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sur 2690 notes
Je viens de fermer ce livre. Je suis scotché à mon fauteuil. Quand je pense que c'est par hasard que je l'ai acheté, certes je connaissais ce titre et j'avais entendu parler du film mais je n'avais pas lu l'un, ni vu l'autre. J'avais apprécié Japrisot pour sa dame dans l'auto mais je n'imaginais pas à quel point ce bouquin était prenant.
Quelle intrigue et quel travail de recherches!
Quel amour de cette Mathilde pour son Manech, le Bleuet, un des cinq laissés attachés entre la tranchée française et l'allemande, condamnés à mort qu'ils sont, pour être tués par des balles ennemies!

Quelle écriture et quelle composition! Je n'ai jamais, auparavant, lu un livre écrit de cette façon mélangeant récit, retours en arrière, lettres et dialogues et de quelle façon. C'est une réussite.

Plus j'avançais dans cette lecture et plus l'histoire était prenante. En effet Japrisot dénonce cette guerre en appuyant fortement sur la vie dans ces tranchées, le désespoir et ces fichus ordres d'une hiérarchie, forcément dépassée même si certains y croient encore. Que dire du retour à la vie civile pour ceux qui ont réchappé au massacre, dans quel état ils de trouvent, le silence et l'oubli quand c'est possible.
Mathilde, elle, avance inexorablement aidée par quelques uns, sa famille, son père notamment et ses proches, Sylvain l'homme de confiance qui la porte au sens propre comme au figuré car Mathilde ne peut pas marcher depuis son accident quand elle était enfant. Elle se déplace en fauteuil roulant, sa trottinette comme elle dit. Mais aussi par ces femmes qui sont sur le même bateau qu'elle à la recherche de leur homme quand elle le peuvent ou résignées dans le cas contraire, mais qui seront solidaires de sa quête.
La plume sait se montrer douce quand les tournesols de Mathilde, qu'elle peint, embaument mais aussi amère quand le doute s'installe ou impitoyable lorsqu'il s'agit d'une rivale ou d'une ennemie.
Manech le fiancé c'est le ciel bleu, les souvenirs qui chantent, le M des MMM gravés dans l'arbre, le premier ou le dernier, c'est pareil, lui qui l'a faite nager et apprendre avec des flotteurs aux pieds, c'est surtout sa vie et l'espoir d'un bonheur à venir.
Certes le désespoir est là mais jamais, vraiment, Mathilde ne désespérera.

Japrisot signe, ici, un grand et beau livre, d'une grande tenue sur un épisode noir de notre histoire. L'écriture se montre adaptée en fonction de celui qui parle, écrit ou raconte. La langue est riche sans être prétentieuse ou hautaine, elle laisse le lecteur dans l'ambiance de l'époque. Chaque femme aimante est dépeinte avec les mots de son amour. Et il y en a eu des femmes qui ont cherché leurs hommes après cette guerre.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Sébastien Japrisot, je connaissais de nom. L'auteur de "l'été meurtrier", ses liens avec le cinéma. Un auteur qui ne m'attirait pas plus que ça, jusqu'à ce que je lise Emmanuel Carrère parlant de lui dans une de ses chroniques. Alors j'ai voulu voir.
Et j'ai vu Mathilde (sans avoir vu le film) dans sa quête obstinée envers et contre tous, ou presque. A la recherche folle de la vérité sur son fiancé, soldat de la grande guerre. Mais plus que tout, je l'ai vécue, cette histoire.
J'ai vu un texte à la construction débridée dans ce long dimanche de fiançailles, comme si tout cela avait été écrit d'un jet, dans un souffle romanesque sans relecture. Et pourtant si juste.
J'ai vu une prose directe. Un auteur capable de commencer une ribambelle de phrases d'un portrait par « il » ou "elle", sans aucune gêne pour le lecteur : «Elle a de grands yeux verts ou gris, selon le temps, comme sa mère. Elle a un petit nez droit, de longs cheveux châtain clair. Pour la taille, elle tient de son père. Quand on la déplie, elle mesure cent soixante dix huit centimètres. Il paraît que c'est d'avoir passé beaucoup de temps couchée qui l'a faite ainsi. Elle a de très beaux seins. Elle est fière de ses seins, qui sont ronds, lourds, plus doux que la soie. Quand elle en caresse les bouts, elle a bientôt envie d'être aimée. Elle s'aime toute seule ». Une prose sans fioriture ni effet de manche, naturelle presque. Carrère parle de lui comme d'un auteur qui ne lisait pas trop, évoque un "cacou"  de Nice. Peut-être pas si littéraire que ça en effet. Mais sûrement convaincu de son talent, et par là-même impertinent envers les modes et les courants, insolent aussi dans son mode d'écriture, peut-être bien. A l'image de son héroïne.
J'ai aussi vu un charme fou se dégager de ce récit. Comme d'un type qu'on écoute, parce que c'est lui qui parle, et pas un autre.
Du coup, j'ai déjà envie de le revoir, Sébastien Japrisot.
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1917. cinq soldats condamnés à mort sont envoyés dans le no man 's land pour leur mise à mort.
Mathilde la jeune fiancée paralysée de l'un d'eux ne croit pas en la version officielle et remue ciel et terre pour retrouver Jean l'amour de sa vie.
Japrisot dénonce avec force la bétise de la guerre, à travers un épisode peu glorieux de l'armée française.Mais c'est aussi le roman d'une femme éperdument amoureuse prète à toute les audaces pour connaitre la vérité, d'une vitalité et d'un optimisme à tout épreuve. Japrisot évite tout sensiblerie, nous offrant une multitude de personnages qui donne encore plus d'épaisseur au récit.Un roman poignant, ou le bruit des canons étouffe le cri des hommes.
Prix Interallié en 1991, Jean-Pierre Jeunet a réalisé une adaptation assez honnête, même si l'émotion du roman est bien plus forte.
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Amoureuse inconditionnelle du film tiré de ce livre, je me devais de l'avoir en ma possession.

