Hiver

"Hiver" du journaliste et écrivain suédois Mons Kallentoft est le premier tome d'une série de romans policiers consacrée à l'inspectrice suédoise Malin Fors, trentenaire célibataire et mère d'une ado de 14 ans.
Le froid, la neige, la forêt. C'est l'hiver et il fait un froid polaire. Un homme obèse congelé est retrouvé pendu à un arbre, complètement nu, le corps lacéré de coups de couteaux. Malin Fors et Zeke Martinsson, inspecteurs de police à Linköping, sont chargés de faire toute la lumière sur le meurtre de Bengt le ballon, un marginal que tout le monde voyait mais que personne ne connaissait vraiment, un solitaire dépressif constamment sujet aux railleries et aux moqueries.
Le roman est glacial et glaçant. Ce sentiment est exacerbé par un rythme lent, une intrigue dans laquelle il y a très peu d'action, des personnages troubles et marginaux. En ce qui concerne la construction narrative, elle est un peu surprenante, dans la mesure où l'auteur passe facilement et régulièrement d'un personnage à l'autre tout en permettant au lecteur d'en lire les pensées: celles des enquêteurs, des victimes et des suspects mais également celles du mort lui-même. Ce choix narratif nous permettra néanmoins peu à peu d'entrevoir de façon originale ce qui s'est réellement passé.
En bref: un roman surprenant au dénouement un peu frustrant mais intéressant malgré tout. Je compte bien lire la suite des aventures de Malin.

Hiver est le premier tome d'une série d'enquêtes menées par Malin Fors. Dans cette première enquête, un corps nu et gelé est retrouvé en forêt pendu à un arbre, en plein hiver suédois. Une équipe d'enquêteurs, dont Malin Fors, est chargée de l'enquête.
Même si ce n'est pas elle qui dirige l'enquête, Malin Fors est le personnage central du roman. C'est souvent par elle que l'on suit l'enquête mais l'auteur alterne les points de vue, chaque personnage y passe même la victime. On s'attache aux personnages parce que l'auteur nous permet de tous les connaître même les plus secondaires.
J'ai apprécié l'équilibre entre la place donnée à l'enquête et celle donnée à la vie privée des enquêteurs et surtout de Malin Fors. Ses rapports avec sa fille, son ex-mari, son amant, etc.
J'ai aimé suivre cette enquête policière. L'auteur nous présente beaucoup de suspects sans que l'on sache réellement qui est le coupable. Et certaines questions restent en suspens à la fin. Mais il est vrai que les différentes pistes sont trop nombreuses au final, ce qui embourbe un peu le récit et le lecteur.
Les points de vue et la narration changent régulièrement à l'intérieur des chapitres. Un style qui paraissait perturbant au début de ma lecture mais une fois les premières interrogations liées au meurtre posées, le roman se lit très rapidement et les différents points de vue nous permettent d'avancer dans l'intrigue et de prendre connaissance de tous les personnages.
Lien : http://frontwing.co.uk/blog/..

en Suède, au beau milieu d'un hiver particulièrement rude, un homme obèse est retrouvé nu, pendu à un arbre, avec le corps lacéré. Une fois le corps identifié (avec peine), il s'avère que la victime était un marginal, régulièrement victime de harcèlement et du rejet des habitants de son village. Mais pas forcément au point de le tuer de cette manière... La police de Linköping et l'inspectrice Malin Fors mènent une enquête qui suit plusieurs directions entre les jeunes caïds du village, les adeptes de la religion nordique (pour l'aspect rituel du meurtre), et une famille de marginaux dont la fille était l'assistante sociale qui suivait la victime et a été victime de viol.
La série des enquêtes de Malin Fors a un gros succès, et je la découvre donc dans l'ordre. Malgré quelques maladresses (en particulier une fin qui fait un peu bâclée), Kallentoft a un certain talent d'écriture. Il a l'art de créer des personnages intéressants, en particulier son héroïne principal, qui est une jeune flics de 31 ans qui vit seule avec une adolescente et est en proie à des troubles existentiels et à de légères tendances à l'alcoolisme (mais après tout, elle est suédoise). L'atmosphère générale est assez glauque, à l'image de l'hiver rude à souhait du mois de février en Scandinavie, et renforcée par le fait que l'esprit du mort plane au dessus de l'histoire, s'adressant régulièrement aux personnages. Je lirai la suite de la série avec plaisir !

Un bon opus au gout d'inachevé... Les recettes du polar scandinave sont là et bien là.

