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EAN : 9782246832027
192 pages
Grasset (01/02/2023)
3.43/5   36 notes
Résumé :
1995. Il n’existe aucun traitement efficace contre le sida. Les malades tombent les uns après les autres dans l’indifférence générale. Parmi ceux qui sont touchés, donc condamnés, certains n’ont plus la force d’attendre le remède qui pourrait les sauver. Plutôt que de crever comme des chiens dans un lit d’hôpital, ils optent pour une solution radicale : ils préfèrent partir en beauté. Le cocktail est toujours le même, encore plus de fête, plus de drogue et plus de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
En 1995, après une nuit de fête déchaînée, Lucien et Alex rentrent chez eux, mais Alex, victime d'un arrêt cardiaque, ne se réveillera pas. S'ensuit une semaine où la bande de copains gays à laquelle ils appartiennent continuent de vivre leur vie décalée, entre fêtes et drogues, jusqu'au samedi où Alex est enterré à Caen, sa ville natale. Cinq ans plus tard, Philippe, le narrateur, fait parler ces garçons en leur demandant comment ils ont connu Alex et quels souvenirs ils ont gardés de cette semaine, dans ce tourbillon qu'était leur vie de l'époque, entachée par l'épidémie de sida qui faisait mourir les gens les uns après les autres, sans traitement, et souvent dans l'opprobre, au milieu d'une famille honteuse qui rejetait leur mode de vie et leurs amis. ● Lorsque j'ai vu la citation de Despentes sur la couverture, je me suis tout de suite méfié… Les éloges de cette autrice me sont suspects, surtout quand elle parle de « langue hypnotique » et de « pudeur »… D'un autre côté, j'avais adoré le premier roman de Philippe Joanny, Comment tout a commencé (2019). ● Comment un même auteur peut-il passer d'un roman de facture classique à ce roman où tout est « déconstruit » ? Cela me dépasse. Il est forcément naturel dans l'un et pas dans l'autre… ● le problème de 95, c'est qu'il y a une multitude de personnages et qu'ils sont tous insuffisamment caractérisés. On est donc rapidement perdu. On ne sait plus qui est qui. On a l'impression d'avoir affaire à une liste de prénoms. ● Il en va de même pour la voix narrative ; souvent on ne sait pas vraiment qui parle. ● La temporalité est elle aussi malmenée, même si les chapitres ont tous pour titre un jour de la semaine ; les différentes époques sont emmêlées, on ne sait plus où on en est. ● Bref, tout semble fait pour perdre le lecteur, dans une affectation de modernité à laquelle échappait le premier roman de l'auteur. Je sais bien qu'on pourra dire que c'est fait exprès, pour restituer les égarements des personnages et leur marginalité, mais où est le plaisir de lecture d'une oeuvre dans laquelle le sens et même l'intelligibilité font défaut ? ● Seul le dernier chapitre, le samedi des obsèques, retrouve un relatif calme narratif, et l'on se dit que si tout le roman avait été ainsi il aurait pu être bon. ● Sur une thématique semblable, j'ai préféré La Meilleure Part des hommes de Tristan Garcia (2008). ● Je remercie NetGalley et les éditions Grasset de m'avoir permis de lire ce livre qui paraîtra le 1er février 2023.
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Alex est mort du Sida. Comme tant d'autres. Comme tant d'autres. Dans une indifférence notable. 95 est l'année où, enfin, la mort a commencé à être évitable. Dans ce roman, certains amis d'Alex viennent nous raconter comment ils l'ont rencontré et les bons souvenirs. Et que de souvenirs : le Paris fou de la fin des années 90. Que de soirées : Palace, Queen (Mle Lucy le dimanche soir, la soirée disco du lundi, les XL du jeudi, repos les mardis, tout pareil), Scorp' (soirée Oh-la-la du mercredi), les gay-tea-dance et autres befores, les afters. Mais aussi les ecstas, ou les Tuileries, ou les bars du Marais. Avant que Paris ne change, se meurt, et que ne restent que les souvenirs... d'Alex notamment. Tout une période, ceux partis, ce qui faisait la peur gaie (!) : quitte à partir vite, vivre intensément. Je referme ce livre la mémoire en ebulition. Merci.
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Je vais un peu prendre le contre-pied des autres critiques du site qui pour moi se contentent de saisir et raconter l'histoire ou le sujet superficiel avec justesse et precision souvent mais sans saisir le sujet universel et fondamental du livre.
J'avais écrit ce petit texte pour un réseau social finalement je préfère le mettre ici.
Lu "95" le livre de Philippe Joanny mal que j'ai trouvé presque par hasard alors que je m'étais promis de faire une pause avec tout ce qui s'apparente de prés ou de loin à Guillaume Dustan les années sida etc...et...Finalement très agréablement surpris par cet objet littéraro-culturel entre le journal et le document témoignage sur une époque mais aussi sur l'hédonisme et un certain type de SOCIALITES.
Je pense sincèrement que c'est un livre qui manquait. Et notament pour les fans de
guillaume dustan c'est un livre qui saura etre apprécié.

