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Borgia tome 0 sur 5
EAN : 9782723485692
224 pages
Glénat (09/11/2011)
4.33/5   24 notes
Résumé :
Revivez la tragique histoire des Borgia en intégrale

La famille Borgia a défrayé la chronique au XVe siècle, en donnant à l'Italie et au monde chrétien deux papes d'une sulfureuse renommée. Les Borgia furent accusés entre autres de simonie, d'empoisonnement, de fratricide et d'inceste... Ils incarnent les plus flamboyants symboles de la décadence de l'Église à la fin du Moyen-âge et, par bien des aspects, en tenant Rome et la chrétienté sous leur jou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
♫ La Vanité vue sous cet angle
N'est pas la main qui nous étrangle
Juste le soleil qui tournoie
Lorsqu'on voudrait qu'il reste droit
Mais à la longue on s'aperçoit
Qu'elle fissure
Le futur Délicat ♫
La vanité - Benjamin Biolay - 2003 -

ATTENTION pour Public Averti
BORGIA -version Nue Intégrale
Vanitas Vanitatum et Omnia Vanitas
1492, pendant que Colomb découvre son Amérique
Rodrigo Borgia, alias pape Alexandre VI fraye, l'accro nique
Vade retro Satanas
Rome n'est plus qu'un lupanar sans foi ni loi
Dura Lex, Sed Lex
Tu me donnes ta voix tu auras tout ce que tu voudras
Durex , du sexe sans latex
Cendres vertueuses ,oeuvres dépravées
amours incestueuses, bûcher des vanités
Cantarella que l'obscurité soit
et l'obscurité sera.
dessein d'Assassin's Creed Brotherhood
Dessin des seins de Lucrèce, nul dégoût
Fresque Quasi Histo-hérétique
Saga Eros-ésothérique
Si les Borgia multiplient Vanités Egocentriques
Jodorowsky/Manara eux vous mettront la trique....







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Le cardinal Rodrigo Borgia, catalan d'origine, intrigue pour devenir le nouveau pape. Usant de tous les stratagèmes et de toutes les pressions pour arriver à ses fins, il ne vit dans le but d'assouvir sa soif de pouvoir. Ses enfants, des bâtards, lui servent de marchepied, de monnaie d'échange et de bras armés. « Enfants, je ne veux plus vous entendre ! Mes ordres ne se discutent pas ! » (p. 33) Disposant d'eux comme de marchandises, Rodrigo prévoit pour chacun un destin fabuleux à la gloire des Borgia. Son objectif ultime ? Établir pour des siècles une dynastie Borgia qui règnerait sur le monde. Pour cela, il lui faut une famille unie au-delà de toute limite et de toute morale. « Tout le monde peut arriver à vaincre un Borgia. Personne ne peut en vaincre cinq. » (p. 86)

« Si l'être mystérieux que nous appelons Dieu n'y met pas d'obstacle, je deviendrai pape. » (p. 33) Quand le pape Innocent VIII – innocent que de nom – rend l'âme, Rodrigo Borgia corrompt et achète les membres du conclave et devient pape sous le nom d'Alexandre VI, s'aliénant pour toujours le cardinal Della Rovere qui n'aura désormais d'autre but que de le déposer et de prendre sa place sur le trône De Saint-Pierre.

Être vicaire du Seigneur sur terre n'est pas de tout repos. le pape Borgia doit lutter contre les querelles intestines de sa famille, déjouer les tentatives de meurtre sur sa personne et repousser les armées françaises de Charles VIII qui veulent investir les états papaux et prendre Rome. Redoutable homme politique, capable de sonder les âmes et ne reculant devant aucuns sévices, Rodrigo Borgia est un pape assis sur un siège dégoulinant de sang. « Moi, Alexandre VI, chef suprême de l'Église, je suis votre meilleur ami, mais je peux aussi être un ennemi implacable… Qui bene amat, bene castigat… » (p. 71)

