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3,8

sur 594 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« En majesté, dodu, Buck Mulligan emergea de l'escalier, porteur d'un bol de mousse a raser sur lequel un miroir et un rasoir reposaient en croix. Tiède, l'air matinal soulevait doucement derrière l'homme une robe de chambre jaune dénouée à la taille.
Élevant haut le bol, il entonna :
— Introibo ad altare Dei.
À l'arrêt, son regard plongea dans le sombre escalier en colimaçon, et il enjoignit d'un ton canaille :
- Allez, monte, Kinch. Allez, monte espèce d'affreux jésuite. »

Ulysse, James Joyce @editionsfolio #classique

C'est ainsi que débute le fameux, le sublime, le décrié aussi, celui à la réputation ardue et sulfureuse : Ulysse de James Joyce.

« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage »ou, devrait-on dire, heureux qui au gré des flots joyciens, se laissant porter, emporter, égarer, enchanter, fait un fabuleux voyage !

Oui, aux esprits ouverts, à ceux qui ne craignent pas d'affronter les flots, qu'ils soient tempête ou mer étale, cette odyssée se révèle une merveille inoubliable.

Imaginez plutôt ! Une oeuvre d'une richesse incomparable, contée de dix-huit points de vue différents qui offrent autant de styles que de conteurs, autant de chapitres aussi, faisant tous référence à L'Odyssée d'Homère : « Télémaque », « Calypso », « Hadès », « Eole », « Charybde et Scylla », « Circé »... pour n'en citer que quelques-uns.

Un récit qui semble confus et impénétrable au premier abord, mais qui dévoile bien plus de profondeur et de réflexions sensées qu'il n'y paraît. le visible, les mots, les phrases tels qu'ils sont couchés sur le papier ; l'invisible, les idées véhiculées, les messages cachés.
Tel Alice au Pays des merveilles de Lewis Carroll, ce texte n'est pas aussi fou qu'on le croit et contient bien des savoirs et des références.

Parlons-en des références, multiples, foisonnantes !

James Joyce nous propose des envolées linguistiques diverses, qu'elles soient en latin ou en italien, en hongrois comme en allemand, en grec ancien également. Elles mettent en lumière son érudition d'une part, mais elles créent aussi une musicalité originale.

Suite de l'article disponible sur le site de @phusis_revue dans la rubrique littérature

https://phusisrevue.com/ index.php/2024/04/29/elementor-5467/
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Que dire d'Ulysse qui n'a pas déjà été dit?

Une belle leçon d'humilité. Un exercice de confiance, où l'on doit laisser notre jugement et nos idées préconçues de côté et se laisser guider. Un travail de persévérance et d'attention. Un voyage parfois chaotique, parfois brillant, parfois étonnant.

Ma lecture est devenue un vrai plaisir lorsque je l'ai accompagnée, tout bêtement, de l'analyse détaillée de l'oeuvre que j'ai retrouvée sur Wikipédia.

Ulysse est réputé comme étant illisible et il est, j'en convaincs, assez difficile d'approche. Nous devrions toutefois nous demander pourquoi? Pour ma part, j'ai été confronté à ma relation avec les livres en tentant de lire ce pavé quelque peu absurde.
Comme beaucoup d'entre nous, je lis pour connaître l'histoire, savoir comment l'action se déroulera et surtout, comment ça pourra bien se terminer !
C'est une mentalité tout à fait incompatible avec la lecture de ulysse et, lorsque l'on accepte de laisser aller, ulysse devient un livre très intéressant. Il faut effectivement lire doucement, sans objectif comme "encore 10 pages" ou "je pourrais le finir en 10 jours". On n'a pas non plus besoin de tout comprendre, ni de tout aimer. On doit persévérer lors de passages plus ardus et ralentir encore un peu, consommer à petite dose, trouver un rythme et une voix propres à chaque épisode.
Je crois que ulysse est une grande leçon d'humilité pour le lecteur et une occasion de se questionner sur le pourquoi nous lisons, comment nous lisons, ce qui n'est certes pas reposant, mais oh combien intéressant.

