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EAN : 9782755502275
77 pages
1001 Nuits (17/01/2007)
4.8/5   5 notes
Résumé :
Edition établie par Vincent DuclertRecueilLe 3 décembre 1896, un jeune député du Tarn sadresse aux représentants de la nation française. On massacre des Arméniens dans lest anatolien. Certains voudraient passer sous silence ces massacres. À la tribune, Jean Jaurès dénonce la lâcheté intéressée de la politique du ministre des Affaires étrangères depuis plus de deux ans à légard du « sultan rouge ». Si la France restait sans voix, paralysée pour des raisons économique... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce recueil réunit 3 discours que Jean Jaurès a prononcé à la Chambre des députés en faveur des Arméniens.

Ces discours reflètent la force des convictions que Jaurès a développé durant sa carrière politique. On perçoit derrière ces lignes un homme avec des idéaux socialistes forts, à savoir la justice et la lutte contre la tyrannie des puissants qui abusent du pouvoir politique.
Il dénonce bien sûr les dérives du capitalisme qui met les gains et les profits au-dessus de la liberté et des droits des individus - déjà à la fin du 19ème siècle !
Mais il se montre aussi très sévère contre ce qui allait être le poison du 20ème siècle (et faire de ce siècle le siècle des génocides...) : le nationalisme.

Le constat qu'on est forcé de tirer, c'est que ce jeune député à l'époque a fait preuve d'un courage qu'on ne retrouve pas ou peu ces temps-ci, car il n'a pas hésité à nommer et à pointer du doigt les Etats - la France, l'Angleterre et la Russie - et les Ministres responsables de cet aveuglement volontaire qui ont permis les actes de barbarie commis par les armées ottomanes et kurdes contre les Arméniens dont on célèbrera le centenaire dans quelques mois...

C'est un texte très court, que j'ai trouvé par hasard à la médiathèque. Et ce fut une lecture remarquable. Il est difficile de ne pas être frappé par la maîtrise de la rhétorique dont Jaurès fait preuve. Ces discours annoncent les prémisses de l'engagement dans l'affaire Dreyfus qui viendra un peu plus tard, ainsi que le tragique ridicule du copinage financier des grandes puissances de l'époque qui se fera au détriment des populations qu'elles gouvernent au point d'amener la Première Guerre mondiale.
En tant que lecteur du 21ème siècle, il est frappant de voir à quel point Jaurès a pu être visionnaire - incompris ou justement trop compris par certain...
Pauvre Jaurès, si tu vois comment agissent aujourd'huiceux qui se réclament de toi... Peut-être te dis-tu que la France confond le conformisme déguisé (ou "buzz") et le courage ?
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
je dis que c'est de votre attitude à vous, monsieur le Ministre, de votre attitude imprudente, que sortira la guerre. C'est vous-même qui en avez donné la leçon à toutes les populations de l'empire ottoman. Ah! si elles vous avaient vu intervenir à temps et sérieusement, avec conscience et efficacité, pour briser leurs chaînes ou pour panser leurs blessures, alors, oui ! elles attendraient peut-être patiemment du développement des réformes et de la paix un salut probable. Mais toute votre attitude, toute votre conduite, tous vos actes ont appris à ces populations que tant qu'il n'y avait pas soulèvement, aventure, il n'y avait rien à espérer de l'Europe. C'est pourquoi votre présence ici continue à signifier à toutes les populations de l'empire ottoman qu'il n'y a pour elles d'espérance que dans la force. Vous êtes le vrai parti de la guerre, le seul parti de la guerre, et vous n'aurez ni sauvé ni maintenu la paix.

(discours du 22 février 1897 à la tribune de la Chambre des députés)
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Messieurs, j'ai démontré, malgré votre opposition, que c'est vous qui suscitez le péril de guerre. J'ai démontré que, sans quitter le concert européen, vous pouviez lui imprimer, en restant fidèles aux traditions de la France, une autre direction. J'ai montré même que vous auriez pu, avec plus de confiance dans la vertu républicaine de la France, obtenir de votre alliée russe une autre politique.
Vous ne l'avez pas voulu ; vous avez acculé ce pays, depuis trois ans, par vos fautes, par une longue tolérance des crimes du Sultan, à une politique de réaction et de violence qui sera une politique de guerre et d'humiliation. Vous seuls en porterez la responsabilité.


(discours du 15 mars 1897 à la tribune de la Chambre des députés)
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Quoi ! le silence complet, silence dans la presse, dont une partie, je le sais, directement ou indirectement, a été payée pour se taire [...], silence dans nos grands journaux, dont les principaux commanditaires sont les bénéficiaires de larges entreprises ottomanes, mais surtout le silence du gouvernement de la France ! Quoi, devant tout ce sang versé, devant ces abominations et ces sauvageries, devant cette violation de la parole de la France et du droit humain, pas un cri n'est sorti de vos bouches, pas une parole n'est sortie de vos consciences, et vous avez assisté, muets et, par conséquent, complices, à l'extermination complète...

(discours du 3 novembre 1896 à la tribune de la Chambre des députés)
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La Chambre sait donc ce qu'elle fait, ce qu'elle vote à cette heure. Ce qu'on lui demande d'instituer, ce n'est pas la paix : c'est peut-être notre paix à nous et, pour un moment notre pais étroite, notre paix égoïste. Mais ce n'est pas une paix que cette paix sanglante, c'est la caricature de la paix, c'est la forme la plus odieuse de la guerre !

(discours du 15 mars 1897 à la tribune de la Chambre des députés)
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