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Jean-Marie Baron (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070359530
352 pages
Gallimard (04/12/2008)
4.01/5   49 notes
Résumé :
Au soir d'une vie pour le moins mouvementée, Joseph Kessel se confie une dernière fois à un jeune ami journaliste Jean-Marie Baron.
Cet ultime témoignage est un festival d'aventures et d'anecdotes, avec les premiers pas rocambolesques dans le journalisme, les voyages durant l'entre-deux guerres. Débordant d'énergie, passant d'un milieu à l'autre, Kessel côtoie les grandes figures de Paris, de Hollywood ou d'ailleurs, et termine ses nuits dans les cabarets rus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Joseph Kessel avait noué une profonde amitié avec François Baron, rencontré à Londres lors de leur ralliement au Général de Gaule. Aussi lorsque son fils, Jean Marie, aspirant journaliste, lui demanda de raconter des « histoires » sur sa vie, en toute confiance, Kessel accepta avec enthousiasme. Les entretiens se suivirent pendant quelques semaines ; Jef mourut, les récits prenaient la poussière…enfin, il fut temps de réveiller la légende de Kessel.
Cela nous permet de découvrir un journaliste débutant ne doutant de rien, grand voyageur, à la recherche de l'extraordinaire, un joueur, un noceur qui souvent perdait toute mesure s'oubliant dans l'alcool avec les russes exilés à Paris ou dans les brumes de l'opium.
Mais un homme entier qui, grillé dans la résistance, rejoindra la France Libre à Londres
Superbe livre, vivant par lui seul et son personnage.
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LE LION FAIT HOMME

Deux extraordinaires grands reporters ont laissé en France une empreinte encore visible : Albert Londres (1884-1932) et Joseph Kessel (1989-1979)...De Londres j'ai lu les reportages dans les Balkans, en Chine et au Japon, en Indochine, à Marseille et son "Forçats de la route"...de Kessel...rien à part une biographie d'Yves Courrières....Hé ben c'est réparé....Après les romanciers Stevenson et Conrad, le journaliste Albert Londres, le trafiquant baroudeur Henri de Monfreid, voici le journaliste-écrivain Jospeh Kessel dit Jef...Son visage dit tout...Un Volcan, Un Everest, un Lion...L'homme de tous les excès, de toutes les aventures, de tous les voyages...Ses souvenirs sont fabuleux : on file des côtes du Yémen aux bas-fonds montmartrois, des casinos de la Côte d'Azur au Caucase, des fumeries d'opium aux avions-espions britanniques de la fin de la deuxième guerre mondiale...On partage son passage en Espagne puis au Portugal pour rejoindre la France Libre, son interminable interrogatoire suivant son exfiltration (on apprend énormément de choses sur le travail d'évaluation du renseignement)...Bref, une vie fabuleuse....A lire évidemment...!
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Pour moi, Joseph Kessel a toujours été l'auteur à lire de mon enfance, avec "Le Lion" figurant sur les listes obligatoires au collège. Or, 30 ans plus tard, après "Les mains du miracle", je déniche "Ami, entends-tu..." dans la bibliothèque familiale. Un livre d'anecdotes et de rencontres façon Audiard, témoignages d'une vie d'aventurier au milieu de gens célèbres et de figures anonymes. Au croisement de toutes ces "gueules" façonnées par les succès et les coups durs, "Jeff" Kessel s'endurcit dans la gravité des évènements, de voyage en voyage, jusqu'à son engagement au sein de la Résistance, à Londres. L'étape d'après : lire "L'Armée des ombres" pour se souvenir que la France n'a jamais été aussi belle que grâce à ses combattants discrets et malheureusement oubliés.
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Encore un livre passionnant de Kessel, ce héros de la vie, ce héraut du désir.
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Ami, entends tu... retrace, à travers des entretiens qu'a accordé Kessel à un jeune journaliste dans les années 70, des anecdotes de la vie de J Kessel : son premier reportage à l'étranger en temps que jeune journaliste, ses vadrouilles au Yémen, ses péripéties pour rejoindre Londres et le Général de Gaulles en Décembre 1942, en passant par l'Espagne, le Portugal...puis ses quelques semaines à la Patriotic School: ...

Je vous recommande la lecture de ce livre qui m'a tenu en haleine!
Lien : http://mustango.over-blog.co..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je demandais à être reçu par le Général de Gaulle qui résidait à Covent Garden. Il m'a reçu très vite car tous ceux qui venaient de France l'intéressaient particulièrement. Il m'a interrogé longuement sur la Résistance et sur l'état d'esprit des Français plus généralement. Puis il m'a dit:
"Et maintenant, à votre tour, vous avez peut-être des questions à me poser ?"
Des questions, j'en avais dix, vingt. C'est la plus immédiate, la plus grave que je lui posais d'abord:
"Mon général, comment croyez-vous que tout cela se terminera ?"
Il m'a regardé, presque étonné. Puis il m'a répondu par cette formule dont je me souviens encore mot pour mot:
"Mon cher, c'est fini. C'est gagné. Il n'y a plus que quelques formalités à remplir."
C'est ce mot de "formalité" qui m'a stupéfié. Nous étions en janvier 1943. La bataille de Stalingrad venait de se terminer à peine, le débarquement en Sicile était loin, le débarquement en Italie plus loin encore. Quant au débarquement sur les côtes françaises, il faudrait encore un an et demi l'attendre.
Mais pour le Général de Gaulle, tant il survolait l'Histoire, tant il était sûr du destin de la France, ce n'étaient que des formalités.
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Esclavage en Ethiopie:

