La vie devant ses yeux

Diana a tout pour être heureuse : un mari professeur de fac, dont elle et folle, et une adorable petite fille. Mais au coeur de son quotidien propre et rangé, les souvenirs la rattrapent, et l'adolescente rebelle qu'elle a été ne cesse de la hanter. Vingt années plus tôt, sa meilleure amie a été tuée sous ses yeux ; la culpabilité ronge Diana et une question l'obsède : a-t-elle le droit de vivre ?

Une fois de plus, Laura Kasischke dénonce une société où la jeunesse, la beauté et les apparences sont érigées en valeurs absolues, au détriment d'une morale plus profonde et du respect de l'autre. L'écriture de l'auteur est toujours aussi troublante et ses descriptions de la nature et des êtres humains aiguisent nos sens, tiennent notre imagination en éveil.
Mais de trop nombreux flash-back nuisent à la narration, et la lecture de ce roman ne m'a pas transporté avec la même force que celle des précédents.
Si vous ne connaissez pas encore Laura Kasischke, tournez vous plutôt vers Rêves de garçons, A moi pour toujours ou Un oiseau dans le blizzard...

Céline
Lien : http://enlivrezvous.typepad...

Un Kasischke comme on les aime ! Avec sa part de mystère et son écriture limpide. Encore un que j'ai dévoré et que je recommande !

J'ai aimé cette lecture à l'aveugle, me laissant porter par la narration, parfois un peu longuette, qui décrit les massifs de fleurs de cette maison typiquement américaine.

J'ai aimé les cassures dans cette narration, me replongeant dans l'adolescence des deux filles par un été torride et sans histoire.

Et puis j'ai aimé chercher les indices qui brouillent les pistes. Je suis passée à côté de certains, en remarquant d'autres. Tout ne s'éclairant qu'à la dernière page.

L'auteure sait créer un univers si particulier, proche de la décomposition et pourtant si attractif.

L'image que je retiendrai :

Celle du parfum des fleurs si présents dans le fil de la narration.
Lien : http://motamots.canalblog.co..

Une simple balle de revolver dans la tête peut elle empêcher qu'une vie se déroule?
C'est sans compter sur le génie de Laura Kasischke, au combien talentueuse mais également pernicieuse qui nous entraîne dans une histoire tragique, pesante et dont l'issue annoncée n'est pas du tout celle que l'on croit.
Avec peut être quelques longueurs un livre envoutant.

D'emblée, l'héroïne de "La vie devant ses yeux" est horripilante...
Diana McFee, la petite quarantaine, est belle, mariée à un professeur d'université qu'elle aime comme au premier jour et dont elle admire l'intelligence. Ils sont les parents d'une gentille fillette blonde comme sa maman, et vivent dans la grande maison dont Diana a toujours rêvé...

Mais aussi, d'emblée, quelque chose cloche dans ce tableau idyllique...

Il y a ce prologue, tout d'abord, qui dépeint une scène d'horreur (un jeune pris de démence abat des camarades de lycée) et puis le caractère idéal que revêt le quotidien de Diana lui confère une texture irréelle, caricaturale, déstabilisant le lecteur qui se demande s'il ne serait pas en train de lire un roman dégoulinant de mièvrerie !

Puis, peu à peu, l'impression se confirme, et le vernis qui fait reluire la vie rêvée de l'héroïne se fissure, laissant apparaître des failles de plus en plus monstrueuses. Diana est assaillie de pensées parasites qui, de simples impressions insidieuses et importunes se transforment en idées obsédantes, en hallucinations inquiétantes. Son quotidien se déroule sans drame apparent et finit néanmoins par prendre des allures de cauchemar alimenté par une peur latente et grandissante dont elle ne parvient à saisir le sens et l'origine.

Laura Kasischke maîtrise sa technique : elle introduit progressivement dans son récit les éléments qui font s'interroger le lecteur sur la finalité d'une intrigue qui oscille entre une réalité qui semble trop clinquante pour être vraie et des événements dont il ignore si ils sont réels ou le fruit de l'imagination de l'héroïne. Mais au-delà du savoir-faire de l'auteur, il m'a manqué quelque chose pour que la lecture de "La vie devant ses yeux" représente une expérience vraiment notable. L'opposition entre l'apparente perfection la vie de Diana et le caractère horrifique de ses "visions" aurait pu selon moi être traité avec davantage de subtilité, et ce roman souffre de longueurs qui ont émoussé mon intérêt.

Je ressors donc de ce premier contact avec l'oeuvre de Laura Kasiscke empreinte d'un sentiment mitigé. La prochaine étape sera celle de la lecture de "A suspicious river" qui m'attend sur ma PAL.
A voir...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..

J'aime beaucoup Laura Kasischke, tous ses romans sont dans ma bibliothèque et de temps en temps j'en pioche un, il n'en reste que deux... C'est une bonne lecture garantie pour moi.
La vie devant ses yeux est un roman étrange comme toujours chez cette auteur adepte du retournement de situation.
Diana a subi à la fin de son adolescence un évènement traumatisant. Vingt ans plus tard, elle semble s'en être sortie et vit même la parfaite existence de la jolie quarantenaire américaine. Mais tout commence à s'effriter. Je n'en dis pas plus.

Décevant (par rapport à d'autres livres de l'auteur) et pas forcément aussi clair que cerains lecteurs voudraient bien le laisser croire (au fait, pendant que j'y suis, à mon avis, pour ceux qui se plaignent des "spoilers" un livre est un tout petit peu plus que juste une intrigue ou un jeu de piste...)... On parle beaucoup aussi de "critique" sociale de la vie parfaite des ménagères américaines (pas si différentes des ménagères françaises)... pour ma part, je ne l'ai pas vue... oui, ça critique un peu, comme une petite femme (ou homme) bien rangée de temps en temps émet un avis dissonant au cours d'un repas de famille... Je le disais au début : DÉCEVANT !

Un souvenir sans intérêt.

l'auteur nous emprisonne dans une spirale infernale où on ne sait plus dissocier la réalité de l'imaginaire. Il excelle dans l'art de la manipulation, on frissonne avec l'héroïne, on souffre avec elle et personnellement j'ai été étonnée par la fin (et j'aime bien être étonnée !).

Ok ce n'est pas tout clair... mais quel chef d'oeuvre!! La vie n'est souvent pas toute claire et ce livre de par sa maîtrise magistrale de la langue, des métaphores, des images, de la gestion des différents temps de la narration et l'habileté de la superposition des temps et des situations, nous rend parfaitement ce brouhaha embrouillé qui est notre vie!