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3,51

sur 393 notes
Dans ce roman, on part à la rencontre d'une femme de 40 ans, Diana, qui a survécu à une tuerie dans sa jeunesse et à un horrible choix: laisser tuer son amie ou elle-même.
Mariée, un mari, une petite fille: tout semble beau et parfait, décrit avec des images poétiques. Cependant, un rappel et un glissement constant vers son passé vont brouiller ce "bonheur apparent".
On la dirait atteinte d'un dédoublement de personnalité, elle entend des voix, ne sait plus si ce qu'elle vit est vrai et c'est difficile pour nous de faire la différence entre le vrai et le faux.
En tous les cas, le roman est palpitant et de plus en plus au fur et à mesure qu'on avance dans le livre. Il y a une réelle gradation de la tension à l'intérieur du personnage.
J'ai découvert Laura Kasischke et je ne regrette pas. Elle a un style unique avec beaucoup de poésie et d'images au début du roman.
J'ai aimé la traduction d'Anna Wicke qui sait garder la beauté du texte.
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On retrouve dans ce roman des thèmes chers à l'auteur, des images récurrentes.
L'adolescence, tout d'abord, cette période où l'on est enfant, femme et animal à la fois (sic). le sexe ensuite, mais aussi la mort.
/spoiler\
Qui n'a jamais entendu dire dans un film, un livre, dans la réalité peut être "J'ai vu ma vie défiler devant mes yeux" ? C'est ainsi que j'interprète le contresens du titre de ce roman.
On sent que rêve et réalité s'entremêlent dès le départ, que Diana, l'héroïne perd le contrôle de sa vie bien rangée, sa vie de rêve justement. Et puis, dans les dernières pages, on réalise, en tout cas c'est ainsi que je l'interprète, que cette vie parfaite, c'est la vie qu'elle n'a jamais vécue qui défile devant ses yeux alors qu'elle meurt d'une balle dans la tête.
Je pense qu'il s'agit d'un roman qui mérite d'être relu. J'y ai trouvé des images, des séquences intéressantes (le loup, l'avortement, la bonne soeur,...) que j'aimerais analyser la tête froide.
Je conseille à ceux qui sont prêts à supporter l'ambiguïté des romans moins médiatisés que "les revenants" de Laura Kasischke. Ici, j'ai accroché, mais cela n'avait pas été le cas de "à Suspicious river".
Je rapprocherais davantage " la vie devant ses yeux" de "rêves de garçons", par les thèmes (adolescence, amitié, événement dramatique) mais aussi par l'écriture, pesante et lourde comme un matin de canicule.
Je conseille donc et je suis déterminée à poursuivre ma découverte de cette auteure.

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Superbe va-et-vient entre imaginaire et réalité, que l'histoire dans laquelle l'autrice nous promène !
Un évènement qui aurait pu être un rapide fait divers devient au contraire le centre de toutes nos attentions, dans un fil rouge se déroulant « comme au ralenti », dévoilant à demi ses mystères et égrénant son lot de suppositions...
Deux récits alternent et s'entrecroisent comme chaine et trame pour tisser ce roman.
Le premier est un évènement traumatisant, une attaque à main armée dans un lycée, que nous vivons auprès de deux jeunes lycéennes, une brune et une blonde (ceci a son importance, vous verrez !) .
S'intercalent des scènes qui auraient pu être banales, vie de famille aisée en Amérique, mais qui prennent une tout autre dimension. D'une part, elles sont écrites dans un style extrêmement poétique (l'auteure est davantage connue outre-atlantique pour ses poèmes) et, d'autre part, elles présentent de minuscles failles... comme autant indices habilement semés par l'auteur pour nous mener vers un dénouement inattendu.
Plusieurs interprétations s'avèrent possibles pour la fin (après échanges avec mes ami.e.s), éclairant rétrospectivement le récit en un très joli tour de passe-passe, et cela contribue selon moi à l'originalité de ce roman.
Un de mes six « romans pour une ile déserte », j'adore !
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J'ai lu plusieurs ouvrages de Laura Kasischke il y a quelques années et j'étais déjà saisie d'effroi et frappée d'admiration devant son talent à traquer la faille derrière une façade lisse et au-dessus de tout soupçon. Il me restait quelques ouvrages d'elle à découvrir et en lisant les chroniques de Papier crépon et Madame Tapioca, cela m'a donné une envie irrésistible de poursuivre la lecture de son oeuvre. Alors j'ai lu La Vie devant ses yeux et je ne m'en suis toujours pas remise.