Je m'étais renseigné depuis. J'avais appris qu'un trafic régulier s'effectuait par caravane, du cœur de l'Afrique noire jusqu'au bord de la mer Rouge. De là, les esclaves étaient embarqués sur des boutres arabes pour le Yémen d'où on les acheminait vers l'Arabie Saoudite et notamment vers La Mecque."p.61
"Notre véritable aventure commençait.
Le lendemain, nous avons gagné la province du Harar, le "territoire" de Monfreid. Monfreid, le "pirate", ou plutôt Abd el-Haï- c'était son nom désormais- qui s'était converti à l'islam, parlait la langue sur le bout des doigts,était considéré comme un Arabe à part entière, et qui, pour mieux y faire croire, avait poussé le courage jusqu'à se faire circoncire, à plus de trente ans, avec un tesson de bouteille.
Nous assisté chez lui à une scène ahurissante.
Une trentaine d'esclaves appelés sur ordre ont fait leur apparition à la tombée du jour - des hommes, des femmes, des enfants; certains énormes, au ventre dilaté, d'autre squelettiques avec des visages ahuris; un effrayant échantillon de bétail humain.
Un des serviteurs de Monfreid les a conduits sous un vaste tamarinier où était attaché un bœuf. Retenus par une corde épaisse, les esclaves se ont assis dans le sable, serrés les uns contre les autres. Le cuisinier a apporté un long coutelas à la lame fine. Devant les yeux écarquillés des esclaves, le serviteur a tranché la carotide de la bête qui s'est mise à mugir, à trembler, à vaciller et qui s'est effondrée d'un seul coup. Puis il a brandi son arme et l'a baissée d'un geste sec.
Il avait donné le signal.
La corde a valsé dans les airs. Les esclaves affamés ont bondi. Comme des piranhas, ils se sont précipités sur la dépouille que les nerfs agitaient encore. Ils avaient si faim qu'ils ont dépecé le boeuf avec leurs ongles, qu'ils ont dévoré la viande crue sanguinolente et jusqu'aux intestins pleins d'excréments. Ils ont tout mangé. Tout. Tout. Puis, ivres de nourriture et de sang dont certains barbouillé le visage et les membres, ils se sont mis à sauter, à danser et à chanter dans leurs complaintes millénaires originaires de l'Afrique d'où on les avait arrachés.
Les esclaves que nous avions sous nos yeux étaient semblables en tous points à ceux qui, cinq mille ans plus tôt, avaient servis les Pharaons.
L'enfant dans le ventre de sa mère appartenait à son maître avant même de voir le jour. Pour des fautes vénielles de paresse ou pour des larcins minuscules, ils étaient pendus par les pieds à la branche d'un arbre, au-dessus des brasiers sur lesquels on versait du poivre rouge. On ne les détachait que lorsqu'ils étaient aveugles.p.64-65
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Il existe en Russie une superstition ou plutôt une tradition millénaire dont on retrouve trace dans Guerre et Paix au moment où la famille Roskov quitte Moscou devant l'approche des armées de Napoléon en 1812, avant de partir en voyage, tout le monde s'assoit, observe une minute de silence, et dit : "Dobri Tchass", puis en se levant : "Shogom".
Et l'on s'embrasse. Ce qui veut dire: "Que l'heure vous soit favorable" et "Que Dieu vous accompagne".
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Je demandais à être reçu par le Général de Gaulle qui résidait à Covent Garden. Il m'a reçu très vite car tous ceux qui venaient de France l'intéressaient particulièrement. Il m'a interrogé longuement sur la Résistance et sur l'état d'esprit des Français plus généralement. Puis il m'a dit:
"Et maintenant, à votre tour, vous avez peut-être des questions à me poser ?"
Des questions, j'en avais dix, vingt.
C'est la plus immédiate, la plus grave que je lui posais d'abord:
"Mon général, comment croyez-vous que tout cela se terminera ?"
Il m'a regardé, presque étonné. Puis il m'a répondu par cette formule dont je me souviens encore mot pour mot:
"Mon cher, c'est fini. C'est gagné. Il n'y a plus que quelques formalités à remplir."
C'est ce mot de "formalité" qui m'a stupéfié. Nous étions en janvier 1943. La bataille de Stalingrad venait de se terminer à peine, le débarquement en Sicile était loin, le débarquement en Italie plus loin encore. Quant au débarquement sur les côtes françaises, il faudrait encore un an et demi l'attendre.
Mais pour le Général de Gaulle, tant il survolait l'Histoire, tant il était sûr du destin de la France, ce n'étaient que des formalités.
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Dans la grande salle, personne ne nous prête attention. Il faut se glisser, se faufiler entre quinze, vingt, trente groupes. Ceux-ci jouent aux cartes, ceux-là aux dames, d'autres jouent aux échecs ou lisent. D'autres encore discutent. Et dans cette vaste pièce résonne une langue incompréhensible, les syllabes ne s'y accordent pas, se heurtent, les inflexions divorcent. Il faut que, peu à peu, l'oreille s'habitue pour qu'enfin les six ou sept langues parlées ensemble se laissent reconnaître : espagnol, yougoslave, tchèque, flamand, allemand, polonais, norvégien et français.
Alors nous avons appris.
Ce collège avec son parc, ses tennis, ses pavillons, ses réfectoires, ses dortoirs, ce collège privé pour fils de bonne famille avait été réquisitionné par les "services spéciaux" au début de la guerre. Nous étions à Patriotic School.
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Vidéo de Joseph Kessel
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Jusqu'où peut nous entrainer l'amitié avec un animal ? Surtout quand cet animal est farouche : ici, il s'agit du roi des animaux. le lion.
« le Lion », de Joseph Kessel, c'est à lire et à relire en poche chez Folio.
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Mais si, vous connaissez Joseph Kessel !

Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

L'affiche rouge
Potemkine
Le chant des partisans

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