AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782702189856
450 pages
Calmann-Lévy (03/01/2024)
3.73/5   60 notes
Résumé :
« Chaque âme a le droit d’errer sept lunes dans l’Entre-Deux. Pour se souvenir de ses vies passées. Et ensuite, pour oublier. Ils veulent que vous oubliiez. »

1990, Colombo. Alors que la guerre civile au Sri Lanka est à son apogée, le photographe de guerre Maali Almeida se réveille dans un grand bureau céleste. Une employée harassée l’informe brusquement qu’il est mort, son cadavre gît dans les profondeurs du lac Beira. Depuis cet Entre-Deux, une d... >Voir plus
Que lire après Les Sept Lunes de Maali AlmeidaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,73

sur 60 notes
Sacré roman, et ce dès les premières pages : 1989, le photographe sri lankais Maali Almeida se réveille dans un Au-delà bureaucratique et surpeuplé. Il n'a aucun souvenir de sa mort, mais il a sept lunes pour errer dans cet Entre-deux. Après, la porte de la Lumière ( le paradis de l'oubli ) se refermera pour toujours. Maali Almeida ne veut pas oublier, pas encore. Il a donc sept lunes pour découvrir qui l'a tué et pourquoi, sept lunes pour guider ses amis vers une série de photographies qui selon lui pourraient changer le cours des choses.

Le rythme est trépidant, la course folle dans Colombo étourdissante même tellement le roman est peuplé de mille fantômes, goules et démons, de vivants aussi qui ont croisé la route du photographe; tellement l'histoire de la guerre civile sri lankaise démarrée en 1983 est inextricablement compliquée avec toutes ses factions adverses pour lesquelles Maali Almeida travaillé : les nationalistes cinghalais de l'UNP au pouvoir, les Tigres tamouls des LTTE, les communistes du JVP, les forces spéciales du gouvernement, les Forces indiennes de l'ONU, tous pourris, tous capables des pires exactions et crimes, tous potentiellement capables d'avoir fait assassiner Maali.

Il m'a fallu un peu de temps pour me poser sur cette intrigue fort touffue, mais j'y suis arrivée, quelque peu aidée par le recensement inaugural qui liste tous les personnages, absolument nécessaire. Je suis allée également m'informer sur la guerre civile sri lankaise ( achevée en 2009 ) pour mieux appréhender ma lecture. Sans cela, je pense que j'aurais vraiment galéré.

Pour apprécier cette lecture, il faut donc un petit coup de pouce et surtout accepter de ne pas tout comprendre ( les références au folklore et mythes sri lankais sont nombreuses ) pour se laisser porter par la verve virtuose et généreuse de l'auteur.

Derrière chaque page, on sent la puissance narrative de Shehan Karunatilaka, à commencer par son choix d'un narrateur à la deuxième personne. Maali Almeida est mort. Son « tu » qui s'adresse à lui-même incarne parfaitement le son d'une voix sans corps, une voix survivante qui chuchote à l'oreille de son mort, comme si Maali Almeida doutait lui-même que c'était sa propre voix qui parlait pour l'accompagner dans sa quête de vérité.

Lorsqu'on a recours au réalisme magique, il faut l'assumer jusqu'au bout, sinon cela a un goût de gadget épate bourgeois qui ne sert à rien. Ici l'auteur joue la carte à fond. Il a réussi à créer un monde cohérent oscillant entre le surréalisme de cet Entre-deux ( dans lesquels les fantômes se déplacent à volonté grâce à des courants d'air qui les conduisent dans n'importe quels lieux qu'ils ont fréquenté de leur vivant ) et un Sri Lanka réel absolument terrifiant.

Le ton est à un humour noir sardonique qui côtoie le grotesque comme la tragédie. C'est sale et mordant mais jamais gratuit. Car cette farce irrévérencieuse confronte le lecteur à la terrifiante et absurde réalité de la guerre civile sri lankaise, ses escadrons de la mort, ses acteurs dégueulasses, ses attentats, assassinats, exécutions sommaires, tortures, enfants sacrifiés. Certaines scènes sont mémorables comme celles mettant un marche une armée de fantômes vengeurs haranguée par une goule marxiste.

