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EAN : 9782081333604
206 pages
Editions Arthaud (15/04/2015)
3.74/5   19 notes
Résumé :
Le 18 avril 2014 sur le versant népalais de l’Everest, une avalanche tuait seize sherpas qui préparaient la voie pour leurs riches clients amateurs de sensations fortes. C’était la première fois depuis sa conquête par Edmund Hillary et le Sherpa Tenzing Norgay en 1953, que le Toit du monde tuait autant d’hommes – tous népalais – en une seule journée. Après cette tragédie relayée par les médias du monde entier, les sherpas ont déserté le camp de base de l’Everest en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Si vous voulez être emportés sur l'Everest et y vivre de grandes aventures, ne lisez pas ce livre.
Mais si vous souhaitez vous informer et réfléchir sur la vie des sherpas, allez-y !
Cet ouvrage n'est donc pas un récit d'aventures ; il ne raconte ni les épopées sur l'Everest ni la vie de tel ou tel héros.

Sherpas, fils de l'Everest est le fruit d'un gros travail, les annexes en fin d'ouvrage en témoignent : bibliographie, filmographie, documents et articles, sans compter les nombreux remerciements adressés aux personnes qui ont été interrogées ou ont aidé d'une façon ou d'une autre.
Les deux auteurs nous donnent beaucoup d'informations. Beaucoup d'éléments qui permettent d'avoir une vue historique et sociologique de la condition des sherpas qui ont lié leur vie à L'Everest.
Elles n'analysent pas et donnent seulement les éléments bruts : on peut le regretter, mais c'est un parti pris. Libre au lecteur de réfléchir, de creuser un aspect qui l'intéresse, et de se faire une opinion.

Pour commencer, il faut bien savoir de quoi ou plutôt de qui il est question.
Connaissez-vous la différence entre sherpa et Sherpa ?
En préambule, Patricia Jolly et Laurence Shakya écrivent que "Tous les sherpas ne sont pas des Sherpas, et les Sherpas ne sont pas tous sherpas..."
Les Sherpas forment un peuple, et puisque c'est parmi ces Sherpas que sont recrutés de nombreux porteurs d'altitude, le mot "sherpa" sans majuscule, désigne aujourd'hui par extension ces fameux porteurs... qu'ils soient Sherpas ou non.

Sans sherpas, pas d'Everest. Ou du moins, pas ou peu d'alpinisme sur l'Everest, car ils sont indispensables aux grandes expéditions.
Portage de matériel, montage de camps, préparation des repas et tant d'autres tâches que les équipes ne peuvent pas assumer seules.
Les alpinistes ne sont pas tous Reinhold Messner qui en 1978 fut le premier à gravir l'Everest sans oxygène avec son seul coéquipier Peter Habeler. L'alpiniste italien récidiva même deux ans plus tard, toujours sans oxygène, mais cette fois en solitaire !
Les alpinistes n'ont pas tous les capacités et le talent de Reinhold Messner, et l'on peut facilement comprendre qu'ils organisent de lourdes expéditions engageant de nombreux sherpas.

Mais là où cela devient grotesque, c'est lorsque des personnes n'ayant ni l'expérience nécessaire, ni le niveau physique et technique veulent se payer le toit du monde.
Oui, "payer", au sens propre.
La nature humaine étant ce qu'elle est, certains pensent que tout peut s'acheter ; de l'autre côté, là où il y a de l'argent à gagner se trouvent toujours des hommes prêts à tout pour en profiter.
En quelques années, les agences accompagnant les clients sur l'Everest se sont multipliées et elles rivalisent durement pour attirer ceux qui ne regardent pas à la dépense pour satisfaire leurs envies : "Étrangers comme Népalais, certains organisateurs d'expéditions rivalisent d'initiatives pour attirer une clientèle VIP prête à débourser 130 000 dollars (plus de 110 000 euros) pour accrocher le sommet à son tableau de chasse. WiFi, boulangers-pâtissiers et chefs cuisiniers, ravitaillement en produits frais assuré chaque jour par hélicoptère, tentes aux allures de véritables suites chauffées avec lit, bureau et douche brûlante... Ces clients fortunés peuvent même, une fois leur acclimatation achevée, jouir d'un aller-retour héliporté à Katmandou pour profiter du confort d'un hôtel de luxe avant de s'élancer, frais et dispos, à l'assaut de la montagne."

