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sur 507 notes
« le silence est l'arme la plus redoutable de l'âme. »
Voilà un polar qui porte bien son nom, Hiver….tant l'atmosphère est glaciale, et peu lumineuse. Tout dans l'écriture, les descriptions, les scènes de crime ou de vie tout simplement montrent parfaitement au lecteur que le temps semble s'être figé de par le froid, et la nuit presque omniprésente.
Je ne le dirai jamais assez, j'aime les polars nordiques, et là j'ai été particulièrement gâtée. Car figée ne veut pas dire inerte. L'action suit son court, les personnages vivent. C'est l'environnement qui prend une allure un peu particulière, avec des descriptions précises, fines.
Nous sommes donc au plus profond de l'hivers suédois, à l'est du pays, au sud de Stockholm, dans la province d'Östergötland, une région industrielle active ( Saab…), un homme, obèse et marginal, est retrouvé nu, mort, pendu à un arbre……Qui est-il , que faisait-il, d'où vient-il, pourquoi lui, comment, par qui ?Telles sont les questions auxquelles vont devoir répondre une équipe de 6 policiers dont Malin, dirigée par Karim Akbar .Ajoutons à ces personnages, un journaliste, qui n'est pas que cela, et une légiste efficace. Notre cadavre gelé va donner du fil à retordre à toute notre équipe, d'autant que les coupables potentiels ne manquent pas ; entre les secrets de familles, une famille de barjots, les inimitiés, les rancoeurs, les sales gosses, et les petites cachoteries entre époux, une assistante sociale atrocement violée et mutilée ( au propre comme au figuré ) et devenue psychotique, Malin et son équipe n'aura pas de trop de 15 jours pour tirer les choses au clair. le suspense est bien gardé, même si , arrivé à un certain moment, on finit par avoir une petite idée, encore que, rien n'est jamais sur….L'auteur distille de page en pages ses indices, tel le petit poucet qui sème ses cailloux.
Mais, le plus fameux, c'est que l'auteur fait parler le mort……car, même mort, lui aussi a des choses à nous dire, et sème, à sa façon ses petits cailloux…..
« C'est bon, tellement bon d'être débarrassé de tous les soucis des vivants. »
« Je sais qui a fait ça, j'ai pu le voir du coin de l'oeil, j'ai vu venir la mort, lente, rapide et noire à la fois. »
Et pour corser un peu le tout, et donner toute sa saveur à ce polar, l'auteur change régulièrement de narrateur, et fait penser tout haut ses personnages.
De fait on ne s'ennuie jamais ; engourdi, vous dis-je, mais vivant !!!
La multiplication des narrateurs n'embrouille pas le lecteur…En tout cas pas moi. Les nombreux personnages sont bien abordés, et très bien intégrés dans un cadre de vie qui rend nos personnages humains (surtout les policiers) et si proche de tout un chacun.
Ce livre lu dans le cadre d'un jury de lecteur est une excellente découverte. J'ai hâte de retrouver l'écriture imagée de Kallentoft pour d'autres aventures.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Les romans nordiques. Que n'a-t-on pas écrit sur eux! On a crié au géni en découvrant Stieg LARSON et Hanning MANKEL, on s'est rué sur le filon pour en extraire des auteurs comme Camille LACKBERG, Jo NESBO, Lars KEPLER, Leif DAVIDSEN, Gunnar STAALESEN et j'en oublie forcément dans le Who's Who littéraire !

Aujourd'hui la tendance, bien française, est à brûler ce que l'on a encensé la veille, à dénigrer une mode que nous avons tous, d'une manière ou d'une autre, contribuée à répandre autour de nous pour en faire le succès que nous lui connaissons. En la matière, dans des articles récents, le « Monde des livres » et « le canard enchaîné » n'ont pas été les moins incisifs.

