Le jeu du roi

le Jeu du Roi rassemble les notes de voyage et de tournage de Joseph Kessel en Afghanistan dans les années cinquante.
Sa lecture est un délice. L'intérêt et la qualité d'écriture de l'ouvrage le hissent au niveau d'un excellent roman.

J. Kessel et P. Schoendoerffer ont entrepris de réaliser le premier film jamais tourné sur les plateaux afghans avec pour toile de fond le Bouzkachi, le "Jeu du Roi".

Sorte de polo afghan, le Bouzkachi met en selle les cavaliers les plus adroits et robustes du royaume. Leur objectif est de ramener à bon port, et face à tous les autres cavaliers, une lourde carcasse de bouc. Tous les coups sont permis.

J'ai beaucoup aimé l'intelligence à l'oeuvre de Kessel pour décrire l'environnement de ce sport séculaire et fédérateur ainsi que les belles rencontres réalisées en marge du tournage.

Mettre le contexte de l'époque en perspective avec la situation actuelle m'a également fait réfléchir. Comment un royaume dominé par une élite éminemment cultivée et mû par une hospitalité si chaleureuse a pu basculer dans le chaos sanguinaire ?
La triste capacité de l'homme à détruire en quelques années ce que des générations de sagesse et de culture avaient construit.




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Dans cet ouvrage entièrement consacré à l'Afghanistan - ce qui prend aujourd'hui une résonance toute spéciale dans l'actualité - Joseph Kessel nous livre ses impressions de voyage, nous relate ses rencontres insolites, nous révèle les rites violents et magnifiques de ce peuple qui lui a inspiré l'un des plus célèbres de ses romans "les cavaliers".
En plus de l'attrait fascinant à découvrir un monde inconnu sur les pas d'un tel guide, le lecteur de ce livre a l'impression d'assister à la naissance d'un chef d'oeuvre.

Ce recueil est l'oeuvre non pas du romancier de fût Kessel, mais le grand reporter. Mais ne nous méprenons pas, il est écrit dans une langue d'une grande beauté, travaillée, riche, et le résultant d'une observation fine des lieux et des personnages qu'il a côtoyés durant son séjour dans ce pays magnifiquement décrit.
Au mitant des années 50, Joseph Kessel a un puissant désir d'Afghanistan. le hasard fera qu'il fera la connaissance d'un photographe, Pierre Schoendorffer avec lequel il signera un film, La passe du diable, tourné justement en Afghanistan.
Le jeu du Roi est le témoignage écrit de son séjour dont le sujet principal s'impose assez vite ; il s'agira du sport national, totalement inédit, sorte de polo, dans un cadre grandiose, réunissant un grand nombre de cavalier ; un affrontement de centaures nommé Bouzkachi ou le jeu du Roi.
Ce qui frappe, c'est l'extraordinaire compréhension du pays dont fait preuve Joseph Kessel. Très vite, il en a cerné le mode de vie tribal, et les traits communs de ses peuples.
″On rencontre chez ce peuple, composé comme une mosaïque humaine, les mêmes traits : passion de l'indépendance, fierté, gentillesse et hospitalité. ″
A cette époque, en 1956, le pays est une monarchie ; certes, pas très stable, mais grosso-modo, il y règne une certaine harmonie après le départ des britanniques et le retour à l'indépendance. Sur cette terre qui a vu le passage de Marko Polo, Gengis Khan, qui fût le carrefour culturel, cohabitent les vestiges grecs, bouddhiques, islamiques, moghols….

Très complet, nous parle aussi bien de la préparation minutieuse du voyage, de la constitution de l'équipe de tournage, du voyage en lui-même, véritable épopée, que de l'observation fine et sensible des lieux, des hommes et des coutumes.

J'ai éprouvé un véritable plaisir à lire ce récit de voyage tant pour sa qualité d'écriture que pour son contenu fascinant et passionnant.
Comment ce pays culturellement si riche, avec une population à cette époque éduquée et cultivée, a pu sombrer avec autant de violence ?

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Dans ce reportage, Joseph Kessel nous narre tous les difficultés mais aussi les rencontres que lui et son équipe ont connus pour faire un film sur le bouzkachi en Afghanistan. Parti au départ pour y faire un reportage écrit, Joseph Kessel est convaincu par un producteur de réaliser un film. Il embarquera avec lui un jeune cinéaste débutant Pierre Schoendorffer (qui deviendra plus tard un cinéaste reconnu et oscarisé réalisant entre autres "le crabe tambour") et un cinéaste chevronné en la personne de Jacques Dupont. de ce voyage outre le film qui sortira sous le nom de "la passe du diable" et de ce reportage écrit, Joseph Kessel commencera l'écriture d'un roman considéré comme un de ses meilleurs romans si ce n'est le meilleur "les cavaliers" qu'il mettra plusieurs années a écrire et qu'il publiera en 1967.

Dans "le jeu du roi" on retrouve toutes les qualités littéraires de Joseph Kessel, sa capacité a nous plonger en quelques mots dans cet Afghanistan tout juste sorti de la colonisation britannique et qui n'a pas encore connu l'invasion soviétique et sa capacité a dresser le portrait des personnes qui croisent son chemin. Il nous embarque avec lui et nous fait partager son amour pour ce pays et ses habitants.

Un livre passionnant écrit par un passionné sur un pays qui n'existe plus.
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J'avais besoin d'un récit comme le Jeu du Roi. J'avais besoin d'une confirmation qu'Ubuntu fonctionne des fois, même souvent ; que la plupart des gens sur notre planète sont des gens bien. Joseph Kessell promène un peu partout en Afghanistan pendant les années 50. Il voulait tourner un film. le Jeu du Roi c'est l'histoire de ce tournage. L'Afghanistan des années 50 est un pays accueillant peuple des gens généreux. Kessell, heureusement pour lui, n'a pas connu le pays brisé par des interventions externes, le pays qui existe aujourd'hui – blessé, qui, pour des raisons faciles à comprendre, n'a pas de confiance dans les pays qui s'identifie comme libérateurs et livreurs de la démocratie. Un jour, cette Afghanistan va renaître. Pour imaginer ce qui est possible, lisez ce bouquin.