Commettant quotidiennement et dans une extase éhontée les sept péchés capitaux, les Borgia vivent de luxure et de débauche. Excessifs dans leurs plaisirs, dans leurs colères et dans leur conduite, la belle Lucrèce, le beau César et le délicat Giovanni sont des enfants créés à l'image du Père, mais quel père est-ce là ! de pape, Alexandre VI n'a que le nom et certainement pas la foi. Faisant commerce des indulgences, il vend le pardon divin comme un kilo de viande faisandée. « Me tromperais-je si je considérais l'Église comme une grande putain ? » (p. 83)

Alors que l'Italie est divisée en une multitude de royaumes tous plus dépravés les uns que les autres – Florence, Naples, Venise, Milan, etc. – le pape Borgia porte les intrigues politiques à un niveau jamais atteint dans le but de se créer un royaume à la mesure de son ambition démente. Si la peste ravage sans cesse les rues de Rome, les Borgia sont un nouveau fléau. Première mafia de l'histoire, agissant sans honte et sans morale, ils sont une famille infernale dont les agissements n'en finissent pas d'être habilement démoniaques. Ce n'est pas pour rien que l'on soupçonne Machiavel d'avoir pris César Borgia pour modèle de son essai politique, le Prince.

Cette superbe bande dessinée rassemble tous les fantasmes qui entourent la famille Borgia : inceste, viol, pédérastie, mensonge et bien autres ignominies, tout y passe. La beauté blonde de Lucrèce dissimule un coeur pourri qui ne se livre jamais, même à ceux qui prennent possession de ses blanches cuisses. L'orgueilleux César est un mâle parfait, à la fois brutal et conquérant : peu fait pour la pourpre de cardinal que lui a imposée son père, il ne rêve que de batailles et d'épée tirée hors du fourreau. La religion n'a que très peu à voir avec les agissements des Borgia : prendre la tête de l'Église catholique, c'est dominer le monde puisque le pape est au-dessus des rois. Pouvoir suprême et sans égal, la papauté est exercée d'une main cruelle et sans pitié par Rodrigo Borgia.

Cet ouvrage numéroté qui rassemble les quatre bandes dessinées initiales est une merveille d'édition. La tranche est dorée, ainsi que les lettres de couverture. le papier est lourd et renvoie l'image avec éclat. Si Jodorowsky s'y entend pour mener une intrigue tambour battant, Manara n'est pas en reste : il a un talent certain pour les expressions faciales et les corps en général, surtout ceux des jeunes gens. Il a la beauté et le désir au bout du pinceau. Également très habile pour représenter des scènes de foule ou des ouvrages architecturaux, il possède un trait assuré et aisément reconnaissable.

Cette lecture complète à merveille ma découverte de la famille Borgia. La série diffusée par Showtime (2011), avec Jeremy Irons dans le rôle titre, propose une famille unie et aux comportements relativement modérés. Pas de scène orgiaque ou de débauche insane, le tout a un côté très propret et suggère sans prendre le risque d'affirmer. La série de Tom Fontana (2011), avec John Doman (tout simplement excellent !) dans le rôle titre, est plus radicale et moins policée : les Borgia sont ici des êtres soumis à leurs passions et à leurs vices. On est loin de l'élégance toute britannique de Jeremy Irons et on plonge les deux pieds dans la crasse et dans le stupre. Moins « carton pâte » que la précédente, cette série m'a aussi semblée plus authentique et plus proche de la véritable histoire des Borgia. Enfin, les bandes dessinées (2004 à 2010) de Jorodowsky et Manara couronnent le tout en proposant une version franchement débauchée et crue de l'histoire de cette famille. Bref, un vrai régal que de découvrir les Borgia. Ma lecture de Lucrèce Borgia de Victor Hugo remonte à longtemps et il ne me semble pas qu'il donne un visage si débauché de la fille du pape le plus corrompu de l'histoire. Bref, encore de belles découvertes à venir !
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Que l'obscurité soit !


