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Citations sur Les cavaliers (117)

Maintenant que je sais
La clarté que tu donnes
Tout autre chemin sera
La route de la nuit
O je t’aimerai
Tant que j’aurai un souffle
En m’énivrant d’amour …
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Guardi Guedj avait fermé les yeux avec, pour lui-même et ses semblables, une tristesse infinie. Alors, il pensa : "Personne au monde n'a pouvoir de me venir en aide. Mais peut-être, moi, suis-je encore capable de porter secours... "
Il dit à Toursène :
- J'ai vu Ayguiz.
- Ayguiz, grommela Toursène... Ayguiz.
Il lui semblait étrange et indécent qu'on lui rappelât une femme devenue stérile après la naissance d'Ouroz et qu'il avait aussitôt répudiée. Selon la loi, la coutume, l'honneur. Depuis quarante ans, il avait oublié qu'elle existât.
- Elle ne manque de rien, je pense, dit Toursène.
C'était vrai. Il avait pourvu Ayguiz d'une maison dans le village et assuré sa subsistance.
- Elle voudrait te parler, dit Guardi Guedj.
- De quel droit ? demanda rudement Toursène.
- Elle se meurt, dit Guardi Guedj.
Toursène balança ses énormes épaules. Pour un homme à l'agonie et qui l'eût appelé, il se fût déjà mis en route. Pouvait-il dignement se plier au caprice d'une femme, fût-il le dernier ? Il dit :
- Elle se meurt. Eh bien, n'est-elle pas assez vieille ?
- On n'est jamais assez vieux pour mourir seul, dit Guardi Guedj.
- Tu crois... grommela Toursène.
Et quoique le propos lui demeurât obscur, il se leva péniblement pour obéir à l'étrange souhait qu'il devinait chez l'Aïeul de Tout le Monde (Deuxième partie - IV. La damboura - pages 188-189).
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Et le grand sommeil du caravansérail avait aussi son langage. Du fond de leur pesant repos, gens et bêtes l'exhalaient en même temps que leurs effluves. Grognements, soupirs, abois, ronflements, plaintes, sifflements, toux, bêlements, hennissements, murmures bramés, choc de sabots, claquement de mâchoires, sonnailles de clochettes, cliquetis de mors, composaient en sourdine une incessante, profonde et commune rumeur, à demi animale et humaine à demi (Deuxième partie - II. Le cadavre - page 153).
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— Il est un bon proverbe, dit Guardi Guedj : « Si la chance est avec toi, pourquoi courir ? Et si la chance n’est pas avec toi, pourquoi courir ? »
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Il se mit en selle. Jehol prit le chemin du retour d'abord au trot, puis au galop léger. Ouroz s'aperçut qu'il ne tenait pas les rênes et sourit avec ravissement. Il enroula sur ses doigts une mèche de la crinière de Jehol. Un peu plus tard il eut une autre surprise. Il entendit une voix chantonner. C'était la sienne qui sur la mélodie consacrée, disait les vers de Saadi.
Ces paroles avaient enfin le même sens pour Ouroz que pour les autres hommes.
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Emotions du cavalier...

Avec une haine sans borne, Ouroz répéta à voix haute le nom de l'étalon... Jehol. Par lui passait toute la malchance(...) "Par le prophète, quoiqu'il arrive, j'égorgerai, je le jure, ce cheval maudit !"
(...) Les yeux de Jehol se fixèrent à nouveau sur les siens; (...) Par le prophète il n'était pas au monde un être aussi noble que ce cheval... i lavait refusé l'injustice, vengé son honneur. Mais, épuisée la colère, il avait gracié... (...) Ouroz se serra davantage contre Jehol, contre la robe trempée d'écume. Cette odeur de fatigue et de sueur...
Oouroz relâcha son éteinte. Une paix merveilleuse s'étendait en lui. Dans son silence, il sentit battre ses artères dans e cou de Jehol. Il se souvint qu'il avait fait serment de les trancher... doucement, religieusement, il promena ses lèvres le long de ses vaisseaux. (...)
Il se mit en selle. Jehol prit le chemin du retour, d'abord au trot, puis au galop léger. Ouroz s'aperçut qu'il ne tenait pas les rênes et sourit avec ravissement. Il enroula sur ses doigts une mèche de la crinière de Jehol. Un peu plus tard il eut une autre surprise. Il entendit une voix chantonner. C'était la sienne qui, sur la mélodie consacrée, disait les vers de Saadi.
Ces paroles avaient enfin le même sens pour Ouroz que pour les autres hommes.
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Ainsi courait, volait Ouroz à travers la steppe, dans sa majesté, son silence et toutes ses saisons. Et si, d'aventure, il fut en paix, en félicité avec le monde et lui même, ce fut bien alors. Mais il était fait pour vouloir du sort et de lui même toujours davantage. Un bonheur égal, étale, finit par ne plus être un bonheur. Ouroz détacha sa tête de la crinière de Jéhol et chercha autour de lui nourriture pour son insatiable exigence.
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« Qui exige ou menace, perd tout droit à la courtoisie. »
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Son regard intérieur découvrait des vallées enchantées, des villes nombreuses, de brûlants déserts, des steppes immenses. C'était l'Afghanistan.Il avait cheminé le long de toutes ses frontières : la persane et la russe, la tibétaine et l'hindoue
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Cette dernière part du jour était leur bien. Le matin aime les jeunes cavaliers avec leurs espérances. Les fortes nourritures de midi et la sieste lourde qui lui succède conviennent à l'âge mûr. Mais le seuil du soir est le siège réservé à la vieillesse des hommes.
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