La lecture est parfois un peu longue pour absorber le flux bouillonnant d'informations, mais jamais ennuyeuse, portée par une écriture inventive extrêmement séduisante d'un auteur dont on sent à quel point il juge important de ne surtout pas céder à l'amnésie collective maintenant que la guerre civile est finie. Et si l'on permettait aux 100.000 morts de la guerre civile de parler ? Chiche semble dire Shehan Karunatilaka.
Commenter  J’apprécie          10111
Il est mort. S'il avait une carte de visite, « y figurerait : « Maali Almeida // Photographe. Joueur. Salope ». Il est mort et il se trouve dans un Entre-Deux assez délirant, une sorte d'administration kafkaïenne avec d'interminables files d'attente où personne ne semble pouvoir lui donner un renseignement clair ni lui expliquer ce qu'il fait là. Il est arrivé il ne sait trop comment et se parle à lui-même pour tenter de tirer les choses au clair : « Désormais tu sais ce que les autres ignorent. Tu détiens les réponses aux questions suivantes : Y a-t-il une vie après la mort ? À quoi ça ressemble ? ». Il a été tué, ça c'est sûr. Mais par qui, comment et pourquoi ? Il dispose de sept lunes pour mener son enquête.
***
J'ai bien cru que je ne réussirais pas à entrer dans Les Sept Lunes de Maali Almeida, ce roman étrange, déroutant et foisonnant. Je ne savais à peu près rien sur le Sri Lanka, sur l'histoire si complexe et si violente de ce pays. Une petite mise à jour s'est imposée. J'aurais été contente de la faire avant même de commencer le roman. Mieux encore, j'aurais aimé trouver quelques renseignements en avant-propos, par exemple. La liste des personnages, au tout début du roman, m'a bien aidée à me repérer entre les vivants (Ici-Bas) et les morts, sans précision de lieu puisqu'on peut les trouver Ici-Bas, Entre-Deux ou dans la Lumière... L'énumération des huit factions en présence donne une idée de la complexité des forces engagées : parmi elles, notre héros compte l'ONU et la CIA. Pour corser le tout, il faut ajouter l'emploi pour le même personnage d'un nom, d'un surnom et souvent d'un diminutif. Ainsi, Maali Almeida s'appelle pour l'état civil Malinda Albert Kabalana…
***
Je n'étais vraiment pas enthousiaste au début. Je commençais à envisager de lâcher prise quand, vers les pages 75 sq., je me suis enfin laissé emporter par cette folle histoire dans laquelle les morts peuvent voir les vivants, mais normalement pas l'inverse. Les défunts se déplacent au gré des vents (ce n'est pas toujours facile) essentiellement quand des vivants parlent d'eux. Dans la première scène qui m'ait vraiment accrochée, Maali se retrouve dans un commissariat à observer certains de ses proches : DD, son amant, Jaki, cousine du précédent, présentée dans la liste de personnages comme un « amour délaissé », et Lakshmi (Lucky), la mère de Maali, qui n'a pas vu son fils depuis longtemps. Tous trois cherchent le photographe et posent des questions à deux policiers débordés par le nombre de mères à la recherche de disparus… Si Maali ne se rappelle rien de ce qui concerne sa mort, il veut faire en sorte que ses proches retrouvent et publient une série de photos qu'il a prises, photos qui permettraient de mettre en lumière de terribles exactions et de confondre les coupables.
***
Beaucoup de thèmes sont abordés plus ou moins frontalement : la guerre civile et toutes les horreurs qui l'accompagnent, les rivalités religieuses, la corruption, le racisme sous toutes ses formes, l'homosexualité, le mal, la foi, le pouvoir de l'image, etc. La langue imagée, vivante, parfois très crue, m'a semblée originale et parfaitement adéquate dans ce contexte de violence parfois difficile à supporter. On perçoit tout au long du roman, même dans certaines scènes épouvantables, l'ironie, la dérision et l'humour noir dont Shehan Karunatilaka ne se départ jamais. La difficulté à entrer dans le roman et quelques longueurs que j'ai trouvées pesantes m'empêchent d'attribuer 5 étoiles à cet exubérant roman.

[Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de Elle 2024]

Commenter  J’apprécie          420
Un récit qui commence comme une farce, mais qui assez vite fait rire jaune. Les Sept Lunes de Maali Almeida est un roman qui ne ressemble à aucun autre, Shehan Karunatilaka jouant sur la forme pour aborder des sujets forts.