Maurilio, dit Milo, Manara, né en Septembre 45, a découvert la BD en 67 alors qu'il travailla comme assistant d'un sculpteur espagnol fan de ‘Barbarella'. A partir de 69, il se mit à dessiner à son tour et dès 74 il adapta ‘Le Décameron'. Mais sa première BD vraiment ambitieuse n'est parue qu'en 76 (‘Le singe'). En 78, il publia ‘L'homme des neiges' et ‘Giuseppe Bergman'. Et il faudra attendre 83/84 pour que paraisse en Italie d'abord (dans la revue ‘Playmen'), en France ensuite (pré-publié par ‘L'écho des savanes', puis en album par Albin-Michel) ce classique de la bande dessinée érotique qu'est ‘Le déclic'. En 86 parut ‘Le parfum de l'invisible' et en 88 ‘Candide caméra'. le deuxième volet du ‘Déclic' sortit en 91, suivi d'un troisième opus en 94 et même d'une ultime (?) suite en 2001. Entre-temps et au travers de ces BD et d'autres, Milo Manara était devenu le nouveau Pape de l'érotisme dessiné.


En 2004, Milo Manara (qui n'a jamais été un immense scénariste) a l'excellente idée que de s'associer avec le grand Jodorowski (qui se consacre essentiellement à la bande dessinée depuis les années 80) pour nous offrir une saga dessinée hors-normes sur les Borgia.


Voici donc illustrés, sous la forme d'une luxueuse fresque dessinée (splendides décors et magnifiques costumes) en quatre tomes, les méfaits des cruels et licencieux Borgia à la tête de Rome et d'une partie de l'Italie au XV° siècle, au coeur donc De La Renaissance, et qui réussirent à faire l'unanimité contre eux !


En 1492 à Rome, le cardinal espagnol Roderic de Borja, devenu Rodrigo Borgia en Italie, qui vient de perdre son fils aîné, travaille à se faire élire Pape. Neveu du Pape Calixte III (de son vrai nom Alfons de Borja), qui régna de 1455 à 1458 et fut suivi sur le trône du Vatican par Pie II, Paul II, Sixte IV et Innocent VIII, Rodrigo Borgia va effectivement devenir Pape sous le nom d'Alexandre VI et va le rester jusqu'en 1503.


Ce manipulateur ‘Saint-Père' avait eu plusieurs enfants de différentes femmes, dont Jean, qui va devenir Duc de Gandie (première étape vers le trône d'Espagne), et Cesar, un prince particulièrement ambitieux qui voulait unifier l'Italie et pensait que le sang allait de pair avec la politique et sut notamment, tout comme son père avant lui, se servir de sa jeune et jolie soeur, Lucrèce, pour nouer, puis dénouer les alliances dont il avait besoin pour asseoir sa puissance sur une Italie qui était loin encore d'être unie.


Conseillé par Machiavel, auquel il servit de modèle pour son ‘Prince', Cesar, qui n'ignorait rien de l'art d'arriver au pouvoir et surtout de s'y maintenir, et qui pensait que ce qu'un premier César avait réussi à faire, un deuxième César devrait pouvoir le refaire, vit au travers des mariages successifs de sa soeur Lucrèce avec Giovanni Sforza (qui fit tomber le Duché de Milan dans l'escarcelle de la famille), Alphonse d'Aragon (qui leur apporta le Royaume de Naples), puis Alphonse 1° d'Este (Duc de Ferrare, Modène et Reggio d'Emilie…) une grande partie de l'Italie tomber sous sa coupe. Probable assassin de son propre frère aîné, d'Alphonse d'Aragon ainsi que d'amants occasionnels de sa lascive soeur (morte à l'âge de seulement 39 ans en 1519 en mettant au monde son huitième enfant), le cruel et perfide Cesare (mort en 1507 à l'âge de 32 ans) fit régner violence et peur au nom de la Papauté sur une Italie qui n'en demandait pas tant.


Le seul qui osa s'opposer officiellement aux sulfureux Borgia, fut le moine dominicain Savonarole que le Pape fit arrêter, excommunier, pendre, puis brûler en place publique.