Là, on fait plus que friser le ridicule, non ?
Où est l'esprit de l'alpinisme ?
Où est l'aventure ?
Où est l'éthique, lorsque l'on sait que de nombreux sherpas sont employés pour préparer le parcours ? "Sécuriser" la cascade de glace, équiper certains passages d'échelles et de cordes fixes.
Quelle tristesse !
Nous sommes bien loin de Messner. À des années-lumières de l'expédition britannique victorieuse de l'Everest en 1953.
Un mépris total de la loyauté vis à vis de l'alpinisme.
Mais très souvent aussi un mépris des règles de sécurité.
Le business des agences engendre une concurrence effrénée qui amène à tirer les prix, quitte à prendre des risques inouïs.
À propos de risques : des compagnies d'hélicoptères de secours se sont également développées, dont certaines sont soupçonnées d'être de connivence avec des agences.
La nature humaine est vraiment désespérante !

Patricia Jolly et Laurence Shakya nous montrent l'envers du décor, des faits et comportements pas toujours jolis-jolis, mais il y a aussi dans ce livre des aspects plus lumineux, heureusement !
Elles nous offrent une vue intéressante, non pas sur les montagnes, mais sur l'histoire et la vie des sherpas qui oeuvrent sur l'Everest : conditions de travail, sécurité, assurances en cas d'accident, rémunération...
On peut toujours vouloir en apprendre plus, mais on trouve en relativement peu de pages bon nombre de faits et de données utiles pour qui s'intéresse à l'histoire de l'alpinisme et ses à-côtés.

Pour ceux qui veulent un peu mieux comprendre le fonctionnement des agences, Tragédie à l'Everest de Jon Krakauer, cité par les auteurs, est un incontournable auquel le livre de la danoise Lene Gammelgaard, "Là-haut. Une femme sur le toit du monde" offre un éclairage complémentaire intéressant.
Et pour ceux qui veulent rêver et revivre de véritables aventures, je conseille Au sommet de l'Everest d'Edmund Hillary et Victoire sur l'Everest de John Hunt. Des merveilles !
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Une funeste avalanche a tué seize sherpas en 18 avril 2014 sur l'Everest, tandis qu'ils plaçaient les cordes nécessaires à l'ascension de leurs clients. A partir de cet évènement, les auteurs vont tenter une analyse sur la perception du rôle des sherpas par eux même, par ceux qui les emploient, et par les autorités administratives de leur pays. Sur les évolutions qu'ils sont en droit d'attendre dans leurs conditions de travail ainsi que la reconnaissance de celui-ci. Si cet ouvrage retrace dans les grandes lignes les évolutions ainsi que les enjeux économiques du rôle des sherpas, je reste un peu déçue par cet essai, je le trouve inabouti. Les auteures ont pourtant fait un gros travail d'investigation, mené beaucoup d'interviews qui nous sont ici restituées fidèlement. Un peu trop d'ailleurs, cette information n'a pas été « digérée », il manque à mon sens une mise en perspective qui n'apparait qu'en filigrane. Cela m'a paru assez flagrant dans le chapitre retraçant l'altercation entre deux alpinistes européens et des sherpas en 2013. Certains articles de l'époque –pas tous- arrivent à mettre une perspective que je n'ai pas retrouvé dans le livre. C'est dommage car la matière première est là.
Ceci étant, l'ouvrage apporte un éclairage intéressant sur le sujet.
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Cet ouvrage consacré aux sherpas n'est pas une étude historico-culturel sur l'ethnie des Sherpas, mais plutôt une étude sur le métier de sherpa qu'ils soient d'ethnie Sherpas ou non. Tout commence par l'accident survenu le 8 avril 2014 sur l'Everest, une avalanche au conséquences dramatique qui entraînera la mort de 16 personnes et sera le lit de protestations social au sein du monde de la montagne Népalais. En partant de cet accident les deux auteurs vont étendre les sujets à divers thème relié à ce drame notamment :
La chinoise Wang Li qui sera la seul cliente à atteindre l'Everest ce printemps là, où l'on comprend que le pouvoir de l'argent est tout autant fort sur le toit du monde qu'ailleurs.
La polémique entre Ueli Steck et Simone Moro avec les Sherpas.
Les différences entre guides Européens et Népalais et l'arrivé de diplômes d'alpinisme au Népal. Un chapitre sur le business des marques de matériaux Les femmes sherpas aux sommets avec le parcours de trois alpinistes Népalaise
 Divers portraits de Sherpas ayant réussi
L'avis de Miss Hawley historienne des ascensions depuis plus de 50 ans.
Ce livre est à la fois passionnant pour les amateurs de récits sur l'himalayisme et décevant pour ceux qui auraient souhaités des informations plus généralistes de type ethnologique sur le peuple Sherpas car ce n'est pas le sujet du livre.   
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Ce livre, qui aborde la condition des porteurs et guides népalais aux abords de l'Everest, est traversé par la tragédie qui a emporté seize sherpas lors d'une avalanche en 2014. de fait, il se concentre essentiellement sur les causes, les répercutions directes et indirectes de cet accident, ainsi que sur les témoignages des proches - souvent les veuves - des hommes tués sur le versant népalais de l'Everest. On sent ici toute la pratique professionnelle de Particia Jolly, reporter au Monde, qui construit ce livre comme une série d'articles journalistiques. Une grande place y est laissée au témoignage, tout en parsemant le récit d'informations sur la structuration du tourisme dans la région et l'histoire de la conquête du toit monde. Certaines personnes pourront donc trouver une analyse plus critique manque ici, une mise en perspective plus fine. Il n'empêche que cela permet également à ce livre d'être très clair, facile à lire et à digérer, tout en en apprenant beaucoup.
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L'Everest, les Sherpas et Sherpa: ce livre permet de prendre conscience de l'envers du décor politico-économique lié à cette montagne.
On y apprend que les Sherpa sont des Tibétains exilés au Népal qui ont une très grande résistance physique à la haute altitude.
Le 18 avril 2014 fut marqué par la grande tragédie qui a touché l'Everest: 16 sherpas y sont morts. Cette tragédie a aussi montré l'immense difficulté d'organiser des secours dans cette région du Népal.

