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3,27

sur 225 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A ce stade de la nuit est un texte sensible,sans être dans l'argumentaire,il oblige le lecteur à faire une pause sur des événements contemporains. qui nous interrogent sur des valeurs fondamentales.
Dans ce court récit à la première personne , l'auteure se saisit d'un fait divers dramatique entendu à la radio pour laisser dans un premier temps libre cours à son imagination. le 3 octobre 2013 à moins de 2 kilomètres des côtes de l'île de Lampedusa un bateau venant de Libye avec plus de 500 migrants à bord fait naufrage, Il y environ 350 victimes. Maylis de Kerangal laisse venir des associations d'idées liées à la Sicile comme le film le Guépard où Visconti filme la scène de bal comme une scène de naufrage, il y a aussi Giuseppe Tommasi du Lampedusa l'auteur du roman. Elle évoque son voyage à bord du transsibérien. Puis elle dit à quel point les îles sont des espaces différents, riches de mythes, un matériau de rêve pour les écrivains. Dans la nuit, elle écoute de nouveau la radio et des dernières pages se dégage une grande émotion, ce naufrage est notre honte,loin des îles idéalisées...
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Maylis de Kerangal a toujours ce don de jouer avec le temps. Dans ce court récit, il s'écoule quelques minutes, peut-être quelques heures et à travers ce court laps de temps, elle nous relate les souvenirs qu'évoquent à la narratrice l'annonce à la radio du naufrage de plusieurs centaines de réfugiés sur la côte de Lampedusa, petite île italienne.

J'ai beaucoup aimé !
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Une nuit. Une annonce à la radio. Un nom. Lampedusa. Celui d'une île sur laquelle viennent de s'échouer des migrants, mais aussi celui de l'auteur du Guépard, qui a donné ce film mythique. Et durant cette nuit l'esprit de l'autrice migre, se perd et s'accroche, voyage et s'échoue, au gré des vagues de souvenirs et d'associations d'idées.
Un tout petit livre (moins de 100 pages) magnifique, plein de sensibilité et de clairvoyance, porté par l'écriture merveilleuse de Maylis de Kerangal.
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Je ne suis jamais déçue avec l'écriture de Maylis de Kerangal.
Elle s'empare dans cet essai, si l'on peut s'emparer d'une telle tragédie, des morts de Lampedusa et les fait poétiquement entrer en résonance avec l'art, la littérature et les questions vives, d'autant plus ici, du lieu.

Comment faire autrement ? Nous sommes avec elle, dans la nuit, au moment où la radio lui annonce la tragédie qu'elle édifie en mythe. Mythe atroce de nos sociétés mutilées.
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Maylis de Kérangal. A ce stade de la nuit.

La narratrice écoute la radio au cours de la nuit dans la cuisine de son appartement parisien. Une information tombe : naufrage d'un bateau transportant des migrants à proximité de l'île de Lampedusa. Ce nom lui évoque un livre, un auteur, un film et une grande vedette, Burt Lancaster. Notre conteuse va revivre son voyage dans le transibérien, ses vacances en Italie, en Sicile. Dans ce court récit, Maylis de Kérangal nous force à penser à tous ces migrants qui échouent sur les côtes italiennes, ballotés par les flots dans des rafiots hors d'âge, dépourvus de sécurité. Ces hommes, ces femmes, ces enfants victimes de marchands de rêve paient un fort prix leur liberté. Combien disparaissent dans la Méditerranée? Combien de victimes? Nous ne le saurons jamais. Pour tenter d'atteindre le continent européen, depuis l'Afrique inutile de présenter une carte d'embarquement . Il faut uniquement des espèces sonnantes et trébuchantes, sans avoir la certitude d'atteindre l'eldorado promis.

de nombreuses descriptions de la nature, du relief, émaillent ses pensées. le vocabulaire très poétique nous plonge dans des réflexions sur le phénomène de la mondialisation, des navires battant pavillon maltais et ses frêles embarcations qui s'aventurent sur la grande bleue. Beaucoup d'émotions émanent de ce récit personnel. Maylis de Kérandal nous dérange dans notre petite vie tranquille. Nous devons réfléchir et être attentif au devenir de la planète et des hommes. Méditons et faisons en sorte de vivre tous en harmonie. Merci beaucoup pour ce texte et bonne lecture a tous.