Profondément noire et irrémédiablement implacable, ‘Borgia' c'est du Shakespeare ‘live': adultères, assassinats, basses oeuvres, complots, coups tordus, haine, humiliations, idéalisme religieux, incestes, injures, intimidations, jalousies, mariages arrangés, marchandages, mensonges, orgies, passion, pragmatisme politique, retournements d'alliance, sodomies sauvages, tortures et supplices, trahisons, violence ; tout le catalogue des vices à peu près connus de l'être humain défilent au fur et à mesure des épisodes, étant entendu que la véritable histoire des malfaisants et débauchés Borgia a dû susciter bien des médisances (pour des histoires de jalousie surtout) et fantasmes (parce que les siècles passent et que ‘chacun' -de ceux qui commentèrent et commentent, Alejandro Jodorowski inclus- y ajoute évidemment son ‘grain de sel', donne sa propre version du ‘mystère' Borgia, forcément en partie imaginaire, et déforme ce faisant, de la réalité au mythe, l'Histoire).


Dans le premier volet, pendant que Savonarole éructe sa haine de la papauté en place publique, le Pape Innocent (ah bon…) VIII, qui n'est plus qu'une ombre malfaisante, se meurt. Une guerre sans merci va opposer les cardinaux pour le trône papal. Celui des cardinaux qui est le plus décidé à l'emporter, Rodrigo Borgia, est le plus mal placé : son origine espagnole lui porte préjudice ; mais l'homme, qui ne recule devant aucune ignominie, va faire feu et tout bois…


Dans le second volet, Rodrigo, devenu pape, fait régner à nouveau l'ordre dans les rues de Rome où désormais tout est à vendre, y compris Lucrèce, entre les cuisses de laquelle va se jouer le destin de la ville éternelle : elle va épouser l'inverti Giovanni Sforza pour le plus grand bien des Borgia. Mais Savonarole s'active et le Roi de France menace…


Dans le troisième volet sur ces ‘portiers du Ciel' qui aiment tant pratiquer le langage des caresses, Lucrèce devient l'amante de son père, après l'avoir déjà été de son frère César, qui est nommé Cardinal par leur père, qui prend la belle Julia Farnese comme nouvelle maîtresse, pendant que le Cardinal Della Rovere part pour la France afin d'y convaincre Charles VIII de marcher sur Rome où l'air est définitivement vicié…


Dans le quatrième et ultime volet, Charles VIII étant mort et la guerre avec la France achevée, le sort s'acharne contre les Borgia : Lucrèce, aussi pleine que la Lune, meurt en accouchant, après que César ait fait assassiner Jean, devenant ainsi le nouveau maître de Rome, bien décidé à conquérir toute l'Italie. Mais l'ombre du Cardinal Della Rovere se profile et la ‘gloire' des Borgia s'éteint lentement comme un flambeau dans le sable…


Le provocateur ‘Jodo' est évidemment plus qu'à l'aise avec cette histoire de foutre et de sang que son illustre collègue Manara dessine avec un bonheur évident : Milo Manara sait faire autre chose que ses BD érotiques, si souvent aussi mal faites que vite faites, et il le prouve enfin de nouveau avec cette décapante série plus écoeurante et orgiaque que les deux feuilletons télévisés récents (l'européen et l'américain) consacrés à ces mêmes Borgia réunis. Si une certaine crudité dans les images ne vous pose pas trop de problèmes, vous dégusterez avec une certaine gourmandise cette bande dessinée de luxe qui s'inscrit dans le meilleur de ce que les deux hommes ont produit !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Savonarole a eu de nouvelles visions !
J'ai vu trois soleils dans la nuit, entourés de nuages et d'éclairs !
J'ai vu d'innombrable armée de cavaliers traverser le ciel dans un terrible fracas de tambours et de trompettes !
p91
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« Me tromperais-je si je considérais l’Église comme une grande putain ? » (p. 83)
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« Le plaisir d’être vêtue par une femme ne peut être surpassé que par le plaisir d’être déshabillée par un homme… » (p. 80)
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« Moi, Alexandre VI, chef suprême de l’Église, je suis votre meilleur ami, mais je peux aussi être un ennemi implacable… Qui bene amat, bene castigat… » (p. 71)
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« Si l’être mystérieux que nous appelons Dieu n’y met pas d’obstacle, je deviendrai pape. » (p. 33)
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