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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Fortune carré nous emmène dans des régions étonnantes, au fil du périple du comte Igricheff, le bâtard kirghize, dans sa fuite du Yémen après la fin de sa mission diplomatique. Ce surprenant et, par bien des facettes, effrayant personnage multiplie les démonstrations de force face à des guerriers redoutables ou même des guépards !
L'aventure se poursuit ensuite en mer lorsque sa route croise celle de Mordhom, un breton qui tente de faire fortune sur la Mer Rouge, et Philippe Lozère, un jeune homme fuyant un chagrin d'amour. de la péninsule arabique, on passe alors à l'est de l'Afrique.

Malgré un rythme soutenu, du suspense, des paysages époustouflants et des combats sans merci, Fortune carrée n'a pas réussi à m'emporter. Il me serait difficile d'expliquer pourquoi. J'ai bien aimé cette lecture mais je m'attendais à être davantage prise par l'histoire, au vu du résumé et des critiques. Cependant, je vous recommande cette lecture si vous avez envie de voyager un peu tout en restant confortablement installé dans votre canapé.

Challenge ABC 2019/2020
Challenge XXème siècle 2020
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Fortune carrée, 1932
Joseph Kessel
Gallimard, 1955, roman, 324p


C'est un roman d'aventures, un roman épique et dramatique, construit en trois parties consacrées l'une à Igricheff, l'autre à Mordhom, la troisième à Philippe, trois types d'aventuriers.
La première partie présente Chaïtane, un pur-sang inégalable, étalon de l'iman de Sanaa qui en fait cadeau au bâtard de la Kirghize, au Moscovite Igricheff. Cet étalon est indomptable au combat.
Igricheff est le héros, peau jaune et yeux du démon, inhumain, mais capable d'amitié et d'affection, qui triomphe du guépard et vit pour l'aventure. Il est sûr de la loyauté du chaouch le Yéménite, qui tombe sous le charme d'une jeune Bédouine Yasmina, achetée à son père, un berger.
On est à Sanaa, puis dans les montagnes où le chaouch se repère sans problème.
Obligé de fuir à la fois Yéménites, dont il a trahi l'Iman et Zanarigs rebelles, il trouve in extremis un bateau, et s'en va sur « Le fils du vent » en devant se séparer de Chaïmane.
Celui qui barre le bateau est un héros à sa mesure, fatalement voué à l'aventure comme lui, le Françaoui Kébir, peau foncée, muscles secs, maigreur ascétique, nez busqué, traits sans âge, Turc, Maltais, Syrien, non, un Breton Daniel Mordhom qui cherche l'argent. le domaine ici c'est la mer, la mer Rouge, que ne connaît pas le Kirghize. Mordhom aime un jeune homme français Philippe Lozère, fasciné par le chant des marins somalis. A bord de son bateau, se trouvent des matelots hors-pair, et un mousse. Ils essuient une tempête. Daniel fait mettre la fortune carrée, voile carrée qui se grée sur la vergue de bâtiments à voiles auriques, et qui ne sert qu'à fuir la tempête : Je ne connaissais pas … C'est bien, c'est très bien … Je pense au poker... à la chance, à la tempête. Fortune carrée … J'ai toujours vécu sous elle, et j'ignorais son nom, dit Igricheff.
Ils trouvent refuge sur une île volcanique. Un groupe de pirates les attaque. Hussein, le chaouch, trouve la mort.
La troisième partie conduit au haut plateau du Harrar éthiopien, l'Abyssinie. Les trois héros se rendent à la tanière de Daniel pour goûter le calme après tant d'aventures. Ils rencontrent canards et oies sauvages en très grand nombre et pas du tout farouches. du coup Philippe n'a plus envie de les tuer : « Vous vous décivilisez », dit Daniel. de même, dans le pays des lions, les rives de l'Erer, où le gibier pullule, Lozère renonce à chasser, préférant aller indéfiniment dans la paix vigilante de la brousse. Mordhom trouve que chasser, quand ce n'est pas pour manger ou se défendre, est un luxe. Mordhom découvre à Philippe une merveille dont il parle avec une très grande émotion, la vallée de Dakhata, inhabitable à cause des fièvres qu'elle provoque, mais elle offre le primitif, le vierge, le divin.
Mordhom est un homme qui lit, joue du clavecin ramené d'Armorique, possède des tableaux. Cela l'amène à réfléchir et à considérer son néant, sa solitude, son besoin d'amour. Igricheff, qui même sur son mulet, a l'air d'un centaure, pour qui Mordhom éprouve haine, admiration, envie, prend de l'opium.
Les trois hommes mènent une expédition, Mordhom par mer, les deux autres par terre, le désert, sous le soleil, avec des mulets qu'on ne fait pas sortir facilement d'Ethiopie, parce que ce sont les plus grandes richesse du pays . Philippe se rêve en chef. Cependant le guide issa est un traître. Une bagarre est livrée contre les Issas, les Danakils arrivent. Igricheff s'en va avec Youssouf, chez les Cheveux-Rouges, dans le Haoussah. La vente d'armes, ça ne lui dit rien.
Philippe réfléchit à la condition de l'aventurier. La solitude, malgré la beauté farouche et la grandeur sauvage du paysage, est un prix à payer trop cher. « Que de choses j'ai découvertes autour de moi, en moi », mais cette vie ne lui convient pas. « Il est trop blanc pour vivre » dit son boy. Igricheff, quant à lui, « son destin [le] mène sans qu'il le discute ». Yasmina, le personnage falot du roman, un roman d'hommes, est à celui à qui elle est donnée sans qu'on lui demande son avis ; elle stimule l'homme qui faiblit et la regarde qui ne flanche pas. de même, la fiancée de Philippe est très vite oubliée.
La fin du roman est dédiée à Mordhom dont la seule consolation est le boutre et de lutter contre les éléments. C'est aussi d'égaler la force d'Igricheff, « le Chinois » , partir dans la tempête avec la fortune carrée.
On reconnaît dans le personnage de Mordhom l'aventurier Henry de Monfreid. A la lecture du roman, on est accompagné par Rimbaud, Rufin, Karen Blixen, Lawrence d'Arabie. C'est un roman d'actions dans lequel il est un peu difficile d'entrer, sans doute à cause de la personnalité d'Igricheff, mais ensuite on y voyage, on s'élargit grâce aux immenses étendues, on apprend les conflits entre tribus, la misérable destinée des esclaves, la vie des pirates, l'orgueil des guerriers, des tueurs. le personnage de Mordhom est attachant. On n'a pas son courage de courir l'aventure.
Merci à Olivier Frébourg qui m'a donné l'envie de lire ce livre.
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Récit d'aventures en Abyssinie pour enflammer la jeunesse oisive ; le relire à l'âge adulte est un peu dangereux car on lui trouve alors des défauts certains : l'écriture est souvent maladroite, rendant le récit un peu simplet, relations humaines naïves, écriture datée.
Intéressant pour certains passages qui laissent le lecteur en haleine et le rappel que l' esclavage ne fut pas l'apanage des vilains occidentaux ; à part ça c'est peut être un livre qu'on peut oublier.
Pour les aventures en Mer Rouge, il vaut mieux offrir « les souvenirs de la Mer Rouge » de Monfreid et rendre hommage à Kessel pour avoir poussé l'aventurier à les écrire.
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