Tout ce que vous entendez, tout ce que vous voyez, tout ce que vous laissez passer à travers vos organes sensoriels. Vous contamine à jamais. Vous avez les guerres en vous, vous êtes un champ de bataille, une rue en flammes.
Matière, nous faisons partie de la matière de l’espèce humaine. Il n’y a aucun interstice, pas d’air, pas de lumière. Nos organismes sont accoutumés à s’en passer depuis cent mille années. Nous pensons, c’est un ingrédient qui entre dans notre composition. Nous pensons de la tête au pied, des pieds à la tête, du matin au soir, du soir au matin.
Dans les sous-sols les rames du métro transportent des tonnes de chair gorgées de réflexions, de découvertes, d’inventions qui n’éclateront jamais au grand jour.
Vous ne voulez pas m’aimer ? Je vous sens rétifs, avares de vos sentiments. Comme vous voudrez. Moi je vous ai aimés, j’ai des droits sur vous à jamais.
Écrire comme on s’embarque, comme on vogue, comme on vague, comme on sombre au milieu des vagues. Tempête le roman, le roman comme on crie, le roman jusqu’à en tituber. L’écrivain ivrogne ivre de destins innombrables, de vies extérieures, lointaines, qui saoulent comme un alcool exotique.
Augustin Trapenard accueille Tatiana de Rosnay pour "Poussière blonde", roman qui raconte la rencontre entre une femme de chambre et Marilyn Monroe, paru chez Albin Michel. A ses côtés, Sonia Kronlund présente "L'Homme aux mille visages", l'histoire d'une extraordinaire imposture éditée chez Grasset, François Garde évoque "Mon oncle d'Australie", paru chez Grasset. Régis Jauffret publie, lui, "Dans le ventre de Klara", aux éditions Récamier, et Julia Malye, âgée d'à peine 18 ans, présente son premier roman, "La Louisiane", paru chez Stock.