Comme tous les livres de Jerphagnon, c'est un délice de lecture : vivre à côté d'un grand penseur discret le temps d'un livre trop court où les indicibles angoisses au quotidien trouvent les mots pour les dire.
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Voir les autres à la lumière qu'ils ont inspiré, et qui les a définis pour toujours...Parce qu'enfin, je ne vois que cela qui vaille, dans les hommes : cette étincelle de rien, cette bulle irisée, fragile, précieuse, où se reflète un moment toute la beauté du monde.
J'adore les romans policiers, que je trouve très supérieurs aux tranches de quotidien que vous servent tant de raseurs, pourris d'idées mais dépourvus de talent. Leurs analyses sophistiquées, leurs laborieuses abstractions de quintessence m'assomment. À tout prendre, je préfère de beaucoup lire Kant.
La peur-ma vieille compagne-la peur me reprend d'un coup : peur de crever sans en avoir assez profité, sans avoir épuisé ce qui me revenait de la beauté du monde...
Et pourtant j’ai su, ce soir-là, que l’amour décidément ne meurt pas, si les astres s’éteignent …/…J’ai su que son visage ne changerait jamais, ni le son de sa voix, ni son regard tendre et moqueur, ni la cadence de son pas à mes côtés, jusqu’à la fin des temps, et qu’il ne fallait pas vieillir pendant ce temps-là. LJ – L’astre mort p.183
Rejoindre les autres à ce point précis, à ce point indéfinissable où ils sont précieux pour un regard, où ils ont été chéris, voulus, aimés, pour eux-mêmes. LJ – L’astre mort p.189
Lucien Jerphagnon / Raphaël Enthoven - Rencontre avec un érudit généreux