L'histoire débute dans une étonnante antichambre post-mortem, les récents décédés arrivant par flots à des guichets qui les guident vers d'autres endroits (n'oubliez pas d'aller faire vérifier vos oreilles !) avant de se diriger vers la grande lumière. Ou pas… Les âmes ont sept jours pour décider de s'y plonger, durant cette période, elles se meuvent dans cet entre-deux.

Almeida a été assassiné, comme nombre de ses compatriotes de la République socialiste démocratique du Sri Lanka (qui n'a de démocratique que le nom). Son absence de souvenirs de ses derniers moments de vie le pousse à une enquête pour comprendre son propre meurtre. Il a le temps, sept lunes c'est long, croit-il.

Roman de l'Imaginaire ? Oui, en partie. Texte léger ? Sûrement pas. L'auteur joue des mots et de cette atmosphère étonnante pour mieux parler de son pays et des horreurs qui s'y déroulent. Une manière de plaisanter avec la mort pour mieux la mettre en perspective.

Certaines parties sont clairement drôles, décalées, mais servent de passage entre les lunes et la progression du personnage principal, pour comprendre ce qui lui est arrivé, ce qui arrive à son pays.

Savez-vous beaucoup de choses sur le Sri Lanka ? Pas moi, en tout cas, avant de lire ce roman. Et pourtant, il y a à dire et à apprendre sur cette île de 22 millions d'habitants. Une vraie richesse de lecture.

Le livre se construit comme une sorte de devoir de mémoire, pour ne pas oublier les atrocités, pour tenter de progresser. Comprendre même quand on est mort, avant de ne plus pouvoir le faire, car, comme on l'explique au personnage, la réincarnation, c'est l'oubli.

Cet homme, qui a une forte tendance à l'auto-dévalorisation. Un personnage fort, torturé, complexe, qui aime se faire passer pour un moins que rien, homosexuel dans un pays qui ne les tolère guère, alors que c'est un photographe de valeur.

Et qui se révèle capable de marquer les esprits (sans mauvais jeu de mots), grâce à ses photographies de presse prises sur le terrain. Il a imprimé sur le papier des événements clés de l'Histoire récente du pays dans les années 80 et 90. Mais c'est un peu compliqué de les rendre publiques alors qu'elles sont restées cachées. Sauf à tenter de communiquer avec les vivants… Almeida devient alors la menace fantôme.

La période évoquée est largement décrite, telle une photo d'une époque, période Sida, avec d'immondes relents du passé du pays. Certains passages font littéralement froid dans le dos, par ce qu'ils décrivent, par la puissance d'invocation que développe l'écrivain.

Le pays connaît l'un des taux les plus élevés de suicides au monde. Les guerres entre factions tuent depuis longtemps des milliers de Sri-lankais chaque année. La corruption gangrène tout le système.

Sous couvert de cette fiction décalée, qui explose les principes de la narration traditionnelle, c'est bien de l'Histoire du pays dont il est question. Mais à hauteur des personnages, pour mieux comprendre et ressentir. le récit est parfois un peu long, mais marque durablement.

Le livre a reçu le Booker Prize 2022, l'un des prix littéraires les plus prestigieux, et sa publication est prévue dans 27 pays. Ça aide à imaginer la richesse de ce roman, qui rayonne loin de ses terres natales.

À la fois récit fantastique, polar atypique, drame personnel et récit historique, cette histoire de fantômes qui ont encore des choses à dire aux vivants marque par la qualité de sa narration autant que par ses idées.

Les Sept Lunes de Maali Almeida, sont un voyage étonnant, et Shehan Karunatilaka un écrivain audacieux et talentueux. de la belle littérature.
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
Commenter  J’apprécie          330
Entre-Deux.

1990, Colombo. La guerre civile au Sri Lanka fait rage. Maali Almeida, photographe de guerre, se réveille dans un endroit inconnu. Une administration. Mais pas n'importe laquelle, celle qui gère les défunts. Maali doit se rendre à l'évidence, il est mort. Mais un mystère subsiste. Qui l'a tué et comment ? Une employée l'informe qu'il dispose de sept jours, sept lunes, pour essayer de résoudre cette énigme. Maali a également un autre objectif : montrer ses photos au monde pour mettre fin à la guerre.