Comme le disait si bien Nabokov : "Ulysse est une superbe et permanente oeuvre d'art, mais qui a été légèrement surestimée par cette race de critiques qui s'intéressent davantage aux idées, aux considérations générales et aux aspects humains, qu'à l'oeuvre d'art en elle-même. (...)  Qu'il y ait un très vague et très général écho homérique du thème des pérégrinations dans le cas de Bloom est évident, comme le suggère le titre du roman, et l'on trouve un certain nombre d'allusions classiques parmi nombre d'autres allusions dans le courant du livre ; mais ce serait une complète perte de temps que de chercher d'étroits parallèles dans chaque personnage et chaque scène du livre."
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Pérégrinations de Léopold Bloom dans le Dublin du 16 juin 1904. de la truculence à l'élégiaque, une journée comme une vie, une odyssée humaine inépuisable (et pas du tout absconse, contrairement à ce que répandent ceux que lire fatigue).
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Enfin! Je m'y suis mis. Je n'ai entendu, jusqu'à présent, que l'avis d'écrivains qui n'avouent jamais qu'ils n'ont pas tenu la distance, ne citant le monologue de Molly que parce que ça fait classe sur les plateaux télé. Je me dis que ce livre, parfois déroutant, qui nous offre la liberté aussi de décrocher pour sentir notre propre flux de conscience, nous résiste si nous l'abordons avec l'intellect. Il me semble inutile de se préparer à lire Ulysse pour entrer dans le roman. Il faut y aller sans se poser de question... ou ne pas y aller... Lire Ulysse, c'est comme décider de plonger dans l'eau parce qu'elle nous attire sans même savoir si elle est chaude ou froide. Oui, je pense qu'il est possible de comprendre ce livre si nous restons en mode contemplatif, et tous nos sens en éveil. C'est un roman total. Nous suivons Dedalus et Bloom, mais nous absorbons tous les bruits du monde, et embrassons Dublin le temps d'une journée. Nous finissons remplis d'elle et du brouhaha de milliers d'âmes qui pensent, aiment, désirent.
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Il est des oeuvres qui ne laissent personne indifférent. Dans la quasi totalité des cas, j'aime ces oeuvres - même s'il me faut du temps pour me l'avouer. « Ulysse » est de ces oeuvres.

Quand j'ai achevé ce pavé, j'étais sceptique. Je reconnaissais l'imagination monstrueuse de Joyce, son génie du symbolisme et son inventivité stylistique, mais les flux de conscience incompréhensibles me rebutaient. Je l'avais noté 3,5.

