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sur 3559 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'action se passe au Kenya dans un Parc Royal où les animaux sont laissés à l'état sauvage dans un espace protégé. le narrateur ( nous ne connaîtrons jamais son nom mais on le devine grand reporter ) rencontre d'abord Patricia, une fillette de 10 ans dont la maturité et la force de caractère l'impressionne. Elle est la fille de John Bullitt, l'administrateur du parc et semble avoir une complicité particulière avec les animaux.
Lorsque le visiteur rencontre enfin John Bullitt et sa femme Sybill, ceux-ci lui confient que Patricia entretient une forte amitié avec un lion nommé King. Recueilli abandonné alors qu'il n'était qu'un lionceau. La famille Bullitt l'a adopté puis l'ont rendu à la vie sauvage quand le lion est devenu grand. Néanmoins Patricia et King se retrouvent régulièrement dans la savane à un endroit connu d'eux seuls pour jouer et partager du temps ensemble. Mais cette relation peu commune va se trouver contrariée par l'installation d'une tribu Masaï dans le parc.
Ecrit en 1958 et inspiré de faits réels, « Le lion » est l'un des romans les plus populaires de la littérature française. Joseph Kessel parlait de son roman en ces termes : « Un truc gentil, amusant, sans réel intérêt. A l'époque des fêtes on pourra en faire un album illustré pour les enfants », Coquetterie ? Volonté de dénigrer le succès d'un roman qu'il jugeait facile pour mieux mettre en valeur ses ouvrages dits « sérieux » ? Toujours est-il que l'on peut être en désaccord total avec l'auteur et trouver au contraire que « Le lion » est loin d'être la bluette que sa réputation laisse entendre. L'écriture, précise et poétique, nous entraîne dans la savane dès les premières lignes. Les descriptions, développées mais jamais ennuyeuses permettent au lecteur de se sentir complètement immergé dans l'histoire. On ressent quasiment la chaleur étouffante du Kenya ! Dans ce décor extraordinaire se noue un drame puissant où Patricia, héroïne forte et indépendante malgré son jeune âge, devra lutter pour imposer cette amitié extraordinaire, notamment face à sa mère, complètement déboussolée. le personnage du père est aussi très intéressant, chasseur sanguinaire repenti, très attaché à King mais qui commettra pourtant l'irréparable. Face à l'injustice et la cruauté des hommes, Patricia restera digne et prendra en main son destin. D'ailleurs le final est d'autant plus bouleversant que l'écriture de Kessel est dénuée de tout pathos.
Roman initiatique autant que roman d'aventures, « Le lion » n'a pas pris une ride et je le conseille vivement.
Lien : http://www.takalirsa.fr
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Dans une grande réserve du Kenya, au pied du Kilimandjaro, le narrateur rencontre subrepticement une gamine, Patricia, qui a un contact inné avec les bêtes sauvages et en particulier un lion, King. Il est invité à un thé chez le directeur de la réserve et sa femme, les parents de Patricia et découvre le dilemme de cette famille. Lui est un baroudeur qui aime cette vie sauvage, elle est une citadine qui ne la supporte pas, leur fille tire du père et ne conçoit pas sa vie loin de King. Description des paysages, des animaux de la réserve, des peuples autochtones dont les magnifiques, orgueilleux et redoutables Massaï. La tension du livre vient de la relation fusionnelle entre Patricia et King, contrariée par les humains qui les entourent. Un beau livre d'aventure, des sentiments forts, une immersion réussie dans la savane Kenyane.
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Une lecture dépaysante qui m'a fait voyager dans le temps et dans l'espace.