Si vous aimez les histoires qui vous vrillent d'angoisse dès la première ligne (la première ligne au sens propre hein, vraiment la toute première), ce livre est fait pour vous... Deux adolescentes de 17 ans, quelques semaines après la rentrée de leur dernière année de lycée, papotent aux toilettes des filles devant le miroir en se recoiffant, comme nous l'avons toutes fait. Au menu : le choix de l'une des deux comme reine de mai, les garçons... Quand soudain elles entendent le bruit d'une arme qui se recharge, une détonation et l'inimaginable, l'impensable se produit : un camarade de classe solitaire, Mickaël Patrick, devenu tueur improvisé, fait irruption dans les toilettes et leur propose de choisir celle des deux qu'il tuera. L'une choisit de se sacrifier, l'autre de sacrifier son amie. Et nous en restons là.

Pas de prénoms, pas de contexte. Juste la scène, à la fois brutale et banale dans un lycée américain, et cet impossible choix.

Vingt ans ont passé et Diana vit la vie dont elle a toujours rêvé... Mariée au séduisant et brillant professeur McFee, qui a quelques années de plus qu'elle et avec qui elle vit toujours une belle histoire d'amour, elle est devenue peintre aux horaires de son choix et mère de famille comblée d'une petite Emma de 8 ans. Toutefois, des faits troublants, mineurs d'abord puis de plus en plus perturbateurs, viennent progressivement lézarder sa vie parfaite. Laura Kasischke excelle à nous plonger dans l'esprit de Diana qui n'en finit plus de ne plus jamais repenser à ce traumatisme de jeunesse... Elle se convainc de mériter cette vie parfaite et détourne les yeux quand elle passe par hasard devant le mémorial dédié aux victimes du lycée. Dans le même temps, l'auteure nous fait découvrir sous forme de flashbacks la naissance de l'amitié de la jeune Diana avec Maureen. Deux jeunes ados qui deviennent vite inséparables.

Le livre est impossible à poser une fois ouvert, ça c'est dit mais il est tellement plus que cela. Il est dérangeant, profondément, par la question initiale qu'il pose : qu'aurais-je fait à la place de Diana ? Il est aussi déstabilisant par le talent qu'a l'auteure de nous faire douter, avec Diana, de la justesse ses perceptions, de mêler intimement réalité et fantasmagorie, réalité triviale et projection onirique d'inviter le passé dans le présent mais aussi le présent comme un futur rêvé dans le passé.... Et quelle maîtrise de la narration, du style (merci Anne Wicke pour cette belle traduction), des symboles (le miroir, la piscine, des motifs....) sans oublier une réflexion très fine sur l'adolescence et son illusion d'immortalité brisée par le passage à l'âge adulte... Petit mot pour conclure : ce livre a une vraie fin et n'a pas fini d'obséder ses lecteurs et Laura Kasischke est une virtuose hors pair.
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Livre qui, d'après la lecture d'autres critiques, ne laisse pas indifférent, passionne ou agace. Je l'ai apprécié, prise immédiatement par l'atmosphère dans laquelle évolue Diana. Une réalité quotidienne banale, trop sucrée, entre une fille de huit ans, un mari professeur plus que séduisant. Tout au long de ces journées édulcorées, il y a cependant une nature présente qui, elle, évolue. Les jeux de lumière évoqués, l'obscurité, la chaleur , la pluie, etc... soutiennent, immuables, inéluctables, une vie qui avance. Femme de quarante ans qui se remet en question, flash-back de l'adolescente qu'elle fut et du drame qu'elle vécut... Oui mais, certains détails troublent, sommes-nous vraiment dans la réalité ou sommes-nous dans une vie rêvée? L'épilogue est déroutant. Rejoint-il, comme je l'ai ressenti, ce prologue qui donne la chair de poule? "La vie devant ses yeux" est-elle cette vie que Diana, culpabilisée, mourante, s'imagine ou l'a-t-elle vécue? Serions-nous dans le fantastique?

