand Venise, ses palais et ses canaux deviennent un théâtre ... Les acteurs? le narrateur, sous un faux nom, loue quelques pièces chez Mesdemoiselles Bordereau (tante et nièce). Il lui faut les approcher car écrivant un livre sur un poète décédé, Jeffrey Aspern, il recherche des documents sur sa vie que Miss Bordereau possèderait. Il est prêt à tout pour les lire mais cette vieille dame, d'un temps reculé, semble ne pas voir vouloir évoqué cet ancien amant ... alors révéler les documents? Quant à sa nièce, elle négocie ... documents contre mariage?
Un roman plein de non dits mais psychologiquement très fin.
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Le narrateur, un critique littéraire ou journaliste d'investigation, cherche à retrouver de précieux documents ayant appartenu à un écrivain célèbre. Il doit, pour cela, entrer en contact avec sa veuve, âgée.

Cette dernière vit dans une villa cossue, mais vide, sans vie, de Venise, avec sa nièce. Les deux femmes sont retirées du monde.

Le narrateur s'intéresse tout particulièrement à des documents qu'aurait laissé le poète, et qui, selon toute vraisemblance, auraient échu à la vielle dame. Ne voulant pas éveiller les soupçons, c'est incognito qu'il se présente, en voyageur intéressé par un séjour dans la villa.

Sans aller jusqu'à séduire la nièce, comme il l'avait dit d'abord à une collègue qui lui avait demandé comment il s'y prendrait, il va s'employer à percer les secrets des deux femmes et de leur grande demeure.

Si visites de monuments et déplacements en gondoles agrémentent le récit, tout le plaisir est pour le lecteur, et non pour les personnages, qui vivent une atmosphère pesante.

Les « papiers » n'auraient-ils pas été détruits par la vieille dame ?
Lien : https://perso.cm63.fr/node/360
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