En toute honnêteté, j'ai également failli interrompre ma lecture au tout début du roman. J'ai laissé le livre de côté quelques jours, puis l'ai repris pour mon plus grand plaisir ! Je serais vraiment passée à côté d'un ouvrage fort et absolument glacial si je n'avais pas persévéré. La construction tout-à-fait atypique (le narrateur n'est jamais le même) est particulièrement habile, permettant au lecteur de s'imprégner des divers personnages, de leurs émotions, de leurs failles. le style est impeccable et le découpage en courts chapitres aère agréablement la lecture.
L'intrigue est bien ficelée, l'enquête méticuleusement menée et franchement, on ressent ce froid polaire de l'ambiance hivernale suédoise, même sous la couette !
Petit bémol : beaucoup de personnages, de noms de villes, de quartiers aux noms souvent imprononçables et donc difficiles à retenir... on s'y perd un peu parfois.
Il me tarde de découvrir Eté.

Contrairement à d'autres auteurs nordiques, j'ai trouvé qu'ici il était difficile de se plonger dans l'histoire. Notamment à cause de la construction, en tout petits paragraphes, qui ne laisse pas le temps au lecteur de s'imprégner de l'ambiance ou de s'attacher aux personnages. A peine une situation est-elle évoquée que le lecteur est contraint de changer de point de vue, de personnage, de temps, de lieu…C'est assez déstabilisant.
L'inspectrice Malin Fors est un peu comme le Erlendur d'Indridason (je sais, il n'est pas suédois mais islandais, ça reste néanmoins un auteur nordique) : elle n'est pas une star, elle a des doutes et des problèmes et surtout, elle n'est pas seule à mener l'enquête. Elle est entourée de plusieurs inspecteurs dont chacun à son importance, même si ce sont ses pas à elle que l'auteur s'attache à nous faire suivre et qu'on entre davantage dans sa vie privée et sa relation avec sa fille.
La spécificité du récit de Mons Kallentoft est de faire parler le mort, qui a droit régulièrement à ses paragraphes. Il est comme une ombre qui plane au-dessus de l'enquête et pousse Malin à chercher. Je ne peux m'empêcher de faire tout de même le parallèle avec les flashbacks qu'Indridason intègre de façon assez habituelle dans ses récits. le rythme est, quant à lui, lent et plutôt agréable ; on laisse le temps faire son oeuvre et ouvrir les pistes, réfléchir la police pour trouver la pièce du puzzle qui ne correspond pas et enfin découvrir la piste qui mènera au criminel. L'enquête en tout cas est bien menée. Je n'avais pas deviné le coupable d'autant que tous les personnages ont des comportements bizarres.
Notons que l'histoire se déroule en février et que l'auteur nous parle d'un sacrifice lié au solstice d'hiver, qui lui a normalement lieu en décembre… Une petite incohérence donc qu'il aurait pourtant été facile d'éviter.
On a fait beaucoup de bruit de cette quadrilogie. Pour ce premier volume, même si j'ai tout de même passé un bon moment avec cette enquête, et que j'ai ressenti le froid glacial de l'hiver suédois me ronger jusqu'aux os, je ne suis pas captivée. Cela manque d'originalité. Il ne suffit pas de noms propres suédois pour écrire un polar de qualité et je pense qu'il faut maintenant que je me tourne vers d'autres horizons « polaresques » pour être un peu plus surprise.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..

Bien sûr, il fait froid, et Malin (à prononcer "Maline") est une inspectrice (cela change des inspecteurs et autres commissaires des polars du froid...), qui a des doutes, un problème (plus ou moins récent) avec l'alcool qui lui fait se réveiller un matin avec une "tête de Pinocchio" (joli synonyme pour g... de bois) , bref, un enquêteur typiquement scandinave, c'est-à-dire quelqu'un de normal... (cf. chez Henning Mankell, par exemple).

L'histoire se déroule sur un gros mois, en plein hiver. Hiver, c'est d'ailleurs le titre du polar en français, comme en suédois. Il fait froid, très froid, il y a de la neige, de la glace, c'est d'ailleurs l'hiver le plus froid que l'on ait connu en Suède depuis longtemps. Mons Kallentoft nous fait ressentir le froid en même temps que les personnages.

Un extrait : " [...] le gel craque de colère. Les températures négatives semblent se livrer à un combat avec le vent, de violentes rafales font tourbillonner la neige et les voiles blancs s'abattent sur le pare-brise de la voiture". (p. 180).

Un autre : " la chaleur glaciale" (p. 344)

Un personnage parle...
Il sent une odeur de pomme... comme une madeleine, cela reviendra plusieurs fois dans le polar. On découvre que c'est le mort...

