L'affaire Cicéron, 1943

Le valet de l'ambassadeur britannique à Ankara a livré aux Allemands les plans de l'opération Overlord.
L'histoire est vraie. Elle a inspiré "L'affaire Cicéron" de Joseph Mankiewicz avec James Mason et Danielle Darieux.
le livre de l'histor
ien François Kersaudy raconte cet épisode haut en couleur de la Seconde Guerre mondiale. A partir des mémoires des protagonistes et des documents d'archives, il pointe les libertés prises par Mankiewicz et rétablit la vérité des faits.

Entre 1943 et 1944, un valet de chambre photographiera en toute impunité dans la pièce d'a coté avec un petit Leica, et ce pendant son sommeil, les secrets l'ambassadeur d'Angleterre en Turquie. Tout ça en pleine activité diplomatique, assez tendue, entre les deux pays : l'un essayant de convaincre l'autre de rentrer en guerre ou tout du moins d'aider les alliés. On se croirait en pleine histoire d'espionnage hollywoodien. Pourtant jusqu'à la sortie d'un livre personne chez les allies ne se doute de rien. Dans la profusion de photographies fournis, il y a quand même le nom de code « Overlord » celui du débarquement en Normandie. François Kersaudy contre-enquête. Il pressente d'abord la version du film de Mankiewicz dont l'histoire un peu farfelue n'a q'un lointain rapport avec les faits réels. Puis poursuit la reconstitution en s'appuyant sur les mémoires des deux principaux protagonistes Bazna/Cicéron le valet et Moyzisch le représentant commercial de l'ambassade allemande. En toute fin, les archives parlent dans cette histoire d'espionnage qui aura fait couler beaucoup d'encre.

Petit livre instructif de François Kersaudy sur l'une des plus célèbres affaires d'espionnage de la Seconde guerre mondiale.
L'enquête est bien menée, alternant entre plusieurs "possibilités" (qui d'ailleurs n'en sont pas vraiment) selon vers quel acteur de l'intrigue on se tourne et même le film de Mankiewicz est convoqué par l'auteur.
Sans être véritablement spectaculaire - pas de filatures, d'actions, ni de codes secrets et autres "ficelles" de l'espionnage - l'ouvrage de Kersaudy reconstitue avec précision et clarté le dossier Cicéron.
Seul regret, j'ai découvert que l'identité de cet espion au service de l'Allemagne au coeur de l'ambassade britannique d'Ankara, fut finalement connu très tôt, ce qui enlève le suspens auquel on croit s'attendre en entamant la lecture du livre.
Quoique, Kersaudy nous laisse un peu sur notre fin, en achevant son enquête par une conclusion qui laisse un peu de place au doute quant à la véritable identité de Cicéron.
Affaire à suivre, peut-être...

Kersaudy est toujours très agréable à suivre. Et c'est un plaisir de voir la différence avec le film de Mankiewicz.

Mieux qu'un film d'espionnage et loin du film de Mankiewicz, tant pis pour Darrieux et Manson ! Passionnant. La fin reste ouverte, comme dans tout bon thriller !