Voila les deux sujets fondamentaux du livre "l'hédonisme"
et la " sociologie" ou "sociabilites" les "sociabilités" en français mais en français cette expression amoindrie le caractére ambitieux et vient rajouter un côté un peu routinier ou quotidien à la sociabilité . C'est un groupe de jeunes hommes "tendance" qui travaillent dans la musique et la presse de mode et d'art qui sont homosexuels monté de la campagne à la ville en bande. Ils décident de vivre leur sexualité de maniére decompléxé à la ville sans doute qu'ils le faisaient déjà à la campagne mais aussi parcequ'on imagine qu'il on tiré d'elle(la camapgne)le maximum ils vont se faire les dents sur Paris la capitale mais de maniére experientielles et non uniquement proffesionnelle d'ailleurs les rencontres en boite de nuit mènent parfois à un super emploi (personnage principal) . A coté de cette liberté des personnages dans leur vie de tout les jours ,il y a le cannevas ou l'architecture de la relation de groupe ils vivent ensemble et sont tres proche d'une certaine maniére .Leur relations aux autres ceux de l'exterieur est lié a des codes sociaux et on leur reproche d'etre difficilement accesibles meme quand ils couchent avec n'importe qui atteindre le noeud social le groupe est extremement difficile. C'est pour cela que l'histoire de suicide et de mort de leur ami prends une tournure tragique et pathétique ,il etait lui meme la figure héroïque hédoniste du livre et de leur vie,gagnant une somme folle grace a son travial il dépense tout dans des hotels luxueux de la drogue et des voyages en à peine un mois.Lorsqu'il meurt par accdient pendant la nuit,les amis cachent à son amant qui dort dans la chambre à cote et l'exfiltrent en demandant au pompiers de ne pas faire de bruit. A cela s'ajoute que cette mort comme d'autres renvoie aux familles naturelles celles qu'on a laissé derrière et qui reviennent réclamer les corps les économies les appartements des défunts et parfois refuser aux amis qui étaient tout qui savaient tout qui partageaient tout jusque l'acces à l'enterrement de leur amis ou "amant homosexuel sidaique" cet expression renvoie bien au coté un peu decousu du livre par moment 'tres rares tout de meme et qui renvoie aussi en vérité à la réalité elle même parfois decousue' pour répondre à la critique de la personne qui accuse le schema narratif d'etre décousu,chose que je ne trouve pas disons simplement qu'une deuxième lecture apportera sans doute encore des à la comprehension .

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Tout d'abord, je tiens à remercier les Éditions Grasset et Netgalley pour ce partenariat.

Année 1995, le sida fait rage. Alex et Lucien rentrent chez eux après une nuit endiablée, mais Alex lui, ne se réveillera pas. Crise cardiaque. La semaine qui suit son décès, toute la bande de potes gays va entourer Lucien, jusqu'au samedi, jour de son enterrement, à Caen, où ils arrivent bien éméchés pour se donner du courage. Durant cette semaine, ils continuent leur vie bien à eux, sorties, sexe, drogue.
Cinq ans plus tard, Philippe va interroger toute cette bande de potes en leur posant deux questions : Comment as-tu connu Alex ? Quels souvenirs as-tu gardés de cette semaine ?

Lorsque j'ai lu la 4ème de couverture de ce roman, cela m'a tout de suite plu ! Et pourtant, quelle déception...

J'ai dès le début eu un souci avec le nombre de personnages, pourtant tous nommés. Mais je me suis rapidement perdue. de ce fait, difficile de tisser un lien avec eux et donc de m'attacher à eux, ce qui est dommage parce que je suis certaine que malgré leurs frasques, j'aurai pu ressentir certaines émotions.
J'ai aussi eu un problème avec la temporalité dans ce roman. Même si les chapitres sont découpés par jour. J'avais du mal à me repérer entre le passé et le présent lors de la prise de parole des personnages. Cela m'a vraiment dérangé.