Le monde des morts n'est qu'un reflet du monde des vivants. La haine, la rancoeur sont bien présentes. Les esprits et les démons influent les vivants dans le seul but d'accomplir leur vengeance. Pourquoi aller dans un hypothétique Au-delà ? Prendre sa revanche sur les mortels est bien plus satisfaisant.

Maali a sept jours, sept minuscules jours pour essayer d'agir. Les souvenirs de sa vie affluent. C'est le temps des regrets, du désespoir. Maali s'inquiète pour son petit ami, pourtant il n'hésitait pas à le tromper avec d'autres hommes. Idem pour sa colocataire, pourtant il la traitait mal. Maali prétend agir pour le bien commun en montrant ses photographies, pourtant il n'est jamais venu en aide aux victimes qu'il photographiait. Durant ces sept jours, l'homme arrogant devient progressivement un être désespéré.

L'auteur n'épargne personne. Les membres du gouvernement, les milices, l'ONU et les différentes ONG présentes, nul n'agit pour le bien commun, seul les intérêts personnels prédominent. La moindre parcelle d'influence, de pouvoir suscite les convoitises.

Malgré toute cette noirceur, le lecteur rit souvent, mais c'est un rire jaune, de désespoir. Ce roman n'est au final qu'un immense charnier. Les cadavres débordent des pages, l'odeur de putréfaction prend à la gorge. le lecteur est malgré lui un acteur, un témoin impuissant du désastre par l'utilisation de la deuxième personne du singulier par la narration.

Bref, ce roman est magistral.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE 2024
Commenter  J’apprécie          272
Maali Almeida, photographe de presse sri-lankais, homosexuel, de 35 ans a été assassiné à Colombo, en décembre 1989; il se retrouve dans l'Entre-Deux, où il bénéficie de sept lunes pour découvrir qui l'a tué et pour rendre publiques des photos qu'il a faites et qui pourraient changer le cours de la guerre civile qui ravage le pays.
Nous évoluons alternativement parmi les vivants, au milieu de la guerre civile et parmi les morts qui errent, essayant de rentrer en contact avec ceux qui leur étaient chers, de revenir sur terre dans une autre enveloppe, de rejoindre la Lumière. Parmi eux, comme ici-bas, les luttes pour le pouvoir, le mensonge, la violence règnent en maître.
Ce roman très singulier, qui mêle roman noir, enquête policière, fantastique gore, analyse et critique politiques, sort totalement des sentiers battus et ne peut que surprendre le/la lecteur/trice.
Sous le vernis loufoque, déjanté, gore, l'auteur décrit avec une ironie noire et grinçante, la situation de son pays dans les années 80. le Sri Lanka était en proie depuis 1972 à une guerre civile qui a duré jusqu'en 2009 faisant entre 80 000 et 100 000 morts. La majorité cinghalaise bouddhiste faisait face à la minorité tamoule hindoue qui luttait pour un état indépendant dans l'est et le nord du pays où ils étaient majoritaires et aux communistes. de terribles atrocités ont été commises par tous les belligérants, prenant la population comme cible. L'auteur ne nous épargne d'ailleurs pas des scènes d'une violence inouïe, difficiles à lire.
Il se livre à une critique en règle de l'ONU et de ses troupes de soit-disant maintien de la paix et des puissances qui jouent leur partition sur le dos du pays : les Indiens, les Américains, les Britanniques.
L'auteur s'appuie sur les légendes, les croyances et le folklore sri-lankais pour nous livrer un texte haut en couleurs, parfois amusant, exubérant, extravagant. J'en ai apprécié la verve et l'originalité au début mais j'ai fini par me lasser des fantômes, des âmes errantes, des goules qui envahissent les 507 pages du roman, malgré la gravité sous-jacente et l'intérêt du propos. Ce roman, lauréat du prestigieux Booker Prize en 2022, n'était pas vraiment pour moi
Commenter  J’apprécie          170


