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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel précieux roman que celui-ci. Ecrit en 1943, il nous apporte un témoignage sur la résistance française face à l'occupant au début de la seconde guerre mondiale. Nous suivons le parcours d'hommes et de femmes qui décident de défendre leur patrie et s'ils sont ordinaires, il en ressort que leurs actions sont extraordinaires. Femmes au foyer, garagistes, policiers, rentiers, curés de campagne,… les résistants sont de tous bords, de tous genres. Sabotages, courriers, refuges, assassinats,… toutes les actions sont nécessaires et salutaires pour l'armée de l'ombre. La lutte pour la liberté a malheureusement un prix que tous acceptent de payer : emprisonnement, torture, suicide, condamnation à mort.

L'intérêt de ce roman qui finalement n'en est pas vraiment un – on pourrait plutôt parler de « roman-reportage » - est de plonger au coeur de la résistance et cela sans recul, tout est pris au vif et il en ressort une grande sincérité et une force incroyable. Un texte à lire et à relire.
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Livre-témoignage et livre-manifeste sur la Résistance française écrit en 1943, ce roman se veut un récit où, selon les termes de son auteur, "tout fût exact et, en même temps, rien ne fut reconnaissable". le récit s'attache principalement aux faits et gestes de Philippe Gerbier, chef d'un réseau de la résistance, que Lino Ventura incarnera à l'écran dans l'adaptation qu'en fit Jean-Pierre Melville en 1969. le style est sobre et pourtant on ne peut s'empêcher de trembler pour ces "ombres" qui risquaient constamment leur vie pour la liberté de leurs frères. le chant des partisans (écrit lui aussi par Joseph Kessel), que j'ai appris quand j'étais à l'école primaire, résonne encore en moi :

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines,
Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne,
Ohé ! partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme !
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes. [...]

Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place...
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L'auteur nous offre un large panorama de la résistance à l'occupant lors de la seconde guerre mondiale dans un succession de narrations basées sur une réalité qu'il a côtoyée de près. Ces authentiques tranches de vie montre la pugnacité, la volonté, la solidarité et l'engagement d'un grand nombre de Français malgré les difficultés logistiques organisationnelles des actions réalisées. Un réalisme saisissant, une plongée dans le monde secret d'un héroïsme du quotidien qui rend un hommage bien mérité à ces femmes et ces hommes courageux rehaussant un honneur perdu par un vieux maréchal. En lisant ces pages on revoit bien sûr le film de Jean-Pierre Melville servit par des acteurs fabuleux (Lino Ventura, Simone Signoret…...)
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Quand l'un des auteurs du " chant des partisans " joue de sa plume afin de nous décrire le quotidien et les actions des réseaux clandestins de la résistance. Un récit entre réalité et fiction, destiné à incarner un roman-symbole de la résistance française pendant la seconde guerre mondiale. Sa rédaction en 1943 implique une influence subjectivement politique, ce qui n'enlève rien à la puissance de la série d'anecdotes relatée par Joseph Kessel sur les résistants. A lire.
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Je n'ai pas vu le film...
Quelque part tant mieux, car je vais pouvoir enfin voir un film après avoir lu le livre !

Je me suis plongé direct dans l'atmosphère lourde et aventurier du roman.
Ces gens là sont des héros, mais surtout Joseph Kessel ,qui écrit ces récits durant la seconde guerre mondiale, en 1943, il ose écrire un roman sur la résistance.
Il s'agit d'histoires vraies, dont les lieux et noms on été changés.

Bref, quant au livre, je l'ai admiré, j'ai adoré la manière dont c'est écrit et les histoires se succédant.
Souvent, on se pose la question : qu'est-ce que j'aurais fait à la place du personnage.
Malheureusement nous n'avons pas la réponse, mais cela n'empêche pas de nous plonger dans les aventures de ces résistants qui ont fortement contribués à la fin de la guerre en France en 44.