Je trouve ça dommage parce que l'histoire est intéressante, on y aborde principalement le thème du sida, le manque de traitement, les manières différentes d'affronter la maladie, entre ceux qui, défaitistes, veulent profiter de leur vie au maximum avant de mourir de manière précoce et ceux qui osent espérer l'avancée rapide de la recherche pour avoir un traitement qui pourra les sauver. On aborde aussi le thème de la famille, plutôt du rejet de la famille d'avoir un fils homosexuel et par conséquent, l'amitié, qui dans ce roman a une place très importante. Que des sujets qui m'intéressent et qui personnellement, auraient pu faire un merveilleux roman si celui-ci avait été écrit différemment.
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le quotidien d'une bande de potes homos dans les années 80-90 la marginalité, le désespoir, la séropositivité, l'amitié, c'est noir triste et glauque
la mort... âmes sensibles s'abstenir. Sujet qu'on connait traité a la manière d'un journal. Pas assez profond pour moi au niveau des émotions et des ressentis.
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critiques presse (2)
LesInrocks
06 février 2023
1995, à Paris, quartier du Marais, au plus fort de l’épidémie, et se déploie un récit qui est comme un magnifique chant d’amour et d’honneur.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LeMonde
03 février 2023
L’écrivain évoque le sida à travers la période qui précède l’arrivée des trithérapies. Une remémoration impérative de ceux qui sont morts.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il y a ceux qui l'ont chopé et ceux qui jusque-là ont réussi à y échapper, mais au bout du compte on est tous concernés. Entre nous, pour autant, on évite d'en parler, le virus, les risques de l'attraper, les infections et leurs éventuelles complications ou même les traitements ne constituent pas à proprement parler des sujets. Ça ne servirait à rien d'en rajouter, à quoi bon ? Le spectre de la mort en permanence devant soi, c'est paradoxal, entraine une accélération de la vie. Tout va plus vite, tout s'intensifie, le moindre détail s'amplifie, ça prend de drôles de proportions... II faut se protéger, savoir souffler, maintenir la peur à distance. Et puisque tout est perdu, il n'y a plus rien à perdre, il faut donc vivre le plus librement possible. Se foutre du regard des autres. Abandonner toute ambition. Se détacher. Alors on se révèle à soi-même, on est au plus près de sa vérité. Mais on ne fait plus partie du monde. On erre dans un endroit qui n'est plus la marge mais plutôt les couches profondes. Cette expérience limite est bien sûr impossible à partager. Personne ne comprendrait.
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"Ils tombent les uns après les autres et on les laisse tomber. La phrase me revient dans les escaliers. Chaque fois que je me rends chez Fred, c'est plus fort que moi, je stresse à l'idée de ce qui m'attend. Je ne serais pas surpris que ce soit lui le domino suivant."
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Et puisque tout est perdu, il n'y a plus rien à perdre, il faut donc vivre le plus librement possible. Se foutre du regard des autres. Abandonner toute ambition. Se détacher. Alors on se révèle à soi-même, on est plus près de sa vérité. Mais on ne fait plus partie du monde. On erre dans un endroit qui n'est plus la marge mais plutôt les couches profondes.
Cette expérience limite est bien sur impossible à partager. Personne ne comprendrait.
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On prétend que seul le temps apaise, qu'avec les années le chagrin se défait peu à peu, on dit qu'il s'amenuise et se dilue dans un fond de tristesse molle, inoffensive. On espère qu'un jour on aura moins mal, mais on a beau être patient, ce jour ne vient pas parce qu'il n'existe pas.
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Videos de Philippe Joanny (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Joanny
Lecture par Félix Maritaud Rencontre animée par Elisabeth Philippe
1995. Il n'existe aucun traitement efficace contre le sida. Les malades tombent les uns après les autres dans l'indifférence générale. Parmi ceux qui sont touchés, donc condamnés, certains n'ont plus la force d'attendre le remède qui pourrait les sauver. Plutôt que de crever comme des chiens dans un lit d'hôpital, ils optent pour une solution radicale : ils préfèrent partir en beauté. le cocktail est toujours le même, encore plus de fête, plus de drogue et plus de sexe. L'apothéose, et puis la chute finale.
C'est l'histoire d'une fin de partie qui fut aussi une fête permanente, une célébration de l'amitié, une philosophie de l'urgence vitale. Un tombeau poignant et sublime pour tous les disparus, pour un quartier, une culture, une époque révolue.
« Et puisque tout est perdu, il n'y a plus rien à perdre, il faut donc vivre le plus librement possible. » Quatre-vingt quinze, Philippe Joanny
À lire – Philippe Joanny, Quatre-vingt-quinze, Grasset, 2023.
+ Lire la suite
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