Porter sur un piédestal tout ce qui est estampillé « nordique », pour mieux le dénigrer aujourd'hui. Comme si on venait enfin de prendre conscience que tout ne relève pas du « chef d'oeuvre » dans la production littéraire nord-européenne, et qu'il faille du coup y mettre le feu, comme pour exorciser la naïveté qui nous a conduit à tant d'excès, à gober à grandes cuillerées le made in scandinave, sans se poser la question de la saveur de la tambouille ingurgitée.

Soit ! Ces articles ont le mérite de nous interpeller sur nos pratiques de « consommation littéraire », d'accord, ils pointent les limites du polar nordique, mais il serait dommage cependant de jeter à leur suite tous ces romans venus du froids, de les clouer aux piloris du bon goût français au prétexte qu'il n'y aurait finalement rien de bon dans tout ca !

Car du bon il y en a ! Si MANKEL et LARSON ne seront jamais remis en cause, tant leurs oeuvres ont marqués les lecteurs, à côté ils se trouvent encore des romanciers qui méritent d'être lus, n'en déplaise aux cassandres.

C'est sans doute le cas de Mons Kallentoft. Journaliste suédois, il est déjà l'auteur de cinq romans. « Hiver » est le premier d'une série qui se décline au rythme des saisons. On y retrouve ce qui fait le charme des romans nordiques. Une certaine langueur, une histoire qui imprègne peu à peu le lecteur sans qu'il s'en rende vraiment compte. Un paysage qui tient lieu de personnage, et une saison pour scène de crime. A cela s'ajoute un art consommé pour dresser par petites touches le portrait psychologique de ses personnages, et un talent à maintenir la vérité derrière le voile d'un scénario habilement mis en oeuvre.

hiver0Quand on retrouve le cadavre congelé d'un homme pendu à la branche d'un arbre, l'inspectrice Malin Fors se voit conforter dans son impression que « cette journée n'est pas faite pour les vivants ». Nu, lacéré, le corps de la victime, figée dans son dernier souffle, reste en suspension au dessus des vivants, témoin de sa propre déchéance.

Très vite ce cadavre est identifié. Il s'agit d'un marginal qui rôdait toujours près d'un terrain de football où il aimait à récupérer et renvoyer les ballons perdus. Pas méchant pour un sous , mais suffisamment « différent » pour devenir le souffre douleur de certains jeunes. Pourtant, ce meurtre a aussi toutes les caractéristiques d'un sacrifice rituel.

Les pistes ne manquent donc pas, d'autant que l'inspectrice va également s'intéresser à une famille, connue pour sa violence, ses combines et larcins ; un clan constitué de frères, des brutes épaisses, soudés autour de la matriarche qui dirige celui-ci d'une main de fer.

Car la neige hivernale recouvre bien des secrets.

Divorcée, un peu trop fidèle à la téquila et mère d'une ado qui progressivement s'émancipe l'autorité parentale dans les bras d'un garçon mais qui ne manque pas de réflexion pour aider sa mère dans son enquête, Malin Fors aura besoin de toute sa finesse d'esprit et de son opiniâtreté pour faire remonter la vérité à la lumière des hommes. Car dans cette enquête, toutes les pistes sont à explorer, tant elles éclairent sur les revers sombres d'une société aux apparences un peu trop lices.

Il m'a fallu un peu de temps pour rentrer dans ce roman. Quelque chose d'inhabituel qui m'empêchait au début de m'installer dans l'histoire. Sans doute parce qu'inconsciemment, dans ce décors d'hiver et cette trame qui se mettait en place, je refusais de laisser une place à un des acteurs du roman.

C'est quand enfin j'acceptais finalement que la victime, le mort prennent la parole et s'exprime au long du livre que j'ai pu enfin me laisser aller ans retenue à sa lecture. Original que de faire parler un mort qui reste là, flottant, parlant aux vivants sans que ceux-ci ne l'entendent. Une victime qui accepte son sort mais qui attends. Une délivrance ? une vengeance ?