Respect à ces femmes et hommes, dont Joseph Kessel retranscrit fidèlement les histoires de ces résistants/tes.
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Je ne connaissais jusqu'à présent "L'armée des ombres" que par le biais du film que j'adore. L'occasion s'est présentée à moi d'acheter le roman en poche à Oxfam et j'ai donc ainsi entamé sa lecture.
C'est une histoire poignante que Kessel écrit. le contexte aide évidemment beaucoup mais pas seulement. À chaque fois, les narrateurs sondent le tréfonds des consciences pour en sortir des "vérités relatives". Car tout est relatif, même la vérité. le grand enseignement du roman, c'est qu'on ne sait jamais. On a beau dire, on ne sait pas. L'humilité est la grande qualité à remettre au "goût du jour". Qui sait comment agir ? Qui sait comment réagir ? Qui peut affirmer ? Qui peut nier ? Quelle valeur accorder à la parole ? Autant de questions que Kessel pose sans donner de réponse.
Gerbier, Saint Luc, Mathilde, le Bison, Félix, Jean François, Lemasque : autant de personnages qui hantent les esprits des lecteurs (ou des spectateurs) pendant longtemps ...
C'est mon cas.
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Un pur délice dans l horreur de la seconde guerre mondiale au temps où les nazis et les collabos du Petainisme chassaient à l air libre les hommes et les femmes résistants ou non.
Cette armée de l'ombre se déploie telle une fourmilière souterraine écrasée, torturée et bien souvent exécutée, mais comme une hydre à mille têtes, elle continue sa marche inexorable vers la liberté.
Ce livre est dédié à tous ceux et celles qui ont participé directement ou indirectement à cette grande fierté nationale, la Résistance.
C'est un plongeon dans des valeurs qui malheureusement tendent à disparaître aujourd'hui.
On ne peut qu apprécier ce que nous affirme Kessel:" Jamais la France n a fait guerre plus haute et plus belle que celle des caves où s impriment ses journaux libres, des terrains nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis libres et d où partent ses enfants libres, des cellules de tortures où malgré les tenailles, les épingles rougies au feu et les os broyés, des Français meurent en hommes libres."
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J'ai vu de nombreuses fois le film de Melville, adapté de ce livre, film, dans mon souvenir, d'une grande sobriété, et marqué par les interprétations magnifiques de Lino Ventura et Simone Signoret.
Le livre de Joseph Kessel est aussi d'une grande sobriété d'écriture, même s'il y souffle en permanence le vent de la révolte et du refus de soumettre à l'abjection.

Une de ses traits que je trouve marquant, c'est qu'il est à la fois témoignage et plaidoyer pour la Résistance.

Témoignage, car écrit et publié, en pleine guerre: 1943, avec un souci de retranscrire aussi fidèlement que possible le combat de ces femmes et hommes de l'ombre, dont Kessel fit partie, mais tout en changeant leurs noms et leurs apparences pour ne pas les mettre en péril. le chapitre Notes de Philippe Gerbier est notamment d'une incroyable authenticité.
Témoignage d'une guerre faite par des femmes et des hommes aux moyens dérisoires, que rien n'obligeait à faire cela, si ce n'est la volonté de défendre l'honneur de leur pays. Des vies dans la clandestinité, la précarité, et, très souvent, aboutissant à la torture et la mort. Et des vies de violence, envers l'ennemi, allemand ou français, et aussi envers celles et ceux qui trahissent la Résistance, et qui sont, de ce fait, exécutés. Cette attitude implacable, mais nécessaire, m'évoque cette phrase de Gandhi, pourtant apôtre de la non-violence: "si tu as à choisir entre la lâcheté et la violence, choisis la violence".

Plaidoyer, car Kessel y fait une apologie de cette France qui ne veut pas se soumettre à l'occupant et qui refuse, au péril de sa vie, le déshonneur de la collaboration. C'est écrit avec force et conviction, en mettant en avant, de façon délibérée, ceux qui résistent.
Je cite notamment ces belles phrases:
" J'ai su que nous faisions la plus belle guerre du peuple français. Une guerre matériellement peu utile puisque la victoire est assurée même sans notre concours. Une guerre à laquelle personne ne nous oblige. Une guerre sans gloire. Une guerre d'exécutions et d'attentats...Mais cette guerre est un acte de haine et une acte d'amour. Un acte de vie."
Cela fait du bien de relire cela, car, après une période, notamment "gaullienne", de glorification de la Résistance jusqu'en 1970, trop d'écrits, de films, de discours, ont voulu faire croire à l'inverse que la France était constituée de 40 millions de Pétainistes, et d'une grande majorité de "collabos" . N'oublions donc pas qu'il y eut, certes pas une majorité, mais, quand même, 2 à 3% de la population, soit un bon million de gens, qui s'engagèrent dans ce combat, et sans doute un nombre bien plus grand de personnes qui les aidèrent. Et aussi qu'ils refusèrent, pour la plupart, de passer pour des héros.