À présent, je peux aisément affirmer qu'il s'agit d'un de mes romans préférés. En effet, il incarne tout ce que j'aime en littérature, et dans l'art en général : l'ambition. L'audace. Bouleverser les attentes, prendre des risques, évoluer. Demandez-moi de choisir entre lire 10 fois « Ulysse » (1500 pages quand même), et lire 1 fois un quelconque roman de gare, bestseller contemporain, je vous répondrais « Ulysse ». Car on n'a jamais épuisé la richesse de ce roman. Car, on adore ou on déteste, mais on s'en souvient. Contrairement à l'écrasante majorité des romans qui « marchent » de nos jours.
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Ma troisième tentative a été la bonne, je suis parvenu à dépasser la page 100 de Ulysse. J'ai employé une méthode sérieuse qui consistait à m'obliger à lire 10 pages par jour. le jeu en vaut la chandelle !
La lecture de ce « roman » est en effet exigeante. Les monologues intérieurs sont souvent incompréhensibles, ils juxtaposent des faits ou des sensations, sans transition mais ils font ressortir des impressions, des critiques, des faits historiques, des lieux très intéressants. L'érudition de JJ est vaste.
La dernière partie du livre, le monologue de Molly, la femme de Bloom, sans ponctuation est saisissant de liberté, tant sur la forme que sur le fond. On est en prise avec la conscience d'une femme de 35 ans, qui se remémore sa jeunesse, ses expériences sexuelles, évoquant au passage la douleur de la période des règles, ou le calibre de certains de ses partenaires. Il n'est pas étonnant que le livre ait choqué et ait été interdit longtemps aux Etats-Unis.
Ce livre, par sa profondeur, son originalité, son érudition mérite bien le titre de « chef d'oeuvre » dans la mesure où après l'avoir terminé, on a envie de le relire pour mieux le comprendre.
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ULYSSE de JAMES JOYCE
C'est une véritable aventure que de lire ce monument: 1200 pages, plus de 300 pages de notes, c'est un univers difficilement racontable. Roman qui se passe à Dublin le 16 juin 1904 et qui fait intervenir Leopold Bloom et Stephen Dedalus principalement. 18 chapitres nommés d'après
l'odyssée. Les références à l'odyssée sont loin d'être évidentes et à moins d'être particulièrement érudit dans ce domaine, il faut un bon guide pour en trouver les traces.
C'est un roman qui fait référence à tant de disciplines qu'il ait vain, selon moi, de lire les notes en même temps qu'on lit le roman. J'ai suivi les conseils du principal traducteur qui est de lire un peu au hasard les chapitres et peu à la fois. Plus de 2 mois de lecture, des moments d'incompréhension, des moments jubilatoires, c'est une aventure étonnante et savante. Joyce utilise toutes les technique littéraires, c'est un érudit hors norme, il s'amuse avec des mots valise, des chapitres sans ponctuation, il invente des mots, truffe sa prose de citations dans toutes les langues, bref il a du bien s'amuser. A noter que ce roman a commencé à paraître sous forme de feuilleton dans un journal. Un pavé à garder près de soi et à déguster de temps en temps.
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Livre-monde
Une seule journée (le 16 juin 1904, date à laquelle Joyce a sa première liaison amoureuse avec celle qui deviendra sa femme, Nora Barnacle) de Léopold Bloom et Stephen Dedalus déambulant dans Dublin où rien ne manque des rues, statues, pubs, parcs, squares, jardins, ponts. Après quelques chapitres plutôt limpides, dont je parcours toutes les notes avec enthousiasme, des pages toujours plus labyrinthiques (ah, le chapitre XI, Les sirènes, avec ses jeux de sonorités) me font passer par maint états, consulter Wikipédia (souvent) et autres commentaires (dont des critiques sur Babelio assez savoureuses) pour tenter de trouver un sens à des phrases vraiment absconses. Je découvre alors dans ce qui est une parodie de l'Odyssée, truffée entre autre de nombreuses allusions à Hamlet et aux nationalistes irlandais, que chaque chapitre est un point de vue différent, exprimé dans un style différent (18 en tout) où Joyce pastiche tous les genres et styles littéraires, se jouant des règles d'orthographe et de la syntaxe. Qu'explorant le flux de conscience et le monologue intérieur Joyce avait pour dessein de décrire la totalité d'une journée, la totalité d'une ville, et la totalité d'un homme ordinaire (tout l'art de Joyce étant de faire de quelque chose d'apparemment banal quelque chose qui devient captivant par la manière extravagante dont il le raconte).