Ce que je retiens de la lecture de ce livre? Gravir l'Everest est un vrai business pour quelques personnes qui en tirent profit mais qui appartiennent que très rarement à la population locale.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'Everest a d'ailleurs causé une hécatombe au printemps 2013. Le 8 avril 2013, Mingmar Sherpa, 48 ans, un des six Icefall Doctors, a fait une chute mortelle dans une crevasse près du camp II, alors qu'il préparait la route pour la saison printanière. Le 25 janvier de cette même année, Ang Nima Sherpa, leader des Icefall Doctors, usé par ce travail stressant, s'était éteint à son domicile de Pangboche (3 985 mètres), à l'âge de 59 ans.
Le 5 mai, au camp III (7 160 mètres), Da Rita Sherpa, 37 ans, guide d'une expédition occidentale, a été victime d'une attaque après avoir ressenti un étourdissement. Le 8 mai, Lobsang Sherpa, 22 ans, qui redescendait du camp III, est lui aussi mort après avoir chuté dans une crevasse. Et le 16 mai, Namgyal Sherpa a succombé à une crise cardiaque après sa dixième ascension de l'Everest.
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Tashi Tenzing, 49 ans, est le fils de Pem Pem, fille aînée de Tenzing Norgay, le Sherpa qui a posé le pied pour la première fois sur le Toit du monde au côté de Sir Edmund Hillary, le 29 mai 1953. [...]
À écouter Tashi Tenzing, assis derrière un véritable bureau de ministre et cerné de photos de montagnes et d'étendues glaciaires, être un descendant de Tenzing Norgay n'est pas toujours un avantage.
« Parce que vous portez un nom célèbre, les gens pensent que vous avez tout pouvoir, et ils ont toujours quelque chose à vous demander. Mais d'un autre côté, ils attribuent rarement vos succès à votre propre mérite. »
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