Stone fiction :
Est-ce parce que Leonard English a réchappé à sa tentative de suicide par pendaison, est-ce parce qu'il a l'air en permanence d'être soûl ou drogué que le texte, reflet des méandres hallucinées des pensées de son héros, semble lui-même être ivre ?
Leonard English était vendeur de gros matériel médical. La vente lui plaisait mais ces machines sophistiquées lui sont un jour apparues comme des machines de torture, au cours d'une scène d'anthologie d'expérimentation d'une agrafeuse médicale sur des chiens, la seule scène qui m'a semblée d'une netteté absolue dans tout le récit. English en devient ou redevient mystique, retourne à l'église, tombe malade et puis tente de se pendre, tout en voyant ceci à posteriori comme un incident sans gravité.
Il quitte le Kansas pour Provincetown à la pointe de Cap Cod, recruté pour occuper à mi-temps les deux postes d'animateur de radio amateur et de détective privé. le deuxième événement relativement net est qu'English tombe amoureux d'une femme, lesbienne, qu'il espionne. Pour le reste, «
Un pendu ressuscité » est un récit dans lequel les protagonistes boivent avec obstination, et où le lecteur enivré par le texte doit juste accepter, pour un singulier bonheur de lecture, d'être désorienté au milieu d'événements et de dialogues absurdes, délirants, transporté dans la peau d'English, ce héros allumé.