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Jeune fille d'assez « mauvaise réputation » comme elle le disait elle-même, Diana rêvait d'avoir, quand elle serait quadragénaire, une vie rangée de mère et d'épouse comblées, d'être propriétaire d'un monospace gris et d'une jolie maison dans un quartier pavillonnaire. C'est ce qui nous est décrit au début du livre, mais même si on n'était pas chez Laura Kasischke, le prologue, qui sème les germes de la culpabilité et de la mort, nous laisserait deviner que l'histoire ne va pas suivre le cours d'un long fleuve tranquille. Le malaise apparaît d'emblée mais il nous manque d'abord certaines clés qui permettraient d'en mesurer la profondeur et de comprendre la bizarrerie de certaines situations. Ce roman se lit très vite, il est bien construit, assez étrange, et surtout très noir. C'est cependant à mon avis un livre assez mineur par rapport aux grandes réussites de l'auteur que sont pour moi Les Revenants, En un Monde Parfait, et même Esprit d'Hiver.
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Une histoire particulière comme toujours avec cet auteur
Diana le personnage principal vit soit sa vie de quarantenaire ou soit sa vie de lycéenne où elle a vécu un événement grave
La fin est particulière
D'ailleurs j'ai compris 2 fins
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Fan de l'écriture de Laura Kasischke, je ne peux être impartiale.

Ce roman, comme tous les autres lus jusqu'à présent de cette auteure, je l'ai énormément aimé. La tension monte crescendo, jusqu'à la chute finale, sublime.

Cela commence dans un lycée américain, un lycée tranquille d'une bourgade tranquille. Un lycéen se présente armé et commence à tirer, visant ses camarades, ses profs. Diana est avec sa meilleure amie dans les toilettes du lycée. le tireur s'approche, entre... Et on se retrouve une vingtaine d'années plus tard. Diana est devenue mère et a fait sa vie. Seule une statue érigée en l'honneur des victimes rappelle le massacre qui a eu lieu dans le lycée. Mais avec Laura Kasischke, ce n'est jamais aussi simple que ça...

Je ne veux pas en dire davantage, lisez-le pour vous faire votre propre opinion.


Challenge du livre au film
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J'ai acheté ce roman peu après avoir lu A moi, pour toujours du même auteur. L'écriture m'avait tellement impressionnée que je voulais retenter l'expérience. Mais vous commencez à connaître mes excuses, d'autres livres sont venus s'ajouter à ma bibliothèque, d'autres envies et je n'ai sorti le roman de sa cachette que récemment.

Le roman débute dans les toilettes d'un lycée américain. Deux amies s'y recoiffent quand elles entendent des coups de feu retentirent dans le couloir. Alors qu'elles essayent de se cacher, le tireur fou - qui s'avère être un camarade de classe - rentre dans les toilettes. Se jouant de la peur des deux jeunes filles, il va alors leur poser une question : " qui dois-je tuer ?"

Nous découvrons ensuite Diana - l'une des deux jeunes filles - quelques années plus tard. Âgée maintenant de 40 ans, mariée et mère d'une petite fille de 8 ans, Emma. Elle vit alors une vie paisible dans une petite résidence pavillonnaire, occupant ses journées à accompagner sa fille à l'école et à enseigner le dessin. Vie paisible? du moins en apparence car cette vie bien rangée semble s'étioler de plus en plus à mesure que des petits détails viennent troubler Diana. Depuis quelques temps Diana ressent une certaine culpabilité alors que son passé semble refaire surface. Se pose alors la question de savoir si ces détails sont bien réels ou simplement le fruit de l'imagination de Diana.

Ce livre m'aura tout simplement scotchée. Alors qu'on se demande si Diana devient folle ou non l'auteur nous distille ça et là des indices qui nous renvoient dans le passé, à cet instant tragique qui ouvre le roman. Toute la clé du roman réside dans ce moment précis et la réponse nous est donnée à la fin mais là encore l'auteur se joue de nous, même en refermant le livre, je n'étais pas certaine d'avoir vraiment compris.
Dans ce roman, j'ai trouvé qu'il y avait plein d'images intéressantes et j'ai eu la sensation durant toute ma lecture de quelque chose de figé.Et c'est je pense ce qui fait toute la force du roman. Ne pas savoir.

Il s'agit donc du deuxième roman de l'auteur que je lis et je n'en resterai pas là bien évidemment !