Ce n'est pas là la seule particularité de ce roman. Une femme flic pour héroïne, des personnages qui intériorisent leurs réflexions, autant d'aspects qui donnent au roman son originalité et son épaisseur.

Une entrée en matière plutôt réussie pour cet auteur qui vient à la suite de ses nombreux prédécesseurs.

A noter que ce roman fait l'objet d'une adaptation cinématographique .
Lien : http://passion-polar.over-bl..
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Une énigme non élucidée voilà qui est assez audacieux, mais c'est bien la seule audace de ce polar plutôt ennuyeux.
Sil le genre Nordique est souvent rythmé celui-là s'essouffle très vite. L'histoire familiale est pleine de poncif, la voix du supplicié qui plane autour du meurtre à peine intéressante et l'ensemble des personnages manquent de profondeur.
Je n'irai pas plus loin avec cet auteur c'est un fait.
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Une lecture fort agréable, une façon assez originale de raconter une histoire bien sombre, en laissant en filigrane la parole à la victime. J'ai bien aimé aussi le personnage de Malin Fors, femme inspectrice et mère d'une ado assez dégourdie. L'intrigue est classique, un bon polar nordique.
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Essai de ma part avec Hiver de Mons Kallentoft. L'histoire est intéressante. Un meurtre particulièrement barbare est perpétré et l'auteur oriente le lecteur dans trois directions : un règlement de compte familial, un rite sectaire ou des bêtises d'adolescents qui auraient dégénéré.
Cependant, ce n'est pas un livre qui me restera dans la longue liste des polars et thrillers. C'est, tout d'abord, le style d'écriture qui m'a dérangé. C'est un style court et sec. Des bribes de phrases, des mots, lancés ici et là. Autant j'aime les phrases courtes, qui ne sont pas trop alambiquées, autant ce style est trop haché. Ensuite, on tourne en rond une bonne partie du roman. L'inspectrice, Malin Fors, visite les différents protagonistes, les uns après les autres, puis revient les voir… Il faut attendre les trois-quarts du roman pour que l'affaire bouge un peu. Cet essai n'est pas très concluant. Je lirai un autre Kallentoft lorsque j'aurai un « trou » dans mon programme de lectures.
Lien : http://www.polardesglaces.com/
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Le monologue intérieur, c'est très bien chez certains (Dujardin, Joyce…) mais ça plombe un peu le polar. Entre les pensées séraphiques de l'assassiné, les visions de l'enquêtrice et autres pensées volatiles, on s'y perd un peu. En outre cela ralentit le rythme. Dommage car Hiver est un excellent roman policier de procédure, avec une intrigue plutôt bien ficelée, des personnages bien dessinés et une ambiance glaciale à tous points de vue. Cela m'a donné envie de découvrir la saison suivante mais je ne suis pas certain d'aller jusqu'au bout de l'année. A suivre donc.
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Un polar nordique de très bonne facture, à la lecture très agréable. Personnages intéressants, intrigue prenante, mystère constant sont au rendez-vous. de plus, ce qui fait le charme des romans des meilleurs écrivains scandinaves est bien présent : cette faculté à nous plonger dans les paysages et les ambiances scandinaves. Un bémol néanmoins : le fait que la totalité des réponses ne nous soit pas fournie à l'épilogue du roman a fait que je suis un peu resté sur ma fin et c'est, selon moi, le grand (mais seul) défaut de ce, néanmoins, très beau roman.
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Quand la saison détermine tout un roman...
Hiver, c'est l'histoire d'un homme qu'on retrouve pendu à un arbre, gelé. Qui est cet homme que tout le monde reconnaît mais dont personne ne s'inquiète ? C'est l'enquête menée par Malin Fors et ses coéquipiers, en Suède, dans une petite ville qui s'avère complexe, des suspects mais personne ne semble pouvoir avoir commis ce meurtre. Les différentes pistes sont suivies, explorées, beaucoup de cul de sac. J'ai beaucoup aimé cette manière dont est menée l'enquête. rien n'est démesuré, on n'est absolument dans rien de spectaculaire, de petites avancées, les interrogatoires, mais on avance au fur et à mesure et on se prend vraiment à l'histoire.
J'aime beaucoup la manière dont c'est écrit, dès le début l'esprit du cadavre nous parle, parle aux personnages, rien de surréaliste mais cela amène aussi des indications au lecteur sur la vérité. On pressent les choses avant les enquêteurs par d'infimes indices. et puis, cette manière de faire de l'hiver l'élément prégnant du roman : c'est plus qu'une atmosphère, il détermine la vie des gens, ce froid que l'on ressent dans chaque page.
Il s'agit aussi d'un subtile mélange entre l'enquête et la vie privée des enquêteurs. Ils ont des problèmes, oui mais des soucis du quotidien, ce ne sont pas des personnages hyper tourmentés comme dans les polars américains. Des personnages assez simples, même si Malin Fors semble une force de la nature, mère, maîtresse, fille aussi, elle multiplie les casquettes et on s'attache à ce brin de femme asociale mais qui lutte contre ses penchants naturels.
Une belle découverte pour moi d'un polar suédois, suite à lire dans les autres saisons...
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Après Mankel, Edwardson et consorts et avoir lu une critique qui "conseillait" de s'arrêter à la dixième page j'ai décidé de juger par moi-même. Je ne vous raconterai pas le livre certains l'ayant déjà fait mieux que je ne pourrais le faire.
J'ai dévoré le livre sans le lâcher et qu'importe que certaine ait relevé des invraisemblances : après tout c'est un roman !
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Après avoir découvert l'écrivain Mons Kallentoft par la lecture d'ETE, je me suis lancée pour retrouver la commissaire Malin Fors dans la lecture des 3 autres ouvrages : Hiver, Automne et Printemps.