Ça et une multitude d'informations utiles pour décrypter le propos de Joyce, dont il m'est arrivé de me demander sérieusement s'il avait écrit pour être lu et compris. Pourtant, j'ai pris un plaisir certain à aller au bout de ma lecture. Quelque chose quand j'en avais assez qui me poussait à persévérer, comme des fulgurances, une lumière brillante éclairant un chemin obscur : la poésie, la trivialité, l'érudition, l'humour et l'ironie (souvent féroces), la transgression, les mots valises, la musicalité du texte de ce diable de Joyce. Vous l'aurez compris une fichue écriture expérimentale qui m'a donné du mal. Un seul jour raconté sur quelque mille deux cents pages dont je suis ressortie fatiguée, rincée mais néanmoins heureuse, pleine et repue telle celle qui sait qu'elle vient de vivre une expérience unique (d'autant que je ne pas sûre de la retenter un jour).
Merci à Gwen qui n'a pas aimé, mais l'a dit avec tellement de talent que j'ai eu envie de découvrir ce monument quelque peu monstrueux et vertigineux qu'est Ulysse de James Joyce.
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C'est l'anniversaire de cet Ulysse là! comment ne pas décider de suivre une fois de plus les déambulations de Léopold?
Je vais commencer en juin la quatrième lecture d'un texte (en v.o.) qui ne cesse d'étonner, charmer, agacer, choquer, émerveiller!
C'est tout un monde à explorer qui ne livre ses secrets que peu à peu en fonction des progrès du lecteur, des évènements personnels de sa vie, de son état d'esprit...
Hautement recommandable; si un peu peur au bord du gouffre, lire les deux numéros que le revue Europe consacre au chef-d'oeuvre!
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Bibliothèque de la Pléiade. Traduction d'Auguste Morel assisté de Stuart Gilbert ; entièrement revue par Valéry Larbaud et l'auteur.

Le côté obscur de l'Odyssée.