On est en Suède... donc, quelques choses typiquement suédoises : Ikea, Volvo, le design suédois, comme des fauteuils Ägget (p. 356), des chaises Myran (p. 324), etc., des peintres (mais pas Carl Larsson).

En bref,
J'aime les polars scandinaves (et nordiques aussi) depuis fort longtemps.
Une nouvelle fois, je me suis régalée.

Hiver est bien placé dans les meilleures de ventes de livres (et bien sûr parmi les polars), j'attends de découvrir les nouvelles aventures de Malin Fors (mais pourquoi publier prochainement Eté et pas Printemps en respectant l'ordre des saisons ?). Mons Kallentoft, faites quelque chose pour les blogolecteurs français !

A conseiller !
Ne serait-ce que pour le dépaysement...

bra läsning !
(bonne lecture)


Lien : http://loiseaulyre.canalblog..

Voici un roman policier pur : un meurtre sordide qui nous entraine dans une enquête aux multiples pistes. Mais c 'est aussi un vrai voyage en Suède, en plein hiver, à la découverte de la ville de Linköping et de ses alentours dans un paysage glacial et blanc de neige, car l'auteur cite de multiples noms de rues, de lieux et pour qui ne connait pas ce pays c'est une découverte.
Le récit est captivant car le style de l'auteur est clair, habile, moderne et sans longueur inutile. Les personnages du commissariat y sont attachants. de plus, faire entendre les pensées du mort dont l'esprit plane au-dessus des vivants, régulièrement tout au long du livre, car lui aussi suit l'enquête, est d'une grande originalité.

Je me suis laissée prendre par l'atmosphère noire particulièrement réussie. le rythme est lent comme je l'apprécie, s'attardant sur les personnages, les paysages, les mentalités, bien loin des thrillers frénétiques.

Qu'il fait froid dans ce roman, s'en est saisissant, les pages sont de glace, comme le coeur des hommes et des femmes de ce récit qui cherchent désespérement un peu chaleur. Mons Kallentoff sait donner corps à ces personnages et planter son décor, témoignant d'un réel sens du récit. Les nuits y sont sombres, peuplées d'angoisses et de larmes, de douleurs et de démence, de celles à crier d'horreur et de rage. Ce roman n'est pas violent au sens strict, il se ne répand pas en scènes sanguinaires. La cruauté y est plus terrible encore, latente, viscérale, familiale, le malaise et le désarroi sont palpables. Des pleurs et des peurs d'enfants. L'intrigue est menée de main de maître, semée de fausses pistes, déployant sa noirceur sur une narration fragmentée, omnisciente, multipliant les points de vue. C'est le regard et la voix de chacun des protagonistes qui s'intercalent, ceux de la victime qui planent sur ce ciel plombé. Paradoxalement, cette subjectivité apporte à l'histoire son objectivité, affinant les portraits, les ambiances, donnant le ton, le style qui happent le lecteur et l'emportent.


Lien : http://www.lire-et-merveille..

Premier opus d'une série consacré à chaque saison, Hiver marque les débuts brillants du commissaire Malin Fors. Mère qui élève seule sa fille adolescente, elle est aussi un commissaire de police apprécié pour ses compétences par ses collègues. Livre lent, très lent au début (il faut faire l'effort de dépasser une centaine de pages avant de vraiment entrer dans le sujet) à l'image du paysage neigeux et glacé qui constitue par sa présence grise et sombre un personnage à part entière.
L'auteur nous fait entrer de plein pied dans la vie d'un commissariat suédois et on s'initie au travail de fourmi que représente une enquête, pas de glamour là-dedans mais une enquête besogneuse, des recherches sur Internet et des interrogatoires très polis.
Ce qui fait la force du roman est le détail accordé aux personnages même secondaires. Par petites touches, Mons Kallentoft apporte un éclairage sur leurs personnalités ou leur ressenti, leur conférant une grande profondeur. On participe à la vie de chacun, on compatit à leurs malheurs, on se réjouit de leurs succès.

Les thèmes abordés sont très riches : la famille, les relations parents/enfants à travers la vie de Marin ou de ses collègues ; la solitude des adolescents livrés à eux-mêmes par des parents négligents ou débordés ; le poison que représente les secrets familiaux et leurs impacts sur la vie des protagonistes.

La fin arrive finalement très vite et on n'a qu'une seule hâte, ouvrir le suivant et poursuivre le voyage en leur compagnie
Lien : http://brindaventure.blogspo..