Un temps désormais révolu mais qui a laissé des traces , décrivant des rapports humains marqués par les lois coloniales, un espace fascinant, celui de la savane africaine, au pied du Kilimandjaro, peuplée de bêtes sauvages.
La plume très raffinée et très précise de Joseph Kessel , son art descriptif, son sens du rythme et de la narration font de ce livre un divertissement de très grande qualité.
L'intrigue est simple, mais Kessel l'enrichit avec des portraits psychologiques approfondis.
John Bullit, ancien chasseur, est le directeur de la Réserve Royale du Kenya. Il vit dans la réserve avec sa femme Sybil et leur fille de 10 ans, Patricia. Ils sont les seuls blancs à habiter en permanence ce secteur, la réserve reçoit la visite de privilégiés, amateurs de Safari.
Le narrateur se lie d'amitié avec l'enfant qui l'introduit dans son univers, au milieu des animaux sauvages. Patricia a surtout un lien exceptionnel avec King, un lion recueilli à l'âge de 2 jours et dont elle a pris soin. Elle est heureuse au milieu des africains qui s'occupent de la réserve, considérée par eux comme dotée de pouvoirs exceptionnels avec les animaux. Sybil tremble pour sa fille et veut la séparer de King, elle est nerveuse, perturbée par la peur , nostalgique d'une vie plus raffinée et plus mondaine, tandis que pour John, il n'y a pas d'urgence à éloigner Patricia.
Le dénouement tragique de l'histoire n'est pas une surprise mais il fait mal car on a eu le temps de s'attacher au destin de cette enfant hors du commun qui est brutalement ramenée à la réalité d'un monde où ses amis les animaux et King n'ont plus la première place.
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Si vous avez eu la chance de voyager seul au Sérengeti ou si vous avez toujours rêvé d'aller retrouver votre essence au milieu de la vie sauvage, ce livre est pour vous.
Le lire d'un trait puis le quitter avec beaucoup de mélancolie. Quitter le narrateur, la petite fille Patricia, les vibrations du monde d'avant les humains, le lion King, les amours contrariées. Quitter cette vie sauvage où vous prend à la gorge ce singulier sentiment d'une felicité primaire, d'être parmi les êtres. Brutalement. Sincèrement. Kessel raconte aussi les entrelacs des cultures des hommes, les chocs, les incommunicabilités, les héritages de vieilles rancunes, et néanmoins l'indicible pacte de cette espèce de bipèdes; qui préfère le plus vil d'entre eux face à la plus noble des bêtes. L'auteur, entre journalisme et poésie, pose avec cette histoire la question de savoir ce qu'est vraiment une civilisation ou le référentiel du bonheur.
Je viens de finir cette lecture. J'ai le coeur gros. le sentiment d'avoir été arrachée à la terre des miens et des vôtres. Un peu comme Patricia. Quelqu'un a un remède pour ce genre de chagrin?
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Dominée par la majesté du Kilimandjaro, s'étend une réserve naturelle dont John Bullit est l'administrateur. Ce dernier accueil le narrateur. Très vite celui-ci est frappé par la personne de Patricia, dix ans, fille de Bullit, qui semblent entretenir avec la brousse et ces habitants des relations très fortes. Elle maîtrise les idiomes de toutes les tributs environnantes. Mais c'est surtout son attachement instinctif et intime qu'elle vie avec la faune et surtout avec un lion, soigné alors que jeune il semblait promis à la mort, qui fascine le narrateur. le lion entretien avec la Patricia une relation fusionnelle sans perdre pour autant ces instincts de fauve. Cela inquiète et tourmente Sybil Bullit, personne fragile nerveusement et qui imagine pour sa fille un mode de vie plus en accord avec les obligations de la civilisation et la société des hommes.