Il y a quelque temps, à la radio, (France-Culture pour ne pas la nommer) dans une excellente émission consacrée à Ulysse, avec Jacques Aubert, éditeur d'icelui dans la Pléiade, édition que j'ai lue pour cette chronique, on disait qu'Ulysse n'était pas si difficile à lire. Personnellement, je ne l'ai abordé vraiment qu'avec un appareil critique sérieux, justement, celui de la Pléiade. On ne peut pas partir dans cette Odyssée sans un minimum de pistes de lecture voire de connaissances littéraires. Mais d'Adèle van Reeth je garderai cette dernière citation : « On entre dans Ulysse comme on peut. »
C'est ce que je propose modestement ici. Comme je peux.
Après, que cette lecture soit jouissive, j'en conviens volontiers.
Ecrit à Trieste et à Zurich entre 1914 et 1921, Joyce met donc l'Irlande à distance et règle quelque part ses comptes avec un Dublin qu'il a fui.
Avec Ulysse, Joyce s'essaie à différentes formes d'écriture, procède par chevauchements, invente un nouveau langage du roman. Les personnages principaux (Bloom et Dedalus – ce dernier apparaissant dans plusieurs romans de Joyce, semble être une bonne partie de lui-même dans la fiction, à une autre époque, dans un autre espace.) ne sont pas à proprement parler, des héros, comme le Ulysse de l'Odyssée. Car quelle est l'Odyssée de Léopold Bloom sinon une traversée de Dublin du matin à la nuit ce 16 juin 1904? Quel est l'héroïsme de cet homme sinon d'affronter sa vie corporelle (manger, déféquer, sexe…) et ses contemporains avec tous les malentendus, toutes les distorsions du langage si bien qu'il apparaît, sa judaïté aidant, comme un étranger à son propre pays, un peu comme l'envahisseur anglais :
«Les étrangers, disait le citoyen, c'est de notre faute. Nous les avons laissés entrer, nous les avons amenés. La femme adultère et son amant ont amené ici les Saxons pour nous piller.»
et d'affronter aussi ses vices (sexuels) et sa femme (adultère) qu'il quitte le matin après lui avoir fait le petit déjeuner et qu'il retrouve en fin de parcours dans le lit conjugal comme un éternel retour en proie à ses pensées diffuses.
Justement, Joyce profite de ce roman foisonnant pour faire intervenir et mélanger tous les styles. le plus marquant est justement cette fin, ce dernier épisode sans ponctuation, comme les pensées s'enchaînent, ce fameux monologue intérieur ou « courant de conscience » dont il est plus ou moins l'initiateur.
Si le roman s'écarte volontairement de l'Odyssée d'Homère, il en garde néanmoins la structure qu'il cadre avec les heures de la journée. On commence par les épisodes dits de la « Télémaquie» à Martello Tower avec Dedalus au centre (Télémaque) ; Dedalus, spécialiste de Shakespeare et professeur, pour finir au « Nostos » avec Molly Bloom en Pénélope qui fait le bilan de ses amants et dévide le cours de ses pensées coupables ou non. Entre les deux, on assistera aux pérégrinations de Bloom entre un enterrement, une scène de voyeurisme et de masturbation, un passage au journal où il travaille (Eole), des scènes au pub ou au bordel (Circé) avec des rencontres de personnages loufoques ou ordinaires, délirants ou quotidiens. Tout au long de ce trajet, Bloom est en quête de son identité (Virag-Bloom) et passe par de nombreux déguisements et transformations.
Obsédé de sexe et de vie, Bloom semble subir, avec la scène au bordel, tout un rêve éveillé sous opium où les personnages se déguisent, les sexes s'inversent et les voix se mêlent les unes aux autres ce qui fait de Ulysse le pendant littéraire des arts de son époque. de nombreuses références sont faites à la musique : Molly Bloom est cantatrice et son mari organise une tournée, de même que Stephen Dedalus représente le Joyce, ténor frustré. La rencontre finale de Bloom et de Dedalus révèle si besoin était à la fois le candaulisme et homosexualité latents de Bloom. Ce qui apparaît dans l'épisode de Circé sous forme de pièce de théâtre (on pense à Ubu), c'est cette musicalité aux notes qui frottent et qui grincent, une apparente dissonance aux voix superposées. de même dans l'épisode des Sirènes, le texte commence par des bouts de phrases voire des onomatopées et sont reprises et développées par la suite comme une fugue.
On retiendra aussi l'allusion que Joyce lui-même fait dans une lettre à propos de l'épisode du Cyclope dans le pub:
« Plutôt cubiste que futuriste. Chaque évènement est un objet à multiples faces. D'abord vous en donnez un point de vue, puis vous le dessinez d'un autre angle à une autre échelle, et les deux aspects sont juxtaposés dans le même tableau. »
Voilà une explication qui aide beaucoup à lecture d'Ulysse.
Joyce sème plus d'éléments de l'Odyssée, qu'il ne s'y réfère réellement. Les nombreux amants (Prétendants) (réels ou fictifs ?) de Molly ne seront pas massacrés par exemple. Dans « les Boeufs du soleil », on a affaire à un style moyenâgeux, puis à tout un panel de l'histoire littéraire anglaise, style ampoulé des anciens diaristes comme Samuel Pepys tant les styles se mêlent en fondus enchaînés, tandis que Bloom s'interroge sur la naissance et la paternité et à travers tout ça, sur la naissance du langage même, d'où ses occurrences stylistiques à travers les âges. L'idée du sacré (conception) demeure : les boeufs du soleil sont dans l'Odyssée ce troupeau qu'il ne faut pas toucher sous peine de malédiction divine. Joyce s'en sert de façon moderne pour mettre ce sacré à distance ou du moins à s'interroger dessus.
Certes, l'on retrouve dès le début des sarcasmes sur la religion. On sait combien la religion catholique est prégnante en Irlande et que Joyce a fréquenté les Jésuites. Buck Mulligan, colocataire de Dedalus parodie à merveille l'eucharistie dès la première scène du roman.
Enfin, il y a un peu de tout dans Ulysse si bien que chacun peut s'y retrouver. C'est la face obscure de l'Odyssée. Sons, odeurs, sentiments, amour, haine, silence, Joyce développe tout, et non seulement ce que pensent- ou pourraient penser- les personnages mais aussi, il les fait interpréter ce que pourrait penser l'autre et ça donne une idée de l'infini.
Mais surtout Joyce y parle de l'Homme et de la Femme dans leur noblesse ou leur trivialité et adapte son langage à chaque passage.
Et puis c'est tellement d'autres choses encore qui « occuperont les lecteurs pendant des siècles » comme disait l'auteur.
« Bloom, c'est un touche-à-tout, qui sait bien des choses, dit-il sérieusement. C'est pas le premier imbécile venu… vous savez…Il a quelque chose de l'artiste, ce brave Bloom. »


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