Lien : http://accroauxmots.blogspot..
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Ayant commencé par lire Les Revenants (avec le recul, très bon livre pour commencer à lire cette auteure), puis Rêves de Garçons (que je n'ai pas aimé), A moi pour toujours (sublime) et A Suspicious River (qui au lieu de raconter une histoire, raconte une atmosphère, une ambiance, je dirais), j'ai donc entamé La vie devant ses yeux sans vraiment savoir comment ça allait se passer.
Et bien je n'ai pas été déçue ! Il faut, je pense, connaître le style, l'écriture de l'auteure pour réellement apprécier ce roman. C'est tout en image, les images que les mots peuvent produire, les sensations, les détails sensoriels; tout ce que ressens le personnage, des métaphores, des précisions, nous le font ressentir, et il faut être très sensible à cela pour vraiment comprendre et participer au désespoir et à la vie de Diana ici. Chaque métaphore, chaque mot il faut le vivre, le vent, les fleurs, l'odeur des fleurs, les bruits, les sensations, il faut tout ressentir et on se laisse happer par l'écriture de Laura Kasischke.

Le roman commence par une scène dans les toilettes d'un lycée, deux filles parties se recoiffer puis un garçon qui entre pour tuer l'une des deux "Alors, laquelle je dois tuer, les filles?", une des filles se dévoue, et l'autre dit de tuer son amie, et pas elle. Tout le roman est ensuite fait de la vie de Diana, donc celle qui aurait dit de tuer son amie. Nous la suivons pendant quelques jours, elle a maintenant 40 ans, une petite Emma et un mari sexy, malgré tout; son passé la rattrape, elle est traumatisée par l'évènement qui est survenu pendant son adolescence et a un comportement plus qu'inquiétant...

Quant à la fin, si des gens qui ont lu le livre et qui passent par ici pour regarder les critiques comme moi j'aime le faire, j'ai un petit avis sur la question.

(SPOILER) c'est une fin plutôt ouverte, mais suite à tous les avis des lecteurs de ce livre que j'ai pu lire, je me suis fait ma propre idée de tout ce méli-mélo de passé/présent, retours en arrière, chat qui réapparait, etc. Je pense que dans les toilettes du lycée, pendant que Michael Patrick menace de tuer les filles, Diana imagine la vie qu'elle pourrait avoir à quarante ans, la "vie parfaite" qu'elle aurait, la vie qu'elle dit elle même pendant le récit, "qu'elle rêvait", je pense que c'est comme un rappel pour signifier que c'est justement imaginé, que c'est ce qu'elle aurait voulu et qu'elle a encore à vivre, que c'est pour ça qu'il ne faut pas qu'elle meure. Plusieurs faits sont là pour prouver cette idée, le professeur McFee, nous voyons quand l'auteur décrit l'adolescence de Diana et Maureen qu'elles sont allées à sa conférence, Diana l'a bien aimé et trouvé séduisant donc elle imagine sa vie plus tard avec lui, elle s'imagine étant sa propre femme pendant qu'il est sélectionné pour faire la conférence. de plus, quand les filles arrivent, elles voient une bouteille d'eau posée, et "un unique verre", ce serait le verre que Diana a offert à son mari au moment de l'annonce de sa conférence, quand elle veut le faire graver mais que le magasin est fermé. de la même manière, quand Emma et Maureen passent devant les tombes des enfants, que les enfants de l'école privée ont posées, elle voit le prénom Emma sur l'une d'elle, et c'est donc pour ça que sa fille s'appelle Emma dans sa vie imaginée, en faisant référence à son avortement...
Quant aux moments au zoo, juste avant l'épilogue, je pense que comme ce n'est seulement que la vie imaginée de Diana et non sa vraie vie, le loup qui lui saute dessus signifie la mort, et qu'elle meure avec Maureen ou alors que Michael Patrick choisit de la tuer elle, parce que justement elle a été lâche; dans l'épilogue "L'hôpital tout entier bourdonnait comme une longue robe blanche", la mort... Même si je pense que nous pouvons imaginer pas mal de fins... L'éléphant Ella serait également comme un rappel de son adolescence, car il était au zoo puis a été tué, le fait qu'il y soit mais qu'il ne bouge pas est encore une fois comme un mélange chronologique. Il y a également le fait que quand le roman commence, après la scène dans les toilettes, quand elle a quarante ans, Diana s'étonne et est contente d'être en vie, comme si elle était passée à deux doigts de la mort, ou encore une fois, allait mourir tout en imaginant sa vie avec cet évènement de mort proche pendant son adolescence. (FIN SPOILER)

Donc, si je devais dire un seul mot (ou deux), lisez-le ! sauf si c'est votre premier roman de Laura Kasischke, dans ce cas; attendez un peu, lisez d'abord A moi pour toujours ou Les revenants, et revenez ;)
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