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EAN : 9782840497936
232 pages
Seguier Editions (20/02/2020)
3.83/5   6 notes
Résumé :
« Nous philosophions absurdement, et la vie autour de nous déferlait. »

Qui n’a jamais rêvé de tout plaquer pour prendre la route ? Nous sommes en 1909, Lajos Kassák a 22 ans et plus d’une raison d’y songer. Partout en Europe, une effervescence artistique et révolutionnaire fait trembler l’ancien monde sur ses bases… et le jeune Hongrois a bien l’intention de prendre part à la mêlée. Sur un coup de tête, il décide de quitter Budapest pour rallier à pi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Lajos Kassák décide, en 1909, de quitter Budapest en compagnie d'un ami. Ils projettent d'aller à Paris à pied en traversant l'Allemagne. Lajos Kassák, de tendance libertaire, découvre une certaine liberté mais aussi la misère. Les deux hommes vivent surtout de mendicité et dorment dans des asiles de nuit. Ils finissent par se séparer et Lajos Kassák rencontre un autre hongrois, Emil Szittya, un écrivain anarchiste et excentrique avec lequel il poursuit sa route jusqu'à Paris. Lajos Kassák évoqua cette expérience dans un ouvrage autobiographique "La vie d'un homme".
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J'aime les relations  de voyage, surtout de voyages à pied. Vagabondages raconte l'errance de Lajos Kassak entre Budapest et Paris en 1909 à 22 ans. J'ai pensé au Temps des Offrandes de Patrick Leigh Fermor qui est un de mes livres favori. Fermor, à 18 ans en 1933 a fait la route inverse, de Londres vers Budapest "comme un clochard". 

Lajos Kassak est devenu par la suite un peintre réputé et un poète reconnu. J'ai téléchargé ce livre avec une grande attente (trop grande).

Lorsque Lajos Kassak quitte sa ville en compagnie de son ami Gödrös c'est un tout jeune homme, apprenti serrurier qui cherche l'aventure sans projet précis, son but Paris "A Vienne, nous chercherons de l'ouvrage [...] nous apprendrons bien l'Allemand..." . Partis sur le Danube en bateau ils débarquent à Presbourg (Bratislava)  sans faire la moindre observation sur le paysage ou les monuments. A Vienne, ils ne cherchent guère à s'embaucher ; dans les ateliers qu'ils visitent, ils demandent plutôt l'aumône. de Vienne, le seul lieu visité est l'asile de nuit. Puis ils partent à pied, mendiant chez les paysans. Ces jeunes feignants ne me plaisent pas trop. Leurs aventures, ampoules aux pieds, repas de lait aigre...ne me passionnent pas. Si au moins ils décrivaient les contrées traversées...Vagabonds vraiment trop paresseux pour moi. Arrivés à Passau

Nous étions déjà des durs, cyniques et sans vergogne"







"A l'intérieur de l'Allemagne, les ouvriers itinérants étaient secourus officiellement par l'Etat. C'était un retour au régime des corporation : les jeunes compagnons y étaient tenus de prendre la route et remis à eux-mêmes de voir, de vivre, d'amasser des expérience pour l'avenir. pour ces jeunes gens curieux de découvrir le monde, il y avait dans chaque commune des installations qui les prenaient en charge"

En Allemagne, les Wandervogel étaient un mouvement de jeunesse, précurseurs des hippies d'après Wikipédia. L'errance de nos jeunes vagabond est plus facile. Ils s'organisent.

A Stuttgart,  Lajos Kassak rencontre Emil Szittya  (qui deviendra ultérieurement un critique d'art et un écrivain reconnu) mais qui n'est encore qu'un schnorrer qui profite des oeuvres caritatives des Communautés juives et d'un carnet d'adresses bien fourni, il fréquente aussi bien anarchistes, végétariens, homosexuels et vit en parasite sans aucun remords. Bon camarade, il fait profiter Kassak de ces aubaines. A partir de cette rencontre le livre prend une tournure plus intéressante, variée et vivante. Les aventures de ces larrons deviennent même très amusantes.

De passage à Bruxelles, ils rencontrent des révolutionnaires russes. A Bruxelles encore, Kassak visite des musées, des expositions. Devant l'oeuvre de Konstantin Meunieret de celle de Rodin,  il s'emballe:

j'étais entré dans le monde de l'art, et j'étais capable d'y vivre de façon si intense qu'il me restait à peine de temps et de goût pour les affaires du monde. 

C'est là qu'il ressent les effets de son vagabondage :

Au cours de mes vagabondages, qui n'étaient pas autre chose, en apparence qu'une tentative de propre-à-rien pour couper au travail, ma vision du monde s'était élargie, mes pensées et mes sentiments purifiés. 

Expulsés de Belgique après une réunion avec des révolutionnaires russes, indésirables en Allemagne, ils prennent le train pour Paris. Paris, 1909, on aurait pu imaginer les rencontres avec tous les artistes de Montparnasse. Déception! Kassak ne songe qu'à retourner à Budapest.



Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Je n'ai pas accroché au départ et j'ai finalement terminé en 2 jours... Après avoir dévoré "Sur la route", de Kerouac, je suis tombée sur ce livre, qui m'a semblé être de la même veine. Bonne pioche !

Ce récit de voyage vagabond m'a fait lâcher prise car il m'a rappelé que nous sommes bien peu de choses en ce monde, dès lors que nous laissons derrière nous notre aisance financière et matérielle, même pour un simple voyage. Ami hobo, ce livre est pour vous
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C'est une expérience curieuse que de lire un récit, publié à l'origine en 1927, d'un périple à travers l'Europe réalisé en 1909, à pied. Il faut oublier nos frontières et nos monnaies d'aujourd'hui, pour se rappeler qu'on est là à une époque où l'empire austro-hongrois existe encore, et où « la dernière guerre », en France, se réfère encore à celle, franco-prussienne, de 1870-1871. Il faut, aussi, mettre de côté temporairement nos conceptions modernes du voyage et nous mettre dans les bottes d'une personne qui, même si elle avait les moyens de voyager plus confortablement, aurait nécessairement une expérience plus lente et plus proche de la réalité des régions traversées que nous (c'est au cours de la même année 1909 que Louis Blériot réalise ses premiers vols).

Lajos Kassák veut aller à Paris, donc, mais c'est un ouvrier issu d'une famille pauvre, et la seule possibilité qui lui est ouverte est de faire ce trajet à pied, avec quelques sous en poche. Cela correspond aussi certainement à son état d'esprit, car il aime la liberté bien plus que la contrainte : on aura le temps de s'en apercevoir à ses côtés, en lisant ces Vagabondages portés par une voix si franche, si drôle et si immédiate, qu'on en oublie facilement qu'elle a presque cent ans.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Nous philosophions absurdement, et la vie autour de nous déferlait.
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Lajos Kassak (1887-1967)
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