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Ce livre a été écrit par Maylis de Kérangal durant l'hiver 2014. Elle est invitée par la FACIM à Chamonix, invitation assortie là encore d'une demande de texte pour la collection"Paysages écrits" chez Guérin.
Ce livre sonde un nom propre Lampedusa, il feuillette son épaisseur sémantique, il le traverse, ou comment un toponyme gorgé d'un imaginaire cinématographique, voluptueux, mélancolique, devient en une nuit le nom du nauifrage, de la mort, celui d'une honte européenne: un nom politique. A la première personne, une femme dans sa cuisine, une nuit , la radio.
C'est un texte qui permet à l'auteur d'éclaircir la portée du paysage dans son imaginaire, paysage comme vecteur et résultante de l'écriture, les lieux comme moteur du récit, la présence magnétique des noms propres.
Lien : https://deslivresetvous81.wo..
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1958... 1963... octobre 2013. Lampedusa. Une île, une terre, un nom, un livre, un film, une voix . Quel lien entre le roman de Tomasi di Lampedusa, le film de Luchino Visconti, et une nuit terrible d'octobre les 2013. Un lieu de mémoire, un paysage. Un entrechoquement de la mémoire, le chevauchement des émotions, le poids d 'un monde qui fait chavirer « l'espace où nous vivons ». « J'ai réalisé que Visconti avait filmé le bal du Guépard exactement comme un naufrage. » Les noms sont des paysages, ils portent et transportent des mémoires, une histoire, des légendes , et annoncent parfois d'autres tragiques possibles.
« Étrangement, le toponyme insulaire n'avait encore jamais recouvert le nom de fiction qui avait fini par sédimenter en moi – ce nom de légende, ce nom de cinéma -, mais ce matin, matin du 03 octobre 2013, il s'est retourné comme un gant, Lampedusa concentrant en lui seul la honte et la révolte, le chagrin, désignant désormais un état du monde, un tout autre récit. »
Le 3 octobre 2013, une embarcation transportant environ 500 migrants clandestins africains fait naufrage près de Lampedusa, île italienne proche de la Sicile. La catastrophe a fait 366 morts, ce qui en fait la deuxième plus grande tragédie en Méditerranée depuis le début du XXIe siècle.

Astrid Shriqui Garain
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Un roman vibrant, chargé d'émotions et de souvenirs du narrateur.
L'écriture est emplie de ressentis, que ce soit à l'annonce du naufrage du bateau et de catastrophe humaine qui s'ensuivit; ou au niveau des souvenirs liés à l'île de Lampedusa.
On y ressent comment dans l'esprit de l'auteur, les souvenirs heureux liés à l'île changent pour se rappeler de la tragédie.
Un livre court mais chargé en émotions.
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Le souffle me manque.
Le silence s'impose en refermant ce petit roman d'une poésie douce et belle alors que le drame qui s'y joue est terrible.

La nuit...
Comme ce temps mystérieux qui voit les sensations se décupler, les émotions se révéler, les peurs prendre leurs aises tandis que la chape de calme berce les bienheureux.

Lampedusa...
Comme cette terre du bout du monde, pourtant si proche.
Comme ce sentiment d'impuissance face à cette catastrophe humanitaire.
Comme ce phare qui s'éteint parce que nos yeux préfèrent se fermer devant l'indicible.

Maylis de Kerangal...
Comme cette plume sublime qui trace un lien merveilleux entre le Terrifiant et le Beau.
Comme cette amoureuse du cinéma qui, à travers des images, tricote des brins d'humanité chaleureuse.

De ce roman ressort une espérance intense, rayon de lumière qui nous permet d'aller au bout du roman, au bout du voyage, à bord de ces barques précaires.
Bousculés, chahutés, apaisés ou révoltés, la magie de Maylis de Kerangal nous entraine vers d'infinies introspections, vers une soif d'humanité plus généreuse.

A ce stade de la nuit...
Comme un bijou.
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J'aime la plume de Maylis de Kerangal, et cette variation autour de Lampedusa n'échappe pas à la règle : j'ai été happée du début à la fin de ce court texte.
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