J'ai été assez surprise par certains détails qui diffèrent dans les deux versions. Certains détails qui auraient été facilement adaptables au cinéma. Rien de bien méchant néanmoins.

Ce livre qui retrace une belle histoire d'amour après les affres de la Première Guerre mondiale est un petit bijou rempli d'émotions, d'humour et d'une écriture magnifique. J'ai adoré suivre les différents personnages, retracer peu à peu avec Mathilde, leurs histoires, leurs douleurs. C'est une sorte d'enquête améliorée où l'amour a une place centrale pour chacun des personnages sans jamais néanmoins tomber dans un pathos dégoulinant.

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Parce que j'avais vu le film Un long dimanche de fiançailles, j'étais réticente à lire le livre. J'avais tort, le roman vaut aussi par une merveilleuse écriture et des personnages hauts en couleur, parfaitement dépeints.

Manech, dix-neuf ans, n'en peut plus de cette guerre au fond des tranchées. Il allume alors une cigarette et lève le bras, un tir venu d'en face lui arrache la main. L'armée n'est pas dupe et le condamne à mort. Mais, cruauté supplémentaire, au lieu d'être fusillé, il est jeté avec quatre autres camarades, mains liées dans le dos, dans le no man's land entre les deux tranchées.

Quand Mathilde apprend le décès de son fiancé, officiellement mort à l'ennemi, elle n'a de cesse de comprendre.
L'intrigue est complexe, des objets se promènent, des bottes allemandes, un gant rouge. Difficile de s'y retrouver entre les témoignages des uns et des autres, mais Mathilde lit et relit ses notes, les lettres qu'elle a reçues et comprend. le puzzle se reconstitue à la fin, ouf ! Et de toute façon, ça ne m'a pas empêchée de tourner les pages avec avidité.

Le suspense concerne la recherche de Mathilde et la narration façon puzzle tient l'émotion à distance.

Les personnages sont tellement nombreux qu'il m'est arrivé de ne plus savoir qui était qui ; pas pour les personnages principaux, bien sûr, mais pour les témoins (qui n'avaient vu qu'une partie du drame) ou pour la famille des témoins (qui ne savait que par ouïe dire).

Lien : https://dequoilire.com/un-lo..
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N'ayant pas vu le film, je n'avais aucun a priori sur le roman.

Ce fut une lecture très touchante et surprenante révélant un aspect peu glorieux de la première guerre mondiale.
Ils étaient cinq soldats français, les bras liés dans le dos, désarmés, à être conduits dans le no man's land, pour s'être automutilés.
L'un d'eux, le Bleuet n'a pas 20 ans et une fiancée Mathilde qui va remuer ciel et terre pour connaître la vérité. Découvrir s'il a pu s'en sortir, qui a donné cet ordre, ce qu'il s'est passé. La vérité à tout prix.
On suit l'enquête obstinée de Mathilde découvrant la vie de ces soldats et de leur entourage. Mathilde est une héroïne attachante, pleine d'espoir, bouleversante, au caractère fort, qui va reconstruire avec une minutie d'horloger le parcours de son amour "Jean".