critiques presse (4)
LeJournaldeQuebec
22 février 2024
Interrogé sur l’origine de sa mort, Maali ne saura que répondre. Il ne se souvient de rien, n’a pas la moindre idée de la façon dont il a été tué ni par qui. On lui accordera donc sept lunes (une semaine) pour le découvrir et peut-être même mettre un terme à la guerre civile s’il parvient à faire publier certaines de ses photos. Une histoire déroutante, fascinante et captivante.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaCroix
19 février 2024
Que prend-il vraiment au sérieux, Shehan Karunatilaka ? Dans Les Sept Lunes de Maali Almeida, l’écrivain sri-lankais a imaginé un drôle de héros pour s’attaquer au douloureux sujet du conflit qui a meurtri son pays pendant vingt-six ans : Maali Almeida, photographe de guerre homosexuel, joueur de poker maladif porté sur les psychotropes et, surtout, mort parmi les morts.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LaPresse
05 février 2024
Au travers de l’intrigue, l’auteur en profite pour nous servir un cours d’histoire express – et passionnant – sur le pays et ses colonisations successives. La seule chose qu’on pourrait lui reprocher, c’est l’étourdissant amas d’informations qu’on doit assimiler pour réussir à suivre dans la première partie du livre.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeDevoir
05 février 2024
Pour le néophyte, la lecture est certes exigeante, mais donne accès à un monde grandiose et inconnu et à la fusion de deux imaginaires foisonnants et complètement distincts qui se rencontreront quelque part sur les routes de l’empathie, de l’identification et de la perte de la naïveté. Le tout culmine sur un précieux rappel que les véritables démons n’ont pas besoin de se cacher dans les ténèbres pour arriver à leurs fins.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Nous avons besoin de ces livres de droit, parce que la religion n'interdit même pas le viol. Tu le savais ? Selon les commandements, tu ne prendras point le nom de Dieu en vain, mais il n'est écrit nulle part : « Tu ne violeras point. »
(p. 235)
Commenter  J’apprécie          120
Ce n'est pas du mal dont il faudrait avoir peur. Non, ce qui devrait vous faire trembler, ce sont les créatures qui utilisent leurs pouvoirs pour servir leurs propres intérêts.
(p. 43)
Commenter  J’apprécie          160
Tu remarques que Sena ne tend de tracts qu'aux fantômes dont les yeux sont verts ou jaunes, uniquement à ceux qui ont l'air effrayés ou déboussolés. Comme tous les marchands de religions Sena a sagement choisi de s'attaquer aux faibles.
(p. 215)
Commenter  J’apprécie          90
La pluie crache des éclairs et le tonnerre fracasse le vent. Tu as perdu le compte du nombre de fois où il a plu depuis ta disparition prématurée. Soit les moussons sont arrivées tôt, soit l'univers verse des larmes sur toi et ta stupide petite vie. Aujourd'hui, les larmes sont aussi épaisses que des gouttes d'encre et crèvent les nuages en colère pour s'écraser sur la tête des humbles.
Commenter  J’apprécie          40
If the Mahavamsa is to be believed, the Sinhalese race was founded on kidnapping, rape, parricide and incest. This is not a fairy tale, but the story of our birth as given by the island’s oldest chronicle, a chronicle used to codify laws crafted to suppress all that is not Sinhalese and Buddhist and male and wealthy.
Once upon a time in north India, a princess meets a lion. Lion kidnaps and forces self on princess. Princess gives birth to girl and boy. Boy grows up, kills lion-father, becomes king, marries sister. She gives birth to boy, who becomes troublemaker, who is banished with seven hundred flunkies, who arrive in ships on the shores of Ceylon.
Prince Vijaya and his band of bald thugs kick-start our history by slaughtering the native Naga people and seducing their queen, though perhaps not in that order. If the origin story is true, the mess we are in should be no surprise. Betrayed and ruined by the callous prince, Queen Kuveni of the Naga tribe curses the land before she kills herself and abandons her children to the forest. The curse sticks for a few millennia and, in 1990, shows no signs of lifting.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Shehan Karunatilaka (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Shehan Karunatilaka
A l'occasion de la sortie de son roman 'Les Sept lunes de Maali Almeida'; l'auteur sri-lankais Shehan Karunatilaka revient sur l'histoire de son livre. Un phénomène littéraire qui a remporté le prestigieux Booker Prize 2022. Pour en savoir plus : https://bit.ly/3udeoNv
autres livres classés : sri lankaVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (316) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1832 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}