Dans "Hiver" Malin est confrontée à la mort affreuse d'un marginal Bengt Andersson : pendu , le corps nu couvert de sang. Compte tenu du grand froid le corps est gelé.

L'enquête penche dans un premier temps sur un rituel païen "le sacrifice du solstice d'hiver".

Malins, toujours accompagnée de son collègue Zeke, apprendra,en interrogeant les services sociaux qu'une assistante sociale, Maria, s'était beaucoup investie dans l'aide apportée à Bengt. Malheureusement suite à un viol très brutal Maria est internée ; ayant perdu l'usage de la parole elle ne peut apporter aucune aide dans l'enquête.

Malins s'intéresse ensuite à trois frères, au passé assez violent, marginaux vivant à côté les uns des autres et près de leur mère, Rakel. Malins découvrira d'une part que Maria est leur soeur, et que leur mère à la suite d'un premier mariage a eu un premier fils Karl.

L'auteur nous plonge également dans la vie personnelle de Malin , séparée de son mari, elle s'occupe de sa fille Tove, jeune adolescente qui connaît son premier amour avec Markus. On ressent également qu'une sorte de malaise existe entre elle et ses parents, retraités vivant à à Tenerife.

Dans ce livre, comme dans les trois autres ouvrages, les coupables sont des personnes qui ont connu dans leur jeunesse non seulement l'absence d'amour parental mais aussi et surtout ont été victimes de violence morale et physique. Cela paraît surprenant lorsque l'on sait que la Suède est pionnière non seulement en Europe mais dans le Monde en matière de textes réglementaires et législatifs sur la non violence vis à vis des enfants ( documents de 1957, 1966 et 1979).

L'une des particularités des romans de Kallentoft est le dialogue virtuel que les victimes adressent à Malins pour l'aider dans ses enquêtes.

"Hiver" est un bon roman policier qu'il est difficile de lâcher avant la dernière page.

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