Les cavaliers

Chiant.
Seule la magie des mots de Kessel a réussi l'exploit de m'inciter à finir le livre.
Nous sommes en Afghanistan, la seule distraction de la population mâle est d'assister ou de participer au bouzkachi. Un jeu qui consiste à réunir les meilleurs cavaliers (un tchopendoz) sur les meilleurs chevaux (sélectionnés génération après génération), pour se battre comme des chiffonniers et réussir à placer le cadavre d'une chèvre dans un cercle. le gagnant devient une légende.
Ouroz, fils du grand Tousène un tchopendoz de légende, monté sur un cheval, Jehol incarnation vivante d'un dieu cheval, participe donc au bouzkachi, se ramasse, perd et se casse une jambe. La honte quoi.
Au lieu de rester tranquille à l'hôpital le temps de réparer sa fracture, il décide de rentrer chez lui, en prenant le chemin le plus long et le plus dangereux, le tout avec une jambe pourrissante et une fracture ouverte, une fièvre constante et un orgueil démesuré.
Mokkhi, son fidèle saïs (un mélange de palefrenier, serviteur, esclave) l'accompagne, et une haine pour son maitre se développe au fur et à mesure du chemin ; pour les risques démesurés qu'il prend et son orgueil insupportable ; au point d'en venir à l'idée de l'assassiner. Pour récupérer le fric et le cheval aussi, il perd pas le nord.
Mais bute le vas-y, et avec sa jambe en putréfaction il va pas clamser enfin ! C'est en résumé ce qui occupait mon esprit à la lecture du livre.
Le personnage d'Ouroz est insupportable (egocentrique, orgueilleux, misogyne, raciste, méprisant, il n'a vraiment rien pour le racheter) ; Mokkhi fait pitié par son mélange de servitude obséquieuse et de haine rentrée qui n'arrive pas à choisir entre planter un couteau dans le coeur ou servir un thé à son maitre. Jehol cheval gracieux, sublime, intelligent et infatigable est bien le seul qui mérite notre attention.