Le récit est dominé par la figure de Patricia, enfant de la brousse, guide du narrateur et initiatrice des richesses du parc. Kessel célèbre la majesté de la faune menacé par l'avidité des hommes et la fascination qu'elle exerce.. Cela étant dit, c'est un sujet très largement traité et nombre de romans tant par leur style que par les moyens narratifs mis en oeuvre sont sensiblement supérieurs au Lion de Kessel
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Ce roman étant un classique de la littérature, je me suis lancée dans sa lecture. le narrateur se retrouve en Afrique où il rencontre, dans une réserve, Patricia. La jeune fille a une relation hors du commun avec un lion.
Ce roman est très beau et contemplatif. L'action est inexistante mais il a le mérite de nous faire voyager. Un bon moment de lecture.
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" Il me semblait que j'avais retrouvé un paradis rêvé ou connu par moi en des âges dont j'avais perdu la mémoire. Et j'en touchais le seuil. Et ne pouvais le franchir.
De rencontre en rencontre, de désir en désir frustré, le besoin était venu - sans doute puéril, mais toujours plus exigeant - de me voir admis dans l'innocence et la fraicheur des premiers temps du monde. "

Ainsi parle le narrateur, voyageur au long cours qui a décidé cette fois-ci de s'arrêter au Kenya pour toucher du doigt la faune, libre et innaccessible qui le fascine.
Dès les premières pages, nous voici donc plongés dans la poussière et la chaleur de l'Afrique qui abrite en son sein des territoires presque vierge de l'influence humaine.
Son premier réveil est déjà une révélation :

" Je ne m'appartenais plus. Je me sentais appelé par les bêtes vers un bonheur qui précédait le temps de l'homme. "

Alors qu'il s'apprête à suivre ses instincts du début des temps et à s'approcher des bêtes au mépris de toute prudence, il est arrêté par une petite fille, Patricia, fille de John Bullit, l'administrateur du parc.
Elle semble posséder un certain pouvoir sur les animaux qu'elle comprend et qui la comprennent, et plus particulièrement sur King, un lion sauvage que sa famille a sauvé et élevé.
Dès lors, nous allons suivre le narrateur sur les traces de Patricia et de son étrange relation fusionnelle avec le roi des animaux et découvrir sa famille.
Alors que la petite fille préfère passer tout son temps dans la brousse, son père oublie son passé de chasseur en gérant "sa" réserve avec toute la protection possible envers les animaux et en surveillant les conflits avec les Massaïs. Sybil, la mère, préfère quant à elle s'enfermer dans sa villa : la brousse et King lui inspire désormais une peur panique et elle cherche à tout prix à en éloigner sa fille.
Le narrateur suivra les conflits familiaux de cette famille malgré tout aimante et ne pourra qu'être spectateur du drame qui se profilera au fur et à mesure.

Le roman est tout d'abord une formidable plongée dans la vie africaine et plus particulièrement kenyane. L'intrigue se passe au pied du Kilimandjaro et on ne pourra que s'émerveiller devant de très belles descriptions de la savane et des animaux. On y découvrira ses habitants, les massaïs et les autres tribus, leurs moeurs, leur fierté, leurs fêtes. Bref c'est une véritable ode à l'Afrique et à sa vie sauvage.

L'Afrique, certes, mais l'Afrique coloniale surtout. Les blancs restent ceux qui ont le pouvoir et dirigent. Les postes de chauffeurs et de serviteurs leur sont réservés. La famille Bullit et le narrateur les respectent pourtant, connaissent leurs traditions et leurs qualités, participent à leur vie communautaire mais une certaine condesdence point malgré tout.

"Les Masaïs ne vendent et n'achètent rien. Ils ont beau être noirs, il y a du seigneur en eux."

"Les noirs ne souffrent pas d'être laids. Et chez eux, les chasseurs sont fiers des marques de la chasse"

Le roman tournera pourtant autour de la relation très particulière de Patricia avec King. Faite de complicité, d'amour et de fidélité, elle est fascinante par son caractère irréel et presque impossible.

" King lécha le visage de Patricia et me tendit son mufle que je grattai entre les yeux. le plus étroit, le plus effilé me sembla, plus que jamais, cligner amicalement. Puis le lion s'étendit sur un flanc et souleva une de ses pattes de devant afin que la petite fille prît contre lui sa place accoutumée. "

Comme le narrateur qui n'arrive pas à se détacher de la vision de cette petite fille qui parle aux animaux d'une manière quasi magique, les massaïs pensent que le père de Patricia est un lion. Oriounga, un jeune guerrier morane s'interessera plus particulièrement à elle et servira de déclencheur du drame.

Patricia fait la loi dans la réserve et fait plier tout le monde a ses quatre volontés, son père le premier. Elle semble avoir une dizaine d'années mais fait preuve d'une maturité rare et presque peu crédible par ses remarques et son analyse des choses. Malgré son orgueil, elle perçoit la souffrance qu'elle provoque chez sa mère et cherche à s'amender en se pliant à ses désirs lorsque la crise de nerfs menace chez cette dernière.
La famille est en effet sous tension. Chaque membre a conscience de faire souffrir l'autre en étant soi-même. Bullit, ainsi que sa fille, savent que Sybil est malheureuse dans la brousse mais ne sauraient concevoir vivre ailleurs. Sybil en a bien conscience et essaie de réprimer ses accès de nerfs tout en essayant de soustraire Patricia à cette vie dangereuse et en faisant bonne figure.

Ce roman est finalement un roman d'amour : amour entre des êtres qui éprouvent des difficultés à vivre ensemble, amour entre l'Homme et l'Animal, amour de l'Afrique éternelle. Un amour orgueilleux qui mènera Patricia à perdre tout ce à quoi elle tenait.


