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Citations sur Un long dimanche de fiançailles (165)

J'ai craché par terre avant de m'apercevoir que j'étais devant le cimetière. Beaucoup de nos soldats avaient été enterrés là en automne, sous les croix de bois brut que fabriquait une compagnie voisine. J'ai pensé : "Ce n'est rien, ils ne t'en veulent pas, tu as craché sur la guerre."
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Elle a pleuré beaucoup, parce que le désespoir est femme, mais pas plus qu'il n'en fallait, parce que l'obstination aussi.
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Et pourtant, Kléber m'a dit, plus tard, ce que je devais croire : qu'on prend ce qui vient, au moment où ça vient, qu'on ne lutte ni contre la guerre, ni contre la vie, ni contre la mort, on fait semblant, que le seul maître du monde, c'est le temps.
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Elle sait que son mari s'est tiré un coup de fusil dans la main gauche et a été traduit devant le conseil de guerre. Un compagnon de tranchée le lui a dit, qui est venu la voir après l'armistice. Elle a renoncé à en connaitre davantage. Le faire-part officiel qu'elle a reçu en avril 1917 portait la mention : tué à l'ennemi. Elle touche une pension, elle a deux petites filles à élever.
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Les hommes dès qu'ils sont ensemble, qu'ils ont trente comme cinquante ans, c'est plus fort qu'eux, ils redeviennent des enfants.
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D'autres se tairont, pour "ne pas avoir d'histoires", pour préserver leur pension:la lâcheté aussi est muette.
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Menteuse comme elle se connaît, Mathilde promet sans hésitation.
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Quelqu’un, quelque part, disait de faire attention au fil.

Mathilde ne sait si Manech l’entendait, dans le brouhaha de son enfance, dans le fracas des grandes vagues où elle plongeait à douze ans, à quinze ans, suspendue à lui. Elle en avait seize quand ils ont fait l’amour pour la première fois, un après-midi d’avril, et se sont jurés de se marier à son retour de la guerre. Elle en avait dix-sept quand on lui a dit qu’il était perdu. Elle a pleuré beaucoup, parce que le désespoir est femme, mais pas plus qu’il n’en fallait, parce que l’obstination l’est aussi.

Il restait ce fil, rafistolé avec n’importe quoi aux endroits où il craquait, qui serpentait au long de tous les boyaux, de tous les hivers, en haut, en bas de la tranchée, à travers toutes les lignes, jusqu’à l’obscur abri d’un obscur capitaine pour y porter des ordres criminels. Mathilde l’a saisi. Elle le tient encore. Il la guide dans le labyrinthe d’où Manech n’est pas revenu. Quand il est rompu, elle le renoue. Jamais elle ne se décourage. Plus le temps passe, plus sa confiance s’affermit, et son attention.

Et puis, Mathilde est d’heureuse nature. Elle se dit que si ce fil ne la ramène pas à son amant, tant pis, c’est pas grave, elle pourra toujours se pendre avec.
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J'attendrai, tant qu'il le faudra , que cette guerre, dans toutes les têtes, soit ce qu'elle a toujours été, la plus immonde, la plus cruelle, la plus inutile de toutes les conneries, que les drapeaux ne se dressent plus, en novembre, devant les monuments aux morts, que les pauvres couillons du front cessent de se rassembler, avec leurs putains de bérets sur la tête, un bras en moins ou une jambe, pour fêter quoi ?
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En fait, même sans papier tamponné, ils s'étaient unis pour s'aimer et pour se chérir toute la vie, jusqu'à ce que la guerre les sépare.
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