Et nous, qu'aurions nous fait? Aurions nous résisté? Nous avons la chance immense de vivre, grâce notamment au sacrifice de ces aînés, dans un pays de liberté. Mais cette liberté n'est elle pas menacée par des menaces plus insidieuses, venant des réseaux sociaux, des fake-news propagées sur internet par des puissances étrangères, des médias, et de ceux de tous bords qui prônent l'intolérance?
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En préface , Kessel n'esperait qu'une seule chose , avoir été à la hauteur de l'événement tragique décrit et ne pas l'avoir dénaturé . Qu'il se rassure , l'Armée des Ombres est un formidable plaidoyer pour l'humain et sa capacité à résister et se transcender face à l'envahisseur !

Kessel , au travers de témoignages véridiques , nous livre ici un livre fort et plein d'espérance malgré le contexte politique ambiant et le destin tragique de bon nombre de ses personnages .
1943 : la France est occupée , l'Allemagne y prend ses quartiers ( Petain et son gouvernement collaborationniste de Vichy les y aidant fortement ) mais se heurte encore à tous ces heros sans grade qui , portés par un déterminisme et une volonté sans bornes , résistent courageusement au péril de leur vie : ils sont l'Armée des ombres .
Armée etant à prendre ici au sens numéral plutot qu'au sens strict du terme car meme s'ils sont dirigés , encadrés , ils possedent une grande liberté d'action que le carcan de l'armée réprouverait par nature . Et c'est peut-etre ce qui en faisait leur force , cette faculté à pouvoir frapper , décimer , agir sans qu'il y ai la contrainte de l'aval du gradé en chef , les rendant ainsi beaucoup plus incontrolables et imprévisibles ! Un grand chef , plusieurs réseaux . Ce qui étonne , c'est la multiplicité des personnages les composant ! Tous n'ont pas le profil de héros en puissance puisqu'il n'etait pas rare d'y croiser des anciens , des meres de famille , des enfants...Hétéroclisme des métiers également . Un seul mot d'ordre : résister ! Que vous soyez garagiste , cheminot , etudiant , restaurateur , nanti...les barrieres sociales n'existent plus pour se fondre désormais en un ideal liberateur .
Telle une fourmiliere en ordre de bataille , chaque soldat avait un role bien défini en fonction de ses capacités et ses facultés à l'exécuter : les hommes etant le plus souvent chargés des sabotages , de l'action sanguinaire alors que les femmes étaient plutot missionnées pour transmettre les messages , role tout aussi important et dangereux s'il en est ! Malheur à celui ou celle qui se faisait prendre..
Le maitre mot de ce livre est courage !
Courage de tous ces anonymes face à la torture .
Courage de tous ces condamnés entonnant en choeur la Marseillaise face au peloton d'execution .
Courage de tous ces résistants morts pour un idéal alors qu'il aurait été plus facile de se soumettre...

L'Armée des ombres est un cri assourdissant , un hurlement surpuissant qui n'a qu'une seule raison d'etre : la liberté !

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C'est à Londres, en 1943, que Joseph Kessel, conteur inégalable et premier chroniqueur de notre temps, a écrit "L'armée des ombres", qui n'est pas seulement l'un de ses chefs-d'oeuvre mais le roman-symbole de la Résistance que l'auteur présente ainsi : "La France n'a plus de pain, de vin, de feu. Mais surtout elle n'a plus de lois. La désobéissance civique, la rébellion individuelle ou organisée sont devenues devoirs envers la patrie [...]

Jamais la France n'a fait guerre plus haute et plus belle que celles des caves où s'impriment ses journaux libres, des terrains nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis libres et d'où partent ses enfants libres, des cellules de torture où malgré les tenailles, les épingles rougies au feu et les os broyés, des Français meurent en hommes libres.

Tout ce qu'on va lire ici a été vécu par des gens de France.



Mes impressions :
Publié en pleine guerre, en 1943. L'écriture n'est pas à mon goût, car au roman sont mêlés des témoignages, mais quelle leçon de Patriotisme !
Gerbier, résistant, s'évade, et doit condamner le traître qui l'a donné.
Luc Jardie (inspiré de Jean Cavaillès, le philosophe-résistant ) est chef d'un réseau de résistance. Il a sous ses ordres Mathilde, inspirée de Lucie Aubrac, qui a un courage formidable ainsi que Gerbier, le narrateur, Jean François, son frère, et "le Bison", le tueur.
La fin est éblouissante, tant en ce qui concerne la mise à mort des résistants dans un champ de tir que du choix cornélien de Mathilde, prisonnière, entre la liberté de ses enfants et donner son réseau.
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