Lecture inoubliable tant par la manière incroyable dont le récit est construit que par l'histoire en elle même.
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Quel beau titre, mystérieux, poétique, envoûtant... Une invite à un texte prenant. Et il l'a été.

L'atmosphère du roman est au départ assez sombre: recherches angoissées de maris, de fiancés, disparus à la fin de la première guerre mondiale.

Mathilde fait partie de ces femmes en quête de vérité . Son amour, Manech, surnommé " le bleuet" par ses camarades soldats, elle n'en a plus eu de nouvelles depuis deux ans déjà . Et elle refuse l'annonce officielle selon laquelle Manech aurait été fusillé, pour s'être auto- mutilé avec d'autres. Elle ne croit pas à sa mort. Elle reprend espoir, en dépit de tout ,avec l'énergie folle de ses vingt ans, et malgré son handicap ( elle est en fauteuil roulant). Et le texte, tout comme elle, reprend son souffle et nous emmène dans différentes régions de France, où aidée par ses amis, elle mènera l'enquête, poursuivra obstinément son rêve: retrouver Manech, coûte que coûte ...

Y parviendra-t-elle? Je vous laisse le découvrir...Voila un livre qui restitue bien l'ambiance très particulière de cette fin de guerre, époque de souffrances, de cicatrices mal refermées. D'oubli trop rapide de l'enfer des tranchées par certains, méprisant les poilus . Cela m'a fait penser à " Au revoir là-haut'".

Un livre très touchant, rythmé par le caractère bien trempé de Mathilde, son désir de réhabiliter celui qu'elle aime, de le rejoindre, par-delà mensonges et obstacles, de faire la lumière sur l'énigme de " Bingo crépuscule"...

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Classe de seconde 7 au lycée, mon professeur de français, connaissant mon amour des livres et des bonnes histoires, pose le volume au titre énigmatique devant moi. C'est son propre exemplaire. Il me dit juste de le lire, que ça va me plaire. C'était un vendredi. Lundi matin, je le lui ramène en le remerciant. de son prêt mais surtout de son esprit de partage.

Car c'était effectivement une belle et grande histoire que ce Long dimanche de fiançailles. Une histoire où l'Histoire commet des ravages et déchiquète entre ses mâchoires d'acier la chair humaine et les fragiles sentiments.
1917, la grande Guerre, cinq hommes dont un presque gamin sont condamnés à mort et envoyés dans le no man's land entre les fronts pour y mourir. le Bleuet, c'est Jean, l'amoureux de Mathilde.
Celle-ci, vingt ans et un courage inexorable, remuera ciel et terre pour connaître la vérité et savoir ce qu'il est advenu de son fiancé.

Le roman de Sébastien Japrisot est une ode à l'amour et à la persévérance. Hommage également à l'espérance au-delà de tout et contre tout (voire tous). C'est aussi la démonstration magistrale des horreurs de la guerre. le personnage de Mathilde est éblouissant par la détermination dont elle fait preuve. A quinze ans comme maintenant, je ne puis que m'incliner devant la force de cet amour.

Pari risqué de l'auteur car son récit aurait pu tomber dans des excès de sensiblerie. Mais la plume de Monsieur Japrisot ne dévie jamais de l'équilibre requis. du grand art qui, par-delà les années qui me séparent de cette lecture, continue de m'émerveiller.
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C'est un roman que j'ai récupéré… (sauvez in extremis de la poubelle). le titre me rappelait quelque chose… et puis en consultant la quatrième couverture et appréciant les livres historiques, je me suis précipité sur cette lecture !

Il a fallu s'accrocher pour lire ce livre. C'est un peu fouillis au départ, beaucoup de lettres, de personnages, d'infos, d'intox…
Et puis, Mathilde est amoureuse certes, mais un brin capricieuse quand même.

Je n'ai pas vu le film… c'est un avantage tout m'a surprise, touchée et indignée.
Et puis, lorsqu'on se cramponne à l'histoire, tout devient clair et bouleversant.

Un bon moment de lecture tout de même. Un récit rempli d'injustice, d'espoir et d'amour…

Bonne lecture !
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Sébastien Japrisot a écrit-là un de ces livres rares et tellement beaux!
Nous suivons Mathilde, dans la recherche de celui qu'elle aime et qu' elle pense encore en vie, après cette guerre atroce.
Mathilde peut-elle se leurrer?
Le film de Jean-Pierre Jeunet, que j'ai vu ensuite, m' a fait revivre les pages de Japrisot en m'enchantant encore.
Sébastien Japrisot n'est plus.... Mais quelques livres de lui me restent à lire.
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