Bullit s'interrogera d'ailleurs sur l'amour un peu extrême des animaux :

" Pour bien tuer les bêtes, il faut les bien connaitre. Pour les connaitre, il faut les aimer, et plus on les aime et davantage on les tue. C'est même pire que cela en vérité. C'est exactement dans la mesure où on les aime qu'on éprouve le besoin et la joie de les tuer. Et alors qu'on ait faim ou non, que cela rapporte ou que cela coûte, avec ou sans licence, en terrain permis ou défendu, que l'animal soi dangereux ou sans défense, peu importe. S'il est beau, noble ou charmant, s'il vous touche au plus profond du coeur par sa puissance ou sa grâce alors, on tue, on tue, on tue... Pourquoi ? "

Vous aurez compris que cette lecture a été un coup de coeur pour moi et que je regrette de ne pas avoir découvert bien avant. L'écriture est merveilleuse et l'histoire fascinante.
Je vais devoir lire très prochainement l'autre roman de Kessel qui patiente dans ma PAL : "Les cavaliers" ...
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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« Le lion » c'est avant tout une belle histoire qui vous fait tourner les pages pour connaître la suite.
Si on peut rester dubitatif devant le spectacle d'humains jouant avec un animal sauvage comme avec une grosse peluche, après tout, une belle histoire n'a pas besoin d'être tout à fait vraie. Alors au-delà du ricanement qui pourrait pointer au détour de certains passages, on se laisse emporter avec joie et volupté par le craquement des broussailles sous les pas, les neiges du Kilimandjaro à l'horizon, le port fier du Morane fou d'amour, le huis clos dramatique d'une famille, les caprices et les larmes d'une petite fille.
Un classique à offrir à un jeune aventurier en herbe.
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"Le lion", roman paru en 1958, était dans ma PAL depuis de longues années. Mais je ne connaissais quasiment rien de son contenu. C'est donc sans préjugés que j'ai fait cette lecture.
La figure de Patricia domine tout le récit. Les autres personnages - y compris son père, l'étonnant John Bullit - sont éclipsés par cette petite fille qui a sauvé un lionceau à sa naissance et qui continue à être son amie alors qu'il est devenu un grand fauve, nommé King. le narrateur, en visite dans le parc national (au Kenya) où se situe l'action, découvre le monde des animaux sauvages et surtout la relation extraordinaire entre King et Patricia; il en est le témoin direct. Cette histoire se terminera en tragédie; le dénouement est amené d'une manière magistrale.

J'ai été irrité par toute la première partie, beaucoup plus centrée sur les parents de Patricia que sur le lion: je m'y suis ennuyé. La seconde partie, qui voit l'arrivée de la troupe des fiers Masaïs (dont l'un d'eux sera un "deus ex machina" dans l'aventure), est plus palpitante. Les risques que Patricia prend avec King entretiennent une forte tension; finalement j'ai été bien tenu en haleine.
Pour conclure, je dirai que j'ai apprécié ce livre, mais que ce n'est pas le meilleur roman de Joseph Kessel, à mon avis.
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Comme beaucoup de personnes, je connais bien évidemment le livre le lion de Joseph Kessel, mais je n'avais jusqu'à présent pas pris le temps de le lire et bien c'est chose faite.
Le narrateur nous est presque inconnu car si il est au coeur de cette histoire, nous ne savons rien de lui, ni son prénom, ni sa profession, ni la raison pour laquelle il se retrouve dans ce parc royal du Kenya. Un matin, il fait la connaissance de Patricia, petite fille espiègle, qui semble bien imprégnée par la savane dans laquelle elle vit et qui n'a pas sa langue dans sa poche. Très vite, elle va lui faire rencontrer King, le lion qu'elle a élévé et qui semble très attaché à elle et à son père, et ce pendant que Sybil, la mère de la petite, se morfond de voir Patricia vivre une vie sauvage alors qu'elle aurait aimé pour elle, une vie de fille bien mise de la ville.
J'ai apprécié cette lecture, qui sort de l'ordinaire, et qui par sa finalité, apporte un tout autre regard sur la façon d'élever un enfant, les personnages sont plaisants et l'histoire même si elle stagne un peu par moment nous guide vers un dénouement attendu par le lecteur.
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