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Johan-Frédérik Hel-Guedj (Traducteur)
EAN : 9782221093344
250 pages
Robert Laffont (11/03/2002)
3.7/5   15 notes
Résumé :
Ils l'interrogent sans relâche. Les inspecteurs Kameyama et Oguchi la croient coupable. Mais Lucy se sait innocente. Elle n'a pas tué Lily. Elle n'aurait pu découper son corps et en abandonner les morceaux aux quatre coins de la ville. A trente-quatre ans, Lucy est traductrice, pas bouchère. Et puis quelles raisons aurait-elle eues d'assassiner Lily ? Elles se connaissaient à peine. Elle a aidé la jeune femme à trouver un appartement, voilà tout. Lucy est une solita... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est après avoir vu le film L'Oiseau-tempête (The Earthquake Bird) un thriller américain réalisé par Wash Westmoreland, sorti en 2019 que j'ai décidé de lire le roman dont il est l'adaptation.
Je ne suis pas déçu du voyage.
Le jeu remarquable de l'actriceprincipale Alicia Vikander est une transposition hallucinante du caractère du personnage du roman Lucy Fly.
L'actrice s'est complètement imprégnée de la psychologie du personnage décrit par Susanna Jones.
Lucy est la seule fille d'une famille qui compte huit enfants. Elle n'est pas la bienvenue et très vite se démarque de ses frères. Bons résultats à l'école, dévoreuse de livres...rien pour plaire à ses parents.
Très vite elle s'en détache et décide d'apprendre le Japonais, une façon comme une autre de s'isoler, puis de quitter l'Angleterre pour le Japon.
Traductrice de notices techniques dans une agence, elle se fait remarquer par la qualité de ses traductions.
Elle maîtrise la langue, joue du violoncelle dans un quatuor de femmes japonaises, vit dans un appartement au sein d'un quartier populaire, agit à l'inverse des expats qui dans tous les pays du monde ont une facheuse tendance à se regrouper.
La communauté anglo-saxonne de Tokyo voit en elle une sorte de zombie capable de s'intégrer dans la société japonaise, un modèle que l'on ne peut suivre...
Mais en marquant sa différence, Lucy n'appartient ni à l'une ni à l'autre des communautés. Elle est seule dans Tokyo, c'est ce qu'elle voulait.
Pourtant, derrière la force que les autres lui accordent Lucy est fragile. Elle doute. Elle aime être seule. Seule avec des Japonais qui ne la jugent pas qui la voit différemment. Elle veut choisir elle-même sa solitude.
Deux événements vont venir troubler la quiétude de sa vie et vont lui faire perdre le contrôle.
Bob, un anglais musicien qui cherche à percer sur la scène rock tokyoite lui présente Lily une compatriote complètement larguée au Japon.
Lucy la materne, la coache, la manage. Lily s'incruste. Vampirise Lucy. Elles sont toxiques l'une pour l'autre mais ne peuvent se séparer.
Lucy a fait la connaissance de Teiji Matsuda, un photographe serveur dans le restaurant de nouilles de son oncle Soutaro.
Les deux jeunes gens deviennent vite amants et le sexe prend une part importante dans leur relation.
La présence de Lily, invitée lors d'une visite à l'île de Sado, va modifier la nature des relations entre Teiji et Lucy. Cette dernière cherche à conserver la relation exclusive qu'elle avait avec le jeune homme, mais le doute l'envahit dès qu'elle voit Lily et Teiji côte à côte.
Malgré elle, Lucy est ramenée à sa culture maternelle. le trio amoureux qui se profile la mine, elle ne peut se défaire des suspicions qui l'envahissent.
Lorsque Lily disparait, les barrières qu'elle construisait autour d'elle s'effondrent.
Roman psychologique intense qu'on lit fébrilement, l'Oiseau Tempête nous conduit aux limites de la folie.
On aime très vite Lucy, on s'identifie à elle selon une logique d'attraction répulsion.
Le personnage intrigue, dérange, nous met face à nos propres errances, à notre envie de fuir, à nos désirs de mort.
Le Japon, Tokyo, la société japonaise sont les autres personnages du roman ils exercent une pression continue sur les humains de l'histoire.
Teiji reste le petit garçon fluet que sa mère a confié à son frère et que celui-ci recueille quand elle décède.
Teiji apparait dans la lumière lorsqu'il sert au restaurant mais disparait dans l'ombre quand il erre dans Tokyo son appareil photo autour du cou.
Les anglo-saxons ne parviennent pas à comprendre cette société qui les accueillent de façon superficielle, ils parlent leur langue, font de la musique ou trainent dans les bars.
Susanna Jones révèle dans cette histoire les difficultés de communication entre des cultures opposées et les malentendus qu'elle peuvent générer.
Les scènes au Commissariat de Police sont très parlantes de ce point de vue.
Une auteure à découvrir.
Le piège du Nénuphar est son autre roman.

