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Citations sur Les cavaliers (117)

– Quelle tribu ? demanda Ouroz à la jeune femme.

– Les Pachtous de la haute frontière, celle d’où vient le jour, dit Zéré.

– Les Pachtous… dit Ouroz.

Il n’avait jamais rencontré leurs caravanes qui, dans les migrations, passaient bien au sud des steppes. Leur nom et renom lui étaient, cependant, comme à tout Afghan, plus que familiers. Les Pachtous des passes de l’Est, des châteaux forts en nids d’aigle… Pasteurs et guerriers indomptables. Ils forgeaient dans leurs ateliers secrets sabres, lances, fusils. Ils avaient conquis les plaines jusqu’à l’Amou Daria, réduit les Hazaras en esclavage, soumis les païens du Kâfiristân à la vraie foi. Même les soldats des Rois anglais, invincibles ailleurs, ils les avaient chassés de leurs vallées et montagnes, après un siècle de combats. Pachtous, race des maîtres… Clans faiseurs de rois… Et qui, à chaque printemps, partaient en transhumance comme depuis mille et mille années, et, en armes, sans souci des lois ou des frontières, traversaient le pays tout entier, depuis l’Inde jusqu’à l’Iran.

– Les Pachtous, dit Mokkhi.

Il y avait de la crainte dans sa voix étouffée. A Maïmana, tous ceux qui commençaient, surveillaient, punissaient – gouverneurs de districts, collecteurs d’impôts, chefs et sous-chefs de l’armée et de la police – étaient toujours des Pachtous. Hommes d’un sang différent, fils des vainqueurs, envoyés par Kaboul de l’autre côté de l’Hindou Kouch pour faire obéir le peuple des herbes. (pp. 286-287)
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roman français, aventure, chevaux, afghanistan, initiation,
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En vérité, les cités splendides dont il ne reste que décombres, les champs nourriciers devenus pour toujours de stériles déserts, et les peuples égorgés jusqu'aux enfants à la mamelle font davantage pour la mémoire d'un chef que les monuments les plus nobles et les plus harmonieux... La gloire n'a point de gardienne plus sûre que la peur.
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Mokkhi, derrière celle qu'il aimait, aperçut la file sans fin de ses soeurs déshéritées et se sentit coupable d'une faute dont il ne savait rien sauf qu'elle avait la moitié de la race humaine pour victime.
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Les hontes de la vie, on pouvait les corriger, racheter. Le déshonneur dans la manière de mourir ne s'effaçait point...
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"Arriver ne veut rien dire..., seul compte le chemin... et le mien s'arrête ici"
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Pour l'étalon, son allure tenait moins de la course que du vol. Suspendu, étendu dans l'air, il ne touchait le sol que pour s'en détacher d'un seul battement. Et Ouroz, le visage contre la crinière flottante, le corps léger, délié, comme fluide, n'avait point d'autre voeu que de flotter ainsi qu'il le faisait au-dessus de la steppe et si près d'elle que cette terre, cette herbe et sa propre essence lui semblait confondues.
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Coulees de pierres traitresses...pistes et sentes réduites à la minceur d'un corps. Degrés disposés de façon à rompre les os. Gouffres subitement ouverts au détour d'un défilé. Jamais une ligne droite, plane, sûre. Jamais un champ libre pour le regard. La moindre faute et la mort était là qui attendait, qui appelait avec sa gueule béante, insondable, de vertige et de solitude.
Dans la vertigineuse muraille qu'ils cotoyaient, roc dressé à pic, lisse, comme teint du sang le plus pur, ils découvrirent une ouverture aux dimensions prodigieuses. Et l'entaille n'était pas un hasard naturel, mais oeuvre d'homme. Au fond, adossé à l'ombre, veillait un être colossal. Sa stature dépassait la hauteur de 3 toursde guet, l'une sur l'autre posées. Son corps emplissait tout l'abri. La téte occupait toute la coupole.
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En vérité, il fallait une voix d'airain et de velours à ce chant qui semblait imprégné, chevauché par les démons, et les génies même de la solitude et de la nuit et du feu. Ouroz n'avait jamais connu enchantement semblable. Cet élan furieux et superbe, cette orgueilleuse et immense liberté...cet appel à l'infini qui suspendait le souffle et le rendait et le reprenait à nouveau pour le ranimer encore.
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_ Que fais-tu là ? s'écria-t-il ,
_ Vois-tu pour moi une autre place ? demanda Zéré très doucement.
(...) Que pouvait-il répondre ? Le poids, l'ordre, le sacre des coutumes les plus anciennes étaient dans la bouche de Zéré. A quoi pensait-il donc ? Une femme. Et du dernier rang. Et sans mari. Et sans argent. Et sans tchador... Qu'elle fût admise dans un lieu public ? Lui-même, Mokkhi, il eut été stupéfait, outré d'y voir sa pareille. Alors il était juste, il était bon que Zéré fût dehors, comme une chienne assoiffée, affamée, tandis que eux, les hommes...? Non, pas Zéré... Mais pourquoi elle seule ? Et Mokkhi, derrière celle qu'il aimait, aperçut la file sans fin de ses soeurs déshéritées et se sentit coupable d'une faute dont il ne savait rien sauf qu'elle avait la moitié de la race humaine pour victime.
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