Lien : https://camalonga.wordpress...
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Quand je pense à ce livre, je pense à la trahison. le triangle amoureux dans ce cas ne semble pas du tout banal. Situation: une étrangère au passé difficile vivant au Japon (Lucy) rencontre un étrange photographe (Teiji) dont elle tombe amoureuse - fatalement, passionnément et, semble-t-il, non sans crainte que ses sentiments ne soient pas entièrement réciproques. Et quand Lily apparaît dans l'intrigue - la compatriote de Lucy, mais bien moins mature que la protagoniste - il ne fait plus aucun doute que rien de bon ne viendra de l'idée que Lucy mette en relation Lily et Teiji.

J'aime les personnages introvertis ironiques par rapport aux autres, mais au fond romantiques et pas gâtés: Lucy est juste comme ça. En créant ce personnage, l'auteure devait y mettre beaucoup de caractère personnel et la sincérité est toujours attrayante. Susanna Jones écrit avec aisance et talent (euh, combien d'heures de travail doivent être mises dans cette facilité!). le drame d'un coeur brisé, la douleur de la trahison, les soupçons naissants et le refus de croire l'évidence - tout cela est décrit avec brio. Et en même temps, sans détails invraisemblables et mélo exagéré.

Un véritable minimalisme. A lire et à relire!
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Je dispose de tout un tas de petits trucs pour affronter mes problèmes de fantômes et d’insomnie. L’un d’eux consiste à tester mon japonais. J’ai pris le mot pour tremblement de terre, jishin, et j’ai essayé de penser à d’autres termes qui se prononcent de la même manière, mais s’écrivent avec des caractères différents. En associant ji, qui veut dire « moi », et shin, qui signifie « se fier à », cela donne « la confiance ». Avec d’autres caractères manuscrits, un tremblement de terre peut devenir la petite aiguille de la montre, ou bien encore une aiguille de boussole, ou tout simplement quelqu’un, moi par exemple. Parvenue à ce stade, je suis restée à court d’idées. Il doit exister d’autres mots mais ils ne me venaient pas à l’esprit. En temps normal, j’aurais été capable d’en dénombrer sept ou huit avant de me rendormir ; ce matin-là mon petit jeu n’a pas fonctionné.
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C’est après mûre réflexion qu’elle avait opté pour le japonais. Le chinois exigeait l’apprentissage de plus de six mille caractères tandis que le japonais n’en employait qu’une palette de deux à trois mille. Jusqu’à ce stade, la Chine tenait la corde. Mais c’était la carte qui avait emporté la décision. Le Japon était un peu plus loin de l’Angleterre, et c’était là un argument de poids. Le Japon se situait à la plus grande distance possible avant le passage de l’autre côté du globe, au risque de se rapprocher à nouveau du pays natal, à moins d’obliquer vers l’Australie, mais ça ne comptait pas car là-bas on parlait l’anglais.
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La seule manière de manger les nouilles, c’est, bien sûr, de les pêcher dans le bouillon, de les sucer entre les lèvres, de les aspirer sans discontinuer jusqu’à ce qu’il ne reste plus dans le bol que du liquide et quelques morceaux flottants. La plupart des Occidentaux qui se rendent au Japon ont du mal. Si vous avez été élevé dans la culpabilité de toute mastication bruyante, il vous est impossible d’aspirer convenablement. Et si vous êtes incapable d’aspirer, vous ne pouvez absorber les nouilles en les suçant, et du coup il devient impossible de les manger correctement.
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Les belles femmes sont toujours ravies de me regarder. Mes yeux noirs sont trop perçants pour être beaux. Je suis la laideur qui définit leur beauté. En l’occurrence, les hommes aussi sont enchantés de me regarder. Ils se disent, je ne vais peut-être pas me lever un super mannequin, mais au moins je sais que je peux toujours me trouver quelqu’un de mieux qu’elle. Vous pourriez en conclure que je possède une beauté singulière. Les gens aiment bien considérer mon visage, ils apprécient ma présence dans les parages, pour des motifs esthétiques, en quelque sorte.
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Échec, cela peut se dire rien qu’avec les yeux et les sourcils. Si certains pédants insistent pour employer le mot, on peut toujours se l’écrire sur le dos de la main. Ainsi, lors de la cérémonie de remise des prix, elle avait ouvert la bouche et distinctement prononcé dans le microphone, mais avec détachement, le mot « merci », comme si elle avait parlé tous les jours. Échec et mat. Sauf que là, elle n’avait acculé qu’elle-même. Après s’être remise à parler, il lui avait été impossible de redécouvrir le silence.
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Video de Susanna Jones (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Susanna Jones
Bande annonce du film EARTHQUAKE BIRD (2019), adaptation du livre de Susanna Jones paru en français sous le titre L'oiseau-tempète.
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